Musique médiévale
Les sources de la musique médiévaleModifier
On ne connaît du Moyen Âge musical que ce qui nous est parvenu à-travers différentes sources :
- les écrits (manuscrits)
- les représentations – enluminures, peinture, vitrail et sculpture
- les partitions
- l’archéologie
La musique est philosophie et scienceModifier
Au Moyen Âge, on considère que la musique est le son de l’univers et l’expression de Dieu ; c’est « un nombre rendu audible » qui explique l’ordre du monde.
- Pythagore, connu comme philosophe et scientifique grec (VIe s. av. J-C), serait à l’origine de la gamme musicale et de l’association de chaque note à une planète.
- Le musicus est le savant qui connaît les règles de la musique et qui en transmet la théorie.
- Ars musica est enseigné au même titre que l’arithmétique, la géométrie et l’astronomie dans le quadrivium des Septs arts libéraux.
La musique religieuseModifier
Depuis les origines, la musique tient une place essentielle dans le rite chrétien. Elle est essentiellement vocale et en latin.
- Le chant grégorien ou plain-chant est le chant liturgique officiel de l'Église catholique.
- Le développement du chant polyphonique :
- L'organum apparaît au Xe s., ajoutant jusqu’à 3 voix à une base de chant grégorien,
- Le conduit, monodique ou polyphonique, semble être dédié aux processions religieuses,
- Le motet se développe au XIIIe s. ; c’est une composition harmonique vocale, à deux, trois ou quatre voix, ayant généralement pour ténor un fragment de plain-chant, les autres voix, librement ornées, étant composées sur des textes (mot / motet) liturgiques en latin, différents pour chaque voix,
- Les grandes messes polyphoniques apparaissent au XIVe s.
La musique profaneModifier
A partir du XIe s., se développe une poésie chantée en langue régionale ; cette musique n’est plus associée aux pratiques religieuses.
Les troubadoursModifier
Les troubadours sont des poètes et compositeurs du sud de la France. Ils s’expriment en langue d’oc. Entre le XIe et le XIVe siècle, ils ont développé la fin amor, l'art du chant courtois, idéalisant la relation amoureuse et l’esprit de la chevalerie. Le chant est monodique. La plupart des troubadours sont des seigneurs. Leurs œuvres sont diffusées par les jongleurs ou parfois interprétées par eux-mêmes.
Les trouvèresModifier
Les trouvères sont des poètes et compositeurs qui évoluent au sein des grandes cours féodales et dans les milieux bourgeois du nord de la France entre le XIIe et le XIVe s. Ils s’expriment en langue d’oïl, ancien français. Leurs monodies sont influencées par la lyrique des troubadours. A partir du XIVe s., les trouvères développent des formes poétiques et musicales monodiques et polyphoniques : rondeau, virelai, balade…
Le motetModifier
Le motet profane en langue vulgaire est développé à partir du XIIIe s. par les mêmes compositeurs que pour les motets religieux. De deux à quatre voix polyphoniques, les textes sont différents pour chacune d’elles et parfois même, avec les langues différentes.
La musique à danserModifier
Certaines chansons et pièces musicales sans paroles sont destinées à la danse. On ne connaît pas de chorégraphie écrite avant le milieu du XVe s. Les représentations de danses peuvent en permettre une restitution.
- La danse religieuse
- La danse villageoise
- La danse de cour
La notation musicaleModifier
La musique est principalement transmise de façon orale tout au long du Moyen Âge, pourtant, une notation musicale va être inventée et développée à partir du IXe s.
Le nom des notesModifier
Tout au long du Moyen Âge, la hauteur de chaque note est précisée par sa lettre – A, B, C, D, E, F, G… A partir du XIe s., les syllabes Ut, Ré, Mi, Fa, Sol, La seront utilisées afin de caractériser les intervalles entre les notes. Ce n’est qu’après le Moyen Âge que ces syllabes deviendront le nom des notes dans certains pays dont la France.
Les neumesModifier
Signes notés au dessus du texte permettant de guider l’interprétation de la liturgie chantée.
Les lignesModifier
Les neumes sont disposés sur des lignes (la portée) afin de préciser la hauteur de chaque note. Comme repère, on positionne un ou plusieurs signes de notes en début de portée - les clefs, principalement C ou F.
Le rythmeModifier
Grâce à des inventions graphiques, de nombreux théoriciens de la musique développent les possibilités de préciser et de diversifier le rythme à partir du XIIIe s. Au XIVe s. la notation musicale est quasiment la même que celle que nous connaissons aujourd’hui.
Les musiciensModifier
Le chantreModifier
Chanteur ecclésiastique ayant la charge du chant dans les édifices religieux.
Le jongleur et le ménestrelModifier
Musiciens et artistes polyvalents (conteurs, danseurs, jongleurs ou acrobates) attachés à un seigneur, des bourgeois ou itinérants. Ce sont eux qui diffusent les chansons des troubadours, des trouvères et colportent les informations de château en château, de village en village.
Les ménétriersModifier
Musiciens organisés en corporation à partir du XIVe s, ils ont en charge la musique lors des cérémonies ou des fêtes pour le seigneur, les bourgeois ou la ville qui les emploient.
Les instruments de musique Modifier
Du Moyen Âge, il ne nous est parvenu aucun instrument de musique complet antérieur au XVe s.
Pour connaître et reconstruire l’instrumentarium médiéval, les archéomusicologues ont dû recourir à plusieurs disciplines : l’archéologie, la recherche iconographique dans l’enluminure, la peinture, le vitrail, la sculpture…, la littérature médiévale, l’histoire des techniques, la musicologie ainsi que l’histoire du Moyen Âge pour comprendre dans quel « monde » étaient joués ces instruments.
Et bien sûr, solliciter des artisans et des musiciens spécialisés.
Les principaux instruments de musique sont :
Instruments à ventModifier
Les FlûtesModifier
- Flûte à une main et tambour
- Flûte à bec
- Flûte traversière
- Flûte de Pan
Les AnchesModifier
- Muse
- Hautbois
- Cornemuse
Les EmbouchuresModifier
Les OrguesModifier
Orgue, positif et portatif
Instruments à cordesModifier
Les Cordes pincéesModifier
- Lyre
- Psaltérion
- Harpe
- Rote (harpe-psaltérion)
- Monocorde
- Tympanon
- Luth et guiterne
Les Cordes FrottéesModifier
- Vièle, gigue et rebec
- Vielle à roue
Instruments de PercussionModifier
SourcesModifier
Musique médiévale — fascicule (Le Local) Le Moyen Âge – livre + CD + DVD (Lugdivine) La Danse Médiévale trois fascicules + CD et un DVD (Le Local) Les Instruments de Musique du Moyen Âge - livre CD (Le Local)
Voir aussiModifier
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