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Rome
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Senatus Populusque Romanus.
Nom local (it) Roma
Pays Italie
Région Latium
Province Rome
Maire Roberto Gualtieri
Site Web comune.roma.it
Localisation
Coordonnées 41° 54′ Nord
12° 30′ Est
altitude : 37 m Cartes, vues aériennes et satellitaires
Superficie 1 287 km2
Démographie
Population 2 857 321 hab. (en 2018)
Densité 2 220 hab./km2
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Rome (en italien : Roma) est une ville italienne, capitale de la région du Latium et de l'Italie. Avec une population de 2 857 321 habitants,1 c'est la commune la plus peuplée d'Italie et la troisième plus peuplée de l'Union européenne. Métropole par excellence, elle est connue depuis l'Antiquité sous le nom de Urbs (ville en latin). On l'appelle aussi « la Ville éternelle » (italien : Città eterna).

Localisation de Rome (rouge) dans la ville métropolitaine de Rome Capitale.

Au cours de son histoire, qui s'étend sur trois millénaires, elle a dominé tout le bassin méditerranéen, dont une grande partie de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. En tant que capitale de la République puis de l'Empire romain, elle est devenue la première grande métropole de l'humanité2 ainsi que le centre de l'une des civilisations anciennes les plus importantes. Elle a influencé la société, la culture, la langue, la littérature, la musique, l'art, l'architecture, la philosophie, la gastronomie, la religion, le droit et la morale des siècles successifs.

Il s'agit de la ville avec la plus forte concentration de biens historiques et architecturaux au monde ; son centre historique, dont le périmètre est délimité par le mur d'Aurélien, superpose les marques de trois millénaires d'existence et constitue l'expression maximale du patrimoine historique, artistique et culturel du monde occidental. En 1980, avec les propriétés extraterritoriales du Saint-Siège situées dans la ville et la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, le centre historique de Rome a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.3

Rome est également le cœur géographique de la religion catholique, dont elle est une ville sainte ainsi qu'une destination de pèlerinage. Elle est la seule ville au monde à posséder en son sein une entité étatique autonome : l'enclave de la Cité du Vatican, située sous le pouvoir temporel du pape.4

ToponymieModifier

Il existe plusieurs hypothèses sur l'origine du nom de Rome :

  • De Roma, fille de Télèphe (fils d'Héraclès), épouse d'Énée ou de son fils Ascagne ;
  • De Romano, fils d'Ulysse et de Circé ;
  • De Romus, fils d'Émathion, que Diomède fait fuir de Troie ;
  • De Romide, tyran des Latins, qui chassa les Étrusques de la région ;
  • De Rommylos et Romos (Romulus et Rémus), frères jumeaux descendants d'Ascagne qui fondèrent la ville ;
  • De Rumon ou Rumen, nom archaïque du Tibre, qui avait une racine étymologique analogue à celle du verbe grec ῥέω (rhèo) et du latin ruo, qui signifient « couler » ;
  • Du mot étrusque ruma, qui signifie mamelle, et pourrait donc faire référence au mythe de Romulus et Rémus ou bien à la forme des collines du Palatin et de l'Aventin ;
  • Du grec ῤώμη (rhòme), qui signifie « force » ;
  • De Roma, une jeune troyenne qui maîtrisait l'art de la magie, mentionnée dans les textes du poète Stésichore d'Himère.

SymbolesModifier

La description du blason de Rome est contenue dans l'article premier des statuts municipaux : L'emblème de la commune est composé d'un écu pointu, de couleur pourpre, avec une croix grecque dorée, placé en haut à droite, suivi des lettres majuscules dorées SPQR disposées en bandeau et en écaille, couronnées de huit rosaces dorées, dont cinq sont visibles.

Outre les armoiries municipales, les autres symboles de Rome sont : la Louve capitoline, une statue en bronze représentant la louve légendaire qui allaita les jumeaux Romulus et Rémus ; le Colisée, le plus grand amphithéâtre de l'Empire romain, reconnu en 2007 comme l'une des sept merveilles du monde moderne (la seule d'Europe)5 ; la Cupolata, le dôme de la basilique Saint-Pierre et de la Cité du Vatican, qui domine la ville de sa hauteur et est hautement symbolique pour le monde chrétien ; l'aigle impérial, effigie militaire, était un symbole de la ville durant l'Antiquité6 ; au Moyen Âge, le lion a également été utilisé en raison de sa suprématie emblématique.

La devise de la ville est SPQR, en latin Senatus Populusque Romanus (le Sénat et le Peuple de Rome), qui désignait dans l'Antiquité les deux classes qui constituaient la société romaine, celle des patriciens et celle des plébéiens.

GéographieModifier

 
Les sept collines.

Rome est située sur les rives du Tibre. Le village originel s'est développé sur les collines qui font face au méandre de cette rivière dans lequel s'élève un promontoire.

TopographieModifier

Le territoire de la commune de Rome est vaste, ayant absorbé depuis des siècles des zones n'appartenant à aucune commune, pour la plupart en proie au paludisme et impropres à l'agriculture : il s'étend sur une superficie de 1 287,36 km², ce qui en fait la commune la plus étendue d'Italie7 et l'une des plus grandes capitales européennes, souvent plus denses. Ainsi, la dimension du territoire de Rome est à peu près aussi grande que la somme des communes de Milan, Naples, Turin, Palerme, Gênes, Bologne, Florence, Bari et Catane, et supérieure à celle de villes telles que New York, Berlin, Madrid ou Paris.

La densité de population n'est pas très élevée en raison de la présence notable d'espaces verts dispersés sur tout le territoire : Rome représente un cas exceptionnel dans le monde occidental en raison de l'immensité des espaces verts qui constituent la couronne immédiate de la ville. Elle est en outre la ville italienne avec le plus grand nombre de communes limitrophes : 29 communes en plus de la Cité du Vatican, pour un total de 30 territoires limitrophes.

 
Vue aérienne du centre de Rome.

Le territoire sur lequel la ville est née et s'est développée a une histoire géologique complexe : le substrat récent est constitué de matière pyroclastique produite il y a 0,6 à 0,3 million d'années par des volcans, actuellement inactifs, situés dans la zone sud-est de la ville. Ces dépôts constituent une grande partie des collines qui abondent sur le territoire romain. Successivement, l'activité fluviale du Tibre et de l'Aniene contribuent à l'érosion des reliefs et à la sédimentation, caractérisant davantage le terrain. Sur le plan sismique, Rome est classée en zone 3 (risque sismique faible).

Rome présente donc divers paysages naturels et caractéristiques environnementales : certains reliefs montagneux et collines (dont les sept collines historiques), des forêts, le Tibre et ses affluents, les petits ruisseaux typiques du paysage urbain romain, des lacs naturels tels que Bracciano et Martignano ainsi que des lacs artificiels, une île fluviale (l'île Tibérine) et enfin le littoral sablonneux de la station balnéaire d'Ostie, sur la mer Tyrrhénienne.

ReliefModifier

 
Image satellite de Rome.

Le noyau central et ancien de la ville est constitué des sept collines historiques de Rome : le mont Palatin, l'Aventin, le Capitole, le Quirinal, le Viminal, l'Esquilin et le Cælius. La ville comprend également d'autres collines, parmi lesquelles, les monts Mario, Antenne, Brianzo, delle Gioie, Giordano, Parioli, Savello, Sacro, Verde ainsi que le Gianicolo et le Pincio.

HydrographieModifier

Outre le Tibre, Rome est traversée par une autre rivière, l'Aniene, qui conflue avec le fleuve au nord de la ville. La commune possède un littoral sur la mer Tyrrhénienne (il s'agit de la plus grande municipalité côtière d'Europe, avec près de 20 km de plages).8 La commune de Rome comprend les lacs de Bracciano et de Martignano, inclus dans le parc naturel régional du complexe lacustre Bracciano-Martignano.

ClimatModifier

Rome possède un climat méditerranéen, c'est-à-dire tempéré aux étés chauds et aux printemps et automnes particulièrement doux.9 Ces deux saisons sont également les plus pluvieuses, notamment les mois d'avril et de novembre.

L'été, avec une température maximale moyenne supérieure à 31 °C, est très chaud malgré la proximité de la mer Tyrrhénienne, 25 km à l'ouest de la ville, qui atténue la chaleur grâce au « Ponentino », sa brise marine qui souffle principalement au crépuscule. Cependant, la croissance urbaine de Rome a entraîné la création d'un îlot de chaleur urbain, le centre-ville enregistrant des températures jusqu'à 3-4 °C plus élevées que dans la campagne environnante.

En été, la combinaison de l'humidité et des températures élevées peut parfois provoquer des orages, rares mais intenses. Cette situation dure jusqu'en octobre, lorsque les infiltrations d'air plus froid atteignent la mer dont la température est encore très chaude. Le reste de l'année, des périodes sèches alternent avec des périodes modérément pluvieuses, avec des pics maximaux aux mois de novembre, décembre et avril. La pluviométrie annuelle moyenne est d'environ 750 mm.

L'hiver est généralement froid et pluvieux, avec des baisses de température assez importantes. La neige est un phénomène rare en ville, mais elle peut néanmoins survenir lorsque l'air froid du nord atteint la région.

Les vents prédominants à Rome sont ceux du nord, tramontane et grec en tête, ainsi que les vents d'ouest tels que le mistral, le ponant susmentionné et le libeccio.

AltitudeModifier

L'altitude de Rome va de 0 m au-dessus du niveau de la mer, sur le littoral, à 13 m sur la piazza del Popolo et 120 m sur le monte Mario.

HistoireModifier

AntiquitéModifier

Rome est fondée, selon la tradition, par Romulus et Rémus, tous deux nourris par une louve (la Louve capitoline), le 21 avril 753 av. J.-C.

En latin, le mot « lupa » peut autant se référer à une louve qu'à une prostituée : pour cette raison, certains disent également que Romulus et Rémus ont été nourris par une prostituée qui les trouva sur les rives du Tibre.

Avant la fondation de la ville, et de façon contemporaine à celle-ci, l'Italie est habitée par différents peuples : les Latins, qui occupent la plaine entre le Tibre et les monts Albains ; le Tibre sépare les Ombriens, au sud, des Étrusques, au nord ; à l'est et au sud-est du Latium se trouve la chaîne des Apennins qui est le domaine des peuples de bergers nomades : les Sabins, Samnites, Marses, Volsques, Ausones et Osques ; encore plus au sud vivent les Lucaniens et les Bruttiens.

Rome connaît un gouvernement monarchique pendant 244 ans, avec des souverains qui sont d'abord d'origine latine, puis sabine et enfin étrusque. La tradition veut qu'elle ait connu sept rois : Romulus (fondateur), Numa Pompilius, Tullus Hostilius, Ancus Marcius, Tarquin l'Ancien, Servius Tullius et Tarquin le Superbe.

Cependant, le consensus général des chercheurs est que Rome a été fondée par (ou plutôt sous) Tarquin l'Ancien et que la ville n'a pas existé avant 600 av. J.-C. Les données archéologiques obtenues par les recherches modernes font état d'une fondation située entre 625 et 575 av. J.-C. Cet écart chronologique coïncide avec l'époque où Rome aurait été gouvernée par les rois légendaires que sont Romulus, Numa Pompilius et Ancus Marcius, il est donc très probable (il n'y aucun doute dans le cas de Romulus) que ces rois n'ont pas existé et sont le produit de la tradition historiographique romaine.

Le dernier roi étrusque est expulsé de la ville et une république oligarchique est établie en 509 av. J.-C., commence alors une période caractérisée par des luttes internes entre patriciens et plébéiens ainsi que des guerres continues contre les autres peuples italiques : Étrusques, Latins, Volsques et Èques, entre autres. Devenant le peuple le plus puissant du Latium, Rome mène plusieurs guerres (contre les peuples de la Gaule cisalpine, ainsi que les autres peuples italiques des Osques et la polis italiote de Tarente, alliée de Pyrrhus, roi d'Épire) qui lui permettent la conquête de toute l'Italie péninsulaire, depuis le centre jusqu'à la Grande-Grèce, au sud.

Les IIIe siècle et IIe siècle av. J.-C. sont caractérisés par la conquête romaine de la Méditerranée et de l'Orient due aux trois guerres puniques (264-146 av. J.-C.), au cours desquelles Rome se bat contre Carthage, et aux trois guerres de Macédoine (212-168 av. J.-C.), contre le royaume de Macédoine. Les premières provinces romaines sont établies : Sicile, Sardaigne, Hispanie, Macédoine, Grèce (Achaïe) et Afrique.

Dans la seconde moitié du IIe siècle et au Ie siècle av. J.-C., de nombreuses révoltes, conspirations, guerres civiles et dictatures ont lieu : c'est la période au cours de laquelle des personnages tels que Tiberius Gracchus, Caius Gracchus, Marcus Furius Camillus, Caton l'Ancien, Scipion l'Africain et Appius Claudius Caecus apparaissent sur la scène politique et sociale, de même que Jugurtha, Caius Marius, Sylla, Marcus Æmilius Lepidus, Spartacus, Pompée, Crassus, Catilina, Cicéron, Jules César et Octave qui, après avoir été membre du second triumvirat aux côtés de Marc Antoine et de Lépide, devient princeps civitatis en 27 av. J.-C. et reçoit le titre d'Auguste, ou empereur.

 
Recréation de la Rome impériale.

Constituant de facto l'Empire, qui atteindra son expansion maximale au IIe siècle sous le règne de l'empereur Trajan, Rome est proclamée caput mundi, c'est-à-dire la capitale du monde, expression qui lui avait déjà été attribuée à l'époque républicaine. Le territoire de l'Empire s'étend en effet de l'océan Atlantique au golfe Persique, du centre de la Britannia (actuelle Grande-Bretagne) jusqu'à l'Égypte.

Les premiers siècles de l'Empire, au cours desquels, outre Octave-Auguste, ont régné les empereurs des dynasties des Julio-Claudiens, des Flaviens (à qui l'on doit la construction du Colisée, originellement appelé amphithéâtre flavien) et des Antonins, sont également caractérisés par la diffusion de la religion chrétienne, prêchée en Judée par Jésus Christ dans la première moitié du Ie siècle (sous le règne de Tibère) et diffusée par ses apôtres dans une grande partie de l'Empire.

Au IIIe siècle, à la fin de la dynastie des Sévères, commence la crise de la principauté, suivie d'une période d'anarchie militaire.

 
La Mort de Jules César, Vincenzo Camuccini (musée de Capodimonte).

Lorsque Dioclétien accède au pouvoir (284), la situation à Rome est grave : des barbares assiègent les frontières depuis des décennies, les provinces sont gouvernées par des hommes corrompus, des pans entiers de la capitale ont été détruits... Pour mieux gérer l'Empire, Dioclétien le divise en deux parties : il déplace la résidence impériale à Mediolanum et devient Auguste ou empereur de la partie occidentale et nomme Maximien Auguste de la partie orientale (capitale : Nicomédie).

Constantin Ier mène une action décisive en décidant, après de nombreuses luttes, de centraliser à nouveau le pouvoir grâce à l'édit de Milan, en 313, et permet la liberté de culte des chrétiens, s'efforçant de propager la nouvelle religion. Il construit ainsi diverses basiliques, confie le pouvoir civil de Rome au pape Sylvestre Ier et fonde une nouvelle capitale, Constantinople, aujourd'hui Istanbul, dans la partie orientale de l'Empire.

Le christianisme devient la religion officielle de l'Empire suite à un édit publié en 380 par Théodose, qui fut le dernier empereur de l'Empire unifié : à sa mort, en effet, ses fils Arcadius et Honorius partagent l'Empire. La capitale de l'Empire romain d'Occident devient Milan en 395 et, peu après, Ravenne en 402, plus faciles à défendre face aux invasions wisigothes.

Rome, qui ne joue plus un rôle central dans l'administration de l'Empire, est mise à sac par les Wisigoths commandés par Alaric (410). Reconstruite et abondamment ornée d'édifices sacrés bâtis par les papes, la ville subit un nouveau pillage en l'an 455 par Genséric, roi des Vandales. La reconstruction de Rome est menée par les papes Léon le Grand (defensor Urbis pour avoir convaincu Attila de ne pas attaquer Rome, en 452) et son successeur Hilaire mais, en 472, la ville est pillée une troisième fois.

La déposition de Romulus Augustule le 4 septembre 476 signifie la fin de l'Empire romain d'Occident et, pour les historiens, le début du Moyen Âge.

Moyen ÂgeModifier

 
Couronnement de Charlemagne dans la basilique Saint-Pierre de Rome, le 25 décembre 800 - miniature tirée des Grandes Chroniques de France, Jean Fouquet (XVe siècle).

Avec la chute de l'Empire romain d'Occident se déroule à Rome une période marquée par la présence barbare en Italie et, surtout, par l'affirmation de l'Église au pouvoir (avec le pape à sa tête) qui prend la place de l'Empire et s'affirme comme le pont qui unit les temps anciens au nouveau monde.

