La trière, ou trirème, était un bateau de guerre à rames et à voile utilisé dans l'Antiquité par les Grecs et les Romains. Elle apparaît au VIIe siècle av. J-C et sera utilisée pendant un millénaire dans le bassin méditerranéen.

Bas-relief d'un vaisseau de guerre, acropole de Lindos, île de Rhodes, Grèce.

Son éperon en avant du bateau pouvait faire couler les autres bateaux ennemis après impact.

Trière est le nom grec, tandis que trirème est l'appellation latine.

Ce bateau en grande partie sans pont mesurait 35 mètres de long sur 5 mètres de large. Un modèle connu était propulsé par 168 rameurs répartis sur trois rangs superposés (62 en haut, 52 au milieu et 54 en bas c'est à dire à environ 50 cm de la surface de l'eau). Les rames dépassent peu de la coque afin d'éviter la manœuvre qui consiste à longer la trière adverse en cassant ses rames puis à virer pour éperonner la trière ainsi désemparée. Dans la flotte grecque, la cadence des rameurs était réglée par un joueur de flûte. Il pouvait atteindre la vitesse maximum de 10 nœuds (environ 18 kilomètres à l'heure). Comme dans la plupart des bateaux de l'Antiquité, deux rames-gouvernails, à la poupe, assuraient la direction du navire.

En plus des rameurs il y avait une vingtaine de matelots pour la manœuvre (dont le capitaine, le pilote et un charpentier). Le navire embarquait une dizaine de soldats (des hoplites). À Athènes, le commandant était un citoyen riche, obligé de payer en guise d'impôt une partie du navire, et les rameurs étaient des citoyens pauvres et, par la suite, des mercenaires. Les esclaves furent peu présents à bord des navires sauf cas exceptionnels comme à la fin de la guerre du Péloponnèse. Les Romains, eux, eurent recours à des esclaves.

La méthode de combat la plus ancienne est l'abordage où les deux navires étant côte à côte, les soldats se battaient à l'arme blanche. Les Romains perfectionnèrent la technique par le système des grappins qui maintenaient fermement les navires flanc contre flanc.

Sa légèreté et son agilité, ainsi que le rostre de bronze monté sur sa proue, permirent de développer la technique de l'éperonnage où le navire lancé à toute vitesse vient percuter le flanc du navire ennemi pour l'éventrer. Cela donne lieu aux premières batailles à caractère réellement naval.

En 480 av. J-C, à Salamine, l'éclatante victoire navale des Athéniens sur les Perses est due à l'utilisation habile des trières par les Grecs.

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