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[[Fichier:A Finnish guard during the Battle of Salla.jpg|thumb|Un soldat finlandais durant la guerre d'Hiver en février 1940]]
[[Fichier:A Finnish guard during the Battle of Salla.jpg|thumb|Un soldat finlandais durant la guerre d'Hiver en février 1940]]
La '''guerre d'Hiver''' est un conflit durant la [[Seconde Guerre mondiale]] qui oppose l'[[URSS]] à la [[Finlande]]. Cette guerre débute le 30 novembre 1939, principalement à cause du refus des Finlandais de vouloir créer une [[zone tampon]] autour de [[Léningrad]], située à 30 km de la frontière, pour la protéger d'une attaque du [[Troisième Reich]].
La '''guerre d'Hiver''' est un conflit durant la [[Seconde Guerre mondiale]] qui oppose l'[[URSS]] à la [[Finlande]]. Cette guerre débute le 30 novembre 1939, principalement à cause du refus des Finlandais de vouloir créer une [[zone tampon]] autour de [[Léningrad]], située à 30 km de la frontière, pour la protéger d'une attaque du [[Troisième Reich]].


Cette invasion de la Finlande est fortement désapprouvée par la [[Société des Nations]] qui exclut l'URSS le 14 décembre 1939. Les finlandais résistent à l'offensive à un soldat pour quatre dans le camp adverse, jusqu'au 13 mars 1940, date à laquelle est signé le [[traité de Moscou (1940)|traité de Moscou]]. Cet accord empêche ainsi l'envoi de renforts franco-britanniques par le nord de la [[Scandinavie]].  
Cette invasion de la Finlande est fortement désapprouvée par la [[Société des Nations]] qui exclut l'URSS le 14 décembre 1939. Les finlandais résistent à l'offensive à un soldat pour quatre dans le camp adverse, jusqu'au 13 mars 1940, date à laquelle est signé le [[traité de Moscou (1940)|traité de Moscou]]. Cet accord empêche ainsi l'envoi de renforts franco-britanniques par le nord de la [[Scandinavie]].  
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Le [[nationalisme]] finlandais progresse considérablement en Finlande au cours du XIX{{e}} siècle, créant un fort mouvement indépendantiste. Les russes concèdent de plus en plus d'avantages au peuple finlandais, comme le droit de votes des femmes en 1906, une première en [[Europe]]. Avec les [[révolution russe de 1917|révolutions bolchéviques]], la Finlande déclare son indépendance le 6 décembre 1917 qui est reconnue par l'[[URSS]] le 4 janvier 1918.  
Le [[nationalisme]] finlandais progresse considérablement en Finlande au cours du XIX{{e}} siècle, créant un fort mouvement indépendantiste. Les russes concèdent de plus en plus d'avantages au peuple finlandais, comme le droit de votes des femmes en 1906, une première en [[Europe]]. Avec les [[révolution russe de 1917|révolutions bolchéviques]], la Finlande déclare son indépendance le 6 décembre 1917 qui est reconnue par l'[[URSS]] le 4 janvier 1918.  


Cela provoque une [[guerre civile finlandaise|guerre civile]] entre les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] surnommées les « Rouges » soutenus par la Russie [[bolchevisme|bolchevique]], jusqu'au [[traité de Brest-Litovsk]] entre la [[Triple Entente]] et la Russie qui met fin fin à la guerre ouverte sur le front est. Les Rouges sont opposés aux [[conservatisme|conservateurs]] (les « Blancs ») et qui sont soutenus par le Sénat finlandais, l'[[Empire allemand]] et la Suède, ces troupes étant dirigées par le général [[Carl Gustaf von Mannerheim]]. Ce sont finalement les conservateurs qui l'emportent en mai 1918 à [[Vyborg]], non sans avoir recourt à des [[Massacre|massacres]] et des [[Déportation|déportations]]. [[Frédéric-Charles de Hesse-Cassel|Frédéric Charles de Hesse]] est désigné par le Sénat pour devenir [[Royaume de Finlande (1918)|roi de Finlande]]. Celui-ci étant un noble allemand, cela provoque une forte désapprobation des membres de la [[Triple Alliance]], à un mois de l'armistice de la [[Première Guerre mondiale]]. Le roi abdique ainsi à la fin de la Première guerre mondiale, et c'est von Mannerheim qui assure la régence, avant de laisse place à la République en 1919<ref>[https://www.herodote.net/6_decembre_1917-evenement-19171206.php L'indépendance finlandaise sur hérodote.net]</ref>.
