pèlerin
Étymologie
modifier- (1080) Du latin peregrinus (« étranger, celui qui est d'un autre pays »). À comparer avec le picard prinage et pregrinage. Le féminin pèlerine est attesté dès 1210. En 1050, le mot a le sens de « étranger ».
Adjectif
modifierSingulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | pèlerin \pɛl.ʁɛ̃\ |
pèlerins \pɛl.ʁɛ̃\ |
Féminin | pèlerine \pɛl.ʁin\ |
pèlerines \pɛl.ʁin\ |
pèlerin \pɛl.ʁɛ̃\
- (Religion) (Rare) Qui fait pèlerinage.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Sens figuré) (Rare) Qui voyage.
[…] elle donne asile aux bécassines, aux oies sauvages, aux grues, à toutes les bêtes pèlerines des eaux […]
— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Sens figuré) (Rare) Qui entraîne des déplacements permanents.
Le christianisme est nécessairement une religion pèlerine.
— (Bruno Chenu, Disciples d'Emmaüs, Bayard, Paris, 2003, p. 122)
Dérivés
modifierNom commun
modifierSingulier | Pluriel |
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pèlerin | pèlerins |
\pɛl.ʁɛ̃\ |
pèlerin \pɛl.ʁɛ̃\ masculin (pour une femme, on dit : pèlerine)
- (Religion) Celui qui, par piété, fait un voyage à un lieu de dévotion, un pèlerinage.
Je n’avais guère vu jusque-là que des pèlerins isolés. Ils semblaient honteux, si on les regardait, comme un baigneur dont la maladie est venue à contre-temps et qui circule dans la ville d’eau quand la saison est finie. Ils se rangeaient devant les bicyclettes, devant les arbres, devant la route, et suivaient les trottoirs, rougissant quand une demoiselle de magasin s’adossait à la devanture.
— (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 54)Il serait bon encore d’invoquer la protection du grand thaumaturge vers qui des milliers et des milliers de pèlerins venaient de toutes les provinces, de toutes les nations.
— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)Sur les routes de Terre sainte parsemées de périls, les pèlerins trouvent aide et réconfort auprès des moines soldats : ceux-ci appartiennent à l’ordre des Hospitaliers, fondé en 1113 et à l’ordre des Templiers, fondé en 1119.
— (Brigitte Coppin, À la découverte du Moyen Âge, Père Castor Flammarion, 1998)- (Absolument) Pèlerin de Saint-Michel, pèlerin de Saint-Jacques : Pèlerin qui va au Mont-Saint-Michel, qui va à Saint-Jacques de Compostelle ou qui en revient.
- Les pèlerins d’Emmaüs : Les deux disciples qui allaient à Emmaüs, après la résurrection de Jésus-Christ.
- (Religion) Ellipse de Pères Pèlerins, calque de l’anglais Pilgrim Fathers : groupe de dissidents religieux anglais et européens, qui quittèrent l’Angleterre en 1620 à bord du « Mayflower » pour s'installer dans le Massachusetts.
En Amérique, où l’antiquité est de fraîche date, elle [une maison] était considérée comme fort ancienne et l’on voyait en effet, au milieu d’une poutre de la façade, une inscription attestant qu’elle avait été construite en 1640, à l’époque où les Pèlerins établissaient à coups de mousquet le royaume de Dieu dans ces régions barbares.
— (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, Le Livre de Poche, pages 205-206)
- Voyageur — Note d’usage : Dans quelques phrases proverbiales.
- Rouge soir et blanc matin, c’est la journée du pèlerin. : Le ciel rouge au soir et blanc au matin présage du beau temps.
Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin.
Pluie du matin réjouit le pèlerin.
- (Sens figuré) (Familier) Celui qui a de la finesse, de l’adresse.
Avec des pèlerins comme ça pour mettre leur grain de sel partout, je vais me faire rire si j'ai pas bouclé quelqu'un en deux coups de cuiller à pot, grommela le poulet.
— (Ange Bastiani , Le coup du Père Noël, Presses de la Cité, 1962, chap. 4)Je sais que les schmitts ne vont pas tarder à me contrôler vu qu'il ne reste plus qu'un pèlerin à pied dans tout le Bois et que ce pèlerin, c'est moi.
— (Johann Zarca, Le Boss de Boulogne, Don Quichotte éditions, 2014)
- (Péjoratif) Celui qui est fourbe, qui manifeste de la dissimulation.
Un drôle de pèlerin.
- Individu, personne.
D’ici vingt ans, si les calculs étaient exacts, la région parisienne compterait de quinze à seize millions d’habitants, soit huit à neuf cents pèlerins à l’hectare, soit trente-cinq centimètres de trottoir par tête de pipe.
— (René Fallet, Paris au mois d’août, Denoël, 1964, Le Livre de Poche, page 98)
- (Ichtyologie) Variante de requin pèlerin.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
Dérivés
modifierTraductions
modifierCelui qui, par piété, fait un voyage à un lieu de dévotion
- Allemand : Pilger (de)
- Ancien français : paumier (*), pelerin (*) masculin
- Anglais : pilgrim (en)
- Breton : pircʼhirin (br) masculin
- Catalan : pelegrí (ca) masculin
- Danois : pilgrim (da)
- Douala : mudangwedi (*)
- Espagnol : peregrino (es)
- Espéranto : pilgrimanto (eo)
- Grec : προσκυνητής (el) proskinitís masculin
- Ido : pilgrimanto (io)
- Indonésien : peziarah (id)
- Italien : pellegrino (it) masculin
- Norvégien : pilegrim (no)
- Occitan : pelegrin (oc), romieu (oc)
- Polonais : pielgrzym (pl) masculin
- Portugais : peregrino (pt) masculin
- Russe : пало́мник (ru) palómnik masculin, пилигри́м (ru) piligrím masculin, странник (ru) stránnik masculin
- Songhaï koyraboro senni : alhazi (*)
- Tchèque : poutník (cs)
Prononciation
modifier- La prononciation \pɛl.ʁɛ̃\ rime avec les mots qui finissent en \ʁɛ̃\.
- France (Vosges) : écouter « pèlerin [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifier- L’annexe Glossaire de l’Église catholique en français
- pèlerin sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (pèlerin), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « pelerin », dans Edmond Huguet, Dictionnaire de la langue française du seizième siècle, 1925-1967, p. 706, tome V → consulter cet ouvrage
- « pèlerin », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage