Église catholique et franc-maçonnerie
Église catholique et franc-maçonnerie entretiennent depuis la constitution des premières obédiences maçonniques des relations diverses selon les pays et les époques, jalonnées par plusieurs condamnations du Vatican.
Historique
modifierDepuis la bulle pontificale In eminenti apostolatus specula de 1738, le Saint-Siège affirme qu'il est incompatible d'appartenir à l'Église catholique et d'être franc-maçon. Cependant la documentation historique démontre que malgré ces interdictions qui ne furent pas toujours appliquées dans tous les pays, de nombreux catholiques ont appartenu à la franc-maçonnerie. .
En Europe et en France, la différence d'application des interdictions successives a permis à de nombreux ecclésiastiques d'être membres de loges maçonniques parfois prestigieuses jusqu'à la Révolution française. La théorie selon laquelle un complot maçonnique aurait été responsable des révolutions libérales du XVIIIe siècle va ensuite accentuer les conflits, en France et en Belgique notamment, avec l’apparition d'un antimaçonnisme clérical virulent auquel s'oppose rapidement un anticléricalisme maçonnique intransigeant.
Dans les pays protestants issus de l'Empire britannique, où la franc-maçonnerie a un rôle quasi officiel, ces conflits passent presque totalement inaperçus. En revanche, dans les pays où la religion catholique est majoritaire, voire religion d'État, les condamnations répétées du Vatican modifient peu à peu la composition des loges. Les catholiques pratiquants y deviennent progressivement minoritaires. En France et en Belgique, cette évolution sociologique conduit au XIXe siècle à la querelle du Grand Architecte de l'Univers et à l'apparition du courant maçonnique dit « libéral » qui prône la liberté de conscience.
Au cours du XXe siècle, diverses tentatives de rapprochement ont lieu, notamment après chacune des deux guerres mondiales. Malgré la remise en question du dogme par quelques dignitaires de l'Église et les modifications survenues dans le Code de droit canonique de 1983, la position officielle du clergé catholique n'a pas varié depuis la bulle de Léon XIII et son encyclique Humanum genus. Pour l'Église, les catholiques qui font partie de la franc-maçonnerie sont de fait excommuniés[1]. Le Vatican persiste dans son interdiction et réaffirme le 13 novembre 2023 l'interdiction dans une feuille d'audience signée par le pape François[2]
Notes et références
modifier- Joseph Ratzinger, « Déclaration sur l'incompatibilité entre l'appartenance à l'Église et la franc-maçonnerie », sur vatican.va, Congrégation pour la Doctrine de la foi, (consulté le )
- I.Media, « Franc-maçonnerie: le Vatican redit l’interdiction pour les catholiques », Cath.ch, (lire en ligne, consulté le )
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Église catholique et franc-maçonnerie Conférence du Père Jérôme Rousse-Lacordaire à la GLNF, 21 février 2019
Bibliographie
modifier- Charles Porset et Cécile Révauger, Franc-maçonnerie et religions dans l'Europe des Lumières, Honoré Champion, coll. « Champion classique », et , 2e éd., 224 p. (ISBN 978-2-7453-1473-4), « L'Église catholique et la franc-maçonnerie ».
- Thierry Zarcone, chap. 14 « Le pape et le clergé français contre la franc-maçonnerie », dans La fabrique de la franc-maçonnerie française, Dervy, coll. « Sparga Soligo », , 589 p. (ISBN 9791024202419)
- Michel Jarrige, L'Eglise et la franc-maçonnerie : Histoire des soupçons et du complot, Godefroy, , 301 p. (ISBN 978-2-86553-220-9).
- Jérôme Rousse-Lacordaire, Rome et les francs-maçons : Histoire d'un conflit, Berg International, , 192 p. (ISBN 978-2-91128-905-7).