Judaïsme
Le judaïsme est une religion monothéiste, c'est-à-dire que ses croyants croient en un seul Dieu, YHVH (Yahvé, selon certaines transcriptions), qui a conclu avec leurs patriarches plusieurs Alliances. D'après ses fidèles, appelés «juifs», les lois les plus importantes de cette religion ont été définies par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï.
PrésentationModifier
Le texte sacré le plus important du judaïsme est la Torah (dite Bible hébraïque). Elle est rédigée entre le VIIIe et le IIe siècles avant Jésus-Christ, alors que les Hébreux (nom qu'on donne aux membres de ce peuple antique) sont soumis sur leur propre terre à la domination de différents empires puissants, comme l'Empire assyrien, l'Empire babylonien, et plus tard l'Empire macédonien d'Alexandre le Grand puis les Empires romain, byzantin, ensuite avec la conquête musulmane, celle des croisés, des Mamelouks, des Ottomans, etc.
Selon la Bible, les juifs ont été conduits en Terre promise (par Dieu) au pays de Canaan, région connue plus tard sous son nom romain de «Palestine». Historiquement, les Israélites vivent dans le royaume d'Israël (capitale : Jérusalem) dirigé par les rois Saül, David ou Salomon mais, à la fin du xe siècle, ce territoire se scinde en deux avec le royaume d'Israël (capitale : Samarie) au nord, et le royaume de Juda/Judée (capitale : Jérusalem), au sud.
Cependant, dès l'Antiquité, les juifs sont victimes de persécutions et dispersés géographiquement, notamment lors de la déportation des Hébreux de Jérusalem à Babylone au VIe siècle avant Jésus-Christ, puis à la suite de la conquête romaine de la Palestine, qui entraîne aussi de nombreux départs au premier siècle, après la destruction du Temple de Jérusalem. Les juifs s'installent notamment en Europe et en Afrique du Nord, où ils forment des groupes minoritaires unis par leur religion et une culture commune. Cette communauté dispersée sur tous les continents du monde est appelée la Diaspora. Plus récemment, à partir du XIXe siècle, les Juifs s'installent également aux États-Unis, et retournent dans la région palestinienne où est fondé en 1948 l'État d'Israël.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Juifs sont victimes d'un génocide, la Shoah, organisé par le régime nazi. Les historiens estiment que 6 millions de Juifs (hommes, femmes et enfants confondus) sont assassinés en Europe.
Aujourd'hui, les Juifs vivent majoritairement aux États-Unis, en Israël, et en Europe.
Des prophéties dans la Bible hébraïque ont annoncé qu’un homme descendant du roi David amènerait à la fin des temps une ère de paix et de bonheur éternels dont bénéficieraient les Juifs et le monde entier. Ainsi, les Juifs sont-ils dans l'attente de l'arrivée du Messie, ce Sauveur qui viendrait les libérer et libérer le monde.
Le symbole étant souvent associé aux Juifs et au judaïsme est l'étoile de David.
On écrit «Juifs» (avec une majuscule), les « personnes descendant de l'ancien peuple d'Israël », et «juifs» (avec une minuscule), les « personnes qui professent (déclarent) le judaïsme »1
HistoriqueModifier
D'après la tradition, le judaïsme est fondé vers -1800. La Bible hébraïque raconte le parcours de ce peuple à travers les différents prophètes.
Selon la Bible hébraïque (appelée en hébreu Tanakh), texte sacré central des Juifs, le judaïsme aurait été créé au Moyen-Orient par l'alliance entre YHVH (Dieu, dont le nom ne se prononce pas) et le patriarche Abraham qui aurait vécu, il y a plus de 4 000 ans en Mésopotamie.
Le judaïsme enseigne que Dieu se serait révélé aux enfants d'Israël (dans leur ensemble et non à une seule personne) sur le mont Sinaï, et leur donna la Torah (la Loi). Celle-ci a un caractère saint, unique et intouchable. Respecter les lois de ce texte est un élément essentiel du judaïsme. Il existe un autre livre sacré appelé le Talmud, écrit pendant la captivité des Hébreux (ancien peuple juif) à Babylone, auquel vont s'ajouter de nombreux commentaires.
