Étymologie

modifier
Du latin profiteor (sens identiques).
Attesté avec ses trois acceptions principales par l’Académie française depuis 1694.

professer \pʁɔ.fe.se\ ou \pʁɔ.fɛ.se\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Avouer publiquement, reconnaître hautement quelque chose.
    • Puis, à l’aspect de ces riches et sublimes tableaux, je pensais amèrement au mépris que nous professons, jusque dans nos livres, pour notre pays d’aujourd’hui. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • S’il avait accepté aussi promptement cette mission, la profonde amitié qu’il professait pour la nièce du général en était la seule cause. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Nous autres catholiques un peu superficiels, nous avons besoin du pittoresque pour arriver au sentiment religieux. Le dévot ne pense guère aux jeux de l’ombre et de la lumière, aux proportions plus ou moins savantes de l’architecture ; il sait que sous cet autel de forme médiocre sont cachés les os des saints morts pour la foi qu’il professe : cela lui suffit. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
    • Cet Italien professait une totale ignorance du jeu d’échecs, quoique toutes les autres personnes de la suite du baron jouassent passablement. — (Edgar Poe, Le joueur d’échecs de Maelzel, dans Histoires grotesques et sérieuses, traduction de Charles Baudelaire)
  2. (Vieilli) Exercer.
    • Professer la médecine.
  3. Proclamer ; dire au public.
    • Le seigneur avait, semble-t-il, professé une sorte de philosophie avancée, qui l’amenait à se préoccuper de « l’amélioration de la race » jusqu’à la production du Surhomme, et consistant, dans la pratique, pour lui et ceux de sa bande, à contracter de fréquents et peu légitimes mariages. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 428 de l’édition de 1921)
    • « La mer est un espace de rigueur et de liberté », professait Victor Hugo. Si le poète parle d’or, sa sentence n'a jamais été aussi vraie qu'en ce début de XXIe siècle. — (Alexis Lacroix, La mer, nouvelle frontière du XXIe siècle ?, dans Marianne, no 1015, 16 septembre 2016)
  4. Enseigner publiquement.
    • Sur une éminence voisine, j’aperçus l’École Nationale, où, comme je l’appris plus tard de notre hôte, on professait l’hébreu, l’anglais, le français et le danois, quatre langues dont, à ma honte, je ne connaissais pas le premier mot. — (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, chapitre 9, 1867)

professer \pʁɔ.fe.se\ ou \pʁɔ.fɛ.se\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Enseigner publiquement.
    • Après quelques années je fus appelé à professer à l’École des sciences politiques où la charge des conférences de préparation à l’Inspection des Finances, m’incomba. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
  2. S'adresser à un groupe en tant que professeur.
    • Il prenait manifestement plaisir à parler en classe, à professer. — (Jérémie McEwen, La joie de penser, Boréal, 2024, page 53)
  3. (Péjoratif) S'exprimer de façon doctorale et péremptoire.
    • Il écouta M. le préfet, qui répétait avec une fatuité bien lourde un article des Débats de la veille. « Ces gens-là professent, et ne font jamais de conversation, pensait Lucien. Si je m’assieds, je m’endors ; il faut fuir pendant que j’en ai encore la force. » — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)

Dérivés

modifier

Traductions

modifier
Traductions à trier
modifier

Prononciation

modifier

Références

modifier
  NODES
os 7