Cela provoque une [[guerre civile finlandaise|guerre civile]] entre les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] surnommées les {{"|Rouges}} soutenus par la Russie [[bolchevisme|bolchevique]], jusqu'au [[traité de Brest-Litovsk]] entre la [[Triple Entente]] et la Russie qui met fin fin à la guerre ouverte sur le front est. Les Rouges sont opposés aux [[conservatisme|conservateurs]] (les {{"|Blancs}}) et qui sont soutenus par le Sénat finlandais, l'[[Empire allemand]] et la Suède, ces troupes étant dirigées par le général [[Carl Gustaf von Mannerheim]]. Ce sont finalement les conservateurs qui l'emportent en mai 1918 à [[Vyborg]], non sans avoir recourt à des [[massacre]]s et des [[déportation]]s. [[Frédéric-Charles de Hesse-Cassel|Frédéric Charles de Hesse]] est désigné par le Sénat pour devenir [[Royaume de Finlande (1918)|roi de Finlande]]. Celui-ci étant un noble allemand, cela provoque une forte désapprobation des membres de la [[Triple Alliance]], à un mois de l'armistice de la [[Première Guerre mondiale]]. Le roi abdique ainsi à la fin de la Première guerre mondiale, et c'est von Mannerheim qui assure la régence, avant de laisse place à la République en 1919<ref>[https://www.herodote.net/6_decembre_1917-evenement-19171206.php L'indépendance finlandaise sur hérodote.net]</ref>.


À la suite de l'indépendance, les Finlandais et les Russes signent le [[Traité de Tartu (russo-finlandais)|traité de Tartu]], qui vise à redéfinir les relations et les frontières entre ces deux pays. Ce traité sera renforcé par un pacte de non-agression signé en 1932 et renouvelé en 1934, mais les relations russo-finlandaises n'en demeurent pas moins très instables. D'un côté, les Finlandais ont peur de leur voisin russe, et de l'autre, les Russes se montrent très critiques vis-à-vis de la Finlande, qui s'est grandement rapprochée de l'Allemagne.  
À la suite de l'indépendance, les Finlandais et les Russes signent le [[Traité de Tartu (russo-finlandais)|traité de Tartu]], qui vise à redéfinir les relations et les frontières entre ces deux pays. Ce traité sera renforcé par un pacte de non-agression signé en 1932 et renouvelé en 1934, mais les relations russo-finlandaises n'en demeurent pas moins très instables. D'un côté, les Finlandais ont peur de leur voisin russe, et de l'autre, les Russes se montrent très critiques vis-à-vis de la Finlande, qui s'est grandement rapprochée de l'Allemagne.  
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[[Fichier:Soviet-finnish negotiations 1939 borderline.png|thumb|left|Les différentes offres et contre-offres formulées par les soviétiques et les finlandais concernant la frontière entre les deux pays.]]
[[Fichier:Soviet-finnish negotiations 1939 borderline.png|thumb|left|Les différentes offres et contre-offres formulées par les soviétiques et les finlandais concernant la frontière entre les deux pays.]]