De nombreuses luttes dans les sphères romaine et européenne n'ont pas permis l'établissement d'une structure politique durable à Rome, qui est donc passée par différentes phases de gouvernement : elle est d'abord dominée par les Goths puis par les Byzantins. Au cours de la période byzantine, un duché romain est créé.

En 756, à la mort du roi lombard Aistolf, Pépin le Bref, roi des Francs, cède ses terres lombardes qu'il a conquises au pape Étienne II, qui crée ainsi le Patrimonium Sancti Petri, les États pontificaux, dont Rome devient la capitale.

La nuit de Noël de l'an 800, le pape Léon III couronne Charlemagne empereur dans l'antique basilique vaticane, établissant ainsi l'Empire carolingien, dont Rome n'est pas la capitale puisque celle-ci est située à Aix-la-Chapelle. Elle fonctionne toutefois comme le centre religieux et spirituel du nouvel État théocratique.

 
L'Incendie de Borgo, fresque de Raphaël représentant le pape Léon IV.

Vers le milieu du IXe siècle, le pape Léon IV, après le raid sarrasin de 846, fait fortifier la Civitas Leonina (qui correspond à l'actuelle Cité du Vatican), confirmant le pouvoir politique assumé par les pontifes, protégés par les nobles. ​Des familles fortifient également leurs maisons jusqu'à ce qu'elles deviennent d'authentiques châteaux.

Au milieu du XIIe siècle, les citoyens romains fondent la municipalité consulaire (située au sommet du Campidoglio), rivale de l'autorité papale et de l'autonomie des nobles. Durant cette période, Rome est dotée d'un nouveau système de défense.

Le Moyen Âge est en outre caractérisé par des luttes entre les familles nobles liées aux papes et celles liées à l'empire disparu, ce qui ralentit le développement de la ville jusqu'au XVIe siècle. Rome, centre politique du monde chrétien grâce au pouvoir des papes, est confortée dans son rôle ville papale lorsque Boniface VIII proclame la première année sainte en 1300 (un événement qui rassembla dans la ville environ deux millions de pèlerins qui suivirent l'une des routes romaines). Le même pontife fonde trois ans plus tard l'université de Rome « La Sapienza ».

Mais, lorsqu'en 1309, le pape Clément V se retire à Avignon, Rome est temporairement gouvernée par des familles nobles en luttes permanentes entre elles : la ville subit un grand déclin et compte à peine 20 000 habitants au XVe siècle.

La transformation radicale de la Rome médiévale est initiée par le pape Nicolas V, qui décide de créer ex novo le nouveau centre de Rome en tant que capitale de la foi chrétienne, distincte de la Rome antique et païenne. Il quitte le Latran et conçoit l'idée de construire la nouvelle basilique Saint-Pierre. À partir de ce moment, et pendant près de quatre siècles, Rome est sous la domination totale des papes.

Époque moderneModifier

 
Saint-Pierre et château Saint-Ange, Giuseppe Zocchi (XVIIIe siècle).

Après la Réforme protestante (1517) et le sac de Rome par Charles Quint (1527), le concile de Trente, en 1563, confirme la place de Rome en tant que capitale des États pontificaux et l'influence de l'autorité papale diminue sur la scène politique européenne.

La période qui suit le concile de Trente est caractérisée par un renouveau urbain de la ville : les nobles et les puissantes familles cardinalices abandonnent leurs palais du centre-ville pour construire de nouvelles demeures sur les collines ; mais le véritable architecte du grand œuvre de modernisation architecturale, culturelle et économique de la ville de Rome fut le pape Sixte V, pontife pendant seulement cinq ans (1585-1590). ​En 1626, la nouvelle basilique Saint-Pierre, emblème de la puissance papale, est inaugurée.

 
Piazza del Popolo, au XVIIIe siècle.

Ce règne papal ne fut interrompu qu'un siècle et demi plus tard lorsque, le 15 février 1798, la République romaine est proclamée et le pape Pie VI destitué. Ce nouveau régime ne dure qu'un an et fait à la fois le mécontentement du clergé et des Romains, mais avec l'arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte, Rome est occupée le 2 février 1808 et est annexée par le Premier Empire en 1809. Napoléon lui-même charge l'artiste Antonio Canova de moderniser l'ancienne capitale impériale : sous les ordres de l'empereur français commencent en outre des fouilles archéologiques (notamment dans le Forum romain) menées par le français Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy.

L'ère napoléonienne s'achève par une série de combats décisifs, dont les batailles de Leipzig (1813) et de Waterloo (1815) : Rome est prise le 19 janvier 1814 par Murat, beau-frère et traitre de Napoléon qui s'était allié à l'Autriche. Les dernières troupes françaises quittent le château Saint-Ange le 10 mars. Le 23 janvier, Napoléon libère le pape Pie VII, jusqu'alors emprisonné en France : le pontife revient à Rome le 24 mai, imposant une nouvelle fois la domination papale sur la capitale avec l'enthousiasme du peuple.

Histoire contemporaineModifier

Rome est la seule ville d’Italie qui n’ait pas de mémoire exclusivement municipale. Toute l’histoire de Rome, du temps des Césars à aujourd’hui, est l’histoire d’une ville dont l’importance s’étend infiniment au-delà de son territoire, d’une ville, donc, destinée à être la capitale d’un grand État. Cavour, discours au Parlement de Turin, le 25 mars 1861

Après le congrès de Vienne et le retour de Pie VII à Rome, la ville connaît une période mouvementée qui culmine avec la prise de la ville et la fin du pouvoir temporel des papes. En 1849 est établie la Deuxième République romaine, gouvernée par Carlo Armellini, Giuseppe Mazzini et Aurelio Saffi ; elle ne dura pas plus de cinq mois en raison de l'invasion de l'armée française de Napoléon III commandée par le général Oudinot.

En 1861, après l'unification de l'Italie menée par Cavour commencent les pressions du roi Victor-Emmanuel II contre le pape Pie IX, invité à plusieurs reprises à quitter le pouvoir temporel. Les tentatives de nombreux patriotes pour annexer Rome au royaume d'Italie furent vaines, et la situation resta la même tout au long du règne de Napoléon III, empereur français qui s'opposait à la disparition de l'État pontifical. Cependant, à la chute du Second Empire en 1870, l’Italie n’a plus d’obstacles et peut incorporer les territoires de l’Église à l’État. Le 20 septembre, les Bersaglieri, menés par le général Raffaele Cadorna, ouvrent une brèche dans les murs d'Aurélien, autour de la Porta Pia, et entrent dans Rome : Pie IX est contraint de battre en retraite, seuls le palais du Vatican, le palais du Latran et la villa pontificale de Castel Gandolfo lui sont concédées. Le reste de Rome est donc incorporé au royaume d'Italie, dont elle devient la capitale.

 
Marche sur Rome, en 1922.

Après l'époque dite giolittienne, qui caractérise les premières années du XXe siècle (au cours de laquelle se succèdent les gouvernements de Giovanni Giolitti), et la Première Guerre mondiale, vécue par Rome et l'Italie comme une « victoire mutilée » selon les termes de Gabriele D'Annunzio. La ville est dans un climat de désordre et d'incertitude politique qui, en 1922, favorise l'arrivée au pouvoir de Benito Mussolini (28 octobre, à travers le coup d'État connu sous le nom de Marche sur Rome). ​ Au cours du siècle fasciste, Rome est le centre d'une révolution urbaine drastique voulue et exécutée par Mussolini lui-même : le « duc » (ou duce en italien) fait détruire plusieurs quartiers, de nombreux bâtiments médiévaux et du XVIe siècle, et il décrète l'ouverture de grandes avenues, comme la via dei Fori Imperiali (qui passe à côté du Colisée romain), la viale Regina Margherita et la via della Conciliazione, qui relie Rome à la Cité du Vatican, un État indépendant créé le 11 février 1929 avec la signature des accords du Latran.

De nouveaux quartiers et de nouveaux jardins sont créés, comme le quartier EUR (construit pour accueillir l'Exposition universelle de Rome de 1942, mais jamais inauguré en raison de la Seconde Guerre mondiale), la cité-jardin d'Aniene, la cité universitaire de La Sapienza, le Foro Italico et Cinecittà, un grand espace dédié à la production cinématographique.

 
Des chars américains passant à côté du Colisée de Rome le 5 juin 1944, jour de la libération de la ville (Seconde Guerre mondiale).

En 1940, l'Italie entre dans la Seconde Guerre mondiale ; Rome, théâtre d'attaques et de massacres comme celui survenu sur la via Rasella et dans les fosses ardéatines, est déclarée ville ouverte par les Allemands, puis libérée par les Alliés les 4 et 5 juin 1944.

