juif
Étymologie
modifier- Du latin Judaeus (« de la tribu de Juda ; Juif »), emprunté au grec ancien Ἰουδαῖος, Ioudaîos de même sens, lequel provient de l'araméen Yehūdāy, lui-même à l'origine de l’hébreu Yehūdī (« de la tribu de Juda ; Judéen ; Juif »), dérivé de Yehūdā (« Juda »).[1]
Adjectif
modifierSingulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | juif \ʒɥif\
|
juifs \ʒɥif\ |
Féminin | juive \ʒɥiv\ |
juives \ʒɥiv\ |
juif \ʒɥif\
- (Histoire) Relatif au royaume de Juda.
Après la mort du roi Salomon, un schisme a divisé le peuple d’Israël (…). Le petit royaume du Sud, dont le rayonnement dépasse l’importance géographique, est appelé « Royaume de Juda » (…) tous ses ressortissants seront des yehoudim − des « juifs ».
— (M. Catane, Qui est Juif ?, R. Laffont, 1972)La transcription de ce mot [yehoudim] en Ioudaioi, Judaei, judéens ou juifs, prévaudra sur hébreux et israélites.
— (Weill, Judaïsme, 1931, page 19)
- Relatif au peuple hébreu.
Ses traits offraient dans sa plus grande pureté le caractère de la beauté juive : ces lignes ovales, si larges et si virginales qui ont je ne sais quoi d’idéal, et respirent les délices de l’Orient, l’azur inaltérable de son ciel, les splendeurs de sa terre et les fabuleuses richesses de sa vie.
— (Honoré de Balzac, Louis Lambert, 1832)Pour qui connaît les anciennes sectes juives, cette parabole est essénienne.
— (P. Leroux, Humanité, tome 2, 1840)Mon arrière-grand-mère juive et mon arrière-grand-père palestinien ont eu neuf enfants. Ma grand-mère était l’aînée. L’histoire s'est vraiment compliquée pendant la grande révolte arabe.
— (Justine Augier, Jérusalem, Actes Sud Littérature, 2013)
- (Religion) Relatif au judaïsme.
On comprend bien des choses si l’on sait que chacun de ces hommes devait être enterré selon les rites de sa bande, avec tout ce qu’il peut y avoir de prières : catholiques, juives, puritaines, presbytériennes, méthodistes, parsies, jaines, musulmanes.
— (Paul Nizan, Aden Arabie, chapitre VIII, Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960)
Synonymes
modifierDérivés
modifierApparentés étymologiques
modifierTraductions
modifier- Allemand : jüdisch (de)
- Anglais : Jewish (en) (peuple, religion), Judaean (en) (royaume)
- Bambara : yahutu (bm)
- Basque : judu (eu)
- Catalan : jueu (ca)
- Chaoui : uday (shy)
- Coréen : 유대 (ko) yu-dae, 유태 (ko) yu-tae, 이스라엘 (ko) i-seu-ra-el + -의 (ko) (particule possessif)
- Espagnol : judío (es)
- Espéranto : juda (eo)
- Franc-comtois : djouée (*) masculin et féminin identiques
- Galicien : xudeu (gl) masculin
- Géorgien : იუდეველი (ka) iudeveli (sens 2 et 3), ებრაელი (ka) ebraeli (sens 2), ებრაული (ka) ebrauli
- Grec : ιουδαϊκός (el) iudhaïκós
- Hébreu : יהודי (he)
- Italien : ebreo (it), giudeo (it)
- Kabyle : uday (*)
- Kotava : yisraelaf (*) (2)
- Latin : iudaeus (la), iudaeicus (la), iudaicus (la)
- Néerlandais : joods (nl)
- Normand : jui (*)
- Occitan : josieu (oc), judiu (oc)
- Polonais : żydowski (pl)
- Portugais : judaico (pt)
- Russe : еврейский (ru)
- Same du Nord : juvddálaš (*)
- Songhaï koyraboro senni : alyahuudu (*)
- Suédois : judisk (sv)
- Tchèque : židovský (cs)
- Turc : Yahudi (tr)
- Ukrainien : іудаїстський (uk) iudajistsʹkyï, іудейський (uk) iudeïsʹkyï, юдаїстський (uk) judajistsʹkyï, юдейський (uk) judeïsʹkyï
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
juif | juifs |
\ʒɥif\ |
juif \ʒɥif\ masculin (pour une femme, on dit : juive ; pour une personne non-binaire, on peut dire : juif·ve, juifve)
- (Judaïsme) Personne appartenant à la descendance du peuple sémite établi en Israël, de religion monothéiste, que cette personne se conforme ou non à la religion juive et aux traditions judaïques.
