Démographie de la Turquie

démographie

Cet article contient des informations sur la démographie de la Turquie, incluant, entre autres, des statistiques démographiques sur les natalités, les mortalités, les migrations ainsi que sur les groupes culturels, ethniques et religieux.

Démographie de la Turquie
Évolution démographique de la Turquie
Évolution démographique de la Turquie
Dynamique
Population 85 372 377 hab.
(2023)[1]
Évolution de la population 0,11 % (2023)[2],[3]
Indice de fécondité 1,51 enfant par [4]
(2023)[5]
Taux de natalité 11,2  (2023)[6],[7]
Taux de mortalité 5,3  (2019)[8],[9]
Taux de mortalité infantile 9,1  (2019)[10],[11]
Âges
Espérance de vie à la naissance 78,6 ans (2019)[12]
Hommes : 75,9 ans
Femmes : 81,3 ans
Âge médian 34 ans (2023)[13]
Hommes : 32,8 ans
Femmes : 34,7 ans
Structure par âge 0-14 ans : 21,4 %
15-64 ans : 68,3 %
65 ans et plus : 10,2 %
Sex-ratio (2018)
Population totale 101 /100
À la naissance 105 /100
Par tranche d'âge 0-14 ans : 105 /100
15-24 ans : 104 /100
25-54 ans : 103 /100
55-64 ans : 99 /100
65 ans et + : 81 /100
Flux migratoires (2019)
Taux de migration + 17,2 
Composition linguistique
Turc (officiel)  
Kurde  
Autres  
Composition ethnique (2022)
Turcs 70 à 75 %
Kurdes 19 %
Autres 7 à 12 %
Composition religieuse (2022)
Islam 80 %
Christianisme 0,6 %
Autres 0,2 %

Évolution de la population

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Évolution récente de la population[14]
Année Population
(au 31 décembre)
Évolution
2013 76 667 864
2014 77 695 904 + 1,34 %
2015 78 741 053 + 1,35 %
2016 79 814 871 + 1,36 %
2017 80 810 525 + 1,25 %
2018 82 003 882 + 1,48 %
2019 83 154 997 + 1,40 %
2020 83 614 362 + 0,55 %
2021 84 680 273 + 1,27 %
2022 85 279 553 + 0,71 %
2023 85 372 377 + 0,11 %

Les projections ci-dessous ont été réalisées en 2018 par l'Institut statistique de Turquie[15],[16].

Projections (2018)[15],[16]
Année Population
2023 86 907 367
2040 100 331 233
2060 107 095 998
2080 107 100 904

Évolution des principaux indicateurs démographiques

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Projections des Nations unies[17]
Période Naissances annuelles Décès annuels Solde naturel annuel Taux de natalité (‰) Taux de mortalité (‰) Solde naturel (‰) Indice de fécondité Taux de mortalité infantile
1950-1955 1 108 000 431 000 677 000 48.4 18.8 29.6 6.30 167.4
1955-1960 1 237 000 485 000 752 000 46.9 18.4 28.5 6.15 163.9
1960-1965 1 328 000 529 000 799 000 44.3 17.6 26.7 6.05 160.5
1965-1970 1 355 000 562 000 792 000 40.3 16.7 23.6 5.70 156.9
1970-1975 1 451 000 564 000 887 000 38.7 15.0 23.7 5.30 141.3
1975-1980 1 523 000 545 000 977 000 36.4 13.0 23.4 4.72 119.4
1980-1985 1 579 000 505 000 1 074 000 33.8 10.8 23.0 4.15 96.7
1985-1990 1 433 000 457 000 976 000 27.7 8.8 18.9 3.28 78.0
1990-1995 1 419 000 432 000 987 000 25.1 7.7 17.4 2.90 63.0
1995-2000 1 382 000 399 000 983 000 22.6 6.5 16.1 2.57 45.5
2000-2005 1 296 000 373 000 923 000 19.7 5.7 14.0 2.23 31.4
2005-2010 1 316 000 384 000 932 000 18.7 5.5 13.2 2.15 24.0

Natalité

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Évolution des principaux indicateurs au cours des dix dernières années[18]
Année Naissances Taux de natalité
(pour 1 000 habitants)
Indice de fécondité
(enfants par femme)
2013 1 297 505 17,0 2,11
2014 1 351 088 17,5 2,19
2015 1 336 908 17,1 2,16
2016 1 316 204 16,6 2,11
2017 1 300 258 16,2 2,08
2018 1 257 071 15,4 2,00
2019 1 190 950 14,4 1,89
2020 1 118 975 13,4 1,77
2021 1 084 548 12,9 1,71
2022 1 039 712 12,2 1,63
2023 958 408 11,2 1,51
 
Taux de fécondité par province en 2023[18].
  • 3 à 4 enfants par femme
  • 2 à 3
  • 1,5 à 2
  • 1 à 1,5
 
Pyramide des âges en Turquie en 2017.