La Loi de Dieu consiste, outre les croyances, en prescriptions (mitzvot) rituelles, notamment les rites sacerdotaux des sacrifices dans l'enceinte du Temple de Jérusalem, ou éthiques, régissant chaque aspect du quotidien. Elle comporte également des parties narratives et poétiques, retraçant le destin du peuple d'Israël depuis la Création du monde jusqu'à leur entrée après la sortie d'Égypte où ils étaient esclaves, et une traversée du désert de 40 années.
D'après la Bible hébraïque, le Temple de Jérusalem est construit au Xe siècle av. J-C par le roi Salomon. Toujours d'après cette tradition, il est détruit une première fois lors de la conquête de Jérusalem par les Babyloniens, au VIè siècle avant J.-C. puis il aurait ensuite été reconstruit. Ce Temple est détruit à nouveau en 70 par les Romains. De ses ruines, il ne reste visible qu'un mur de soutènement (Kotel, dit Mur occidental ou Mur des Lamentations) devant le mont du Temple (appelé «esplanade des Mosquées» par les musulmans à partir de leur conquête de la Palestine, au Moyen Àge), qui est encore aujourd'hui le lieu de plus sacré du judaïsme et un symbole important de cette religion.
Notion de « peuple élu »Modifier
Pour le judaïsme, il existe deux niveaux de Lois dictées par Dieu : les Sept lois données à Noé (Lois noahides figurant une partie du Décalogue) qui s'appliquent à l'ensemble de l'humanité (aux Goys), et 613 lois ou mitzvot destinées aux juifs, peuple que Dieu a choisi pour le servir constamment. Ces Lois, dont les plus connues sont les dix Commandements, auraient été reçues par Moïse après la sortie d'Égypte (Exode) sur le mont Sinaï.
Être « élu » pour servir Dieu, devenir peuple «prêtre de Dieu», est un lourd privilège : la tradition raconte même que le peuple juif pleurait en recevant ces lois - qui ne doivent pourtant pas être vécues comme une contrainte du quotidien mais un code de vie moral et libératoire. Une des mitzvot à observer par le peuple juif est celle d'une ordonnance biblique qui prescrit d’étudier constamment et enseigner la Torah.
ConversionModifier
Les conversions au judaïsme sont possibles mais ne sont pas encouragées car le judaïsme n'est pas prosélyte, estimant que chacun peut accéder au «Monde futur».
Le judaïsme considère que pour être juif, il faut être né d'une mère juive ou s'être converti sous supervision rabbinique. On le demeure même si on ne respecte pas les principes du judaïsme, même si on se convertit à une autre religion ou si l'on revient à la précédente ou même si l'on devient athée.
Face à la souffrance et à la mortModifier
La mort dans le judaïsme n'est qu'une étape n'ayant rien de définitif. En effet, pour les Juifs, c'est Dieu qui décide de la venue sur Terre de chaque être humain. Après son séjour plus ou moins long sur Terre, la mort libère l'âme de son enveloppe corporelle, et de toutes contingences (éventualités, possibilités) physiques. Lorsque l'âme quitte ce monde au terme de sa vie, elle doit retourner auprès de son Créateur dans les meilleures conditions.
Le judaïsme ne prône pas le culte des morts mais le respect dû aux morts. Ainsi, les rites de deuil ne sont pas stériles : ils conduisent l'Homme à prendre conscience du sens éphémère de la vie, de la nécessité pour chacun d'essayer tout au long de sa vie de remplir sa mission en accomplissant les préceptes divins, en répandant le Bien, en s'améliorant constamment, afin de comprendre que les biens matériels, que les plaisirs de ce monde ne sont qu'illusions et ont une fin. Selon la Tradition, ces rites et prières permettent aussi à l'âme du défunt d'accéder à des niveaux supérieurs dans l'Au-delà.
Principes dans la vie quotidienneModifier
La Torah et le Talmud (et leurs commentaires) sont les principaux ouvrages qui régissent les principes de la vie quotidienne du juif.
Il existe plusieurs courants de judaïsme. Ils se distinguent entre eux par l'observation plus ou moins stricte des règles religieuses. Il existe, par exemple, des Juifs « séculaires », c'est-à-dire des personnes qui, sans se dire non-juives, ne suivent que très peu les rites de cette religion. En général, les rites observés sont les plus importants, comme le Yom Kippour ou Pessa'h (Pâque). À l'autre extrémité de l'échelle, il existe des juifs appelés « ultra-orthodoxes » (pour les différencier des juifs orthodoxes) qui ont des règles de vie parmi les plus strictes du judaïsme.