À la fin de la guerre, après le référendum des 2 et 3 juin 1946, Rome redevient la capitale de la République italienne. Dans les années 1950 et 1960, la ville connaît un fort développement tant urbain que démographique et, à partir de l'année sainte de 1950, elle devient l'une des destinations touristiques les plus prisées des visiteurs du monde entier et se transforme ainsi, en peu de temps, en la capitale mondiale du divertissement grâce à de nombreux films de cinéastes de renom, notamment La dolce Vita de Federico Fellini.

Au cours de cette période, la ville se développe rapidement : de nouveaux quartiers sont créés et les zones périphériques, jusqu'à présent essentiellement rurales, sont urbanisées. La gare de Rome-Termini est créée et de nouvelles infrastructures sont construites, comme le premier tronçon du métro et le périphérique A90 ainsi que les complexes sportifs pour les Jeux Olympiques que Rome accueille en 1960. Le 25 mars 1957, en outre, les deux traités instituant la Communauté économique européenne et EURATOM sont signés à Rome. De 1962 à 1965, le IIe concile œcuménique du Vatican s'est tenu dans la basilique Saint-Pierre.

Aujourd'hui, Rome, ville la plus peuplée et la plus grande d'Italie, est le centre de la vie politique italienne et de la religion catholique ; En tant que capitale, elle jouit de pouvoirs administratifs particuliers, passant du statut de municipalité à celui de ville métropolitaine.

Politique et administrationModifier

 
Palazzo Senatorio, mairie de Rome, sur la colline du Capitole.

Romme constitue une commune spéciale appelée « Roma Capitale », la plus grande en population ainsi qu'en superficie parmi les 8 101 communes d'Italie. La ville est administrée par un conseil municipal et un maire. Le maire actuel est le démocrate Roberto Gualtieri. Le siège de la mairie est le palazzo Senatorio, sur la colline du Capitole, siège historique du gouvernement de la ville. L'administration locale de Rome est communément connue sous le nom de « Campidoglio », le nom italien de la colline.

Divisions administrativesModifier

Rome est divisée en 15 municipalités, créées lors de la réorganisation administrative de 2013 (Municipio I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X, XI, XII, XIII, XIV, XV).

InstitutionsModifier

La ville est le siège de nombreuses institutions financières (banques et compagnies d'assurance), de centres de production télévisuelle, d'entreprises de mode et de publicité, mais surtout de l'industrie cinématographique.

 
Siège de la FAO, près des thermes de Caracalla.

Rome est également le siège de certaines agences internationales des Nations Unies, telles que le Programme alimentaire mondial (PAM), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Fonds international de développement agricole (FIDA). Le Collège de défense de l'OTAN est basé dans la ville. La capitale italienne, outre les traités qui ont établi la CEE et l'Euratom en 1957, a également accueilli la signature officielle du traité sur la Constitution européenne (29 octobre 2004) et la stipulation des statuts de la Cour pénale internationale.

Étant la capitale de la ville métropolitaine de Rome, de la région du Latium et surtout de la République italienne, Rome abrite, au-delà des sièges communaux, les différents sièges du gouvernement provincial, régional et national, sans compter l'état-major général de l'armée, l'État-Major de la Marine, l'État-Major de l'Aéronautique Militaire et l'État-Major de la Défense.

L'Institut Supérieur de Santé est basé dans le quartier Tiburtino, qui fonctionne au service du Ministère de la Santé ; Parmi les principaux hôpitaux romains figurent l'Archospital du Saint-Esprit en Saxe, l'hôpital pédiatrique Bambino Gesù (appartenant au Saint-Siège), l'hôpital San Filippo Neri, l'hôpital Sant'Andrea, l'hôpital universitaire Gemelli (de l'Université catholique) et la polyclinique Umberto-I, le plus grand hôpital public d'Italie.

DémographieModifier

Avec plus de 2 765 000 habitants, Rome est la commune la plus peuplée d'Italie. À l'échelle de l'Union européenne, la commune de Rome occupe la troisième place en termes de population, après Berlin et Madrid. En comptabilisant également ceux qui vivent dans les villes voisines mais travaillent à Rome, les militaires, les étudiants, les résidents du Vatican et les parlementaires, le nombre total d'habitants de Rome atteint près de 4 000 000 de personnes.10

Population
-270 14 150 1951 1961 1971 1981 2015
187 000 1 000 000 1 500 000 1 651 000 2 187 000 2 781 000 2 839 000 2 870 000

ImmigrationModifier

Rome est la commune italienne avec le plus grand nombre de résidents étrangers : ​au 31 décembre 2009, il y en avait un total de 268 996,11 ​provenant de 182 pays différents, soit près de 10 % de la population totale. Les immigrants les plus nombreux à Rome sont : les Roumains (65 099), les Philippins (26 933), les Polonais (12 679), les Bangladais (12 154), les Péruviens (10 530), les Chinois (10 283), les Ukrainiens (9 622), les Équatoriens (7 279) et les Égyptiens (6 679).

Langues et dialectesModifier

 
SENATVS•POPVLVSQVE•ROMANVS, sur l'arc de Titus.

Le latin fut la première langue de Rome ; Il a subi la même évolution et transformation que la ville : d'abord, il n'était parlé que dans la cité (avec quelques variétés dialectales mineures, par exemple en Falerii et Palestrina), et il a subi l'influence grammaticale et lexicale de l'étrusque et, surtout, du grec. Le latin suivit successivement l’expansion de Rome dans toute la péninsule italienne et dans tout l’Empire, jusqu’à connaître, avec l’institution politique, une phase de déclin. À l'époque médiévale, elle fut confirmée comme langue officielle de l'Église catholique et comme « langue cultivée et internationale de l'Europe occidentale ».

La langue couramment utilisée par la population, outre l'italien, qui est la langue officielle de l'Italie, est le romanesco, considéré comme un dialecte dans la tradition philologique italienne, qui, comme la plupart des dialectes italiens, n'a aucun caractère officiel. Il a été formé au Moyen Âge, et était à l'origine lié aux dialectes du sud, puis a subi une influence florentine à la Renaissance, ce qui l'a rendu plus proche de la manière de parler typique de la Toscane.

Le romanesco, comme toutes les langues, a évolué au fil du temps (Giuseppe Gioachino Belli, dans la première moitié du XIXe siècle, utilisait des tournures linguistiques qui n'étaient plus utilisées par Trilussa au début du XXe siècle), et, depuis le début du XXe siècle, elle s'est également répandue dans d'autres parties du Latium en raison de la croissance démographique de la ville.

Parmi les plus grandes créations littéraires en dialecte romanesco, on distingue les poètes susmentionnés Gioachino Belli et Trilussa, mais aussi Cesare Pascarella. De nombreux acteurs ont contribué et contribuent encore à l'expression théâtrale et cinématographique du romanesco moderne : parmi ceux-ci, Aldo Fabrizi, Alberto Sordi, Nino Manfredi, Anna Magnani et Carlo Verdone.

ReligionsModifier

 
La statue de saint Paul, patron de Rome, face à la basilique Saint-Pierre du Vatican.

Malgré ses origines indo-européennes, la religion romaine, liée à l'histoire et aux traditions de la ville depuis ses origines, présente ses propres caractéristiques, dues à la mentalité historique, juridique et politique typique de la société romaine.

Les divinités, contrairement à chez les Grecs, n'avaient pas une existence autonome ; La religion ne se limitait pas aux mythes ou aux réflexions théologiques, mais était un instrumentum regni : déjà dès la phase archaïque de l'histoire romaine, en effet, les institutions religieuses n'étaient pas différentes des institutions politiques.

À côté des divinités principales (Jupiter, Junon, Minerve, Vesta, Mars), se trouvaient des esprits protecteurs anthropomorphisés. La religion romaine se caractérisait également par un cycle de fêtes annuelles, liées exclusivement à la ville de Rome ; Cependant, avec l'expansion de l'Empire, de nombreuses nouvelles religions et cultes à mystères se répandirent à Rome, venant notamment d'Orient.

Au Ie siècle, comme dans les autres grandes villes de l'Empire, le christianisme se répandit également rapidement : initialement considérés comme une secte judaïque, les chrétiens, appartenant à toutes les couches de la société, disposaient de leur propre organisation (l'Église, assemblée de Dieu​) , avec à sa tête un évêque (appelé plus tard « pape »), dont l'apôtre Pierre est considéré comme le premier.

Après l'édit de Milan en 313 et l'édit de Thessalonique en 380, le christianisme fut confirmé comme religion d'État et l'Église de Rome établit une relation avec les institutions politiques qui caractérisèrent les siècles suivants.