C'est dans la région de l'Anatolie du Sud-Est que la natalité est la plus élevée. En 2023, le taux de fécondité y atteint 2,45 enfants par femme et le taux de natalité est de 19,3 .

La baisse de fécondité entre 2001 et 2008 est notamment due à la baisse de près de 17 % du nombre des naissances dans le sud-est de la Turquie, à majorité kurde[19]. Cette baisse est à mettre en relation avec l'augmentation de l'offre, en matière de santé, proposée par le gouvernement turc (contraception…) et le début du planning familial, inexistant jusqu’alors, dans cette région.

Composition ethnique et religieuse

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Population de la Turquie en fonction de la langue maternelle
Langues Recensement 1935[20] Recensement 1945[21] Recensement 1965[21]
Nombre % Nombre % Nombre %
Turc 13,828,000 87.5 16,598,037 88.3 28,175,579 90.2
Kurde 1,473,000 9.3 1,476,562 7.9 2,108,721 6.9
Zazaki 147,707 0.5
Arabe 145,000 0.9 247,204 1.3 368.971 1.2
Grec 109,000 0.7 88,680 0.5 49.143 0.2
Adyguéen 92,000 0.6 66,691 0.4 57,337 0.2
Ladino 79,000 0.5 51,019 0.3 9,124 0.0
Arménien 77,000 0.5 56,179 0.3 32,484 0.1
Laze 46,987 0.3 27,715 0.1
Géorgien 40,076 0.2 32,334 0.1
Abaza 8,602 0.0 10,643 0.0
Autres 110,137 0.6 157,449 0.5
Total 15,803,000 18,790,174 31,391,207

Histoire

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Durant les siècles ottomans et notamment depuis l'âge d'or de cet empire (XVIIe siècle), un système dit « des Millets » (« nations » au sens confessionnel du terme) fut mis en place : il n'y avait pas de statistiques ethniques ou religieuses à proprement parler, mais la collecte de l'impôt, notamment du haraç, a produit des registres qui nous renseignent sur la démographie de l'époque[22]. Ce système était conforme au droit islamique, avec les notions de Dar-al-Islam (« maison de la soumission à Dieu » ou monde islamique : les musulmans), Dar-al-Ahd (maison de la trêve ou monde des soumis ou Dhimmis, des vassaux et des alliés, avec lesquels les musulmans sont en paix) et Dar-al-Harb (« maison de la guerre » ou monde ennemi avec lequel les musulmans sont en conflit). Les Millets non-musulmans s'intègrent dans le Dar-al-Ahd en tant que Dhimmis. Le premier millet : Rum milleti, reconnu dès la prise de Constantinople (1453), correspondait à l'Église orthodoxe. Le second à être reconnu, au moment de la prise de Trébizonde (1461), fut le millet arménien (millet-i sadika, « millet fidèle », avec juridiction sur tous les chrétiens d'Orient (assyriens, coptes, syriaques, catholiques et même bogomiles). Le troisième fut le millet juif, dès la fin du XVe siècle (mais sans charte officielle avant 1839). Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, d'autres millets furent créés pour les Églises chrétiennes d'Orient, pour les uniates (un millet catholique unique reconnu par le Traité d’Andrinople de 1829, confirmé par un firman de 1830), pour les protestants (arméniens, assyriens ou arabes)[23], mais aussi pour deux communautés juives « hétérodoxes » : les karaïms, reconnus comme millet par le sultan Abdul-Hamid en 1900, puis en Égypte en et les samaritains, reconnus à la fin du XIXe siècle en Palestine[24].

Pour sa part, la République Turque, en adoptant la laïcité le , a aboli ce système, mais pas les statistiques ethno-religieuses : jusqu'en 1965, la langue, la religion et l'ethnie sont recensées avec précision et rendues publiques[25]. Au XXIe siècle, ces données sont toujours recueillies mais sont désormais confidentielles : il est donc impossible de donner des chiffres précis en ce qui concerne l'appartenance linguistique, ethnique et religieuse[25].

