Le nom de Batak désigne en Indonésie une ethnie de plus de six millions de personnes, vivant dans la province de Sumatra du Nord. Les Bataks se répartissent en 6 groupes qui partagent des traits linguistiques et culturels communs. En particulier, ces groupes se considèrent descendants des mêmes ancêtres. Ce sont :

Maison batak karo dans le village de Lingga
Maison toba

Cette division correspond aussi à une différenciation linguistique.

Histoire

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Le quartier général des troupes néerlandaises pendant la guerre Batak (1872)
 
Potières de l'ethnie Batak à Tarutung (île de Sumatra), à l'époque des Indes orientales néerlandaises.
Crédit photo : Tropenmuseum.

Barus, sur la côte ouest de Sumatra, est le plus ancien port connu de l'archipel indonésien. On y a notamment trouvé des traces de la présence d'un évêché chrétien nestorien dès le VIIe siècle et celle d'une ligue de marchands tamouls au XIe siècle. Ce port exportait du camphre (kapur barus en malais) et le benjoin, qui provenaient vraisemblablement de l'intérieur, donc de l'actuel pays batak.

Dans le kabupaten de Padang Lawas dans le sud du pays Batak, on trouve des vestiges de temples où l'on observait le culte shivaite de Bhairava, qu'on a datés d'une période allant du Xe au XIVe siècle.

La Guerre des Padri en pays minangkabau (province de Sumatra occidental) se traduit par l'islamisation du sud pays batak, le pays mandailing.

En 1847, le voyageur allemand F. Junghuhn écrit que le lac Toba est une fable. Le missionnaire néerlandais Herman Neubronner van der Tuuk (1824—1894) arrive au lac Toba en 1853.

Malgré leur résistance, les Batak passent définitivement sous contrôle néerlandais avec la mort en 1912 de leur dernier roi, Si Singamangaraja XII ("le grand roi lion") lors d'une escarmouche avec les troupes coloniales.

 
Costume et coiffure masculine et féminine (la plus longue) traditionnelle batak avec ornements (padoengs) typique du groupe Batak Karo (1910)

La société batak est divisée en marga ou "clans" dont les membres descendent d'un ancêtre commun. Les Batak pratiquent l'exogamie clanique, c'est-à-dire qu'on ne peut épouser un membre de sa marga. Par le mariage, la femme passe dans le clan du mari. Dans un couple, le clan de la femme est alors nommé boru.

Au recensement de 2010, la démographie des différents groupes bataks était la suivante[1] :

Groupe Population % Religion majoritaire Clans Sous-clans
Batak Toba 3 647 550 41,67% Christianisme 188
Batak Mandailing 1 730 860 19,77% Islam 30
Batak Karo 1 224 300 13,99% Christianisme 5 91
Batak Angkola 618 990 7,07% Islam 30
Batak Tapanuli 535 910 6,12% Christianisme Regroupé avec Batak Toba
Batak Simalungun 438 390 5,01% Christianisme 4 60
Batak Pakpak Dairi 179 170 2,05% Christianisme et Islam 58
Total 8 753 791 100% Christianisme et Islam 351

Certains clans sont transversaux et comprennent des membres dans plusieurs groupes.

Société

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Les Batak Toba vivent sur l'île de Samosir et son pourtour.

Adoptant le système patrilinéaire, l'ancienne communauté de Batak pratiquait l'animisme. Quelques objets touristiques intéressants à voir sont les anciennes cuvettes dans lesquelles est conservée la cendre des cadavres, sarcophages (cercueil en pierre) sculptés ainsi que les maisons traditionnelles. Environ 10 ou plus des têtes de familles habitent de longues maisons de Batak qui sont soutenues par une forte architecture de bois et abritées par les feuilles des cocotiers et qui donnent l'impression d'une selle de cheval. Bien que la structure de la maison soit attachée par les ficelles et les chevilles en bois sans utilisation des clous, elle peut durer des siècles. Bien connu par son aptitude en musique, le peuple de Batak est fier du tissu ulos qui est d'une valeur très importante dans sa tradition et utilisé dans les cérémonies traditionnelles.

Religions

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Le culte shivaite de Bhairava semble avoir été pratiqué du Xe au XIVe siècle.

Au XXe siècle, la majorité des bataks sont devenus protestants, notamment au sein de l'Église chrétienne protestante Batak, sous l'influence de la colonisation néerlandaise de l'Indonésie. Toutefois, une forte minorité est musulmane, essentiellement les Mandailing et une partie des Karo.

Au recensement de 2010, la démographie religieuse des bataks était la suivante[2] :

Religion Population %
Christianisme 4 707 658 55,62%
Protestantisme 4 194 282 49,56%
Catholicisme 513 376 6,07%
Islam 3 738 660 44,17%
Autres 17 286 0,20%
Total 8 463 604 100%

Langues

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Exemple d'écriture batak sur un porhalaan, calendrier divinatoire
 
Statuette toba (Musée du Quai Branly

Les Batak parlent des langues (langues batak) qui forment un groupe dans le rameau des langues sumatra du Nord-Ouest-Barrier Islands de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes. Ces langues, dont toutes sauf une correspondent aux différents groupes batak, sont réparties en 3 sous-groupes :

  • Nord (3 langues) :
    • dairi
    • karo
    • alas-kluet, les Alas et les Kluet, qui habitent la province voisine d'Aceh, ne se considérant toutefois pas comme Batak,
  • simalungun, qui ne comporte qu'une langue, et
  • Sud (3 langues) :

Personnalités bataks

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Notes et références

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  1. (en) « IPUMS-I: descr: ETHNICID », sur international.ipums.org (consulté le )
  2. (en) Aris Ananta, Evi Nurvidya Arifin, M. Sairi Hasbullah, Nur Budi Handayani et Agus Pramono, Demography of Indonesia's Ethnicity, Institute of Southeast Asian Studies & BPS (Statistique Indonésie),

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Jamaluddin S. Hasibuan, Art et Culture Batak, Jakarta, 1985.
  • Histoire de Barus, Sumatra : Le site de Lobu Tua, Association Archipel, 1998.
  • Daniel Perret, La formation d'un paysage ethnique. Bataks et Malais à Sumatra Nord, EFEO, 1995, (ISBN 978-2-85539-779-5)
  • Anthony Reid, "Is there a Batak history?", Working Papers Series No. 78, Asia Research Institute, National University of Singapore
  • Achim Sibeth, Uli Kozok, Helen Loveday, Les Batak des hommes en Indonésie un peuple de l'île de Sumatra, Éditions Olizane, 1991, (ISBN 2-88086-076-8), (ISBN 978-2-88086-076-9)

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