Andrinople
Andrinople (en turc : Edirne) est une ville de la Turquie d'Europe, la seconde après Istanbul.
Edirne / Andrinople se trouve à proximité immédiate des frontières avec la Bulgarie et la Grèce. La ville, en pleine explosion démographique, atteint les 150 000 habitants.
La ville doit son nom (Ἁδριανούπολις / Hadrianopolis en latin et en grec ancien) à l'empereur romain Hadrien, qui la fonda en 125.
HistoireModifier
Période pré-ottomaneModifier
La ville est fondée en 125 par l'empereur romain Hadrien. Elle se développa durant plusieurs siècles sous la domination des Romains. En 324, la ville est le lieu d'une bataille opposant deux empereurs romains différents : Lucinius et Constantin Ier. C'est aussi près de cette ville qu'en 378, l'empereur romain Valens perdit la vie face à une armée de tribus germaniques, notamment des Goths.
Le 14 avril 1205, une bataille eu lieu près de la ville entre l'armée de l'Empereur latin de Constantinople Baudouin de Flandres, et l'armée bulgare.
Période contemporaineModifier
La ville est prise par le sultan ottoman Mourad Ier en 1361 ou 1369 et devint la nouvelle capitale de l'Empire ottoman jusqu'en 1453.
C'est dans cette ville que Sabbataï Tsevi, un messi juif autoproclamé, se convertis à l'Islam et donne naissance au mouvement des Sabbatéens.
En 1829, les Russes et les Turcs se rencontrèrent à Andrinople pour signer un traité de paix. Les Turcs ont ainsi reconnu l'indépendance de la Grèce dans la ville. Pendant la guerre russo-turque de 1877-1878, les Russes et les Turcs s'affrontèrent à Andrinople.
Au XXe siècle, la ville est prise par les Bulgares en mars 1913 après 5 mois de siège mais elle fut reprise par les Turcs vers juin-juillet de la même année. Après la Première Guerre mondiale, la ville est officiellement cédée à la Grèce en 1920. En 1923, suite à la victoire des Turcs dans la guerre contre la Grèce (Guerre grecquo-turque de 1919-1923), Andrinople redevient turque.
PopulationModifier
La ville compte un peu moins de 150 000 habitants actuellement, principalement des Turcs musulmans.
En 1908, les statistiques turques donnaient un nombre d'environ 90 000 habitants dont :
- 30 000 Musulmans, principalement des Turcs mais aussi des Albanais et des Circassiens
- 22 000 Grecs
- 12 000 Juifs
- 10 000 Bulgares
- 4 000 Arméniens
- 2 000 "non-classables"
Quand la ville fut reprise aux Bulgares en 1913, la ville fut déserté par 60 000 de ses habitants, sois deux tiers d'entre eux. Ce vide fut remplis par des migrants turcs venu d'Anatolie.
Patrimoine culturelModifier
Ancienne MosquéeModifier
L'Ancienne Mosquée (Eski Cami) est le plus ancien monument ottoman d'Andrinople : elle a été commencée par Suleyman Bey (wp) en 1403 et terminée par Mehmed Ier (wp) en 1414.
Mosquée aux trois balconsModifier
La Mosquée aux trois balcons (Üç Şerefeli Cami) a été édifiée sous le règne de Mourad II (wp), entre 1443 et 1447. Son plan à coupole centrale a servi de modèle à Sinan pour sa mosquée de Sélim, ci-après.
Mosquée de Sélim (Selimiye Camii)Modifier
La mosquée Selimiye est une mosquée impériale ottomane du XVIe siècle, construite de 1568 à 1574 pour le sultan Sélim II (wp), fils et successeur de Soliman le Magnifique et de son épouse Roxelane.
Elle est l’œuvre du grand architecte Mimar Sinan, alors qu'il atteignait l'âge de 80 ans. Sinan réussit à donner à la coupole une largeur supérieure de deux mètres à celle de Sainte-Sophie, construite mille ans auparavant.
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