 
Didar-i Hürriyet kurtarılıyor (la Liberté sauvée) : carte postale de 1908 saluant la constitution ottomane du , figurant le sultan Abdul-Hamid, les différents millets de l'empire (Turcs avec les drapeaux rouges, Arabes avec les drapeaux verts, Arméniens, Rum grecs) et la Turquie (non voilée) se relevant de ses chaînes. Dans l'esprit du firman impérial de 1856, l'ange symbolisant l'émancipation porte une écharpe avec les mentions « Liberté, Égalité, Fraternité » en turc (hürriyet, müsavat, uhuvvet ) et grec (ελευθερία, ισότης, αδελφότης).
 
Langues parlées en Turquie en 1910.
 
Langues parlées en Turquie en 2021.
 
Des Turcs a Istanbul.

Par ailleurs, le nationalisme qui s'est développé dans toutes les communautés depuis le XIXe siècle[26] au sein des « renaissances culturelles » des minorités (grecque, bulgare et autres) et de la majorité (mouvement des Jeunes-Turcs et autres réformistes, kémalisme)[27] s'est historiquement traduit par un recul territorial de l'Empire ottoman confronté notamment à l'impérialisme russe et culminant au traité de Sèvres par une quasi-partition de la Turquie, abolie de justesse par le Traité de Lausanne (1923), mais au prix d'échanges de populations obligatoires[28], de sorte que les questions démographiques restent jusqu'à nos jours politiquement très sensibles et donc sujettes à manipulations selon les propagandes des uns ou des autres[29].

La plupart des démographes admettent ce que les nationalistes réfutent : la majorité des « Turcs d'origine turque » contemporains ne sont pas de « purs Turkmènes » venus d'Asie centrale mais descendent des populations qui vivaient depuis des siècles en Anatolie ou dans les Balkans, et qui, au fil des siècles, furent assimilées par les Ottomans[30] en adoptant l'islam ou la langue turque ou les deux, de la même façon que les Arabes assimilèrent au Maghreb une bonne partie des populations berbères. En 1914, ce lent processus n'était toujours pas achevé en « Anatolie orientale » (Doĝu Anadolu), appellation officielle qui comprend le Kurdistan turc, le pays pontique et des régions peuplées jusqu'au génocide de 1915-1916 d'Arméniens et d'autres minorités non-turques, où vivraient encore au XXIe siècle quelques dizaines, voire centaines de milliers de musulmans arménophones (Hémichis convertis depuis le XVIIe siècle et le XIXe siècle) et hellénophones (Pontiques musulmans), ainsi que, peut-être, des crypto-chrétiens[31].

En outre, au cours de leur histoire, l'Empire ottoman et la République turque ont accueilli des centaines de milliers de réfugiés, tradition fort ancienne relevant du zakāt (زَكَاة) qui est l'un des « cinq piliers » de la foi musulmane[32] :

Aujourd'hui, un pourcentage non négligeable de la population turque descend de réfugiés venus des Balkans, de Crimée, du Caucase ou d'autres régions européennes. De même, une partie des immigrés originaires de Turquie en Europe occidentale sont eux-mêmes issus de ces migrations, tout comme leurs homologues grecs d'ailleurs, parmi lesquels de nombreux Micrasiates et Pontiques ou leurs descendants.

Données génétiques

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L'analyse en composantes principales de plus de 500 000 génotypes de SNP confirme les données historiques : l'ascendance génétique des Turcs est à 38% européenne, 35% moyen-orientale, 18% sud-asiatique et 9% d'Asie centrale[35]. La structure génétique dans les échantillons observés était homogène et unique[35].

Aujourd'hui

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Au XXIe siècle les 12 à 17 millions de Kurdes constituent la plus forte minorité du pays[36], sachant que selon les sources officielles et les recensements, ils ne sont pas toujours décomptés comme « Kurdes »[37],[38], mais comme « Turcs montagnards »[39]. Ils sont locuteurs du kurmandji, du zazaki et aussi, par la scolarisation, du turc. La Turquie contemporaine compte également des minorités musulmanes, arabes (le long de la frontière syrienne), lazes, géorgiennes (chvenebures (en) ou adjares) et « réfugiées » dites muhadjires : Turcs et autres musulmans en provenance des Balkans (Albanais, Bosniaques, Gorans, Moglénites, Pomaques, Sandjakis, Tatars de Bulgarie ou de Roumanie…), du Caucase (Balkars, Karatchaïs, Circassiens, Tchétchènes…), d'Asie centrale (notamment turcophones) ou de l'Afrique orientale (notamment d'Égypte, du Soudan et de la Corne de l'Afrique qui ont eu des liens historiques avec l'Empire ottoman).

