Bohémond de Tarente
Bohémond de Tarente Prince d'Antioche |
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Bohémond de Tarente (par Merry-Joseph Blondel) | |
Fonction | |
Pays | Principauté d'Antioche |
Règne | 1098 - 1111 |
Dynastie | Maison de Hauteville |
Régent | Tancrède de Hauteville |
Prédécesseur | Création de la principauté |
Successeur | Bohémond II d'Antioche |
Fonction | |
Date | 1085 - 1111 |
Prédécesseur | Robert Guiscard |
Successeur | Bohémond II d'Antioche |
Naissance | vers 1054 San Marco Argentano (Italie) |
Décès | mars 1111 Canosa di Puglia (Italie) |
Sépulture | Canosa di Puglia |
Père | Robert Guiscard |
Mère | Aubrée de Buonalbergo |
Frères et sœurs | Roger Borsa Gui d'Amalfi Emma Robert Scalio Guillaume Héria Sybille Mahaut de Pouille |
Conjoint | Constance de France |
Enfants | Bohémond II d'Antioche |
Résidence | Tarente, Antioche |
Blason attribué à Bohémond de Tarente | |
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Bohémond de Tarente, de son vrai nom Bohémond de Hauteville (né vers 1054 et mort en mars 1111), est un prince de Tarente puis premier prince d'Antioche de 1098 à sa mort. Il est l'un des principaux chefs croisés de la première croisade, au cours de laquelle il s'empare de la ville d'Antioche et fonde la principauté d'Antioche.
BiographieModifier
Lutte contre les Byzantins (1081 - 1085)Modifier
Vers 1046, Robert (dit « Guiscard », « l'Avisé »), prince normand de Hauteville, débarque en Italie à la tête de quelques dizaines de soldats. Aidé de sa famille, il fonde rapidement une seigneurie dans la région ; seigneurie qui devient de plus en plus grande et de plus en plus puissante, avec pour capitale Tarente. La guerre contre les Byzantins est donc inévitable, car, à cette époque, ils dominent encore une petite partie de l'Italie et Robert Guiscard leur a pris des terres.
De l'union entre Robert Guiscard et Aubrée de Buonalbergo (la fille du comte Renaud Ier de Bourgogne) naît Bohémond1 entre 1052 et 1058 (en 1054 d'après l'historien John Julius Norwich). À partir de 1081, Bohémond, qui est l'aîné de sa fratrie, participe aux côtés de son père à la lutte contre les Byzantins ; en 1082, il bat à deux reprises les troupes du basileus Alexis Ier Comnène et devient le principal second de son père.
Prince de Tarente (1085 - 1096)Modifier
Pourtant, en juillet 1085, Robert Guiscard meurt. Bohémond devrait normalement lui succéder mais son jeune demi-frère, Roger Borsa, l'écarte du trône princier avec le soutien de sa mère Sykelgaite de Salerne. Bohémond, soutenu par un grand nombre de seigneurs normands d'Italie, conquiert le comté d'Apulie et s'empare des villes d'Otrante, d'Oria puis finalement de Tarente ; les Pouilles passent également sous le contrôle de Bohémond. Roger Borsa, forcé de parlementer, doit lui céder Gallipoli et une grande région du sud de l'Italie.
Mais, dès 1087, Bohémond se retourne contre son frère pour récupérer plus de territoires ; mais son armée est vaincue lors de la bataille de Fragneto et il est contraint de fuir à Tarente. Malgré la perte de nombreuses terres, Bohémond arrive à garder plusieurs villes de la région du Calabre et les deux demi-frères trouvent un accord : Bohémond reçoit la principauté de Tarente et Roger Borsa garde le duché d'Apulie et de Calabre.
Départ en Terre sainte (1096 - 1098)Modifier
En 1096, Roger Ier de Sicile, l'oncle de Bohémond, demande de l'aide ce dernier pour s'emparer de la principauté d'Amalfi, à l'ouest de l'Italie. Bohémond accepte et, alors qu'il assiège Amalfi à ses côtés, le prince de Tarente apprend qu'une croisade est en partance pour le Proche-Orient. Bohémond comprend que c'est en Terre sainte qu'il pourra se fonder une seigneurie, et non en Italie où il doit se contenter de Tarente ; c'est pourquoi, accompagné de chevaliers et de proches — comme son neveu Tancrède de Hauteville ou encore son petit-neveu Roger de Salerne —, il rejoint Godefroy de Bouillon et les autres Croisés dont il devient un des principaux chefs.
Sur sa route vers l'Orient se trouve Constantinople, où il retrouve en avril 1097 un grand nombre de chefs croisés. Là, ces derniers ainsi que Bohémond de Tarente prêtent serment à l'empereur Alexis Ier Comnène et promettent de lui restituer les terres que les Turcs seldjoukides lui ont prises. Mais, à l'insu des autres chefs croisés, Bohémond prête serment de fidélité à Alexis contre une terre au-delà d'Antioche.
Prince d'Antioche (1098 - 1111)Modifier
Aussitôt Antioche prise, des renforts Turcs arrivent et assiègent à leur tour la ville. Les assiégés, épuisés, semblent prêts à perdre ; néanmoins, Bohémond affirme qu'il a découvert la Sainte Lance dans une des églises de la ville, ce qui éveille la foi chrétienne des Croisés et les incite à tenir. Finalement, les Turcs abandonnent le siège et les Croisés gardent Antioche. Mais la tension monte entre Raymond IV de Toulouse, qui veut la pleine souveraineté de la ville ; malgré cela, Bohémond reste sur place et Raymond, à la tête des autres chefs croisés, reprend sa route vers Jérusalem. Toutefois, Bohémond refuse de les accompagner et, avec cinq cents chevaliers, il fonde la principauté d'Antioche en s'emparant des territoires alentours (Cilicie).
Mais l'empereur Alexis Ier Comnène, craignant que Bohémond ne respecte pas son serment, lui propose le titre de « duc d'Antioche » à condition qu'il reconnaisse la suzeraineté byzantine. Bohémond refuse et prend le titre de « prince », pour se détacher complètement de l'Empire byzantin avec lequel il entre par conséquent en conflit.
En 1100, après de longues guerres à la fois contre l'Empire byzantin et l'Empire seldjoukide, Bohémond Ier d'Antioche est fait prisonnier par l'émir de Sivas ; son neveu Tancrède de Hauteville assure la régence jusqu'en mai 1103, date où Bohémond, libéré, revient à Antioche. Pourtant, il doit aussitôt reprendre la guerre contre Alexis Ier Comnène qui compte toujours s'emparer de la principauté. Bohémond décide alors de partir chercher de l'aide en Occident ; en 1104, il débarque en Pouille dans le but de lever une armée, sans succès. Bohémond part alors en France où il épouse la fille du roi Philippe Ier, Constance. L'année suivante, il attaque la Dalmatie qui appartient aux Byzantins et prend la ville d'Avlona en 1107. Il fait alors le siège de la ville de Durazzo ; mais le combat tourne au fiasco et Bohémond, vaincu, est contraint de signer le traité de Déabolis où il reconnaît à contrecœur la suzeraineté byzantine sur la principauté d'Antioche. Ce traité ne sera pas accepté par Tancrède de Hauteville qui le rompra à la mort de son oncle.
Le 26 mars 1111, Bohémond meurt à Canosa di Puglia, en Italie. Il a un fils de Constance de France, Bohémond II d'Antioche, qui lui succédera à la tête de la principauté.
Notes et référencesModifier
- ↑ son vrai nom serait Marc (Historia.fr, « Bohémond de Tarente, prince d'Antioche »)
SourceModifier
Liens externesModifier
Article mis en lumière la semaine du 4 novembre 2024. |
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