Reggio de Calabre
Reggio de Calabre | |
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Administration | |
Le blason de Reggio de Calabre | |
Nom local | (it) Reggio Calabria |
Pays | Italie |
Région | Calabre |
Ville métropolitaine | Reggio de Calabre |
Code postal | 89100 |
Maire | Giuseppe Falcomatà (PD) |
Site Web | reggiocal.it |
Localisation | |
Superficie | 240 km2 |
Démographie | |
Population | 170 951 hab. (en 2023) |
Densité | 712 hab./km2 |
Gentilé | Reggino |
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Reggio de Calabre (en italien : Reggio Calabria ; en calabrais : Riggiu Calabbria ; en griko : Ρήγι, Ríghi), communément appelée Reggio, est la ville la plus peuplée de Calabre dont elle abrite le conseil régional.1 Avec 170 951 habitants recensés en 2023, elle est la 21e ville la plus peuplée d'Italie et la 100e au niveau européen. En position centrale dans la mer Méditerranée, elle est également considérable de par son importance culturelle et son climat tempéré. Située à l'extrême pointe de la botte italienne, sur la rive orientale du détroit de Messine, Reggio de Calabre s'étend jusqu'aux pentes du massif de l'Aspromonte. Le territoire de la ville se trouve au centre d'un plus vaste ensemble d'environ 560 000 habitants.2 En outre, son aire urbaine ainsi que celle de Messine vont fusionner dans les années à venir en vue de constituer une vaste métropole dont la population avoisinera le million d'habitants.
1861 | 1881 | 1911 | 1931 | 1951 | 1971 | 1991 | 2011 |
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54 807 | 68 178 | 76 320 | 109 443 | 140 734 | 165 822 | 177 580 | 180 817 |
Bien que Reggio ait été l'une des plus anciennes colonies grecques d'Italie du Sud, son urbanisme actuel remonte à la reconstruction de la ville intervenue après le tremblement de terre de 1908 qui l'a quasiment détruite. Elle abrite le musée national de la Grande-Grèce, siège de la surintendance archéologique de Calabre où sont exposés les fameux bronzes de Riace, qui sont devenus l'un des symboles historiques de la ville. Son club de football, la Reggina 1914, a joué plusieurs fois en Serie A (1re division du championnat d'Italie).
L'architecture dominante du centre-ville est de style Liberty et suit un plan en damier parallèle à l'avenue côtière du Lungomare Falcomatà. La bergamote, qualifiée d'« or vert », pousse uniquement le long de cette bande côtière. Depuis Reggio, on peut assister au rare phénomène optique de la fata morgana (mirages se reflétant dans l'eau) du détroit de Messine.
ToponymieModifier
Au cours de son histoire millénaire, Reggio de Calabre a reçu plusieurs noms qui correspondent à l'histoire de la ville au cours des différentes époques historiques :
- Ερυθρά, Erythrá (« rouge » en grec), nom de la colonie pré-grecque ;
- Ῥήγιον, Rhêgion, polis de la Grande-Grèce ;
- Phoebea (consacrée à Apollon), courte période sous Dionysos II de Syracuse ;
- Regium, première forme latine du nom de la ville ;
- Rhegium Julii (Reggio Giulia), nom employé à l'époque de l'Empire romain ;
- ريو, Riyū, brève période sous l'émirat de Sicile (953-1091) ;
- Rìsa, avec la conquête normande ;
- Regols, sous la couronne d'Aragon ;
- Reggio ou Regio, époque moderne.
Le toponyme possède des racines italiques préhelléniques signifiant « roi ».
HistoireModifier
AntiquitéModifier
Reggio de Calabre est, après Cumes, la plus ancienne colonie grecque d'Italie du Sud. Elle fut fondée par des Chalcidiens au VIIIe siècle av. J.-C. avec pour nom Rhêgion dans un site appelé Pallantiòn, auparavant occupé par des populations indigènes telles que les Ausones et les Œnôtres (la péninsule italienne prendra le nom d'un de leurs rois, Italos).3
Elle a été l'une des cités les plus importantes de la Grande-Grèce : elle détient un grand pouvoir politico-économique sous le règne d'Anaxilas et exerça notamment son influence sur la cité de Zancle, qui lui faisait face. La polis eut également une grande renommée culturelle grâce à ses écoles de philosophie pythagoricienne et d'art d'où sortirent des noms aussi renommés que Pythagore et Ibycos ; elle devint l'alliée d'Athènes lors de la guerre du Péloponnèse avant d'être vaincue par les forces syracusaines de Denys l'Ancien en 387 av. J.-C.
