Cervin

sommet alpin situé sur la frontière italo-suisse

Le Cervin (en allemand : Matterhorn, en italien : Cervino) est, par son altitude de 4 478 mètres, le 12e sommet des Alpes. Il est situé sur la frontière italo-suisse, entre le canton du Valais et la Vallée d'Aoste. Il donne sur la ville suisse de Zermatt au nord-est et la ville italienne de Breuil-Cervinia au sud. Il relie la vallée de Zermatt et le Valtournenche, en Vallée d'Aoste, par le col de Saint-Théodule, à l’est.

Cervin
Vue du Cervin avec l'arête du Hörnli qui sépare la face nord (à droite) de la face est (à gauche).
Vue du Cervin avec l'arête du Hörnli qui sépare la face nord (à droite) de la face est (à gauche).
Géographie
Altitude 4 478 m[1],[2]
Massif Alpes pennines (Alpes)
Coordonnées 45° 58′ 35″ nord, 7° 39′ 31″ est[1],[2]
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de l'Italie Italie
Canton
Région à statut spécial
Valais
Vallée d'Aoste
District
Commune
Viège
Valtournenche
Ascension
Première par Edward Whymper, Charles Hudson, Francis Douglas et Douglas Hadow, avec Peter Taugwalder père, Peter Taugwalder fils, Michel Croz
Voie la plus facile depuis Hörnlihütte et par l'arête du Hörnli (AD)
Géologie
Roches Gneiss, ophiolite, schiste
Type Pic pyramidal
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Cervin
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Cervin
Géolocalisation sur la carte : canton du Valais
(Voir situation sur carte : canton du Valais)
Cervin
Géolocalisation sur la carte : Vallée d'Aoste
(Voir situation sur carte : Vallée d'Aoste)
Cervin

Le Cervin est la montagne la plus connue de Suisse, notamment pour l'aspect pyramidal qu'elle offre depuis la ville de Zermatt, dans la partie alémanique du canton du Valais. Son image est régulièrement utilisée pour les logos de marques telles que Ricola ou anciennement Toblerone.

L'ascension par l'arête du Hörnli, le , est considérée comme le dernier des grands exploits de l'alpinisme dans les Alpes. Mais cette ascension réalisée sous la conduite d'Edward Whymper se solde, au début de la descente, par la mort de quatre des sept membres de la cordée victorieuse. Aujourd'hui encore, le Cervin, bien que n'étant pas le plus difficile des sommets à conquérir, est la montagne suisse où le plus grand nombre de décès d'alpinistes est constaté.

Sa face nord est l'une des trois grandes faces nord des Alpes avec celles de l'Eiger et des Grandes Jorasses.

Toponymie

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Cervin vient de « mont Servin » qui, jusqu'en 1855, désignait le col de Saint-Théodule (Mons Silvanus, en latin, langue dans laquelle le terme mons indiquait les cols, et n'acquit la signification de « sommet » que par la suite), d'une grande forêt traversée par le chemin du col du côté du Valtournenche[3]. Le changement du « s » au « c » fut causé par une faute commise par Horace-Bénédict de Saussure, l'un des premiers cartographes du royaume de Sardaigne[4]. Ce toponyme fut inventé pendant « l'optimum climatique » de l'époque romaine, lorsque les cols alpins étaient ouverts la majeure partie de l'année, ce qui rendit possible la conquête romaine de la vallée d'Aoste, la fondation d'Augusta Prætoria Salassorum (aujourd'hui, Aoste), et consacra l'importance de cette région au cours des siècles, grâce aux cols du Grand-Saint-Bernard (en latin, Summus Pœninus, Alpes pennines) et Petit-Saint-Bernard (en latin, Alpis Graia, Alpes grées)[5].

En arpitan, plus spécifiquement en valdôtain valtournain, le mont est appelé la Grand Bèca, c'est-à-dire le « Grand pic »[6].

Le toponyme en allemand, Matterhorn, dérive de Matt (« pré » en suisse allemand et en langue walser - cf. le titsch de Gressoney-Saint-Jean Wisso Matto, en allemand Weissmatten, en français « Prés blancs ») ; et de Horn, c'est-à-dire « corne », le nom de la plupart des sommets des Alpes valaisannes et des Alpes valdôtaines limitrophes, situés notamment entre la vallée du Lys et le val d'Ayas (traduits en français par « Tête »). Par conséquent, la vallée de Zermatt, en allemand « Mattertal » est la « vallée des prés », et Zermatt est « le pré » (zer étant l'article contracté défini féminin avec préposition de lieu en langue walser).

Le premier terme Matter- pourrait provenir du substrat pré-indoeuropéen *MATRA[7],[8], que l'on retrouve dans de nombreux oronymes de la zone ligure du sud des Alpes (Côme, Varèse, Piémont, Ligurie, Valteline, val Bregaglia, comme le mont Máter (3 023 m à Madesimo), le mont Matrá (2 206 m Samolaco), Monte Materio (1 465 m Val Masino), Piz Mader (3 001 m, qui domine le val Maroz, dans le val Bregaglia) avec le sens de « pointe » (all. Spitze). Piz, Horn, Matterhorn et Piz Mader pourraient ainsi représenter un exemple d'agglutination de la traduction postérieure d'un oronyme pré-indoeuropéen dont on ne connaissait plus le sens, comme les nombreux Moncucco dans le Sud des Alpes et jusque dans le Sud de la France (Moncucq), qui signifie « Mont-Mont ». L'origine pré-indoeuropéenne de Matterhorn est d'autant plus plausible que le voisin mont Rose provient du même substrat paléolinguistique : le terme *rosa signifiant « glacier »[9], « neige pérenne », c'est-à-dire un mont qui reste blanc pendant toute l'année.

