Château de Sablé

château français

Le château de Sablé, bâti au bord de la Sarthe sur la commune française de Sablé-sur-Sarthe dans le département de la Sarthe, a été entièrement reconstruit au XVIIIe siècle par Jean-Baptiste Colbert de Torcy.

Château de Sablé
Image illustrative de l’article Château de Sablé
La façade ouest du château (vue du parc).
Architecte Desgots
Début construction 1715
Fin construction 1750
Propriétaire initial Colbert de Torcy, marquis de Sablé
Propriétaire actuel propriété publique
Destination actuelle Centre technique de la BNF
Protection Logo monument historique Classé MH (1983, château et parc)
Logo monument historique Inscrit MH (1983, communs)
Coordonnées 47° 50′ 17″ nord, 0° 19′ 58″ ouest[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Comté du Maine
Région Pays de la Loire
Département Sarthe
Commune Sablé-sur-Sarthe
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Sablé
Géolocalisation sur la carte : Sarthe
(Voir situation sur carte : Sarthe)
Château de Sablé

Histoire

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Un château-fort dont il ne reste que des vestiges est attesté dès le Xe siècle. Le logis qui avait été reconstruit au XVe ou au XVIe siècle a lui aussi été détruit.

Féodalité

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On connaît l'inféodation qui fut faite par le comte du Maine à une époque où il n'était pas encore dans la sujétion du comte d'Anjou. A l’origine, la ville et le château de Sablé dépendaient directement des comtes du Maine. Le château de Sablé fut édifié au dernier tiers du Xe siècle par le comte du Maine, Hugues III du Maine (vers 960-1014), « comes Cenomanensis quando fecit castellum de Sabolio »[2]. Il construisit ensuite l'église de Saint-Malo : « Fecit in eo ecclesiam Sancti Machuti » (Ibidem). Il le donna plus tard par inféodation au frère cadet de son vicomte Raoul IV de Beaumont-au-Maine (fl. vers 1010, et < 1040), Geoffroy, et c'est le seul don de cette nature qui ait été fait sûrement et intégralement dans le Maine par le comte, car Mayenne et même Laval n'ont pas été délégués sans ingérence du comte d'Anjou. On ne doit pas faire remonter plus haut l'inféodation, puisqu'il est dit expressément que c'est le constructeur qui en disposa et que d'ailleurs il n'est pas mention de château édifié plus anciennement dans la province (voir à l'article Sablé les errements sur une supposée 1re Maison de Sablé).

La famille qui tient au XIIe siècle ce territoire tire ses origines familiales des vicomtes du Maine. Le château fut inféodé à Geoffroy de Sablé[3], troisième fils de Raoul III de Beaumont-au-Maine, vicomte du Maine. Sa fille Avoi(s)e/Blanche de Sablé hérite de ses biens. Elle épouse Robert (Ier) le Bourguignon[4] (vers 1035-1098 ; seigneur de Craon, fils cadet de Renaud (Ier) de Nevers et petit-fils maternel du roi Robert le Pieux), un proche du comte Geoffroy Martel, comte d’Anjou. Robert II (ou Ier), fils puîné d'Avoi(s)e et Robert (Ier), fonde la Maison de Craon-Sablé : voir ci-dessous.

Le château qui formait le centre de la châtellenie était construit sur un emplacement parfaitement choisi, formant promontoire entre la Sarthe et la Vaige. Il a été remplacé par une construction qui comprenait double enceinte, cour intérieure et boile[5]. On a dit que le donjon encastré dans ces murs fit d'abord partie de la forteresse primitive. L'abbé Angot ne le croit pas ; sa forme pentagonale et son style, ses ornements et sa base très évasée ne sont pas du Xe siècle ni du XIe siècle. Par contre, il admet que le large fossé qui cerne le côté nord du château, est celui qui défendait aussi le châtelier du Xe siècle, époque où il fut construit, du seul côté accessible, puisque les deux autres faces étaient protégées par l'escarpement naturel des vallées de la Sarthe et de la Vaige. Les remblais qui côtoyaient les fossés ont seuls disparu[6].

Seigneurs barons[7],[8] :

Le château actuel a été construit de 1715 à 1750 pour le marquis de Sablé, J.B. Colbert de Torcy, par l'architecte Desgots.