Moyen ÂgeModifier
Capitale du duché de Calabre à partir du Moyen Âge, la ville subit diverses invasions. Dernière place grecque de la région face à l'avancée des Normands de Robert Guiscard et Roger Ier de Sicile, elle tombe à l'été 1060. Son histoire est aussi très liée à la Sicile voisine, notamment lors des Vêpres siciliennes en 1282, lorsqu'elle s'allie avec Messine et d'autres villes de la côte ionienne. Jusqu'au XVe siècle, les monastères de Reggio ont produit une énorme quantité de manuscrits reconnus à l'époque pour leur extraordinaire qualité.
Époque moderneModifier
Au XVIIe siècle, les fréquentes incursions turques, les épidémies et la fiscalité oppressive de la domination espagnole ont entraîné le déclin de Reggio, aggravé par les deux désastreux tremblements de terre de février et mars 1783 qui ont détruit presque toute la ville et le sud de la Calabre.
En 1806, Napoléon occupe la ville, en fait la capitale d'un duché et y établit l'un de ses quartiers généraux avant d'être renversé en 1815 par le roi de Naples.
Époque contemporaineModifier
À peine reconstruite à la suite des séismes de 1783, Reggio de Calabre a été le théâtre de la bataille de la Piazza Duomo le 21 août 1860 qui a opposé les troupes de Garibaldi à celles du royaume des Deux-Siciles lors du Risorgimento (unification de l'Italie). Le maire de la ville, Bruno Antonio Rossi, fut le premier à proclamer la fin du règne de François II et à reconnaître celui de Garibaldi qui, en souvenir de la bataille, a écrit :
« Le pied enfin posé sur les rives souriantes de Reggio, avec une nouvelle gloire les Argonautes ornent leur front d'épais croiseurs, le doigt de Dieu conduit la phalange tyrannicide et c'est en vain que remparts et armées ennemies tentent de leur barrer l'accès au trône. La poussière est le saint du droit et la liberté de l'homme se lève à nouveau sur les ruines du crime. Le ciel sourit à l'humanité rachetée. » — Giuseppe Garibaldi
Le nouveau tremblement de terre de 1908 a quasiment détruit la ville et a fait 50 000 morts dans toute la Calabre.4 Après la Seconde Guerre mondiale, Reggio s'agrandit considérablement.
Au début des années 1970, la ville connaît de violentes émeutes revendiquant le statut de capitale régionale de Calabre qui avait été attribué à Catanzaro. Dans le même temps, elle traverse une période sombre avec le développement du crime organisé qui provoque son déclin5 mais, à partir des années 1990, une ère de renouveau que l'on appelle le « Printemps de Reggio » commence sous l'impulsion d'Italo Falcomatà, maire de l'époque, qui a permis à la ville de retrouver son identité et de promouvoir une importante et salutaire relance sociale et économique. Parmi les travaux les plus marquants de cette période, on peut citer l'achèvement du nouveau Lungomare.6
De 2002 à 2010, la ville a été dirigée par Giuseppe Scopelliti, considéré comme responsable d'une dette d'environ 400 millions d'euros accumulée par la mairie par un arrêt de la Cour de cassation en 2018.7
GéographieModifier
ClimatModifier
Le climat de Reggio de Calabre est de type méditerranéen, en position abritée des pluies grâce au détroit de Messine.
AdministrationModifier
La commune de Reggio de Calabre contient les frazioni (ou « hameaux ») de Catona, Gallico, Archi, Gallina, Mosorrofa, Ortì, Pellaro, Croce Valanidi et San Gregorio.
JumelagesModifier
ÉconomieModifier
Reggio de Calabre ne dispose d'aucun tissu industriel important. En revanche, les filières agricoles sont particulièrement développées, notamment celle de la bergamote.
Ces dernières années, la ville, favorisée par sa beauté naturelle, a tenté de reconvertir une partie de son économie vers le tourisme.9 Certaines zones de la ville sont équipées spécifiquement pour le tourisme balnéaire.
Lieux et monumentsModifier
Château et églisesModifier
- Le château, construit primitivement vers 540 av. J.-C. avant d'être agrandi par les Normands puis les Aragonais en 1459 ;
- La cathédrale de Reggio, reconstruite après le séisme de 1908 ;
- L'église des Ottimati, romano-byzantine, abrite de très nombreuses œuvres médiévales.
Palais et muséesModifier
- Le musée national de la Grande-Grèce (museo nazionale della Magna Grecia) contient une importante collection d'objets trouvés sur différents sites archéologiques de Grande-Grèce ;
- Surintendance archéologique de Calabre ;
- La villa Zerbi, villa art nouveau inspirée du style gothique vénitien ;
- Le palazzo Nesci, manoir d'architecture néoclassique, l'une des rares édifices du XIXe siècle à avoir survécu au tremblement de terre de 1908 ;
- La galerie d'art municipale (pinacoteca comunale) abrite des œuvres d'Antonello da Messina (Visita dei tre angeli ad Abramo et Saint Jérôme pénitent dans le désert), Mattia Preti, Luca Giordano et d'autres ;
- Le musée San Paolo expose une riche collection d'objets médiévaux d'origine byzantine.