Il est surnommé « Horu » en haut-valaisan ou « Hore » en dialecte zermattois (forme locale de Horn)[10]. Dans le titsch de Gressoney-La-Trinité et de Gressoney-Saint-Jean, il est appelé Matterhòre[11].

Géographie

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La paroi méridionale et l'« arête du lion » (sud-ouest), vues du Breuil (haut Valtournenche).

Situation

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Le Cervin a deux sommets distincts aux extrémités d’une ligne de crête rocheuse de 100 m qui marque la frontière et la ligne de partage des eaux[12] entre la Suisse et l’Italie.

Le mont Cervin est accessible soit par le Valtournenche, en Italie, soit par la vallée de Zermatt, en Suisse.

Si le Cervin est le point culminant du Valtournenche au sud, il est dépassé au nord par quatre sommets qui l’entourent : le Weisshorn (4 506 m), le Dom des Mischabel (4 545 m), le mont Rose (4 634 m) et le Liskamm (4 527 m).

Topographie

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Le Cervin (paroi nord) au coucher du soleil.

Le Cervin est un pic pyramidal, à la forme reconnaissable entre toutes, et pour cette raison régulièrement utilisée à des fins publicitaires. Ses quatre faces se rejoignent à environ 400 mètres en dessous du sommet dans une pyramide sommitale, appelée « le toit ». Son sommet est une arête large d'environ deux mètres, sur laquelle se distinguent en réalité deux sommets : celui appelé « sommet suisse », le plus à l'est, qui culmine à 4 477,8 mètres d'altitude, et le « sommet italien », légèrement plus bas (4 476 mètres), sur la partie ouest de l'arête. Les deux sont séparés par une échancrure au creux de laquelle une croix a été posée en septembre 1901[13],[14].

Géologie

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Le Cervin est un relief emblématique de l'histoire de la géologie des Alpes. Il fut notamment étudié par Émile Argand, au début du XXe siècle, qui s'en servit pour élaborer le concept de nappe de charriage[15].

Cadre géologique

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Le Cervin se situe à proximité de la limite sud-est du système tectonique de la dent Blanche qui constitue la majorité du relief[16]. Ce système tectonique est un ensemble de nappes affiliées au domaine structural du Salassique et qui correspondaient aux socles anté-triassiques de l'extrémité de la marge apulienne (marge sud de la Téthys alpine). Le système tectonique de la dent Blanche est initialement décrit comme une nappe en pli couché[17], la nappe de la dent Blanche, dont le sommet du Cervin était attribué au cœur de l'anticlinal[18]. Cette interprétation a été depuis remise en question[19],[20] et elle est aujourd'hui scindée en deux nappes, la nappe du mont Mary[21] et la nappe de la dent Blanche s.s.[22] (respectivement de bas en haut), séparées par un plan de cisaillement mylonitique, la zone de cisaillement de Roisan-Cignana[23]. De par sa position, le mont Cervin appartient à la nappe du mont Mary. Le système tectonique de la dent Blanche forme actuellement une klippe, la klippe de la dent Blanche[a], dont la racine correspond à la zone de Sesia[25],[26], sur le versant sud des Alpes. Il est charrié sur les nappes ophiolitiques de Zermatt Saas-Fee[27] et du Tsaté[28] (domaine structural du Pennique supérieur, ancienne croûte océanique de la Téthys alpine) qui constituent la base du relief du Cervin.

Stratigraphie

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Les couches présentent une inclinaison générale vers l'ouest auquel se rajoutent des plans de chevauchement eux-aussi inclinés vers l'ouest mais avec un pendage plus marqué[29]. Les unités basales affleurent ainsi préférentiellement dans la région de Zermatt où elles sont représentées par les nappes de Zermatt Saas-Fee puis du Tsaté et qui, dans la région de Zermatt, sont rassemblées sous la notion de zone du Combin[17],[b]. La nappe de Zermatt Saas-Fee comprend des ophiolites (serpentinites, prasinites, métagabbros et métabasaltes) d'âge callovien (environ 164 Ma pour les métagabbros[32]) recouvertes par une couche peu épaisse de métasédiments oxfordiens (environ 161 Ma[32]). L'ensemble a été soumis à un métamorphisme alpin éclogite. Ils sont surmontés par des séries sédimentaires marines pélagiques de la nappe du Tsaté, notamment constituées de schiste lustré, calcschiste, marbre et quartzite, et datés entre le Jurassique tardif et le Crétacé tardif[33]. Outre la prédominance des métasédiments par rapport aux ophiolites, cette nappe se distingue aussi par son faciès métamorphique schiste bleu. Dans sa moitié inférieure, cette couverture sédimentaire emballe des lentilles triassiques de grès quartzique et dolomies appartenant à la nappe du Frilihorn[30],[31],[34] (nappe démantelée tectoniquement), puis vers le sommet, emballe des lentilles de métabasalte et prasinite dont la répétition d'alternance métasédiment-ophiolite résulte des nombreux replis qui affectent la nappe[31].