Rome, pendant des siècles destination de pèlerinage pour de nombreux fidèles qui suivaient l'une des routes romaines, est le siège du diocèse du même nom et abrite en son sein l'État de la Cité du Vatican, gouverné par l'évêque de Rome. Outre le catholicisme, l'islam ainsi que d'autres cultes chrétiens se sont répandus à Rome. De plus, depuis la fin de l'ère républicaine, une abondante communauté juive existe dans la ville.

Sociologie urbaineModifier

 
Villa De Sanctis, dans le Casilinum.

Selon une enquête réalisée par le Département des statistiques de la municipalité de Rome en 2007, la qualité de vie des citoyens romains en général est très bonne.12 Cependant, la capitale présente plusieurs faiblesses. Parmi elles émergent des problèmes de circulation, de pollution environnementale et sonore, causés par l'utilisation croissante des moyens de transport privés ; L’environnement urbain souffre de la présence de placements abusifs d’affiches publicitaires ​en plus de la présence de graffitis vandalistes.13 ​Un autre problème est lié aux services municipaux, qui sont parfois difficiles d’accès, notamment pour les personnes âgées. Parmi les aspects positifs ressort la satisfaction des citoyens de vivre à Rome, profitant quotidiennement du patrimoine historique et archéologique de la ville, de sa beauté monumentale, artistique et culturelle, du climat agréable, de la proximité de la mer, des nombreuses possibilités d'études et de formation, des différents complexes sportifs et des grands espaces verts.

 
Personne lisant à Rome.

Selon une étude sur la qualité de vie réalisée en 2010 par la société de conseil Mercer, Rome se classe au 54ème rang des villes les plus vertes, jugées sur la base de la disponibilité et de la potabilité de l'eau, de la gestion des déchets, de la qualité du réseau de plomberie, de la pollution de l'air et du trafic.

Selon une étude sur l'insécurité et la dégradation des périphéries urbaines réalisée en 2009 par le Département d'innovation et société de l'Université La Sapienza pour l'Observatoire régional de sécurité et de légalité, un Romain sur deux considère que la périphérie est dangereuse, préoccupée avant tout sur la criminalité et les accidents de la route. La majorité des Romains interrogés soulignent également qu'il existe des zones dangereuses dans la ville, "où il vaut mieux ne pas aller".

ÉconomieModifier

 
Siège social d'Eni à EUR, Rome.

Rome est un centre financier, culturel et économique important aux niveaux européen et mondial. Avec un PIB de 163,243 millions de dollars en 2014, la ville produit 7,6 % du PIB national et est la deuxième zone métropolitaine d'Italie qui génère le plus de richesse, après Milan. Cela signifie que si Rome était un pays, elle serait la 58ème plus riche au monde en termes de PIB, avec une économie similaire à celle du Vietnam ou de l'Ukraine. En 2014, Rome avait un PIB par habitant de 38 025 dollars, soit plus de 118 % du PIB par habitant moyen de l'Union européenne. En outre, Rome abrite le siège de la plupart des plus grandes entreprises italiennes, ainsi que le siège de trois des 300 plus grandes entreprises du monde : Enel, Eni et Telecom Italia.

Rome abrite également d'importantes organisations politiques et culturelles internationales, telles que le Fonds international de développement agricole (FIDA), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'école de défense de l'OTAN. Rome est actuellement une ville mondiale bêta+, aux côtés d'autres métropoles telles que Berlin et Montréal, classée 28e dans le classement Global Cities Index.

Communications et transportsModifier

 
La gare de Rome-Termini est la plus fréquentée d'Italie et l'une des plus fréquentées d'Europe.

Le réseau de communication radial italien converge à Rome avec les autoroutes Milan - Rome - Naples (Autostrada A1), Rome - Civitavecchia (A12) et Rome - L'Aquila - Teramo (A24). La ville est également le centre du réseau ferroviaire national et comprend dans sa zone urbaine de nombreuses gares, notamment les gares Termini, Tiburtina, Ostiense, Trastevere, Quattroventi, San Pietro, Tuscolana, etc.

La ville possède deux aéroports internationaux, l'aéroport Leonardo-da-Vinci de Fiumicino et l'aéroport Giovanni-Battista-Pastine de Ciampino, ainsi qu'un héliport et un aéroport mineur pour les vols touristiques, l'aeroporto dell'Urbe.

La navigation fluviale sur le Tibre est possible dans le centre-ville, grâce à un service de navigation régulier qui dispose de plusieurs points d'embarquement autour de l'île Tibérine. Le port fluvial, auquel seuls des bateaux de très faible tirant d'eau ont accès, n'a pas d'importance économique.

Le métro de Rome (Metropolitana di Roma), géré par ATAC, se compose de trois lignes (A, B et C) pour une longueur totale de 60 km, en plus de deux autres lignes suburbaines et d'un réseau de métro léger. Le service ferroviaire de banlieue de Rome relie les banlieues de la capitale et plusieurs autres villes du Latium.

Lieux et monumentsModifier

Je suis enfin arrivé dans cette capitale du monde ! Johann Wolfgang von Goethe, Voyage en Italie, 1813-1817

Rome est le résultat de l'imbrication continue de témoignages architecturaux et urbains de plusieurs siècles, dans une compréhension unique et suggestive qui montre la relation complexe que la ville a entretenue avec son passé, dans une alternance de développements chaotiques, de périodes de décadence, renaissances et tentatives, à l’époque contemporaine, de moderniser le tissu urbain. Une grande partie du patrimoine culturel mondial se trouve à Rome.

Édifices religieuxModifier

Les édifices religieux de Rome constituent un élément fondamental du patrimoine monumental de la ville capitoline : ils sont le symbole de l'importance culturelle, sociale et artistique de la composante religieuse pendant toutes les périodes de l'histoire romaine.

Les édifices sacrés les plus importants de l'Antiquité étaient les temples : ils n'étaient pas des lieux de rassemblement des fidèles, mais abritaient seulement l'image de la divinité à laquelle ils étaient dédiés. On estime qu’à la fin de l’ère républicaine, il y avait à Rome une centaine de temples.

 
Archibasilique Saint-Jean-de-Latran.

Il existe plusieurs centaines d'églises chrétiennes à Rome et leur histoire est étroitement liée à l'histoire religieuse, sociale et artistique de la ville. La cathédrale de la ville est la basilique Saint-Jean-de-Latran, l'une des quatre basiliques patriarcales ou papales avec la basilique Saint-Pierre de la Cité du Vatican, la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et la basilique Sainte-Marie-Majeure. Les quatre basiliques faisaient partie de la « promenade des sept églises » que les pèlerins devaient parcourir à pied et en une seule journée. Les trois autres églises qui faisaient partie de cet itinéraire sont la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs, la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem et la basilique Saint-Sébastien-hors-les-Murs. À noter également l'église Sant'Andrea della Valle, siège de l'ordre des Théatins. Rome est la ville qui compte le plus grand nombre d'églises au monde, compte tenu également du nombre important de lieux de culte protestants, orthodoxes et autres cultes chrétiens.

 
Saint-Pierre, au Vatican.

Dans le quartier juif se trouve la Grande Synagogue de Rome, un bâtiment achevé au début du XXe siècle.

Les sites funéraires religieux sont également très nombreux : à Rome, on compte une soixantaine de catacombes, les cimetières chrétiens souterrains du premier siècle apr. J.-C. ; les mausolées, tombeaux d'une monumentalité exceptionnelle, ornaient les routes consulaires (notamment la célèbre via Appia). Les tombes, hypogées, nécropoles et tombeaux pyramidaux, sur le modèle égyptien, ne manquaient pas.

Les principaux cimetières romains sont le cimetière de Campo Verano, le cimetière communal et monumental de la ville ; le cimetière Flaminio, le plus grand d'Italie ; et le cimetière protestant de Rome, créé dans la première moitié du XVIIIe siècle pour l'enterrement des étrangers pratiquant d'autres religions (pas seulement des protestants).

Édifices civilsModifier

 
Maison des vestales.

Les édifices civils de Rome se composent de plusieurs centaines de bâtiments et autres monuments qui accompagnent l'histoire de la ville au cours de ses 28 siècles : de l'Arx Capitolina et des domus (maisons) de la Rome antique aux édifices majestueux du Moyen Âge, des luxueuses villas de la Rome papale aux bâtiments modernes qui caractérisent la zone EUR et les quartiers les plus récents. La piazza del Campidoglio abrite le bâtiment sénatorial, siège représentatif de la municipalité de Rome, et le bâtiment des Conservateurs ainsi que le Nouveau bâtiment, siège des Musées Capitolins. Parmi les monuments historiques de la ville, bon nombre d'entre eux sont les sièges des familles nobles, cardinales et papales qui ont exercé leur pouvoir à Rome : parmi celles-ci, le palais de Venise, le palais Farnèse, le palais Colonna et le palais Barberini.