Parmi les minorités chrétiennes, il subsiste quelques milliers de descendants des rescapés du nettoyage ethnique des années 1915 à 1955 (soit du génocide arménien au pogrom d'Istanbul : l'historiographie officielle turque ne reconnaît et n'admet aucun de ces termes). Ce sont les Arméniens de Turquie, les Grecs micrasiates (dont les pontiques), les Assyriens (dont les Syriaques orthodoxes Rumlar Süryani ou catholiques Franglar Süryani) et les Chaldéens (catholiques Keldani ou nestoriens Nasturi).

Ces minorités chrétiennes n'ont cessé de s'amenuiser au fil des ans par conversion à l'islam qui leur a historiquement permis d'échapper aux génocides, massacres et autres déportations, et plus récemment aux discriminations administratives, scolaires, fiscales et foncières[40]. Leur importance numérique est, depuis 1965, impossible à estimer objectivement, certaines sources parlant de plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de Hémichis (musulmans de langue arménienne) et de Pontiques musulmans.

Parmi les intellectuels turcs des provinces littorales de la mer Noire, notamment celle du Pont, il y a eu ces dernières années un regain d'intérêt pour la diversité réelle des origines, pas toutes turques et musulmanes comme l'affirme la propagande officielle, qui empêche les recherches indépendantes et incite les familles, les villages et les régions qui ont vécu les génocides et massacres ethniques du passé à taire et occulter ce passé, voire à détruire les archives. Ce regain d'intérêt se manifeste par exemple par le Dictionnaire encyclopédique de la Mer Noire, basé sur les recherches du journaliste Özhan Öztürk, mais aussi les œuvres d'Ömer Asan (musulman pontique) et de Selma Koçiva (Laze musulmane), et plus récemment, en 2005, par la publication du livre Ma grand-mère de Fethiye Çetin, relatant la vie de sa grand-mère née arménienne mais orpheline adoptée par une famille musulmane après le génocide, et par la réalisation du film de Yeşim Ustaoğlu, En attendant les nuages, montrant l'histoire d'une Pontique musulmane, rescapée du massacre de sa famille après avoir été adoptée enfant par une famille turque voisine, qui retrouve dans les années 1970 ses racines en découvrant qu'elle a un frère grec émigré à Salonique (ce film n'a pas été distribué dans les cinémas turcs et les médias turcs se sont déchaînés contre ses auteurs, accusés de « trahison » comme Ömer Asan).

Au XIXe et au XXe siècles, des rumeurs ont fréquemment circulé, reprises par certains voyageurs, au sujet de l'existence de centaines de milliers de crypto-chrétiens, surtout dans des régions rurales et dans les petites villes. Les Alévis en particulier ont été considérés par certains missionnaires évangéliques comme tels, et il y a eu des projets de « reconversion », auxquels les autorités turques ont rapidement mis le holà. Selon ces rumeurs, les rescapés de l'épuration ethnique des chrétiens ottomans, profitant de l'instauration d'une république laïque, se seraient fait passer pour des Alévis afin d'échapper aux exactions. Un fait plus tangible est la survivance de certaines traditions juives, à l'instar de celles des Marranes, principalement parmi les Dönme ou Sabbatéens descendant des fidèles de Sabbataï Tsevi, qui s'était proclamé « messie » et qui évita d'être exécuté en se convertissant à l'islam en 1666.

Le tableau ci-dessous concerne la population en Turquie suivant le pays de naissance. L'écrasante majorité de la population est née dans le pays. La présence de populations nées dans les pays des Balkans (Bulgarie, Macédoine…) concerne essentiellement des personnes se définissant comme Turcs par leur langue maternelle, leur religion et/ou leur appartenance ethnique, et qui ont gagné la Turquie à diverses périodes (Muhadjir à la fin de l'empire ottoman, réfractaires à la bulgarisation forcée, réfugiés de l'ex-Yougoslavie).

Situation des minorités religieuses

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Sur le plan religieux, la majorité de la population est (au moins nominalement) musulmane sunnite, mais la Turquie compte également environ 12-13 millions d'alévis[36]. Ceux-ci sont généralement considérés comme des musulmans hétérodoxes mais un grand nombre d'entre eux ne s'estime pas musulman[41]. Ils sont majoritairement turcs mais aussi kurdes[41]. On dénombre aussi 500 000 à 1 500 000 chiites (souvent azéris), surtout dans la région d'Iğdır, proche des frontières avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan (Nakhitchevan) et l'Iran, et un nombre indéterminé (100 000 ?) d'Alaouites arabophones ou turcophones dans les régions de Hatay (ex-sandjak d'Alexandrette), Adana et Mersin (ex-Cilicie).