Le contact avec le système tectonique de la dent Blanche se situe sous la côte 3 400 m. Elle est constituée, de bas en haut, du groupe de Valpelline et du groupe d'Arolla qui représentent respectivement des écailles de croûte continentale inférieure et supérieure de la marge apulienne[35]. L'ensemble de la nappe a été soumis à des conditions métamorphiques alpines schiste bleu à schiste vert. Néanmoins, au Cervin cette succession est inversée : une écaille du groupe de Valpelline chevauche une écaille du groupe d'Arolla. La série débute donc avec le groupe d'Arolla qui consiste en des granitoïdes, et ses dérivés métamorphiques, d'âge permien précoce (289 ± 2 Ma)[36]. La base du groupe est occupée par les métaquartzodiorites des bouquetins qui correspondent à des diorites quartziques métamorphisées et que l'on retrouvera aussi plus haut dans la série. Elle est ensuite recouverte par des gneiss rubanés (série rubanée). Les orthogneiss du groupe d'Arolla constituent ensuite la majeure partie du Cervin. Ce sont eux qui forment les grandes parois inclinées du Cervin. Il s'agit de gneiss à chlorite et séricite ce qui lui confère une teinte verdâtre. Ces gneiss alternent sous la pyramide sommitale avec une nouvelle couche de métaquartzodiorite des bouquetins vers la côte 4 000 m. Le versant ouest se distingue par la présence de nombreuses masses de gabbro (complexe du Mont Collon) à la base du versant ouest qui domine le cirque du glacier de Tiefmatte (de). Ils sont datés de 250 ± 5 Ma[37] (Permien tardif à Trias précoce) et sont par conséquent intrusifs dans les granitoïdes. Leur composition indique qu'ils proviennent d'un magma contaminé par de la croûte continentale (enrichissement par des LREE) tandis que ceux de la nappe du Tsaté sont issus d'un magma appauvri (faible teneur en LREE). Ces gabbros d'origine continentale se distinguent aussi de leur équivalent océanique (nappe du Tsaté) par leur composition et leur texture originelle préservée (les gabbros d'origine océanique étant serpentinisés)[38]. Ils se sont formés lors de la phase de relaxation lithosphérique qui a suivi l'orogenèse varisque, au cours de laquelle un amincissement crustal a permis la remontée du manteau asténosphérique ce qui entrainé sa fusion partielle. Les masses de gabbro sont probablement ensuite remontées le long de plans de faille normal jusqu'à la portion moyenne de la croûte continentale d'après la teneur en sodium et aluminium dans les clinopyroxènes[38]. La pyramide sommitale contraste avec le reste du relief par ses parois plus abruptes qui reflètent un changement important de lithologie avec le passage au groupe de Valpelline. Ce groupe est principalement constituées de métapélites permienne de faciès amphibolite à granulite et accompagnées roches carbonatés métamorphiques. Il est composé sur son flanc ouest de mylonite puis de marbre granoblastique sur lequel reposent ensuite des amphibolites puis une nouvelle séquence de marbre qui forme le sommet du Cervin.

 
Nuages en bannière au Cervin.

Avec ses parois abruptes et son emplacement isolé, le Cervin est sujet à la formation de nuages en bannière qui apparaissent généralement par vent de nord-ouest, lorsque le versant suisse du Cervin est à l'ombre et plus froid que le versant italien, chauffé par le soleil : une surpression dynamique se crée alors du côté suisse entraînant une dépression du côté italien où la vapeur d'eau se condense et forme le nuage en bannière.

Histoire de la conquête du Cervin

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La galerie des conquérants

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Première ascension et ouvertures de voies

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En 1865, deux cordées, l'une britannique, l'autre italienne, attaquent à peu près en même temps le Cervin. L'expédition britannique en sort victorieuse : elle arrive au sommet moins d'une journée avant la cordée italienne.

Le , l'alpiniste Edward Whymper rencontre le Valtournain Jean-Antoine Carrel, guide italien qui rêve lui aussi de réussir la première ascension mais par l'arête italienne, les deux hommes ayant déjà tenté son ascension, sans succès. Whymper veut enrôler Carrel mais ce dernier refuse car il est déjà engagé dans ce projet avec le Club alpin. Le , Whymper constate que la cordée de Carrel a déjà entamé l'ascension, si bien qu'il bouleverse ses plans et décide de tenter la sienne à partir de Zermatt, côté suisse du Cervin, par l'arête du Hörnli (arête nord-est) qui est réputée plus difficile mais qui se révélera plus facile finalement. Il forme alors sa cordée avec Lord Francis Douglas (jeune aristocrate anglais qui finance l'expédition), Peter Taugwalder fils et Peter Taugwalder père (paysans qui complètent leurs revenus en servant de guides). Arrivés à l'hôtel du Mont-Rose, ils rencontrent le révérend Charles Hudson et son jeune et inexpérimenté compagnon Douglas Robert Hadow (en) qui ont engagé le guide chamoniard Michel Croz (réputé pour son sens de l'itinéraire) pour eux aussi tenter cette première ascension. Les deux cordées britanniques décident alors d'unir leurs forces pour essayer de gravir ensemble l'arête du Hörnli et partent de Zermatt le pour la cime. Le , la cordée des sept hommes atteint le sommet vers 13 h 40, Whymper et Croz s'étant désencordés dans la dernière pente pour arriver premier et deuxième. La cordée du versant italien, composée des guides valtournains Jean-Antoine Carrel, Antoine-César Carrel, Charles Gorret et Jean-Joseph Maquignaz, atteint le point le plus haut jamais atteint lors des ascensions précédentes, mais avec un retard qui l'empêche de terminer l'ascension jusqu'au sommet. La cordée décide alors de s'arrêter pour se reposer. À 14 h, ils aperçoivent Whymper et six autres hommes au sommet[39], ils décident alors de rentrer sans tenter d'atteindre le sommet[40]. Dans la descente, vers 15 h 10, le jeune Douglas Hadow, de la cordée britannique, glisse, renversant Michel Croz. Charles Hudson puis Francis Douglas ne parviennent pas à retenir la chute et sont à leur tour emportés. La corde d'assurage se rompt, évitant ainsi à Edward Whymper, au guide Peter Taugwalder père et à Peter Taugwalder fils d’être entraînés dans la chute. Le journal viennois Neue Freie Presse émet l'hypothèse que Whymper a coupé la corde avec un couteau, ce qui suggère soit un homicide volontaire soit un état de nécessité pour sauver la vie des trois hommes qui étaient en haut de cordée. Les autorités suisses organisent une enquête qui se termine par un non-lieu. Edward Whymper, très marqué par ce drame, ne tenta ensuite plus aucune première majeure[13].