Après l'annexion de Rome au royaume d'Italie, de nombreux bâtiments furent utilisés comme sièges de divers organismes gouvernementaux provinciaux, régionaux et nationaux, comme le palais du Quirinal, siège de la présidence de la République ; le palais Madame, siège du Sénat de la République ; le palais Montecitorio, siège de la Chambre des députés ; Le palais Chigi est le siège du gouvernement italien ; le palais Valentini, siège de la province de Rome ; le palais Koch, siège de la Banque d'Italie ; le palais de la Consulta, siège de la Cour Constitutionnelle ; le palais Spada, siège du Conseil d'État ; le palais de Justice (dit Palazzaccio), siège de la Cour Suprême de Cassation, et encore les différents palais ministériels.

Il existe également de nombreuses villas et jardins qui faisaient autrefois partie des demeures des nobles, construits ou aménagés à partir des jardins urbains ayant appartenu aux personnages marquants de la Rome antique (les vergers). Les plus grandes villas urbaines sont la Villa Doria Pamphilj, la Villa Borghèse, la Villa Ada, la Villa Giulia et la Villa Torlonia.

Au cours de son histoire séculaire, Rome a abrité des centaines de théâtres et autres bâtiments dédiés au divertissement, comme les cirques (le cirque le plus célèbre était le Circo Massimo, capable d'accueillir environ 250 000 spectateurs, un record encore inégalé aujourd'hui) et les amphithéâtres (dont le plus grand, le Colisée, est devenu le symbole de la ville ainsi qu'un emblème culturel mondial).

Rome regorge en outre de fontaines et d'aqueducs : parmi les fontaines monumentales, dont la plupart furent construites sur ordre des papes au début de l'ère moderne, se trouvent la fontaine de Trevi, la fontana dell'Acqua Felice (ou de Moïse), les Quattro Fontane, la fontaine Barcaccia, la fontaine des Quatre-Fleuves, la fontaine de Neptune et la fontaine des Naïades.

Les aqueducs ont été construits dans l'Antiquité : leur longueur mesurait environ 350 km. Dans les temps modernes, les papes se sont occupés de leur restauration et en ont construit d'autres ; les derniers ont été construits au cours du XXe siècle.

Le centre-ville est également caractérisé par quelques anciens arcs de triomphe (l'arc de Titus, l'arc de Septime Sévère, l'arc de Constantin) et les vestiges de plusieurs bains thermaux, l'un des principaux lieux de sociabilisation dans l'Antiquité (parmi ceux-ci, les principaux sont les thermes de Caracalla, les thermes de Dioclétien et les thermes de Titus).

Le Tibre et l'Aniene, les rivières qui traversent la ville, sont enjambés par plus de trente ponts : dans la zone urbaine, 28 ponts passent sur le Tibre (parmi lesquels le pont Milvio, le pont Saint-Ange et le pont Sisto), tandis que cinq ont été construits pour traverser l'Aniene, parmi lesquels le pont Nomentano.

Architecture militaireModifier

Les bâtiments militaires de Rome remontent aux origines mythiques de la ville, lorsque Romulus aurait élevé les murs de Rome, et ont joué un rôle important tout au long de l'histoire de la ville, déterminant son développement et sa défense.

Rome est la seule capitale européenne qui a conservé presque entièrement le circuit de ses murs, qui peuvent être divisés en six systèmes défensifs différents (les murs romuliens, les murs serviens, les murs auréliens, les murs léonins, les murs du Vatican et les murs janicoliens). Le mur principal de la ville, construit sur ordre d'Aurélien en 275 apr. J.-C. en raison des invasions barbares qui avaient commencé en 271, possédait seize portes, dont la plupart coïncidaient avec une route consulaire : parmi elles, la porte San Sebastiano, la porte San Paolo, la porta del Popolo et la porte Pia.

D'autres images caractéristiques de Rome, surtout à l'époque médiévale, étaient les tours et les châteaux, résidences des puissantes familles baronniales qui régnaient sur la ville entre le Xe siècle et le XIVe siècle : Gregorovius affirmait qu'au Moyen Âge, Rome comptait environ 900 tours, mais la plupart furent détruites dans la seconde moitié du XIIIe siècle ; Cependant, de nombreux châteaux ont survécu et caractérisent encore le paysage de la campagne romaine.

Après l'unification de l'Italie, la ville fut protégée par un champ retranché composé de quinze forts qui formaient un anneau défensif d'environ 40 km.

AutresModifier

 
La Pyramide de Cestius et la porta San Paolo.

Les principales places de Rome, nées à la Renaissance ou à l'époque baroque, tendent à témoigner de la capacité créatrice d'un idéal de vie harmonieux entre exaltation humaniste et concessions surnaturelles. Parmi les places romaines les plus célèbres figurent la piazza di Spagna, la piazza Navona, la piazza del Popolo, la piazza della Repubblica, la piazza Venezia, la piazza Colonna, la piazza Farnese, le Largo di Torre Argentina, le Campo de' Fiori et la place Saint-Pierre.

Parmi les artères principales du centre-ville figurent la via del Corso, la via del Babuino et la via di Ripetta, qui forment le soi-disant Trident de Rome ; la via dei Fori Imperiali, également appelée via del Imperio ; via Veneto, très célèbre dans les années soixante ; via Condotti, la principale rue commerçante ; via Margutta, la rue des artistes ; la via Nazionale, inaugurée après l'unification ; la via della Conciliazione, qui relie l'État italien à la Cité du Vatican.

 
Le pont Saint-Ange, menant au château du même nom.

Rome est la ville qui conserve le plus grand nombre d'obélisques : beaucoup remontent à l'époque impériale, lorsque les obélisques étaient transportés directement d'Égypte ; d'autres ont été réalisés par les Romains, qui utilisaient le même granit que les obélisques égyptiens. La plupart d'entre eux ont été restaurés sur ordre du pape Sixte V.

Depuis l'Antiquité, les rues, places et édifices de Rome sont ornés de statues de différents types (statues équestres, debout, assises ou bustes par exemple). Dans l’Antiquité, on leur attribuait un pouvoir presque mystique, celui d'être des émissaires des dieux et de protéger le peuple romain. Encore plus particulières et caractéristiques sont les « statues qui parlent » (parmi lesquelles Pasquino et la statue du Babouin), à travers lesquelles le peuple, avec des satires et des écrits cyniques qu'il plaçait anonymement sur leur piédestal, exprimait son mécontentement à l'égard du pouvoir public.

À Rome, au fil des siècles, de nombreuses colonnes ont été érigées dans un but commémoratif ; parmi les quatorze qui existent encore figurent la colonne de Marc-Aurèle et la colonne de Trajan. Parmi les principales colonnades de la ville, la plus connue est probablement celle réalisée par le Bernin au XVIIe siècle.

Sites archéologiquesModifier

De par son abondance de sites et de vestiges archéologiques, Rome est un véritable « musée à ciel ouvert ». Le berceau de l'histoire romaine est le Palatin, sous lequel se trouvent le Forum romain, les forums impériaux et les marchés de Trajan, centres de la vie politique, économique, religieuse et sociale du monde antique. ​À une courte distance se trouve le Colisée, le monument qui sert de symbole de la Rome antique ; Sur la colline voisine d'Oppio se trouvent les vestiges de la Domus Aurea, la « maison dorée » de Néron. En marchant de la piazza Venezia vers le Tibre, vous trouverez la crypte Balbii (qui fait partie du théâtre antique de Balbus), le théâtre de Marcellus, avec les temples de la zone de Sant'Omobono, et la zone sacrée du Largo di Torre Argentina (où fut assassiné César).

D'autres sites archéologiques présents dans la ville sont la basilique souterraine de la Porte Majeure, les thermes de Caracalla, les reliques de saint Clément, l'auditorium de Mécène et les maisons romaines du Celio, sous la basilique santi Giovanni e Paolo.

En dehors du centre urbain se trouvent les fouilles d'Ostie ; ​le mausolée de Cecilia Metela, le Castrum Caetani, le tombeau des Scipions et la villa des Quintili, sur la via Appia Antica ; Villa Livia à Prima Porta ; ​ le site archéologique de Véies, avec le sanctuaire étrusque d'Apollon et le parc des tombeaux de la Via Latina.

 
Le forum romain.

Espaces vertsModifier

 
Lac et temple du jardin de la Villa Borghèse.

