Étymologie

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(Vers 1830) Francisation directe de Bucorvus, amalgame lexical forgé par le naturaliste français René-Primevère Lesson en 1830 .[1] à partir de Bu[ceros] nom scientifique générique encore utilisé aujourd'hui mais qui a servi de protonyme à un grand nombre d'autres calaos au début du XIXe siècle, et de Corvus, nom générique des corbeaux et des corneilles. Ce mot-valise est un peu analogue à celui que ce même Lesson avait créé pour baptiser les brachyptérolles (de brachypteracias, leur nom générique latin, et -rolle, nom vernaculaire d'un genre de coraciidés semblable aux rolliers. La pauvreté étymologique du néologisme créé par Lesson n'avait pas échappé à l'œil critique de Strickland et al.[2], chargés d'établir un ensemble de règles et directives destinés à encourager les taxinomistes à faire montre de davantage de rigueur linguistique dans leur façon d'agencer préfixes et suffixes de façon à ce que le sens originel du mot tombe immédiatement sous le sens de l'utilisateur à partir des seules racines. Ainsi commentaient-ils Bucorvus (ce qui vaut tout autant pour sa francisation directe, bucorve): " “Dans d'autres cas, où les syllabes initiales de deux composantes simples sont conservées dans le mot composite, on commet quand même une faute en éliminant des parties trop substantielles des portions radicales et vitales de ces composantes, comme cela fut le cas avec Bucorvus (from Buceros and Corvus)".[3] .

Nom commun

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Singulier Pluriel
bucorve bucorves
\by.kɔʁv\

bucorve \by.kɔʁv\ masculin

  1. (Ornithologie) Genre d'oiseaux omnivores terrestres de la taille d'un dindon et appartenant à l'ordre des bucérotiformes, comprenant les deux seules espèces existantes de la famille des bucorvidés, ressemblant superficiellement aux calaos (de la famille-sœur des bucérotidés), et surnommés calaos terrestres, dont le bec incurvé est surmonté d'un casque noir caractéristique d'apparence tronquée, dont la face dénudée est de couleur bleu pourpre ou rouge vif, selon le sexe, et pourvue de caroncules, aux rémiges primaires blanches et au reste du plumage noir, de grande longévité (jusqu'à 60 ans en nature), et toutes deux exclusives au continent africain (genres Bucorvus).
    • M. Lesson a séparé des vrais Buceros le CALAO NOIR D'ABYSSINIE, Buceros abyssinicus des auteurs, qui a les tarses plus longs que les autres et les plumes des narines très-développées; il en fait un petit genre distinct sous le nom de bucorves , et lui donne le nom de BUCORvE D'ABYSSINIE Bucorvus abyssinicus.— (Abbé J.-P. Migne,Nouvelle encyclopedie theologique, ou deuxieme serie de dictionnaire sur toutes les parties de la science religeuse, Tome seizième, Ateliers catholiques, Paris, 1853)

En biologie, le genre, premier mot du nom binominal et les autres noms scientifiques (en latin) prennent toujours une majuscule. Par exemple, pour l’être humain moderne : Homo sapiens, famille : Hominidae. Quand ils utilisent des noms en français, ainsi que dans d’autres langues, les naturalistes mettent fréquemment une majuscule aux noms de taxons supérieurs à l’espèce (par exemple : les Hominidés, ou les hominidés).
Un nom vernaculaire ne prend pas de majuscule, mais on peut en mettre une quand on veut signifier que l’on parle non pas d’individus, mais de l’espèce (au sens du couple genre-espèce), du genre seul, de la famille, de l’ordre, etc.

Synonymes

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Traductions

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Voir aussi

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Références

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  1. René-Primevère Lesson, Traité d'ornithologie, ou Tableau méthodique des ordres, sous-ordres, familles, tribus, genres, sous-genres et races d'oiseaux, Levrault, Paris, 1831.
  2. Strickland, H. E., Phillips, J., Richardson, J., Owen, R., Jenyns, l., Broderip, W. J., Henslow, J. S., Shuckard, W.E., Waterhouse, G. R., Yarrell, W., Darwin, C. and Westwood, J. O. (1843), Report of a Committee appointed to consider of the rules by which the Nomenclature of Zoology may be established on a uniform and permanent basis. Series of propositions for rendering the Nomenclature of Zoology uniform and permanent. Report of the British Association for the Advancement of Science for 1842. [Note: Ce rapport est d'importance historique car il définissait pour la première fois certaines règles encore en vigueur aujourd'hui en nomenclature moderne, telle la règle de priorité. Dans la littérature de la zoologie taxinomique, on l'appelle d'ailleurs communément code Strickland].
  3. H.E. Strickland, et al. (1843), 'op. cit.
  NODES
Association 1
Note 3