La conquête du Cervin, qui passait pour inaccessible, marque la fin de l'âge d'or de l'alpinisme dont le but était de conquérir tous les sommets des Alpes : c’est à la fois la conquête d'un sommet par une voie délibérément choisie pour sa difficulté et aussi le premier grand drame de l'histoire alpine[41].

Le , trois jours à peine après la première ascension, la cordée italienne menée par Jean-Antoine Carrel et comprenant Jean-Baptiste Bich, Amé Gorret et Jean-Augustin Meynet réalise la première ascension du Cervin par l'arête du Lion (arête sud-ouest), plus difficile que l'arête du Hörnli[13].

Une voie entièrement en territoire italien est ouverte en par Jean-Joseph Maquignaz, accompagné par son frère Jean-Pierre.

 
Lucy Walker, Frank Walker, Melchior Anderegg, Adolphus Warburton Moore.

Le 22 juillet 1871, la Britannique Lucy Walker est la première femme à vaincre le Cervin, à l'âge de 34 ans et vêtue d'une robe de flanelle[42]. Cet exploit la rend immédiatement célèbre[42].

En 1879, l'arête de Zmutt (arête nord-ouest) est gravie pour la première fois par Albert F. Mummery, Alexander Burgener, J. Petrus et A. Gentinetta[13].

En 1941, la dernière arête du Cervin, celle de Furggen (arête sud-est) est gravie pour la première fois de manière complète par le Valtournain Louis Carrel, accompagné par A. Perrino et G. Chiara. En 1911, cette arête avait déjà été escaladée, mais les alpinistes avaient contourné les surplombs[13].

Défis d'alpinistes

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En 1966, les guides de Zermatt René Arnold et Sepp Graven parcourent les quatre arêtes du Cervin dans la même journée : ils montent au sommet par l'arête de Furggen, redescendent par celle du Hörnli jusqu'à la cabane qu’ils atteignent vers h 30, traversent ensuite le glacier du Cervin (situé au pied de la face nord) pour rejoindre à nouveau le sommet par l'arête de Zmutt, avant de redescendre par l'arête du Lion.

En , Diego Wellig et Hans Kammerlanden effectuent en 24 heures la montée et la descente des quatre arêtes, soit 8 500 mètres de dénivelé : ils grimpent au sommet par l'arête de Zmutt, descendent par celle du Hörnli, remontent par l'arête de Furggen, redescendent par l'arête du Lion, qu’ils gravissent à nouveau, avant d’emprunter l'arête du Hörnli dans les deux sens, puis de descendre une dernière fois à la cabane du Hörnli[13].

L'ascension des différentes faces du Cervin présenta aussi de grands défis pour les alpinistes. La première à être vaincue fut la face nord, escaladée pour la première fois en 1931, exploit qui valut à Franz et Toni Schmid le prix olympique d'alpinisme aux Jeux olympiques de Los Angeles de 1932. Quelques mois plus tard, ce fut la face sud (face italienne) puis en 1932, la face orientale. En 1962, ce fut le tour de la face ouest, la plus haute des quatre avec ses 1 400 mètres. Enfin, ce n’est qu’en 1969 que la face nord-nord-ouest, située entre l'arête de Zmutt et la face ouest (après le Nez de Zmutt, l'ascension se poursuit par l'arête), fut gravie : les deux voies qui la parcourent sont les itinéraires les plus récents et les plus difficiles pour gravir le Cervin[13].

Ascensions hivernales

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La première face à être gravie en hiver fut la face nord, vaincue le par trois cordées suisses[d] par une température inférieure à −20 °C. Trois ans plus tard, en février 1965, Walter Bonatti fut le premier à réussir l'ascension de la face nord du Cervin en solitaire et en hivernale, ouvrant au passage une nouvelle voie qui porte son nom. Une ascension de quatre jours, entrée dans la légende de l'alpinisme.

Il fallut ensuite attendre 1971 pour voir la face sud vaincue en hiver, les 22 et , par les guides gressonards Arthur et Oreste Squinobal. La face est fut à son tour vaincue le par trois guides valaisans, René Arnold, Guido Bumann et Candide Pralong, après un bivouac à 4 300 mètres d'altitude.

Durant l'hiver 1977-1978, Ivano Ghirardini réalisa un exploit hors norme : l'ascension des faces nord du Cervin, des Grandes Jorasses et de l'Eiger, en solo, et sans aucune assistance. Cette trilogie hivernale, bien que tentée par quelques-uns des plus grands alpinistes, notamment Daudet en 2002, reste à ce jour inégalée[13].

 
Devant, l'arête de Zmutt (entre les faces nord à gauche et ouest à droite) du Cervin, vue depuis l'arête sud de la dent Blanche.