Avec environ 52 000 hectares de superficie agricole, Rome est la ville la plus verte d'Europe. ​Au-delà des sites historiques, il existe de nombreux espaces verts, sans compter les terres dédiées à l'agriculture dans les zones les plus périphériques.

Les zones protégées couvrent un total de 40 000 hectares et constituent une réalité récente, à commencer par la création du Parc régional urbain de Pineto en 1987 et du Parc naturel régional Appia Antica l'année suivante. En 1997 est née l'organisme régional Romanatura, qui a considérablement augmenté le nombre d’espaces protégés.

L'immense zone rurale, à moitié plate à moitié vallonnée, qui s'étend autour de la ville de Rome, est appelée ager romanus, et se distingue de la campagne italienne par le fait qu'elle est contenue dans le territoire municipal.

Certains parcs régionaux et réserves naturelles sont situés sur le territoire municipal de Rome, parmi lesquels le Parc naturel régional Appia Antica, la réserve naturelle de Marcigliana, la réserve naturelle de Décima-Malafede, la réserve naturelle du littoral romain et la zone maritime protégée des Secche di Tor Paterno.

Avec le nouveau plan réglementaire, Rome tend à augmenter le territoire total alloué aux espaces verts jusqu'à atteindre les deux tiers de la ville. ​Des espaces verts spécifiques sont attribués au Jardin botanique de Rome et à la Roseraie municipale de Rome.

Patrimoine mondial de l'UNESCOModifier

Biens inscrits à la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO :

  • Centre historique de Rome ;
  • Ensemble de Saint-Jean-de-Latran (basilique, palais apostolique, bâtiments annexes, Scala Santa) ;
  • Complexe de Sainte-Marie-Majeure (basilique et bâtiments annexes) ;
  • Palais San Callisto, dans le Trastevere ;
  • Palais de la Chancellerie ;
  • Palais Propaganda Fide, sur la piazza di Spagna ;
  • Palazzo Maffei ;
  • Palais des Convertendi ;
  • Palais Pie ;
  • Janicule ;
  • Palais du Saint-Office ;
  • Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs.

Morphologie urbaineModifier

Au Moyen Âge, la papauté déplace son siège de la capitale de l'ancien Empire à Avignon. Durant cette période, la ville déclina tellement qu'Eugène IV, après avoir restauré le siège papal à Rome en 1443, le trouva transformé en une campagne où le bétail errait librement entre les ruines et les monuments de ce qui faisait autrefois la splendeur de la ville. La zone urbaine s'était développée de manière irrégulière et sans planification, les maisons avaient été construites les unes après les autres, laissant la circulation dans les petites rues et ruelles sans notion d'ordre public urbain. ​Durant cette période, si la ville n'a pas perdu son importance capitale, c'est grâce aux basiliques qu'elle abritait dans ses murs et qui étaient visitées chaque année par des vagues de pèlerins venus de toute l'Europe, principalement du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et qui faisait escale à Rome lors de son pèlerinage vers Jérusalem.

Au XVe siècle, sous la papauté de Nicolas V, Rome cesse d'être uniquement une capitale de pèlerinage et devient la capitale artistique de toute l'Italie. Pendant la haute Renaissance, au XVIe siècle avec le pape Jules II et ses successeurs les papes Médicis, la capitale acquit une importance esthétique encore plus grande avec les chefs-d'œuvre de Bramante, Sangallo, Raphaël et Michel-Ange. À l'époque de Paul III, on a tenté d'aborder un programme d'urbanisme qui affecterait à la fois les fortifications et la structure routière interne, ainsi que la systématisation architecturale du Capitole et du Vatican. Pour cela, le programme serait projeté et coordonné par Juvenal Manetti et Michel-Ange. Cependant, ce n'est pas le seul projet réalisé. L'urbanisation moderne du siège papal a été achevée après de nombreux plans partiels, parmi lesquels il convient de mentionner celui de Leon Battista Alberti sous les ordres de Nicolas V (1447-55) ; la dell'ansa del Tevere sous Sixte IV (1471-84) ; celle de Léon X de Médicis (1513-21) et Clément VII de Médicis (1523-34) ; et enfin celle de Domenico Fontana sur ordre de Sixte V.

Les deux époques les plus importantes dans la transformation urbaine de Rome furent celles de Jules II et de Sixte Quint. Sous Jules II, la ville basse située sur les rives du Tibre fut rénovée. Sur la rive extérieure du fleuve, le pape ne s'est pas contenté de la construction de la basilique Saint-Pierre, mais a également réalisé la rénovation du palais du Vatican. Dans le creux entre l'ancienne construction et la villa d'Innocent III, le Belvédère, il plaça des loggias. C'est également à lui que l'on doit l'achèvement de la Chancellerie, ainsi que le tracé de la via della Lungara et, bien sûr, de la via Giulia.

Pie V avait projeté de construire sur les collines désertées dans le but de répartir la population qui se rassemblait de plus en plus au centre, mais tous ses efforts furent vains en raison de la rareté de l'eau sur ces terres. C'est le pape Sixte V qui remédia finalement à cette situation grâce aux travaux de construction d'aqueducs colossaux. Après la solution, les collines ont commencé à se peupler petit à petit. Ces travaux ont grandement profité à la ville, L'Acqua Felice, comme on l'appelait, fournissant 20 537 mètres cubes d'eau par jour et alimentant 27 fontaines. Avec le début de la construction de la Haute Rome, il ordonna la construction de nouveaux ouvrages d'infrastructure. Il posa les bases de la piazza di Spagna sur la Trinità dei Monti pour relier directement la partie inférieure et la partie supérieure de la ville. Là, il construisit la via Felice et le bordo Felice et ouvrit les rues radiales qui mènent à Santa Maria Maggiore. ​La Strada Felice reliait le Popolo et Saint-Jean-de-Latran en passant par Santa María Maggiore et la reliait en ligne droite aux temples de la Trinità dei Monti et de Santa Croce. ​Ce plan, connu sous le nom de ligne Sixtine, unissait avec des axes rectilignes deux à deux le siège et les noyaux sacrés et laïcs de la ville : les basiliques majeures, le Capitole, le Colisée, le Quirinal, la Porta Pia et le Vatican. Dans le même temps, les nouvelles routes servaient à placer des obélisques et à protéger les places publiques.

Partant des idées de Léon X de sauver les antiquités de la Rome impériale pour redonner à la ville sa monumentalité, Sixte V entreprit une entreprise similaire. Cependant, contrairement à son prédécesseur, le pontife chercha à soumettre les œuvres païennes au christianisme. Il sauva les colonnes de Trajan et d'Antonin et les dédia respectivement à saint Pierre et à saint Paul, plaçant sur chacune d'elles des statues des saints représentant le triomphe de la foi chrétienne sur les œuvres monumentales de l'antiquité païenne. Avec l'aide de l'architecte papal Domenico Fontana , il s'aventura à déplacer l'obélisque égyptien qui se trouvait au centre du Circus Maximus vers la façade de la basilique Saint-Pierre. Le 30 avril 1586, le monolithe fut arraché de son piédestal d'origine, sept jours plus tard il fut incliné et transporté avec des rouleaux le long des nouvelles voies jusqu'à son nouveau siège, enfin le 10 septembre de la même année il fut érigé devant la basilique.

L'œuvre Sixtine à Rome fut à l'origine des transformations qui seront réalisées au XVIIe siècle par les grands architectes baroques comme Le Bernin et Borromini. Au cours de ce siècle furent planifiées des places basilicales comme la place Saint-Pierre, ainsi que de nombreuses autres places civiles et quelques fontaines importantes alimentées par l'Acqua Felice des aqueducs, comme la fontaine de Trevi.

EnseignementModifier

UniversitésModifier

Rome compte le plus grand nombre d'universités et d'étudiants en Italie. Sur la commune, on compte 22 universités publiques et privées, et 24 universités et instituts pontificaux, pour un total de 46 universités.

Universités publiquesModifier

  •  
    Entrée principale de l'université La Sapienza de Rome.
    Université de Rome « La Sapienza »
  • Université de Rome « Tor Vergata »
  •  
    Université de Rome III, palazzo Tommaseo.
    Université de Rome III

Universités privéesModifier

  •  
    LUISS Guido-Carli, siège du rectorat.
    Libera Università Internazionale degli Studi Sociali - LUISS
  • Link Campus University
  • Université catholique du Sacré-Cœur
  •  
    Université américaine de Rome.
    Université américaine de Rome
  • Université Guglielmo-Marconi
  • Université Nicolas-de-Cues

Instituts pontificauxModifier

  • Université pontificale de Saint-Antoine
  •  
    Façade de l'université pontificale grégorienne.
    Université pontificale grégorienne
  • Université pontificale du Latran
  • Université pontificale salésienne
  • Université pontificale de la Sainte-Croix
  • Université pontificale Saint-Thomas-d'Aquin
  • Université pontificale urbanienne
  • Académie alphonsienne
  • Athénée pontifical Regina Apostolorum
  • Faculté pontificale de théologie Teresianum
  • Institut patristique Augustinianum
  • Institut biblique pontifical
  • Institut pontifical Jean-Paul-II
  • Institut pontifical oriental
  • Institut pontifical d'études arabes et d'islamologie

CultureModifier

TraditionsModifier

 
Trastevere, montée de Sant'Onofrio.