Les négociations débutèrent le 12 octobre à [[Moscou]] entre [[Viatcheslav Molotov]] et Paasikivi. L'URSS proposa une entraide mutuelle généralisé ou simplement au niveau du golfe de Finlande, que Hanko devienne une base militaire soviétique, que l'URSS récupère toutes les îles dans le golfe de Finlande, le déplacement de la frontière à 65km de Leningrad, la destructions des fortifications des deux côtés de la frontière, ainsi que le nord de la péninsule de Rybachiy. De plus, ils leur était interdit d'intégrer un quelconque pacte dirigé contre l'un ou l'autre de ces pays. En compensation, l'Union soviétique proposa une partie de la [[Carélie]] soviétique, et autorisait les finlandais à fortifier les [[îles Aland]], chose qu'elle cherchait à faire depuis 1938. Paasikivi rentra donc en Finlande afin de connaître la réponse à donner, qui refusa la proposition, ne souhaitant rien concéder. Seul Mannerheim et Paasikivi étaient disposé à faire des concessions, car il était vitale pour eux que l'[[URSS]] n'entraine pas la Finlande dans une guerre perdue d'avance. Il était impensable pour le gouvernement finlandais que l'URSS aille jusqu'à déclarer la guerre, il pensait que la sympathie des nations comme les [[États-Unis]], exception faite de la Suède, qui leur viendrait surement en aide. L'[[Allemagne nazie]], autre interlocuteur privilégié dans la Baltique, encouragea les finlandais à accepté les propositions russes.  
Les négociations débutèrent le 12 octobre à [[Moscou]] entre [[Viatcheslav Molotov]] et Paasikivi. L'URSS proposa une entraide mutuelle généralisé ou simplement au niveau du golfe de Finlande, que Hanko devienne une base militaire soviétique, que l'URSS récupère toutes les îles dans le golfe de Finlande, le déplacement de la frontière à 65&nbsp;km de Leningrad, la destructions des fortifications des deux côtés de la frontière, ainsi que le nord de la péninsule de Rybachiy. De plus, ils leur était interdit d'intégrer un quelconque pacte dirigé contre l'un ou l'autre de ces pays. En compensation, l'Union soviétique proposa une partie de la [[Carélie]] soviétique, et autorisait les finlandais à fortifier les [[îles Aland]], chose qu'elle cherchait à faire depuis 1938. Paasikivi rentra donc en Finlande afin de connaître la réponse à donner, qui refusa la proposition, ne souhaitant rien concéder. Seul Mannerheim et Paasikivi étaient disposé à faire des concessions, car il était vitale pour eux que l'[[URSS]] n'entraine pas la Finlande dans une guerre perdue d'avance. Il était impensable pour le gouvernement finlandais que l'URSS aille jusqu'à déclarer la guerre, il pensait que la sympathie des nations comme les [[États-Unis]], exception faite de la Suède, qui leur viendrait surement en aide. L'[[Allemagne nazie]], autre interlocuteur privilégié dans la Baltique, encouragea les finlandais à accepté les propositions russes.  
[[Fichier:Terijokipakten.jpg|thumb|[[Viatcheslav Molotov]] signant un accord entre la République démocratique de Finlande et l'[[URSS]] en présence de [[Joseph Staline]] et d'[[Otto Ville Kuusinen]], la dernière personne à droite.]]
[[Fichier:Terijokipakten.jpg|thumb|[[Viatcheslav Molotov]] signant un accord entre la République démocratique de Finlande et l'[[URSS]] en présence de [[Joseph Staline]] et d'[[Otto Ville Kuusinen]], la dernière personne à droite.]]
Tanner revint à Moscou, le 21 accompagné du ministre des Finances Väinö Tanner, afin de veiller à ce que Passikivi ne soit pas trop conciliant avec les soviétiques. L'ambassadeur ne devait tout au plus proposer que de légère rectifications au niveau de la frontière en Carélie. Mais Staline ne changea nullement ses propositions, les finlandais retournèrent une troisième fois dans leur pays, les différents partis finlandais s'interposaient quand à la réponse à donner, Mannerheim soutenue par Paasikivi, luttait pour obtenir un compromis. La délégation revint à Moscou. Cette fois ci, ils était disposé à offrir une petite concession supplémentaire, mais refusait toute donation de base militaire pour les soviétiques. Molotov expliqua devant le [[Soviet suprême]] le 3 octobre que le refus des finlandais était le fait de puissances étrangères hostile à l'[[URSS]]. Les négociations échouèrent le 3 novembre. Dans les jours qui suivirent, Staline cherchait à obtenir absolument un accord, le 13 novembre la délégation rentrait en Finlande sans n'avoir rien obtenue. Le fait qu'il ne se passe rien dans les jours qui suivirent donnèrent l'impression à la Finlande d'avoir gagné et bien manœuvré. Les personnes évacuées aux frontières revinrent chez eux et on parle de démobiliser l'armée.  
