Jean-Paul Sartre
Jean-Paul Sartre | |
---|---|
Nom officiel | Jean-Paul Charles Aymard Sartre |
Naissance | 21 juin 1905 |
Lieu de naissance | Paris |
Date de décès | 15 avril 1980 (à 74 ans) |
Lieu de décès | Paris |
Nationalité | France |
Profession | Professeur, Philosophe et Écrivain |
Modifier | voir modèle • modifier |
Jean-Paul Sartre, né le 21 juin 1905 à Paris et mort le 15 avril 1980 (à 74 ans) à Paris, est un philosophe et écrivain français. Ses œuvres et ses idées, connues sous le terme d'existentialisme, créèrent une nouvelle vision dans le monde lors de la Guerre froide.
JeunesseModifier
Jean-Paul Sartre est issu d'une famille alsacienne de la bonne bourgeoisie protestante, constituée de professeurs et d'intellectuels. Au terme de ses études secondaires, il obtient son bac avec facilité. Il est ensuite admis à l'École normale supérieure. C’est pendant ces années-là que Sartre se lie d'amitié avec Simone de Beauvoir, Raymond Aron, Maurice Merleau-Ponty et Paul Nizan. Après l'agrégation de philosophie, il fait son service militaire, puis travaille lui-même comme professeur, avant d'être mobilisé à Nice en 1940 au sein de l'armée française comme soldat, lors de la Seconde Guerre mondiale.
L'après-guerre et l'engagement politiqueModifier
Après la Libération, Jean-Paul Sartre commence à écrire dans la revue Les Temps modernes et adopte le communisme comme idée politique. Il devient membre du Parti communiste français, du Conseil mondial de la paix et président de l'Association France-URSS.
Action politiqueModifier
Jean-Paul Sartre critique sévèrement Charles de Gaulle et l'action militaire française en Algérie et va même jusqu'à demander l'indépendance de l'Algérie. Il affirme son opposition à la Guerre du Viêt Nam et à l'intervention soviétique contre le Printemps de Prague en Tchécoslovaquie. Il est un des grands militants actifs de Mai 68.
RécompensesModifier
Jean-Paul Sartre obtient en 1945 la Légion d'honneur, puis une chaire au Collège de France, et même en 1964 le prix Nobel de littérature. Cependant, il refuse toutes ces récompenses, car elles sont contre ses principes. Il faut quand même dire qu'il n'a pas de problèmes d'argent.
Quelques unes de ses citationsModifier
- « Il est beaucoup plus facile pour un philosophe d'expliquer un nouveau concept à un autre philosophe qu'à un enfant. Pourquoi ? Parce que l'enfant pose les vraies questions. »
- « La facilité c'est le talent qui se retourne contre nous. »
- « L'existentialisme est un humanisme. »
- « L'homme est condamné à être libre. »
- « Nous sommes nos choix. »
EntourageModifier
Jean-Paul Sartre a vécu en couple, jusqu'à la fin de ses jours, avec Simone de Beauvoir. Il fut lié d'amitié avec certains grands écrivains et intellectuels de son temps, notamment Raymond Aron et Albert Camus. Il eut, par contre, des relations plus que fraîches avec Louis-Ferdinand Céline qui, en retour, le traita d' « agité du bocal »1.
Sartre eut également l'occasion d'échanger de vive voix avec Che Guevara. Proche du régime cubain et de ses visions politiques, il ne manqua pas néanmoins de le critiquer.
ŒuvresModifier
- Romans et nouvelles
- La Nausée (1938)
- Le Mur (1939) nouvelles (Le mur, La chambre, Érostrate, Intimité, L'enfance d'un chef) Lauréat 1940 du Prix du roman populiste
- Les chemins de la liberté (1945) :
- L'âge de raison
- Le sursis
- La mort dans l'âme
- Les jeux sont faits (1947)
- Œuvres romanesques (1981)
- Théâtre
- Bariona, ou le Fils du tonnerre (1940)
- Les Mouches (1943)
- Huis clos (1944)
- La Putain respectueuse (1946)
- Morts sans sépulture (1946)
- Les Mains sales (1948)
- Le Diable et le Bon Dieu (1951), Éditeur : Folio, Publication : 1/3/2000, ISBN 2-07-036869-6
- Kean (1954)
- Nekrassov (1955)
- Les Séquestrés d'Altona (1959)
- Les Troyennes (1965)
Adaptation TV de Huis clos par Michel Mitrani en 1965.