La première hivernale de la face ouest fut réalisée en 1978, seize ans après la première ascension hivernale de la face nord. Une cordée de sept Italiens (parmi lesquels trois des quatre vainqueurs de la face sud en hiver) atteignit le sommet après trois jours d'ascension le . Leur descente fut dramatique : Rolando Albertini se tua dans une chute, et un autre alpiniste fut blessé par un éboulement[13].

La face nord-nord-ouest fut gravie pour la première fois en hiver par les guides Daniel Anker et Thomas Wüschner entre le et le . Quelques mois plus tard, en , une cordée de deux Bulgares atteignit à son tour le sommet par cette voie après une ascension record de dix-sept jours et seize bivouacs. La face sud-sud-est avait elle été gravie les et par Louis Carrel, Louis Maquignaz et Italo Muzio, qui durent utiliser plus de soixante pitons dans les 400 derniers mètres[13].

En 1992, Patrick Gabarrou et Lionel Daudet achèvent la voie Aux Amis disparus dans la face nord du Zmut. Patrice Glairon-Rappaz et Cédric Périllat-Merceroz en font la première hivernale en [43].

Nouvelles voies

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Les , 1er et , une nouvelle voie baptisée Free Tibet est ouverte dans la face nord par Patrick Gabarrou et Cesare Ravaschietto.

En , les guides valtournains Marco Barmasse et son fils Hervé ouvrent le couloir de l'Enjambée dans la face sud[44].

Du 17 au , Jean Troillet, Martial Dumas et Jean-Yves Fredriksen ont ouvert une voie en face nord, la voie Sébastien Gay[45].

L'alpiniste valtournain Hervé Barmasse a ouvert deux nouvelles voies sur la paroi est : le couloir Barmasse (première ascension le ) et la voie Barmasse (ouverte du 6 au ).

En mars 2017, Alexander Huber, Dani Arnold et Thomas Senf ouvrent Schweizernase dans la face nord.

Ascensions

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Itinéraires

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Le Cervin vu du lac Bleu du Breuil.
Voie Départ Temps de l'ascension Difficulté
Arêtes Arête Hörnli Hörnlihütte 6 heures AD+/III+
Arête Zmutt Hörnlihütte (ou Schönbielhütte) 7 heures ou (10 heures) D/IV
Arête du Lion Refuge Jean-Antoine Carrel 5 heures AD+/III
Arête Furggen Bivouac Bossi 7 heures TD/V+
Faces Face nord Hörnlihütte 14 heures TD/V
Face ouest Schönbielhütte 12 heures TD/V+
Face sud Refuge Duc des Abruzzes à l'Oriondé 15 heures TD+/V+
Face est Hörnlihütte 14 heures TD

Le nombre de personnes tentant l'ascension du Cervin est en augmentation constante. Si, en 2007, plus de 1 000 personnes tentaient l'ascension chaque année, avec des journées record à plus de 100 personnes[46], en 2024, ce nombre s'élève à 2 500 personnes[47].

Voie normale suisse (arête du Hörnli)

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La voie normale part de la cabane du Hörnli, située à 3 260 mètres. On y accède depuis Zermatt par la télécabine de Schwarzsee ; il y a 700 mètres de dénivelé jusqu'à la cabane puis 1 200 mètres de dénivelé jusqu'au sommet. Outre cette cabane, un bivouac de secours, le refuge Solvay, a été érigé en 1915 à 4 003 mètres d'altitude sur l'arête du Hörnli, aux deux tiers du parcours. Ce bivouac est non gardé et est destiné à permettre à des alpinistes en grande difficulté d'attendre les secours.

Difficulté (arête du Hörnli)[48] : cotée AD (assez difficile) par le Club alpin suisse, passage de 3 en escalade ; des cordes fixes ont été installées près du sommet pour faciliter son ascension[49]. La course est relativement longue et si par mégarde les alpinistes s'égarent de l'itinéraire, ils se retrouvent sur des portions de terrain beaucoup plus friables et instables[50].

Voie normale italienne (arête du Lion)

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La voie normale italienne, prenant son départ au Breuil, suit presque entièrement l'arête sud-ouest, dénommée arête du Lion. Elle a été inaugurée par le guide valtournain Jean-Antoine Carrel le .

L'ascension du côté italien prévoit trois étapes :

Au Breuil on emprunte le sentier no 13 (côtoyé par une route de terre) pour rejoindre le refuge Duc des Abruzzes à l'Oriondé en deux heures de marche.

On peut atteindre le refuge également en rejoignant d'abord Plan Maison (2 561 mètres) par les remontées mécaniques et en poursuivant à pied pendant une heure et demie environ.

La durée est de quatre heures environ. On procède vers nord jusqu'à la croix Carrel (2 920 mètres). Après avoir atteint la croix, on longe un névé pour aborder un canal rocheux. On contourne ensuite la Tête du Lion et on atteint le col du Lion (3 581 mètres), qui sépare la tête du Lion du Cervin.

On monte depuis la base de l'arête (3 650 mètres) où se situe le départ de l'ascension. Des cordes permettent de franchir les passages les plus difficiles, telles que la plaque Seiler, qui remplace l'ancienne Cheminée.

Après ces passages, on rejoint le refuge Jean-Antoine Carrel (3 830 mètres), près duquel se situe la plate-forme où se trouvait la cabane Louis-Amédée de Savoie avant l'éboulement de 2003 (le même qui a détruit la Cheminée), utilisée aujourd'hui pour les hélicoptères.

La montée au sommet commence derrière le refuge Jean-Antoine Carrel, au pied de la Grande Tour. La première corde se dénomme « corde du réveil », on passe ensuite à côté des ruines de la cabane de la Tour et par le vallon des Glaçons. L'arête du Coq marque le parcours qui suit, pour franchir ensuite le Mauvais Pas et côtoyer la plaque dénommée rocher des Écritures, où Jean-Antoine Carrel aurait gravé son nom.