Après la Révolution, les héritiers sont : Henriette-Bibienne Colbert (1727-1805 ; sœur aînée de Jean-Baptiste-François-Menelai), x 1746 le marquis Guy-François de La Porte de Riantz (1719-1795) ; parents de Bibienne-Antoinette (née en 1746) et d'Amador-François-Charles de La Porte de Riantz (1760-1835), lui-même époux en 1789 d'Adélaïde-Colombe Le Peletier de St-Fargeau (vers 1772-1790 ; demi-sœur de Louis-Michel) et père d'Adélaïde-Charlotte-Colombe de La Porte de Riantz (1790-1852), épouse d'Augustin-Charles-Camille marquis de Rougé (1784-1865 ; fils de François-Pierre-Olivier) : d'où postérité.

En 1864, la famille d'Albert de Luynes de Chevreuse acquiert le château.

Des remaniements ont été effectués vers 1870-1875 par l'architecte (en fait inspecteur des Beaux-Arts, conservateur du Musée du Louvre et poète) Georges Lafenestre et par le sculpteur Carrier-Belleuse pour le duc de Chaulnes (Paul-Marie-Honoré d'Albert de Luynes, 1852-1881, qui descendait aussi des anciens vicomtes du Maine/de Beaumont, du sénéchal Guillaume des Roches, et des Craon) : surtout des embellissements intérieurs salon d'honneur, des décors peints, les armoiries familiales, l'escalier de marbre, mais aussi des mascarons et le fronton...). Hôpital de campagne pendant la Première Guerre mondiale, le château est acheté par l'industriel nordiste Jules-Éloi Williot en 1918, qui le reconvertit en 1919 — jusqu'en 1962 — en manufacture de chicorée (sa famille avait déjà fondé en 1880 une manufacture de ce type à Poix)[10]. En 1967, il est acquis par la ville de Sablé, avant d'être cédé à l’État ; en 1980, il devient atelier de restauration du livre et de sauvegarde des documents de la Bibliothèque nationale (BNF ; centre technique de conservation Joël-Le-Theule)[11],[12].

Il est protégé depuis le au titre des Monuments historiques : ainsi, les façades et toitures de ses parties communes font l'objet d'une inscription, tandis que les façades et toitures du château proprement dit, ainsi que plusieurs de ses pièces avec leur décor (le hall d'entrée, la salle à manger, la chambre sur la terrasse à gauche avec son antichambre, le salon et les trois pièces de l'appartement derrière le grand escalier au rez-de-chaussée), de même que son grand escalier, l'escalier de son ancienne chapelle et son salon-bibliothèque à l'étage, la tour du Trésor, les remparts et le bâtiment des écuries, la poterne et les autres restes de l'enceinte médiévale, y compris la terrasse du château, et enfin le sol des anciens parc et jardin à la française, font l'objet d'un classement[13].

Centre technique de la Bibliothèque nationale de France

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Fronton du château de Sablé.

Le château accueille depuis les débuts des années 1980 un centre technique décentralisé de la Bibliothèque nationale de France destiné à la conservation et à la restauration des documents imprimés : le centre Joël Le Theule (du nom de Joël Le Theule, homme politique natif de Sablé), en application des recommandations faites dans le rapport Caillet.

Ce rapport de 1979 a donné la volonté de sauver un nombre élevé de livres ce qui supposait l'application de techniques particulières et l'adaptation de techniques plus traditionnelles. Le centre technique de Sablé accueille les activités de catalogage, de numérisation, de traitement chimique, de conservation préventive et restauration et de reliure originale.

La numérisation de masse remplace dès 2007-2008 la reproduction argentique des collections d'imprimés, tandis qu'une autre forme de numérisation plus fine reproduit des documents spécialisés tels que les manuscrits, les cartes, les affiches anciennes, les daguerréotypes, les autochromes, les papiers peints anciens etc.

Le traitement chimique a pour mission de traiter en neutralisant l'action des acides qui rongent le papier, mais ce système n'est pas satisfaisant.

La restauration consiste à redonner au papier une résistance mécanique. C'est le rôle du doublage à l'aide d'un matériau neutre transparent. Le document est alors prêt pour retrouver un aspect plus proche de son aspect d'origine.

La reliure est destinée à fournir une protection de longue durée à ces papiers fragiles.

