Anesthésie
L'anesthésie est un acte médical pratiqué par un médecin spécialiste, l'anesthésiste. Il consiste à endormir un patient (un malade) lors d'une intervention désagréable ou douloureuse, afin qu'il ne souffre pas.
L'anesthésie peut être partielle ou totale.
Le mot anesthésie est un mot savant fait avec des éléments tirés du grec, signifiant « absence de sensations ».
Histoire de l'anesthésieModifier
Pendant des milliers d'années, on a pratiqué des opérations douloureuses sans utiliser d'anesthésiques efficaces (arrachage de dents, amputation, etc.). Le secret consistait à travailler le plus vite possible afin que le patient souffre moins longtemps.
On a bien tenté de soulager le malade avec des solutions diverses : alcool, respiration de fumées de plantes particulières, ...
La vraie révolution vient avec l'éther (un liquide obtenu à partir de l'alcool qui a une très forte odeur), qu'on plaçait sur un mouchoir pour endormir le patient (le premier essai eut lieu en 1846). Le temps passant, on a découvert d'autres produits, moins dangereux et plus efficaces. De nos jours, l'anesthésie ne présente presque plus de risques pour la santé.
Le déroulement d'une anesthésie généraleModifier
Consultation avant l'anesthésieModifier
En Belgique comme en France, il est obligatoire pour un anesthésiste d'avoir un entretien avec le patient avant une opération, sauf en cas d'urgence. Il se renseigne sur l'âge, le poids, les allergies à certains produits, etc., afin de déterminer quelle substance et quelle quantité il va donner pour anesthésier.
Il demandera de venir à jeun, c'est-à-dire de ne pas boire, manger (pas même un bonbon) au moins six à douze heures avant l'anesthésie. Il faut suivre impérativement ces conseils !
En effet, le principal danger (qui peut être mortel) est un risque de vomissement préopératoire (pendant l'intervention chirurgicale), le contenu de l'estomac peut rentrer dans les poumons sous l'action. En effet, une grande partie des anesthésies générales sont dites sous-glottiques. Cela signifie que l'anesthésiste, une fois le patient endormi, va retirer le masque qui diffuse des gaz soporifiques et placer un tube dans la gorge de la personne opérée. Ce tube ira jusque dans la trachée. Ceci provoque un réflexe de régurgitation, ce qui donne envie de vomir. Si le patient vomit allongé, avec un tube dans les voies aériennes supérieures et buccale, il y a un risque de mort par noyade pulmonaire (le contenu de l'estomac, ou vomi, monte dans la bouche puis redescend dans les poumons).
OpérationModifier
Pendant l'opération, l'anesthésiste sera constamment présent.
Au départ, il injecte une substance dans le sang, afin d'endormir le malade. Le sommeil est généralement maintenu par un gaz spécial (c'est pour cela qu'on place un masque sur le visage du patient).
L'anesthésiste veillera tout le temps sur le patient, il écoutera en permanence le rythme du cœur. En cas de problème, c'est lui qui le réanimera.
L'anesthésie provoque aussi un ralentissement de la respiration. C'est pour cela qu'une machine force la respiration en injectant de l'air dans les poumons, on appelle cela la respiration artificielle.
Le mélange anesthésiqueModifier
Une anesthésie générale comporte la plupart du temps plusieurs produits :
- un myorelaxant, qui va relâcher les muscles du patient ;
- un curare, si le chirurgien a besoin de travailler sur les viscères : les curares vont paralyser les intestins en bloquant les récepteurs à l'Acétylcholine. Le curare peut paralyser totalement les muscles du patient, c'est pourquoi il doit y avoir un dosage très précis.
- un hypnotique puissant : c'est lui qui va vraiment endormir le patient. Le plus souvent, on injecte un produit pour endormir rapidement, et on en utilise un autre, sous forme de gaz, pour le maintenir endormi.
RéveilModifier
Après l'opération, le réveil est généralement rapide, même si le patient n'est pas tout à fait conscient (il est un peu sur un nuage). Le malade est très surveillé dans l'heure qui suit une anesthésie, on le place dans une salle spéciale, dite salle de réveil. La moitié des accidents dus à l'anesthésie ont lieu lors du réveil.
Après, pendant 24 heures, on conseille au malade de faire attention (ne pas dormir seul, ne pas prendre de décisions importantes et ne pas conduire sa voiture). En effet, il a encore des produits chimiques dans le sang qui peuvent agir sur son cerveau.
Anesthésie localeModifier
On utilise parfois une anesthésie locale, quand on ne veut pas endormir le patient pour des opérations qui provoquent une douleur très localisée à l'endroit de l'intervention. C'est le cas des interventions dentaires, où le dentiste anesthésie la bouche pour travailler sur une ou plusieurs dent(s). On peut faire cela également avant une piqûre. On utilise également l'anesthésie locale pour soulager certaines angines (sprays pour la gorge).
Anesthésie généraleModifier
Lorsqu'il y a un acte médical trop important, long ou risqué pour une personne, il est possible que le médecin pratique une anesthésie générale pour endormir totalement la personne et permettre au chirurgien de soigner le patient.
La périduraleModifier
C'est une technique particulière d'anesthésie locale. Elle est surtout connue comme un moyen de réduire la douleur lors des accouchements1. Cette technique consiste à placer un petit tuyau, appelé cathéter, dans le bas du dos, entre deux vertèbres, à un endroit très précis. Par ce tuyau, on injecte un anesthésique. L'anesthésique va alors désensibiliser les nerfs responsables des sensations douloureuses de toute la partie basse du corps.
N’utilise jamais des informations d’Internet ou de Vikidia pour te soigner.
Demande toujours conseil à un médecin.
Voir aussiModifier
NoteModifier
- ↑ Il ne s'agit pas seulement de réduire la douleur de la mère qui accouche, mais aussi celle de l'enfant qui naît, au moment de sa « sortie » de l'utérus et de son passage étroit dans le vagin maternel. Certains médecins ont réalisé des études statistiques pour trouver le dosage anesthésique qui permet à la mère de ne pas souffrir tout en favorisant la sortie la plus rapide du nouveau-né (et donc qu'il souffre moins longtemps).
Article mis en lumière la semaine du 15 février 2010. |
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