L'une des principales célébrations de la tradition populaire romaine fut, du XVe siècle au XIXe siècle, le carnaval, réintroduit par la municipalité de Rome bien que sous une forme très différente, en 2010. Ses origines remontent aux Saturnales de l'Antiquité. La période du carnaval est caractérisée par des divertissements publics, des danses, l'utilisation de masques et les jeux de carnaval, développés à partir du Xe siècle sur le mont Testaccio. Un siècle plus tard, le pape Paul III décida que le carnaval aurait lieu sur la via Lata, l'actuelle via del Corso. Parmi les masques typiques du carnaval romain figurent celui de Rugantino, Meo Patacca et du général Mannaggia La Rocca.

Rome est une ville riche en traditions, mythes, légendes, costumes et folklore, depuis l'Antiquité et tout au long du Moyen Âge, époque où fleurissent de multiples récits populaires, où la sphère religieuse s'unit au monde magique, le sacré se conjugue avec le profane.

Une coutume populaire romaine actuelle consiste à s'immerger dans le Tibre lors des célébrations du Nouvel An. Les plongeurs audacieux s'immergent dans ses eaux froides, une coutume médiatisée internationalement.

En raison de ses caractéristiques particulières, l'une des zones de Rome dans laquelle il est encore possible de retrouver des fragments et des stimuli de la culture populaire est le quartier pittoresque du Trastevere, avec ses rues étroites, ses trattorie, ses églises médiévales et sa colline du Janicule.​ C'est précisément à Trastevere que naît le Musée du folklore et des poètes romains, qui abrite des documents sur la vie quotidienne et les traditions romaines, parmi lesquels se trouvent les aquarelles d'Ettore Roesler Franz sur la Rome disparue.

Dans le quartier Europa, il y a aussi le Musée national des arts et traditions populaires, qui rassemble du matériel traditionnel et folkloristique-populaire de toute l'Italie.

CuisineModifier

 
Spaghetti alla carbonara, plat typiquement romain.
 
Pizza al taglio, dans le quartier du Trastevere.
 
Café typique sur la via Veneto.

La cuisine romaine a évolué au travers des siècles et des bouleversements sociaux, culturels et politiques. Dans l'Antiquité, elle devient une grande capitale gastronomique. La cuisine romaine est alors grandement influencée par celle de la Grèce, puis l'énorme expansion de l'empire expose les Romains à de nombreuses nouvelles habitudes culinaires et techniques de cuisine provinciales. Au début, les différences entre les classes sociales n’étaient pas très grandes, mais des disparités se sont développées avec la croissance de l’empire. Plus tard, à la Renaissance, Rome se fait connaître comme un centre de haute cuisine à l'époque où les meilleurs chefs travaillent au service des papes. Bartolomeo Scappi, chef cuisinier travaillant pour Pie IV dans les cuisines du Vaitcan, devient célèbre en 1570 avec la publication de son livre de cuisine Opera dell'arte del cucinare, où il répertorie environ 1 000 recettes de la cuisine de la Renaissance et décrit ses techniques et outils de cuisson, où figure la plus ancienne illustration d'une fourchette qui nous soit parvenue. Aujourd'hui, la ville compte plusieurs spécialités italiennes traditionnelles. L'influence juive sur la cuisine romaine se fait également ressentir, puisque une communauté juive vit à Rome depuis le Ie siècle av. J.-C. Les légumes, notamment les artichauts, y sont courants. Citons par exemple le saltimbocca alla romana, une côtelette de veau garnie de jambon cru et de sauge puis mijotée avec du vin blanc et du beurre ; les carciofi alla giudìaa, artichauts frits à l'huile d'olive, typiques de la cuisine juive romaine ; carciofi alla romana, effeuillés puis fourrés à la menthe, ail et chapelure ; spaghetti alla carbonara, spaghettis aux lardons, œufs et pecorino ; gnocchi di semolino alla romana, boulettes de semoule, pour n'en citer que quelques exemples.

MuséesModifier

Parmi les musées romains, on peut citer :

  •  
    Les musées du Vatican sont le huitième musée d'art le plus visité au monde (2021).
    Musées du Vatican, qui renferme les célèbres fresques de la Chapelle Sixtine ;
  • Galerie nationale d'art ancien, avec des œuvres de Piero della Francesca, Fra Angelico et Raphaël, entre autres ;
  • Galerie Borghèse, à l'intérieur de la villa Borghèse (XVe siècle), avec une grande collection de peintures et de sculptures ;
  • Palais Doria-Pamphili, dont la collection met en valeur les portraits d'Innocent X par Velázquez ;
  • Musées du Capitole, la plus ancienne collection d'art en Europe. Entre autres pièces remarquables, la Louve capitoline ;
  • Musée national étrusque de la villa Giulia, où se distinguent les sarcophages étrusques ;
  • Galerie nationale d'Art moderne et contemporain, où est conservée une très importante collection d'art contemporain ;
  • Musée des Thermes, où est conservée une très importante collection d'antiquités romaines ;
  • Musée national romain, aux collections d'art romain célèbres dans le monde entier ;
  • Musée d'Art contemporain de Rome, ou MACRo ;
  • Musée national du Palais de Venise, avec des collections allant de l'ère paléochrétienne à la période gothique tardive ;
  • Musée napoléonien, musée historique dédié à Napoléon ;
  • Musée de la Civilisation romaine, qui présente divers aspects de la civilisation romaine, notamment ses coutumes et ses traditions.

Événements et festivitésModifier

  • 21 avril, naissance de Rome : c'est la date à laquelle, selon la tradition, Romulus aurait fondé la ville (753 av. J.-C.), et elle est commémorée avec des spectacles costumés et des événements musicaux ;
  • 1er mai, fête des travailleurs : les syndicats unis organisent un concert gratuit sur la place Porta San Giovanni di Laterano, auquel assistent des centaines de milliers de spectateurs (environ un million en 2008) ;
  • 2 juin, fête de la République : le traditionnel défilé militaire a lieu le long de la via dei Fori Imperiali et se termine sur la Piazza Venezia, devant l'Autel de la Patrie ;
  • Festival Noantri de Trastevere, célébrée le premier samedi après le 16 juillet à l'occasion du culte de la Vierge du Carmel.

SportsModifier

Rome a accueilli les Jeux olympiques de 1960, les Coupes du monde de football de 1934 et 1990 organisées par la FIFA, les Euros 1968, 1980 et 2020, organisés par l'UEFA, ainsi que les Championnats du monde de natation de 2009, organisés par la FINA.

Rome est le centre de nombreux événements et compétitions sportives internationales, notamment :

  • Les Masters de Rome, qui se déroulent chaque année entre avril et mai au Foro Italico ;
  • L'e-Prix de Rome, championnat de Formule E qui prend place dans le circuit urbain de l'EUR depuis 2018 ;
  • Tournoi des Six Nations, lors des matchs à domicile de l'équipe italienne de rugby ;
  • Spectacle équestre international "Piazza di Siena", concours équestre organisé depuis 1922 sur la piazza di Diogo, à l'intérieur de la villa Borghèse ;
  • Golden Gala Pietro Mennea, événement international d'athlétisme qui a lieu chaque année au Stade olympique ;
  • Marathon de Rome, organisé au printemps, avec départ et arrivée sur la via dei Fori Imperiali.

Équipes de sportModifier

  • AS Rome, football, joue au stade olympique de Rome (1927) ;
  • SS Lazio, football, joue au stade olympique de Rome (1900) ;
  • Pallacanestro Virtus Rome, basket-ball, joue au PalaLottomatica (1960).

JumelageModifier

Rome est liée par jumelage exclusif réciproque avec :

  • Paris (depuis 1956) : « Seule Paris est digne de Rome ; seule Rome est digne de Paris », en italien : « Solo Parigi è degna di Roma ; solo Roma è degna di Parigi ».
Tu peux lire la définition de Rome sur le Dico des Ados.
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  Article mis en lumière la semaine du 20 octobre 2014.
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