Des cordes métalliques permettent de dépasser le glacier du Linceul, et à l'aide de la « corde Tyndall » on atteint le pic Tyndall (4 241 mètres). On rejoint ensuite l’Enjambée.

On arrive au col Félicité, où plusieurs cordes ont été fixées, parmi lesquelles l'échelle Jordan. Plus loin, la « corde Piovano » permet de remonter un dièdre et la dite Wentworth.

On atteint donc le sommet italien (4 476 mètres) et la croix du sommet, où sur chaque bras sont marqués les toponymes en latin : du côté suisse, Pratumbor, nom latin de Zermatt, et du côté italien, Vallistornench, nom latin du Valtournenche.

Le sommet suisse (4 478 mètres) se trouve à 60 mètres environ vers l'est.

Les faces les plus célèbres du Cervin sont les faces est et nord, visibles depuis Zermatt. La première, d’un dénivelé de 1 000 mètres, présente de grands risques de chutes de pierres, ce qui rend son ascension dangereuse. La face nord (1 100 mètres) est une des faces les plus dangereuses des Alpes, en raison notamment des risques d'éboulements et de tempêtes. La face sud, qui domine le Breuil, (haut Valtournenche) fait 1 350 mètres. C'est la face qui offre le plus de voies. Et enfin, la face ouest, la plus longue avec ses 1 400 mètres, est celle qui fait l'objet du moins de tentatives d'ascensions. Entre la face ouest et la face nord se trouve aussi la face nord-nord-ouest, qui ne s'élève pas jusqu'au sommet mais s'arrête au Nez de Zmutt, sur l'arête du même nom. C'est l'itinéraire le plus dangereux pour l'ascension du Cervin. Il existe aussi une face sud-sud-est, réputée être l'itinéraire le plus difficile de la face sud, qui aboutit au Pic Muzio, sur l'Épaule de Furggen[13].

Arêtes

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Le Cervin vu depuis le Breuil (haut Valtournenche) en hiver.

Du fait de sa forme pyramidale, le Cervin est doté de quatre arêtes principales, qu’empruntent la plupart des itinéraires d'ascension. L'arête la plus facile, celle que prend la voie normale, est l'arête du Hörnli (Hörnligrat en allemand) : elle se situe entre les faces est et nord, faisant face à la vallée de Zermatt. Plus à l'ouest se trouve l'arête de Zmutt (Zmuttgrat)[51], entre les faces nord et ouest. Entre les faces ouest et sud se trouve l'arête du Lion (Liongrat)[52], dite aussi arête italienne, qui passe par le pic Tyndall, sommet de la partie sud de la face ouest, au niveau duquel commence la partie supérieure de face. Enfin, la face sud est séparée de la face est par l'arête de Furggen (Furggengrat).

Records

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Entre le point de départ, fixé sur la place de la chapelle Notre-Dame de la Vallée d'Aoste au Breuil (2 025 m), et l'arrivée à la croix près du sommet italien (4 476 m), 110 cm plus bas que le sommet suisse, on a enregistré successivement les records suivants :

  • En 1946 par les guides valtournains Jean Pellissier et Camille Hérin en h 40 ;
  • Le 10 août 1990 par Valerio Bertoglio en h 16 min 26 s (h 49 en ascension et h 27 en descente) ;
  • Le 17 août 1995 par le skyrunner valdôtain Bruno Brunod en h 14 min 44 s (h 12 min 29 s en ascension et h 2 min 15 s en descente) ;
  • Le 21 août 2013 par Kílian Jornet en h 52 min 2 s (h 56 min 15 s en ascension et 55 min 47 s en descente)[53].

Le , le Suisse Ueli Steck pulvérise le record d'ascension de la face nord[54] en h 56.

Le guide Ulrich Inderbinen a gravi le Cervin 371 fois et pour la dernière fois à 90 ans[55].

Le , le guide de montagne suisse Dani Arnold bat le record de vitesse d'ascension du Cervin en h 46 par la voie Schmidt, sur la face nord[56].

Le 27 août 2018, le guide de montagne suisse Andreas Steindl bat le record aller-retour église de Zermatt-sommet par l'arête du Hörnli en h 59[57].

Décès et accidents

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Entre la première ascension en juillet 1865 à l'été 2024, près de 600 personnes sont décédées au Cervin. En moyenne, quatre alpinistes y décèdent chaque année[50]. Le Cervin est la montagne de Suisse qui enregistre le nombre le plus élevé de décès d'alpinistes[58],[50].

Zermatt dispose d'une équipe de sauvetage de dix personnes et de deux hélicoptères d'Air Zermatt[58]. Cependant, en fonction des conditions météorologiques, il arrive que l'équipe de sauvetage ne puisse pas utiliser la voie aérienne et soit obligée de se rendre sur place à pied[58]. Les conditions météorologiques peuvent changer très rapidement sur le Cervin et de simples précipitations représentent déjà un danger mortel[59]. Plusieurs alpinistes y sont par ailleurs morts foudroyés[59].

La plupart des accidents et des décès ont lieu lors de la descente. Par la voie de l'arête Hornli, les guides mènent leurs clients qui sont des alpinistes confirmés en quatre à cinq heures au sommet et, de là, à nouveau quatre à cinq heures pour redescendre. Lorsque les clients sont peu entraînés, il arrive que cela prenne jusqu'à huit à dix heures pour seulement arriver au refuge Solvay, situé aux deux tiers du parcours vers le sommet. La fatigue est un facteur de risque considérable, car elle réduit la concentration alors que gravir le Cervin demande une concentration de chaque instant[58],[60].