Dans le judaïsme, se marier et avoir des enfants est un devoir pour l'homme et la femme ; le divorce est permis.
Au quotidien, les juifs pratiquants respectent les interdits alimentaires de la cacheroute. Le samedi, jour du Shabbat, n'est pas travaillé, pour consacrer du temps au repos, à la prière et à la vie familiale.
Rites et fêtesModifier
Il existe de nombreuses fêtes juives (selon le calendrier hébraïque et la Tradition).
- Pendant le mois de Nissan (mars ou avril) :
- Pessa'h (Pâque): commémore la sortie d'Égypte des Hébreux.
- Les Prémices : après Pessa'h, c'est la fête des récoltes printanières.
- Pendant le mois de Sivan :
- Chavouot, Fête des 7 semaines : c'est une autre fête des récoltes, 7 semaines après Pessa'h. Elle rappelle la promulgation de la Torah (Loi) sur le mont Sinaï.
- Pendant le mois d'Av (juillet ou août) :
- Tisha be av, le 9 av : c'est le jour le plus triste du calendrier hébraïque, un jour de jeûne et de deuil pour commémorer la chute du Premier Temple de Jérusalem (687-686 avant J.-C.), la destruction du second Temple de Jérusalem par Titus (70 après J.-C.), et diverses autres catastrophes nationales pour le peuple judéen puis juif, dont les persécutions des Juifs lors des croisades, l’expulsion des Juifs d’Espagne (XVè siècle) et, plus récemment, la Shoah lors de la Seconde Guerre mondiale.
- Pendant le mois de Tichri (septembre ou octobre):
- Rosh Hashana, Nouvel An, Trompettes : le moment où l’on rend des comptes à Dieu. C'est le début de l’année en hébreu. Il commémore la Création du monde et célèbre la Gloire de Dieu (YHVH).
- Yom Kippour, le jour du Grand Pardon : jour le plus saint et solennel du calendrier juif. C'est un jour de «purification», le Shabbat.
- Soukkot / Tabernacles : c'est la fête de la moisson. C’est l’une des trois fêtes de pèlerinage, avec Pessah et la fête des 7 semaines (Chavouot).
- Simh'a Torah/ la joie de la Loi : célèbre le don de la Loi (Torah), correspondant aux 5 premiers livres de la Bible hébraïque (Tanakh).
- La Bar Mitzvah est la cérémonie où le jeune garçon atteint sa majorité religieuse (à 13 ans) et va pouvoir participer comme acteur aux prières collectives.
- Autres...
Lieu de culteModifier
Le judaïsme est pratiqué dans les synagogues.
La plus grande synagogue est à Jérusalem : c'est la Grande synagogue de Belz, construite dans les années 1990.
Ministre du culteModifier
Le rabbin est le chef religieux d'une communauté juive, qui préside au culte juif à la synagogue comme ailleurs. Son érudition (instruction, culture) dans l’étude de la Torah lui permet de prendre des décisions ou rendre des jugements en matière de Loi juive.
Le judaïsme et les autres religionsModifier
Le judaïsme considère que le non-juif (le Goy, pluriel Goyim : «Nations» ou «Gentils», en français) n'a pas à respecter l'intégralité des lois de la Torah.
Pour être considéré comme un Vertueux et avoir sa part au «monde à venir» (l'au-delà), il lui suffit de respecter les Sept lois données à Noé par Dieu, selon la tradition juive, comme une alliance éternelle avec toute l'humanité. Il s'agit de principes moraux simples, parmi lesquels figurent notamment l'interdiction de l'idolâtrie ou de la consommation d'un animal vivant.
Vikiliens pour compléterModifier
- Langues juives
- Juifs en Europe au Moyen Âge
- Shoah
- Religions
- Conversion et mariages mixtes religieux : judaïsme
- Diaspora des juifs dans l'Antiquité
 Religions dans le monde
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- ↑ Définition de l'Académie française : http://www.cnrtl.fr/definition/academie9/juif