supplice
Étymologie
modifier- (1480)[1] Du latin supplicium (« agenouillement forcé et coups qui s’ensuivent »).
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
supplice | supplices |
\sy.plis\ |
supplice \sy.plis\ masculin
- Peine corporelle ordonnée par un tribunal.
Dans les premiers âges historiques, on ne voit pas seulement les maîtres frapper et fouetter leurs esclaves ; les rois eux-mêmes administrent le supplice de la bastonnade.
— (La bastonnade et la flagellation légales, dans Le Magasin pittoresque, 1854, vol.8, page 54)Une autre voiture à deux roues, […], était là aussi un peu à l’écart. Cette voiture était destinée, […], à recevoir le corps après le supplice et à le porter au cimetière.
— (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Souffrances cruelles infligées aux vaincus, à des prisonniers de guerre, à des opposants.
Les juifs refusèrent d’abjurer leur Dieu. On les soumit à la flagellation et à maints autres supplices. Mais aucun ne céda.
— (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)La guerre qui différait des violences animales développa une cruauté dont les animaux sont incapables. En particulier le combat, souvent suivi du massacre des adversaires, préludait banalement au supplice des prisonniers. Cette cruauté est l’aspect spécifiquement humain de la guerre.
— (Georges Bataille, L’Érotisme, 1957)Je le trouvai vivement ému par la nouvelle d'une interpellation à la Chambre des Communes au sujet des tortures qu'il aurait fait infliger à un ancien pacha de Meknès, El-Hadj Ben Aïssa et à sa femme Lalla Batoul, qui auraient succombé à leur supplice.
— (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 238)
- (Par extension) Douleur physique ou souffrance morale prolongée.
Quoi qu’il en fût, ma naissance fut pénible. Je déchirai ma mère si cruellement que le contact de son mari lui devint un supplice.
— (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 24)La goutte est un supplice, un supplice cruel.
- (Par hyperbole) — J’ai une migraine violente, je suis au supplice.
Ne vous voyant pas revenir, j’étais au supplice.
Témoin de son embarras, j’étais au supplice.
Je suis au supplice quand il faut que je l’écoute.
Avec ses discours fastidieux, il me met au supplice.
- (Sens figuré) Peine, affliction ou inquiétude qui persiste.
Ensuite, ne me restera plus qu’à subir le supplice des enfers.
— (Denis Guelpa, L’âne de Malte, Éditions l’Âge d’Homme, 1993)Les jours qui suivirent furent pour la malheureuse fillette, qui découvrait à la fois l’amour et la souffrance, un supplice de tous les instants.
— (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l’Amour et de la Mort", 1940)
Synonymes
modifier- calvaire
- chemin de croix
- géhenne (Vieilli)
- interrogatoire musclé (qui tourne mal)
- martyre
- passion (spéc. la Passion du Christ)
- question (Vieilli)
- torture
- tourment
Dérivés
modifierTraductions
modifierPrononciation
modifier- Suisse (canton du Valais) : écouter « supplice [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « supplice [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « supplice [Prononciation ?] »
Voir aussi
modifierRéférences
modifier- ↑ « supplice », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifierAdverbe
modifiersupplice \Prononciation ?\
- En suppliant.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
Synonymes
modifierRéférences
modifier- « supplice », dans Félix Gaffiot, Dictionnaire latin français, Hachette, 1934 → consulter cet ouvrage