Glottophobie
La glottophobie (du grec ancien : glôtta signifiant « langue », avec le suffixe -phobie signifiant la peur ou la haine), souvent appelée discrimination linguistique12, est une forme de discrimination qui se base sur la langue d'une personne ou d'un groupe de personnes.
La glottophobie peut aussi désigner la discrimination envers le langage, certains dialectes et certains accents régionaux. La manière d'écrire peut aussi être discriminée (quand une langue a plusieurs façon de s'écrire). Elle peut se manifester par des remarques désobligeantes envers l'accent d'une personne, ou des interdictions de parler une langue3.
La discrimination linguistique peut être faite par un gouvernement d'un pays, mais les gens peuvent tout simplement haïr une langue et les gens qui la parle. La glottophobie peut donc se développer en parallèle avec d'autres discrimination comme le racisme (par exemple, quelqu'un de raciste envers les Arabes, peut devenir glottophobe envers la langue arabe).
Glottophobie institutionnelleModifier
Comme toutes les autres formes de discrimination, la glottophobie peut-être soutenue par une institution, notamment par des gouvernements. Le plus souvent, des langues sont discriminées par des pays quand ce pays en question cherche à imposer une autre langue.
Au cours de son histoire, la France instaure une série de politiques qui favorisent l'emploi de la langue française. Celle-ci est instaurée en tant que langue de l'administration et de la justice vers le XVIe siècle en remplacement du latin, avant de devenir progressivement la lingua franca sous la Troisième République. Le gouvernement l'impose comme langue de l'enseignement en 1882, et interdit l'utilisation du flamand en 1901 puis du breton en 190245. Des actes dégradants, comme des humiliations ou des punitions, sont encouragés par les enseignants6. Les conséquences engendrées de cette politique sont la forte baisse de l'usage des langues régionales, qui sont remplacées par le français.
Parfois, la glottophobie peut amener à des linguicides, aussi appelés génocides linguistiques.
Aujourd'hui encore, de nombreuses langues sont touchées par la glottophobie comme en Chine.
Exemples de discrimination linguistiqueModifier
- Le ouïghour en Chine7 ;
- Le grec pontique en Turquie8.
- L'irlandais à l'époque où l'Irlande appartenait au Royaume-Uni9 ;
- Les langues locales en Russie10 ;
- Le français, l'allemand et le japonais durant certaines époques aux États-Unis ;
- Le coréen quand le Japon dominait la Corée. Durant cette période, l'enseignement et la presse en coréen est interdit, et l'usage du japonais est imposé11.
RéférencesModifier
- ↑ La discrimination linguistique : qu’est-ce que c’est ? | Assimil
- ↑ La langue devient un motif de discrimination (lefigaro.fr)
- ↑ Qu’est-ce que la glottophobie, et comment lutter contre ? (babbel.com)
- ↑ Les Bretons et la Séparation - L’interdiction du breton en 1902 : une étape vers la Séparation - Presses universitaires de Rennes (openedition.org)
- ↑ L'État et la langue française unifier, réguler, protéger | vie-publique.fr
- ↑ Glottophobie : comment le français "sans accent" est devenu la norme (radiofrance.fr)
- ↑ L’ouïghour : d’une lingua franca à une langue en danger | Institut National des Langues et Civilisations Orientales (inalco.fr)
- ↑ Le patrimoine menacé des Grecs pontiques, entre Turquie et Grèce (openedition.org)
- ↑ Identifier et catégoriser les langues minoritaires en Europe - Les langues « parlées » en Irlande : territoire, écritures, lecture et discours - Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine (openedition.org)
- ↑ Russie: 7) Politique linguistique à l'égard des minorités (ulaval.ca)
- ↑ Mémoire contestée : l'héritage de la colonisation de la Corée dans les relations nippo-coréennes | Cairn.info
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