Mise en scène originale de Huis Clos par Didier van Cauwelaert à Nice en 1977.
- Autobiographie, mémoires et correspondance
- Les Mots (1964)
- Carnets de la drôle de guerre - Septembre 1939 - Mars 1940 (1983-1995)
- Lettres au Castor et à quelques autres, tome I et II (1983)
- Essais
- Situations I (1947)
- Situations II (1948)
- Situations III (1949)
- Situations IV (1964)
- Situations V (1964)
- Situations VI (1964)
- Situations VII (1965)
- Situations VIII (1972)
- Situations IX (1972)
- Situations X (1976)
- Essais politiques
- Réflexions sur la question juive (1946)
- Entretiens sur la politique (1949)
- L'Affaire Henri Martin (1953)
- Préface aux Damnés de la Terre de Frantz Fanon (1961)
- On a raison de se révolter (1974)
- Critique littéraire
- La république du Silence (1944)
- Baudelaire (1946)
- Qu'est-ce que la littérature ? (1948)
- Saint Genet, comédien et martyr (1952)
- L'Idiot de la famille (1971-1972) sur Flaubert
- Un théâtre de situations (1973)
- Critiques littéraires
- Philosophie
- L'imagination (1936)
- La Transcendance de l'Ego (1937)
- Esquisse d'une théorie des émotions (1938), Éditeur : LGF, juillet 2000, ISBN 2253904651
- L'imaginaire (1940)
- L'Être et le Néant « essai d'ontologie phénoménologique » (1943)
- L'existentialisme est un humanisme (1945) (ISBN 2070329135)
- Conscience et connaissance de soi (1947)
- Critique de la raison dialectique I : Théorie des ensembles pratiques précédé de Question de méthode (1960)
- Cahiers pour une morale (1983)
- Critique de la raison dialectique II : L'intelligibilité de l'histoire (1985)
- Vérité et existence (1989)
- Scénarios
- Les jeux sont faits de Jean Delannoy (1947)
- L'Engrenage (1948)
- Le Scénario Freud (1984)
- Typhus (1943) (écrit durant l'occupation et édité en 2007 par Gallimard), ISBN 978-2-07-078490-5
Voir aussiModifier
Vikiliens pour compléterModifier
Liens externesModifier
Notes et référencesModifier
- ↑ Une note (en pages 1075-1076 du Pléiade n° 252 contenant l'ensemble de la "Trilogie allemande" de Céline) résume l'historique de cette inimitié entre Sartre et Céline. Voici un extrait de cette note : « La rancune dont Céline fait preuve dans ces romans (de la "Trilogie allemande", ndlr) à l'égard de J.-P. Sartre a été provoquée par une attaque lancée contre lui par Sartre en 1945.
À l'égard de Céline, Sartre n'avait d'abord éprouvé que sympathie et admiration, comme en témoigne Simone de Beauvoir dans La Force de l'âge |...| C'est dans son "portrait de l'antisémite", paru dans le n° 3 des Temps modernes que Sartre formule au passage contre Céline une accusation que celui-ci n'oubliera jamais |...| : "Si Céline a pu soutenir les thèses socialistes des nazis, c'est qu'il était payé" |...| affirmation d'un fait qu'aucune preuve ni aucun témoignage n'étayaient et qui, venant en déc. 1945 au moment où commençait l'instruction du dossier de Céline, pouvait avoir des conséquences judiciaires. Céline, quand il prit connaissance de cet article (en oct. 1947), en conçut contre Sartre un très vif ressentiment |...| ce ressentiment s'exprima bientôt dans un court pamphlet d'une extrême virulence, "À l'agité du bocal" |...| La qualification de "ténia", qui explique le titre du pamphlet, est reprise dans Rigodon, p. 796 et suiv. (du Pléiade n° 252 contenant la "Trilogie allemande" de Céline, ndlr). »
|
|
|