Tanner revint à Moscou, le 21 accompagné du ministre des Finances Väinö Tanner, afin de veiller à ce que Passikivi ne soit pas trop conciliant avec les soviétiques. L'ambassadeur ne devait tout au plus proposer que de légère rectifications au niveau de la frontière en Carélie. Mais Staline ne changea nullement ses propositions, les finlandais retournèrent une troisième fois dans leur pays, les différents partis finlandais s'interposaient quand à la réponse à donner, Mannerheim soutenue par Paasikivi, luttait pour obtenir un compromis. La délégation revint à Moscou. Cette fois ci, ils était disposé à offrir une petite concession supplémentaire, mais refusait toute donation de base militaire pour les soviétiques. Molotov expliqua devant le [[Soviet suprême]] le 3 octobre que le refus des finlandais était le fait de puissances étrangères hostile à l'[[URSS]]. Les négociations échouèrent le 3 novembre. Dans les jours qui suivirent, Staline cherchait à obtenir absolument un accord, le 13 novembre la délégation rentrait en Finlande sans n'avoir rien obtenue. Le fait qu'il ne se passe rien dans les jours qui suivirent donnèrent l'impression à la Finlande d'avoir gagné et bien manœuvré. Les personnes évacuées aux frontières revinrent chez eux et on parle de démobiliser l'armée.  
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=== L'incident de Mainila ===
=== L'incident de Mainila ===


L'URSS chercha par la suite à donner une forme de légalité à son agression, provoqua un incident à la frontière le 26 novembre  1939, le village russe frontalier de [[Mainila]] fut bombardée par l'artillerie soviétique, tuant quelques soldats russes. L'URSS accusa alors la Finlande et réclama le retrait des troupes finlandaise  ainsi que des excuses. Ce que refusèrent les finlandais, et accusèrent les russes prétendant avoir des preuves. Elle proposa que les deux pays démilitarise leur frontière et se retire à 20km de cette dernière, ce que refusa Moscou. Le 29 novembre, devant la montée des tensions, les [[États-Unis]] se proposèrent en médiateur, mais Molotov dénonça le pacte de non-agression, rompit les relations diplomatiques. L'invasion de la Finlande et donc la guerre d'Hiver début le lendemain, par air, terre et mer. A Terijoki (actuellement Zelenogorsk), premier village occupé par les Soviétiques, la République démocratique de Finlande, qui exhorta les finlandais à accueillir les soviétiques en libérateur.
L'URSS chercha par la suite à donner une forme de légalité à son agression, provoqua un incident à la frontière le 26 novembre  1939, le village russe frontalier de [[Mainila]] fut bombardée par l'artillerie soviétique, tuant quelques soldats russes. L'URSS accusa alors la Finlande et réclama le retrait des troupes finlandaise  ainsi que des excuses. Ce que refusèrent les finlandais, et accusèrent les russes prétendant avoir des preuves. Elle proposa que les deux pays démilitarise leur frontière et se retire à 20&nbsp;km de cette dernière, ce que refusa Moscou. Le 29 novembre, devant la montée des tensions, les [[États-Unis]] se proposèrent en médiateur, mais Molotov dénonça le pacte de non-agression, rompit les relations diplomatiques. L'invasion de la Finlande et donc la guerre d'Hiver début le lendemain, par air, terre et mer. A Terijoki (actuellement Zelenogorsk), premier village occupé par les Soviétiques, la République démocratique de Finlande, qui exhorta les finlandais à accueillir les soviétiques en libérateur.


== Sources ==
== Sources ==
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