Le Serment des Horaces
Le Serment des Horaces (1784-1785) est une œuvre du peintre français Jacques-Louis David. Il a peint ce tableau en 1784 et l'a achevé un an plus tard.
Ce tableau est exposé au musée du Louvre à Paris, en France. Ce tableau est une peinture d'histoire antique qui représente les frères Horaces prêtant serment avant leur combat contre les Curiaces.
Le Serment des Horaces qui est le tableau le plus important du mouvement néo-classique est considéré comme un chef-d'œuvre de ce mouvement artistique.
Il peint sur des règles très précises, comme la règle des tiers (wp).
Histoire des HoracesModifier
Tout d'abord le contexte historique sur l'histoire des Horaces est important.
Il s'agit d'un épisode légendaire de l'histoire de Rome connu par le récit de Tite-Live. Pendant la guerre entre Rome et Albe au VIIe siècle av. J-C, les trois frères Horaces furent désignés comme champions de Rome à combattre les trois frères Curiaces, les champions d'Albe.
Lors du combat, deux des Horaces sont tués, les trois Curiaces sont eux blessés. Les Albins semblent sûrs de leur victoire. Cependant le dernier Romain Horace n'a pas été blessé, et trop faible contre trois, il feint de prendre la fuite. Les Curiaces le poursuivent d'une course inégale, suivant la gravité de leurs blessures. Dès qu'Horace voit ses ennemis séparés, il se retourne, fond sur le plus rapproché qu'il égorge, puis il affronte et tue le second et enfin il achève le dernier.
Épisode éminemment tragique où s'opposent intérêt public et intérêt privé car Horace est l'époux de Sabine, native d'Albe et l'un des frères Curiaces est fiancé à Camille la sœur d'Horace ! Camille déplore la victoire de son frère qui exaspéré la tue (Corneille en a tiré une tragédie célèbre : Horace, 1640)
AnalyseModifier
PrésentationModifier
Il s'agit d'un vaste tableau : 3 mètres 30 de haut sur 4 mètres 25 de large. C'est une Huile sur toile.
Son genre, grande peinture d'histoire sur le thème de l'histoire romaine.
La scène se passe dans une cour intérieure d'une grande demeure semble-t'il, de patriciens romains. Le fond obscur contraste avec le premier plan ce qui attire l'attention sur le premier plan. L'espace représenté est clos et parallèle au tableau.
Il y a trois arcades qui distinguent trois groupes de personnages: de gauche à droite :
les trois frères,
puis le père,
enfin les trois soeurs.
Lignes.Modifier
Pour les hommes dominent les lignes droites, les lignes de force sont : bras et jambes tendus, épées, lance.
Dans le groupe des femmes, dominent les lignes courbes.
Alors que les hommes, debout dépassent de la tête la médiane horizontale, les femmes n'occupent que la moitié inférieure.
Ligne droiteModifier
force
dureté
virilité
résistance
résolution
Ligne courbeModifier
mollesse
douceur
féminité
fantaisie
souplesse
tendresse
CouleursModifier
Les hommes sont vêtus de couleurs éclatantes, les femmes de couleurs rompues, c'est-à-dire dont l'éclat est atténué par la présence d'un peu de sa complémentaire.
Le message de David est clair. L'intérêt public (défendre la cause de Rome, le groupe des hommes) passe avant les intérêts privés (l'amour et les liens de famille, le groupe des femmes).
LumièreModifier
On retrouve ici une lumière caravagesque car l'éclairage est latéral et violent, les parties éclairées faisant un important contraste avec le sombre du fond.
Le père fait face à la source de lumière, l'axe de son regard est parallèle à celui de la limite ombre-lumière sur les arcades (un parallèle est à faire avec le tableau de Greuze).
David indique ainsi que le père est en contact avec la divinité, avec les intérêts supérieurs de la cité, (symbolisés au dessus de lui par les épées serrées dans son poing) il ne regarde plus la réalité individuelle de son amour paternel, mais l'abstraction civique de son amour patriotique.
CompositionModifier
La composition est ici une véritable transposition géométrique de ces idées.
(Le point de fuite est dans la représentation de la perspective, le point vers lequel semblent se diriger dans l'espace à trois dimensions les droites parallèles.)
Ici toutes les droites, celles de l'architecture, des dalles du sol, des chapiteaux, des colonnes, des pierres des murs latéraux ont pour point de fuite la main du père, serrée sur les épées.
Le bras tendu du premier frère suit la médiane horizontale. La ligne horizontale que suit son regard vers le poing du père est la ligne d'horizon. Cette horizontale est calculée selon la section d'or.
De plus, la lance posée sur le chapiteau de gauche ; elle détermine avec le bord de la colonne de droite et celui du manteau rouge du père un carré parfait, symbole de la cohésion, de l'unité du groupe des hommes.
Ainsi rigueur du dessin, du rendu des volumes, de la composition et rigueur des idées vont ici de pair.
ConclusionModifier
Ici est donc illustrée une peinture morale empreinte de patriotisme. Il va néanmoins, dans cette oeuvre s’inspirer de l’art antique.
Les lignes formées par les carreaux au sol convergent vers l'intersection des épées : c'est le point de fuite.
Vikiliens pour compléterModifier
SourceModifier
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