Sites archéologiques et naturelsModifier
- Les bronzes de Riace, exposés au musée national de la Grande-Grèce, sont l'un des symboles de la ville ;
- Le Lungomare Falcomatà, promenade du bord de mer définie par le poète Gabriele d'Annunzio comme étant « le plus beau kilomètre d'Italie » ;10
- Vestiges de thermes romains, le long de la promenade maritime ;
- Fouilles archéologiques sous la piazza Italia, dont le site a fait office de place principale de la ville depuis la Grande-Grèce jusqu'à nos jours ;
- Site archéologique gréco-romain sacré de Griso-Laboccetta ;
- Fouilles archéologiques à proximité de l'église San Giorgio al Corso.
CultureModifier
ThéâtreModifier
- Teatro comunale Francesco-Cilea.
SportsModifier
L'équipe de football de la Reggina 1914 joue ses matchs à domicile au stade Oreste-Granillo.
EnseignementModifier
- Université méditerranéenne, fondée en 1968 ;
- Université pour étrangers Dante-Alighieri, université privée fondée en 1984 dans le but de contribuer à la diffusion de la connaissance de la langue et de la culture italiennes ;
- Académie des Beaux-Arts, la plus ancienne de Calabre, fondée en 1967 ;
- Conservatoire de musique Francesco-Cilea, fondé en 1964.
Personnalités liées à la communeModifier
- Ibycos (VIe siècle av. J.-C.), poète ;
- Francesco Cilea (1866-1950), musicien ;
- Gaétan Catanoso (1879-1973), saint et prêtre catholique ;
- Umberto Boccioni (1882-1916), peintre et sculpteur ;
- Tito Minniti (1909-1935), pilote ;
- Marina Ripa di Meana (1941-2018), écrivaine, actrice, réalisatrice et styliste née Maria Elide Punturieri ;
- Italo Falcomatà (1943-2001), homme politique et professeur d'histoire contemporaine à l'université ;
- Santo Versace (né en 1944), homme politique ;
- Gianni Versace (1946-1997), styliste ;
- Donatella Versace (née en 1955), styliste ;
- Marco Minniti (né en 1956), homme politique et ministre de l'Intérieur (2016-2018).
Communications et transportsModifier
Voies routièresModifier
Reggio est le point de convergence des routes venant de Naples au nord et de Tarente à l'est. La principale infrastructure routière reliant la ville est l'autoroute A2 qui conduit de Salerne jusqu'à Reggio de Calabre gratuitement.
Voies ferroviairesModifier
La gare centrale de Reggio est la plus importante de Calabre.
PortModifier
La vocation du port de Reggio de Calabre est essentiellement tournée par le trafic régulier des ferries à destination de Messine.
AéroportModifier
La ville est desservie par l'aéroport de Reggio de Calabre « Tito-Minniti ». Cet aéroport est également connu sous le nom d'Aeroporto dello Stretto (aéroport du détroit).
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- ↑ https://www.consiglioregionale.calabria.it/portale
- ↑ https://www.corriere.it/politica/09_marzo_22/stella_b2bc9ae0-16bf-11de-a7e8-00144f486ba6.shtml
- ↑ https://www.hs-augsburg.de/~harsch/graeca/Chronologia/S_ante06/Skylax/sky_p001.html
- ↑ http://www.calabrialiving.com/1908earthquake.htm
- ↑ https://www.independent.co.uk/news/world/town-the-mafia-shut-down-1317203.html
- ↑ https://www.corrieredellacalabria.it/2011/12/11/2205_dieci_anni_senza_italo_il_sindaco_della_primavera_di_reggio_calabria/
- ↑ https://www.repubblica.it/politica/2012/09/23/news/sprechi_e_mafia_caos_pdl_in_calabria-43080292/
- ↑ https://web.archive.org/web/20160315145220/https://peppecaridi2.wordpress.com/tag/reggio-montesilvano-gemellaggio/
- ↑ https://web.archive.org/web/20110605113800/http://www.questia.com/library/encyclopedia/reggio_di_calabria.jsp
- ↑ https://web.archive.org/web/20130518003715/http://www.zoomsud.it/cronaca/10428-e-martellini-sbotto-e-il-piu-bel-chilometro-ditalia-dannunzio-mai-messo-piede-a-reggio.html