Forcer tous à subir l’obéissance, c’est tuer le génie et le talent. Qui a passé des années au port d’armes à la façon allemande est mort pour les œuvres fines ; aussi l’Allemagne, depuis qu’elle s’est donnée tout entière à la vie militaire, n’aurait plus de talent si elle n’avait les juifs, envers qui elle est si ingrate.
— (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 112)Il faut toujours bien prendre garde que le Juif du Moyen Âge, devenu si résigné, ressemble beaucoup plus au chrétien qu’à ses ancêtres.
— (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, note au bas de la page 339)D’ici furent dirigés ces inquisiteurs qui allèrent brûler Vaudois, cathares, fraticelles, béguins, sorciers, envoûteurs, magiciens, flagellants, ou juifs convertis, mais soupçonnés de sortilèges.
— (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)Si l’on signale, en 350, la présence à Metz d’un évêque du nom de Siméon, qui aurait été un juif converti, cela ne signifie pas qu’il y ait déjà eu des juifs dans cette ville.
— (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)- Au point de vue juridique, les juifs relevaient de leurs rabbins et de la loi mosaïque dans les question de statut personnel ; pour le reste ils étaient justiciables, comme les musulmans, des caïds et des cadis. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 30)
La Grande Peste de 1346-1352, attribuée aux juifs, déclencha à son tour de nombreux massacres. Les juifs se virent accusés non seulement des fléaux qui frappaient la chrétienté, comme les épidémies de peste et de choléra, mais aussi de sacrilèges horribles […]. Ils furent non seulement avilis, mais aussi démonisés.
— (Edgar Morin, Le monde moderne et la question juive, Éditions du Seuil, 2014, chap. 1)
- Personne fidèle au judaïsme.
Sainte Vierge ! dit le prieur en se signant, un juif incrédule ! un juif admis en notre présence !
— (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)Comme le juif de la légende, j’ai en moi un démon qui me crie incessamment : marche ! Je dois accomplir ma destinée !
— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- (Péjoratif) (Vieilli) Usurier ; personne âpre au gain, homme riche.
Dans cette logique, le Juif est un type, pas une race, être juif c’est avoir obtenu des privilèges grâce à l’argent, même — et ce n’est pas le moindre des paradoxes — si l’on appartient à une autre confession.
— (Philippe Darriulat, Les patriotes : la gauche républicaine et la nation, 1830-1870, Le Seuil, 2001, ISBN 2020225964, page 149)
Notes
modifier- Un juif (avec minuscule) désigne celui qui pratique la religion juive, et un Juif (avec majuscule), celui qui appartient au peuple juif.
Dérivés
modifierTraductions
modifierPrononciation
modifier- La prononciation \ʒɥif\ rime avec les mots qui finissent en \if\.
- \ʒɥif\
- France (Muntzenheim) : écouter « juif [Prononciation ?] »
- Mulhouse (France) : écouter « juif [Prononciation ?] »
- Vosges (France) : écouter « juif [Prononciation ?] »
Homophones
modifierAnagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifierRéférences
modifier- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (juif)
- « juif », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- « juif », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifier- Voir ci-dessus. (Vers 980) judeu, puis vers 1140 juiz, juis (régime pluriel) et juif (sujet pluriel).
Adjectif
modifierNombre | Cas | Masculin | Féminin | Neutre |
---|---|---|---|---|
Singulier | Sujet | juis | juive | juif |
Régime | juif | |||
Pluriel | Sujet | juif | juives | |
Régime | juis |
juif \Prononciation ?\ masculin
- Juif.
Variantes
modifierDérivés dans d’autres langues
modifier- Français : juif
Références
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage