Eau potable

L'eau potable est l'eau que l'on peut boire sans risque pour la santé. Un adulte a besoin d'environ 1,5 à 2 litres d'eau par jour (une partie peut provenir des aliments). Dans la plupart des pays, lorsqu'on installe un réseau de canalisations pour amener de l'eau dans les habitations (qu'on appelle alors « eau courante » ou « eau du robinet »), cette eau est potable ou rendue potable par un traitement adapté. L'eau potable peut être de toute sorte et se trouver dans la plupart des aliments.

HistoireModifier

Tous les êtres vivants ont besoin d'eau pour vivre. Les plantes la puissent par leurs racines et les animaux l'avalent (par la nourriture ou la boisson). La notion d'eau potable signifie simplement : une eau qu'on peut boire régulièrement sans en être malade.

Pour déterminer si une eau de source ou de ruisseau était bonne et potable, les Romains, avant de construire un aqueduc1 pour l'amener à une ville, observaient si les habitants de l'endroit qui la buvaient habituellement avaient l'air en bonne santé. Les villes romaines étaient connues pour le système d'approvisionnement et de distribution d'eau. Une fois que les ingénieurs avaient trouvé une source produisant de l'eau de bonne qualité, ils construisaient un aqueduc1 jusqu'à la cité, et là, la faisait décanter puis circuler à travers toute la ville dans des tuyaux en plomb.

Les villes modernes utilisent un système très similaire, avec des différences techniques notables. En particulier, les canalisations ne sont plus jamais en plomb, qui rend l'eau toxique, et l'existence de pompes et de châteaux d'eau permet d'envoyer l'eau dans des endroits élevés.

Quelles eaux sont potables ?Modifier

 
Accès à l'eau potable dans le monde. Plus la couleur est foncée, et moins les gens ont accès à de l'eau potable.

Il existe des eaux qui sont naturellement potables, comme l'eau de certaines sources ou puits (mais pas toujours) et plus rarement celle d'un ruisseau. Les risques à boire de l'eau non potable sont le plus souvent les maladies, comme la diarrhée, ou, dans certaines régions, le choléra.

Il y a aussi des eaux qui ne sont pas dangereuses à boire occasionnellement, mais qu'il ne serait pas bon de boire tous les jours, à cause de certains éléments qu'elles apportent en trop grande quantité (par exemple, les sels minéraux). Ainsi, certaines eaux minérales vendues en bouteilles seraient interdites comme eau du robinet.

Il y a deux éléments à prendre en compte : la composition minéralogique et la composition biologique de l'eau.

  • La composition minéralogique représente la fraction de l'eau qu'on ne peut pas filtrer : les substances dissoutes dans l'eau ne peuvent pas en être enlevées facilement. Si ces substances sont toxiques, alors cette eau ne sera jamais potable, ou alors potable uniquement dans des cas d'urgence et pour une courte période.
  • La composition biologique représente la fraction vivante contenue dans l'eau : les animaux2, algues, bactéries et virus qu'on peut y trouver. Cette fraction peut s'éliminer plus ou moins facilement. Toute eau, potable ou non potable d'un point de vue minéralogique, peut contenir des êtres vivants susceptibles de nous rendre malade : prudence !

La contamination biologique est facile à percevoir, et relativement facile à éliminer. Par contre, la composition minéralogique est un piège redoutable : ainsi il a été creusé des puits3 produisant de l'eau à priori potable, mais qui contient de trop grandes quantités d'arsenic, un poison minéral. Cette eau, qui permet sur le court terme de sauver les gens de la soif et de la disette (en permettant l'irrigation de leurs champs) les empoisonne en même temps ! Ce n'est pas parce qu'une eau est claire qu'elle est potable.

Aujourd'hui, plus d'un milliard de personnes n'a pas d'accès à l'eau potable au robinet, il faut alors souvent la chercher à un puits, une rivière ou une fontaine publique, la transporter à la main, et elle peut être contaminée. Des dizaines de milliers d'enfants meurent chaque année pour avoir bu de l'eau contaminée (celle-ci ayant entraîné notamment des diarrhées). Les enfants d'Afrique sont les plus touchés.

Pour en savoir plus, lis l’article : Eau de pluie.

Comment rend-on une eau potable ?Modifier

 
Un bon moyen de décontaminer l'eau : la faire bouillir. Une fois qu'elle est chaude, pourquoi ne pas y faire infuser du thé ?

Lorsqu'on ne dispose que d'eau non potable, il y a quelques moyens pour la rendre potable, qui peuvent être utilisés individuellement : une solution est notamment de la faire bouillir pour tuer les microbes dangereux. On peut y ajouter alors du thé, boisson la plus bue dans le monde, et boire l'eau chaude, ou bien la laisser refroidir. Il existe aussi des pastilles de désinfection qu'on mélange à l'eau dans un récipient et qu'on laisse agir quelque temps pour rendre une eau potable. Ces méthodes ne permettent pas de rendre potable une eau dont la composition minéralogique la rend toxique. Il faut aussi noter que ces méthodes tuent les êtres vivants contenus dans l'eau, mais ne détruit pas toute molécule toxique pouvant s'y trouver.

Il est possible, mais cela est très coûteux, de produire de l'eau potable à partir de l'eau de mer : c'est le dessalement. Ceci permet en théorie de produire de l'eau potable sur toutes les côtes, même les côtes d'un désert.

Un moyen, simple mais lent, sous le soleil chaud est d'évaporer l'eau de mer ou polluée puis de conduire cette vapeur d'eau sans sel vers une surface froide ( par exemple avec le froid dans la mer, sous terre ou le froid de la nuit ) où la vapeur se condense lentement en eau sans sel devenue potable. Cette méthode ( lente mais qu'avec l'énergie du soleil ) peut sauve la vie de naufragés sur la mer ou dans un désert devant un puits d'eau dangereuse polluée non potable. il existe des systèmes solaires pour réaliser cela lentement, la difficulté est qu'il faut le chaud du soleil et un peu de froid après.

Le circuit de l'eau potableModifier

 
Une usine de traitement de l'eau, avec son bassin de stockage et de décantation plein

Pour la fourniture collective d'eau potable, il existe des systèmes élaborés de traitement de l'eau en continu, notamment par filtration et par l'ajout de quelques produits dont la quantité est réglée en fonction des caractéristiques de l'eau à traiter. Pour le reste, le principe est le même que celui utilisé par les Romains il y a plus de deux mille ans !

Une fois que l’on a trouvé une source dont l'eau a une composition minéralogique potable, on construit un centre de traitement de l'eau qui permettra de la débarrasser des impuretés qu'elle contient : débris, boues, être vivants. Un système de filtration grossier permet de se débarrasser des gros débris, puis un bassin de décantation permet de la nettoyer de ses boues qui se déposent au fond. Ensuite, on passe l'eau à travers un filtre4 pour le débarrasser des boues les plus fines. Les bactéries présentes dans le sable décomposent également une partie des molécules organiques contenues dans l'eau, qui peuvent être toxiques ou nauséabondes. Enfin, on décontamine l'eau, c'est-à-dire qu'on la désinfecte5. Une fois décontaminée, l'eau est stockée dans des points en hauteur : des châteaux d'eau, qui permettent d'utiliser la pesanteur pour pousser l'eau dans les tuyaux.

Problèmes du circuit de l'eauModifier

Pendant des siècles, on a utilisé du plomb pour les conduites d'eau, car c'est un métal facile à travailler et peu cher. Mais après des années d'exposition, les gens tombent malades ! Ainsi, il faut systématiquement remplacer les canalisations en plomb par d'autres, en cuivre ou en un autre métal non toxique.

Le stockage de l'eau dans des endroits très précis peut favoriser l'émergence de maladies collectives, si le réservoir est contaminé. Ainsi, dans les années 1950, des dizaines de milliers de personnes en Europe et aux États Unis ont été exposées à travers le réseau d'eau au virus de la poliomyélite, qui peut causer de graves paralysies et la mort.

Voir aussiModifier

Lien externeModifier

Notes et référencesModifier

  1. 1,0 et 1,1 Du latin aquæ ductus, conduite de l'eau)
  2. Y compris les animaux unicellulaires : paramécies, amibes...
  3. Par exemple au Bangladesh, source UNICEF [1].
  4. Souvent un filtre à sable.
  5. Il y a plusieurs moyens, en particulier l'utilisation de chlore, ce qui donne parfois une odeur à l'eau du robinet. Il faut se rappeler que tant que l'eau sent le chlore, elle n'est pas contaminée. Si elle cesse un jour de le sentir, méfiance ! Il existe aussi d'autres méthodes, par exemple par les rayons UV, qui ne laissent pas d'odeur, mais coûtent plus cher.
  Article mis en lumière la semaine du 23 février 2009.
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Note 3