Voir aussi : trainard

Étymologie

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De traîner, avec le suffixe (souvent péjoratif) -ard.

Adjectif

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Singulier Pluriel
Masculin traînard
\tʁɛ.naʁ\

traînards
\tʁɛ.naʁ\
Féminin traînarde
\tʁɛ.naʁd\
traînardes
\tʁɛ.naʁd\

traînard \tʁɛ.naʁ\

  1. (Péjoratif) ou (Familier) Qui traîne.
    • L’hôtel sommeillait, comme nous. Rien n’y trahissait la vie. Nul bruit n’en troublait le profond silence… si ce n’est le coup de balai, monotone et lassé, de quelqu’un (homme ou femme… on ne savait ; il faisait trop nuit pour bien s’en rendre compte) qui balayait alors la grande cour de cet hôtel muet, dont la porte cochère restait habituellement ouverte. Ce coup de balai traînard, sur le pavé, avait aussi l’air de dormir, ou du moins d’en avoir diablement envie ! — (Jules Barbey d'Aurevilly, Le Rideau cramoisi, 1874, réédition Gallimard, collection Folio Classique, pages 33-34)
    • Je guéris pourtant, bien péniblement à vrai dire, après être resté traînard et courbaturé pendant plusieurs mois ; je ne retrouvai plus, d’ailleurs, qu’une petite moitié de la vigueur que j’avais conservée jusque-là. — (Émile Guillaumin, La vie d’un simple, 1904, page 307)
    • Quand Conan, dans les popotes de Monastir, avec son accent traînard, rapportait ce dialogue, qu’on le soupçonnait d’avoir embelli, tous guettaient ce « jeune héros » qui s’achevait en un gloussement, car le narrateur, à ce moment de son récit, n’était jamais maître de sa joie. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, pages 19-20)
    • Conan, dédaigneusement, laissait tomber, exagérait son allure traînarde, ses roulements d’épaules endormis. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Paris, Albin Michel, 1934)
    • Il y a bien un parler argotique de Paris, accompagné d’un accent traînard et négligent, « non mais aleurs, de quoi, de quoi, c’est malheureux tout d’même ed’voir ça… » qui ne manque pas d’agrément pour les amateurs. Je vous avouerai, en confidence que je le parle dans la perfection. Mais il est beaucoup plus ventilé, beaucoup moins clos et spécialisé que le marollien et que le « chignol ». C’est plutôt un ton qu’un idiome. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Vingt-neuf mois d’exil, Grasset, réédition Le Livre de Poche, page 476)

Dérivés

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Nom commun

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Singulier Pluriel
traînard traînards
\tʁɛ.naʁ\

traînard \tʁɛ.naʁ\ masculin (pour une femme, on dit : traînarde).

  1. (Vieilli) (Militaire) Soldat qui reste en arrière de la troupe avec laquelle il doit marcher.
    • De l’extrémité de la queue de nos traînards accourut un chef plein de blasphèmes. Commandant, général ou larve d’empereur, on ne sut qui était ce personnage. Mais il prétendait qu’on marchât et s’efforçait, en effet, de pousser sur nous un amas confus d’escogriffes à cheval et de lourds fourgons. — (Léon Bloy, L’Obstacle dans Sueur de sang, 1893)
    • On traversait des villages presque abandonnés; des traînards occupaient seuls des maisons, s’entassaient aux granges, sourds hagards, insensibles aux menaces, aux prières. Ils aimaient mieux se faire prendre, bétail humain, par les uhlans à leur poursuite. — (Paul et Victor Margueritte, Les tronçons du glaive, 1900)
    • Un traînard qui ne parvenait pas à rattraper le troupeau était le plus souvent laissé à son propre sort et pouvait s’esquiver, s’il le désirait. — (Jean-Paul Kauffmann, Remonter la Marne, Fayard, 2013, Le Livre de Poche, page 209)
  2. Personne qui est à la traîne dans une course ou une marche.
  3. (Par extension) (Familier) Personne négligemment lente.
    • Quel insupportable traînard !
    • Je me mis au pas et je marchai, entouré de près par les enfants plus grands et les mamans ; les papas suivaient pour rallier les traînards. — (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)
  4. (Navigation) Dispositif à l’arrière d’un voilier destiné à diminuer la vitesse ou à augmenter sa stabilité.
    • La mer était encore creuse et désordonnée. Je devrais peut-être bientôt redéployer le traînard […] — (Roger Taylor, Mingming au rythme de la houle, La Rochelle, La Découvrance, 2014)
  5. (Pêche) Type de montage de pêche à la ligne conçu pour que les appâts traînent sur le fond.
    • Sur un traînard en ligne fine, le coulisseau doit être le plus discret et léger possible. — (revue Pêche en mer, août 2005, page 64)
  6. (Peinture) Pinceau à poil long destiné à peindre les filets.
    • Tout étant ainsi préparé, on met l’une des positives préparée comme je le disais à l’instant, sur un morceau de verre, puis le traînard est trempé dans la dite couleur jusqu’au tiers environ de la longueur des poils, afin qu’il soit imprégné bien uniformément ; on n’a plus ensuite qu’à poser le pinceau par la pointe sur l’objet en le laissant se coucher insensiblement en arrivant vers la fin du filet. — (G. Debonliez et F. Fink, Nouveau manuel complet du bronzage des métaux et du plâtre traitant des enduits et des peintures métalliques, 1870)

Synonymes

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personne lente

Dérivés

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Traductions

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Prononciation

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Références

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  NODES
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