Architecture

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La partie médiévale comporte un logis à un étage carré et un étage de comble desservis par un escalier en vis et un escalier droit extérieur, des communs, un donjon avec pont-levis, une tour dite du trésor, et une enceinte datée du XIIIe ou du XIVe siècle partiellement détruite vers 1773. Le logis comporte une chapelle en retour d'équerre remaniée au XVIIe siècle.

Le château, construit pour le marquis de Sablé au début du XVIIIe siècle, est constitué d'un corps de logis carré à deux étages et étage de combles avec tourelles coiffées d'un bulbe abritant les latrines. Le fronton a été sculpté par Carrier Belleuse, les sculptures des élévations sont dues à le Vayer et celles de la chapelle à le Touvenin.

Parc et jardins

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Le jardin régulier avec bassin réalisé au début du XVIIIe siècle a été partiellement détruit à la fin du XIXe siècle et transformé en jardin paysager orné d'un portail en ferronnerie.

Le jardin d'agrément et le parc du château de Sablé, inscrits au pré-inventaire des jardins remarquables, ont été classés monuments historiques le [14].

Références

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  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps.
  2. Cartulaire de la Couture, no 29.
  3. Fondateur du prieuré de Solesmes, vers 1010-1011.
  4. Abbé Angot, Généaologies féodales mayennaises du XIe au XIIIe siècle, Laval, 1942 pages 718-720.
  5. Il en existe un plan cavalier d'une époque où les murailles et les tours subsistaient encore, avec de nombreuses ruines.
  6. Une autre caractéristique qui les égale aux plus puissants barons, c'est d'avoir possédé des églises qu'ils restituèrent aux chapitres, aux abbayes, d'avoir fondé eux-mêmes des abbayes et prieurés considérables depuis le XIe siècle jusqu'au XIIIe siècle.
  7. « Ière partie, Les barons de Sablé, pp. 9, 13, 37, 41, 46-49, 52-54-56, 73-83, 92, 95, 102-105, 117, 123-125, 136 », sur Recherches historiques sur Sablé et ses seigneurs, par Yves Marc, chez Choisnet à Sablé, 1850
  8. « Sablé, p. 743-760 », sur Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, t. IV, par Julien-Remy Pesche, chez Monnoyer au Mans, 1836
  9. « Madeleine de Souvré », sur Dictionnaire de la SIEFAR (Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l’Ancien Régime), notice rédigée par Benedetta Craveri
  10. « Histoire de la chicorée Williot », sur Chicorée Williot
  11. « château de Sablé », notice no IA00058554, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. « Le Centre technique de conservation Joël-le-Theule (Sablé-sur-Sarthe) », sur BnF
  13. Notice no PA00109924, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  14. « parc du château de Sablé », notice no IA72000821, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Annexes

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Bibliographie

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Sur le centre de la Bibliothèque nationale
  • Georges Le Rider, « Une décentralisation de la Bibliothèque nationale à Sablé-sur-Sarthe », Bulletin des bibliothèques de France, vol. 23, no 4,‎ , p. 147-149
  • Jean-Marie Arnoult, « Le centre de conservation et de communication des documents imprimés et manuscrits de la Bibliothèque nationale (Sablé, Centre Joël Le Theule) », Bulletin des bibliothèques de France, vol. 27, no 12,‎ , p. 689–698 (lire en ligne)
  • Jean-Marie Arnoult, « Le Centre de Sablé (1979-1984) », dans Michel Nortier (dir.), Études sur la Bibliothèque nationale et témoignages : Réunis en hommage à Thérèse Kleindienst, secrétaire général honoraire de la Bibliothèque nationale, Paris, Bibliothèque nationale, , 347 p., p. 169–174
  • Jean-Marie Arnoult, « Le Centre de conservation de la Bibliothèque nationale au Château du Sablé », IFLA Journal, vol. 12, no 4,‎ , p. 309–310 (DOI 10.1177/034003528601200417)
  • (en) Philippe Vallas, « Mass deacidification at the Bibliotheque Nationale (Sablé-sur-Sarthe Center) : Assessment after two years of operation (late 1992) », Restaurator, vol. 14, no 1,‎ , p. 1–10
  • Nathalie Buisson et Alain Lefebvre, « La désacidification au centre de Sablé : Bilan de 15 ans d'expérience », Actualités de la conservation, no 22,‎ , p. 1–3 (lire en ligne)

Articles connexes

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Lien externe

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