Côté suisse comme italien, la majeure partie des décès concerne des alpinistes tentant des ascensions en solo et qui font des chutes mortelles lors de la descente[58]. Entre 1981 et 2011, 223 alpinistes sont décédés du côté suisse, dont 207 en raison d'une chute[61]. Bien que l'ascension par la voie normale suisse soit considérée comme plus facile que par la voie côté italien, la majeure partie des décès au Cervin ont lieu côté suisse.

En Suisse, la montagne est légalement ouverte à tout le monde. De ce fait, et malgré les dangers que cela représente, il n'y a aucune obligation légale permettant de contraindre les alpinistes à ne tenter l'ascension qu'accompagnés d'un guide de montagne[47]. Les spécialistes de la montagne déplorent par ailleurs que de nombreux alpinistes sous-estiment fortement le degré de préparation physique et mentale ainsi que le niveau d'expérience requis pour gravir le Cervin[47],[58],[59],[62].

Culture

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Œuvres culturelles

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Le Matterhorn, ou mont Cervin, peint par John Ruskin.
  • The Spirit of the Matterhorn, publié par John Douglas 9e marquis de Queensberry, en 1881.
  • Le Mont Cervin, Guido Rey, Éditions Spes, Lausanne, 1906.
  • Le Drame du mont Cervin (Der Kampf ums Matterhorn) est un film de 1928 réalisé par Mario Bonnard et Nunzio Malasomma avec Luis Trenker.
  • Matterhorn est un livre écrit par Joseph Peyré en 1939.
  • Cervin absolu, Benoît Aymon, Genève, Slatkine, 2015.
  • Le poète et peintre John Ruskin, qui représenta ce mont sur toile, le décrivait comme « the most noble cliff in Europe », ce qui est généralement traduit par les francophones par « le plus noble rocher d'Europe »[63],[64].
  • Le mont Cervin est au centre d'un arc narratif du manga de Tadashi Agi et Shu Okimoto intitulé Les Gouttes de Dieu, plus précisément dans les tomes 16 et 17, lors de la recherche du cinquième apôtre.
  • Le Cervin est représenté sur la pochette de l'album Construction Time Again du groupe de musique anglais Depeche Mode. La photo est de Brian Griffith. Elle représente un ouvrier sur une montagne essayant de frapper le pic du Cervin à coup de masse.
  • La montagne figurant sur la couverture du livre Le Souffle des dieux de Bernard Werber est une vue d'artiste du Cervin sans neige[réf. souhaitée].
  • En 1984, Walt Disney fait paraître dans le numéro 2 de Abenteuer aus Onkel Dagoberts Schatzruhe une histoire de Picsou appelée Weisses Gold vom Matterhorn, L’or blanc du Matterhorn en français. Dans cette histoire, Picsou, souffrant d’une maladie fréquente chez les milliardaires part en Suisse se reposer sur conseil de son médecin[65].
  • La croix du Cervin a donné lieu en 1922 à un film, désormais perdu, mais dont certains rushes ont été retrouvés à la Cinémathèque suisse. Réalisé par Jacques Béranger et tourné par Émile Gos, il raconte la vendetta de deux braconniers[66].

Culture populaire

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Pièce de monnaie commémorative suisse de 2004[67].

Notes et références

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  1. Il existe une seconde klippe, la klippe du Pillonet[24], au sud-est de la klippe de la dent Blanche et à mi-chemin de la zone de Sesia. Elle comprend des unités équivalentes à la nappe du mont Mary.
  2. La zone du Combin est un ensemble structural qui comprend l'ensemble des sédiments mésozoïques compris entre les nappes de socles paléozoïques du Grand Saint-Bernard et de la dent Blanche. Elle comporte les couvertures sédimentaires des nappes du mont Fort et de Siviez-Mischabel ainsi que les nappes de Zermatt Saas-Fée et du Tsaté[30],[31].
  3. Soit environ 25 ans après la première ascension. Carrel meurt en 1891, d’épuisement une fois redescendu du Cervin.
  4. Une cordée formée par Paul Etter et Hilti von Allmen, une seconde cordée formée par E. Krempe et Leo Schlommer, la troisième cordée formée par Werner Bittner, Rainer Kauschke et Peter Siegert.

Références

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  1. a et b Visualisation sur Swisstopo.
  2. a et b Visualisation sur le géoportail italien.
  3. Cervin - Toponymie
  4. (it) Rodolfo Soncini-Sessa et al., Ayas e la scomparsa della Krämerthal, video Documenta, Milan, 1997. Documentaire fondé sur les études de l'équipe de Rodolfo Soncini-Sessa (août 1996).
  5. Augusta Vittoria Cerutti, Le Pays de la Doire et son peuple, éditeur Musumeci, Quart (ISBN 8870327469)
  6. Club Alpin suisse - Noms de lieu alpins.
  7. (it) F. Abis de Clari, Sull' etimologia del fiume Mera, Clavenna XXXIII (1994), p. 245-258.
  8. (it) Lanfranco de Clari, Il mito della celticità dei Leponti. Riesame di un'ipotesi senza gambe, Milan, 2004, p. 88-94.
  9. V. Rouja en patois valdôtain - www.patoisvda.org
  10. (de) René Lüchinger, « 150 Jahre Erstbesteigung: Ist das Matterhorn ein Afrikaner? », sur Blick, (consulté le ).
  11. Walser Kulturzentrum, Greschôneytitsch : vocabulaire titsch, 1988, Quart, éd. Musumeci.
  12. Convention du 24 juillet 1941 entre la Confédération suisse et le Royaume d'Italie sur la détermination de la frontière italo-suisse entre le Run Do ou Cima Garibaldi et le mont Dolent.
  13. a b c d e f g h i j et k Sylvain Jouty et Hubert Odier, Dictionnaire de la montagne, Arthaud, p. 137-139.
  14. Club Alpin Suisse, « Mont Cervin », sur sac-cas.ch (consulté le ).
  15. Arthur Escher et Henri Masson, « Le Cervin : un dessin géologique inédit d'Emile Argand (1929) et son interprétation actuelle », Travaux du Comité français d'Histoire de la Géologie (COFRHIGEO), t. 2,‎ (HAL hal-00950445, lire en ligne  ).
  16. (en) Paola Manzotti, Michel Ballèvre, Michele Zucali, Martin Robyr et Martin Engi, « The tectonometamorphic evolution of the Sesia–Dent Blanche nappes (internal Western Alps): review and synthesis », Swiss Journal of Geosciences, vol. 107, nos 2-3,‎ , p. 309-336 (DOI 10.1007/s00015-014-0172-x  ).
  17. a et b Émile Argand, « L'exploration géologique des Alpes Pennines Centrales », Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles, vol. 166,‎ , p. 217-276 (DOI 10.5169/seals-268638  ).
  18. Michel Marthaler, Le Cervin est-il africain ?, Édition Loisirs et Pédaogie (LEP), , 112 p. (ISBN 978-2-606-01506-0, présentation en ligne).
  19. (gsw) A.H. Stutz et R. Masson, « Zur Tektonik der Dent Blanche Decke », Bulletin suisse de minéralogie et pétrographie, vol. 18,‎ , p. 40-53 (DOI 10.5169/seals-17094  ).
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  21. « Nappe du Mont Mary »  , sur Lexique lithostratigraphique de la Suisse.
  22. « Nappe de la Dent Blanche »  , sur Lexique lithostratigraphique de la Suisse.
  23. « Zone de cisaillement de Roisan–Cignana »  , sur Lexique lithostratigraphique de la Suisse.
  24. (it) Giorgio Vittorio Dal Piaz, « Il lembo di ricoprimento del Pillonet (falda della Dent Blanche nelle Alpi Occidentali) », Memorie di Scienze Geologiche, vol. 31,‎ , p. 1-60 (lire en ligne  ).
  25. « Zone de Sesia »  , sur Lexique lithostratigraphique de la Suisse.
  26. (en) Roberto Compagnoni, « The Sesia–Lanzo Zone: high pressure-low temperature metamorphism in the Austroalpine continental margin », Società Italiana di Mineralogia e Petrologia, vol. 33,‎ , p. 335-378 (lire en ligne  ).
  27. « Nappe de Zermatt Saas-Fee »  , sur Lexique lithostratigraphique de la Suisse.
  28. « Nappe du Tsaté »  , sur Lexique lithostratigraphique de la Suisse.
  29. (gsw) Kurt Bucher, Giorgio Vittorio Dal Piaz, Roland Oberhänsli, Yves Gouffon, Giorgio Martinotti et Riccardo Polino, Matterhorn, vol. 1347, Swisstopo, coll. « Atlas géologique de la Suisse », , 77 p. (lire en ligne  ).
  30. a et b Michel Marthaler, « Géologie des unités penniques entre le val d'Anniviers et le val de Tourtemagne (Valais, Suisse) », Eclogae Geologicae Helvetiae, vol. 77, no 2,‎ , p. 395-448 (DOI 10.5169/seals-165516  ).
  31. a b et c Mario Sartori, « Structure de la zone du Combin entre les Diablons et Zermatt (Valais) », Eclogae Geologicae Helvetiae, vol. 80, no 3,‎ , p. 789-814 (DOI 10.5169/seals-166026  ).
  32. a et b (en) Daniela Rubatto, Dieter Gebauer et Mark Fanning, « Jurassic formation and Eocene subduction of the Zermatt–Saas-Fee ophiolites: implications for the geodynamic evolution of the Central and Western Alps », Contributions to Mineralogy and Petrology, vol. 132,‎ , p. 269-287 (DOI 10.1007/s004100050421  ).
  33. Michel Marthaler, « Géologie des unités penniques entre le Val d'Anniviers et le Val de Tourtemagne (Valais, Suisse) », Eclogae Geologicae Helvetiae, vol. 77, no 2,‎ , p. 395-448 (DOI 10.5169/seals-165516  ).
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  49. Photo de l'arrivée au sommet ; on peut voir la corde fixe
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Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Amé Gorret, « Ascension du Mont-Cervin », Feuille d’Aoste, Aoste, nos 41, 43, 44,‎ .
  • Yvan Hostettler, Cervin : top model des Alpes, Genève, Éditions Olizane, (ISBN 978-2-88086-349-4) — utilisation du Cervin dans la publicité, la communication, le cinéma, la peinture et les arts.
  • Charles Knapp, Maurice Borel et V. Attinger, Dictionnaire géographique de la Suisse : Aa - Engadine, t. 1, Neuchâtel, Société neuchâteloise de géographie, (présentation en ligne, lire en ligne), « Cervin (Mont) », p. 427-429.
  • Beat P. Truffer, L'Histoire du Cervin : Les premières ascensions, projets et aventures, Zermatt, Aroleit-Verlag, , 2e éd. (ISBN 978-3-905097-23-8).
  • Alma Treyer, « Cervin » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .

Liens externes

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