Les observateurs peuvent noter que :

  • Il existe une case « religion » (din) sur la carte d'identité (Nüfus Cuzdani) qu'on peut laisser vierge ou mettre : Müslüman (islam), Rum ortodoks (Église orthodoxe), Ermeni (chrétien arménien), Hristyan (autre chrétien : Keldani, Nasturi ou Süryani par exemple), Musevi ou Dönme. Jusqu'en 2006, il fallait indiquer dans la case une des religions précitées mais depuis 2006, l'État turc permet de laisser la case vierge[42]. En 2010, la Cour européenne des droits de l'homme demande à la Turquie de retirer cette case[42].
  • Contrairement à la quasi-totalité[réf. nécessaire] des autres pays à majorité musulmane, il est socialement et juridiquement[réf. nécessaire] possible de se dire athée (dinsiz, « sans religion ») en Turquie, mais les écoles publiques comportent un cours de religion musulmane sunnite dans le cursus général et obligatoire sauf pour les élèves des trois minorités reconnues (Grecs orthodoxes, Arméniens apostoliques et Juifs). Un parent alévi n'a pas eu gain de cause en justice en contestant le caractère obligatoire de ces cours[43].
  • Il existe une fondation (waqf) religieuse, laTürk Diyanet Vakfi qui forme aux frais de l'État des imams et des enseignants de religion dans des écoles professionnelles spécifiques (les lycées İmam hatip) et en envoie certains dans ses succursales (dirigées par des fonctionnaires consulaires) à travers le monde, là où existent des communautés musulmanes turcophones. Cependant, il n'existe qu'une Diyanet pour les musulmans sunnites, même si certains Alévis ont récemment demandé la création d'une Diyanet alévie[44]. Les demandes de permis de bâtir pour les temples alévis (cem - lire djem) sont régulièrement refusés, celles pour des mosquées chiites sont acceptées, mais non financées par la Diyanet[43].
  • Seules trois minorités religieuses sont reconnues officiellement, conformément au Traité de Lausanne du 24 juillet 1923, et ont donc le droit de maintenir des écoles spécifiques : les Grecs orthodoxes (sous l'égide du Patriarcat œcuménique de Constantinople), les Arméniens apostoliques (sous l'égide du Patriarcat arménien de Constantinople) et les Juifs.
  • Voir aussi Église orthodoxe turque, Sabbatéens.

Émigration

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Immigration

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Population par pays de naissance
2011[45] 2015[46] 2019[47] 2020[47] 2021[47] 2022[47] 2023[48]
Population totale 74 526 000 78 741 053 83 154 997 83 614 362 84 680 273 85 279 553 85 372 377
  Turquie 73 569 000 77 148 616 80 486 403 81 004 380 81 538 922 82 036 870 82 369 143
Population totale née à l'étranger 957 000 1 592 437 2 668 594 2 609 982 3 141 351 3 242 683 3 003 234
  Bulgarie 409 000 378 658 361 904 365 093 358 458 351 654 344 599
  Allemagne 156 000 263 318 292 437 316 630 330 285 337 201 333 656
  Syrie 6 000 76 400 217 901 225 371 276 867 304 126 293 179
  Irak 9 000 97 500 313 806 285 668 327 932 284 904 229 276
  Afghanistan 16 000 38 692 142 423 153 878 180 480 186 282 167 428
  Iran 9 000 36 200 108 547 89 430 154 965 151 348 138 994
  Russie 13 000 34 486 56 974 64 327 86 783 161 503 126 868
  Turkménistan 5 000 24 937 136 881 97 261 130 294 123 592 118 211
  Azerbaïdjan 25 000 52 836 97 847 84 960 107 104 110 248 113 905
  Ouzbékistan 18 000 36 083 77 968 72 697 109 909 105 993 101 645
  Kazakhstan 12 000 21 546 36 216 41 112 58 757 67 888 67 900
  Ukraine 5 000 20 547 29 793 28 970 35 921 63 797 55 327
  Arabie saoudite 5 000 14 573 53 239 49 813 55 650 58 872 55 312
  France 10 000 28 507 37 524 39 543 45 956 46 433 40 657
  Pays-Bas 9 000 32 345 35 655 38 628 41 477 42 223 40 428
  Kirghizistan 4 000 17 235 32 689 29 215 39 517 39 415 38 401
  Royaume-Uni 8 000 32 140 33 367 34 582 36 952 38 115 36 360
  Belgique 5 000 26 531 29 489 31 629 35 314 36 716 35 293
  Macédoine du Nord 83 000 43 400 38 791 38 665 37 499 36 574 35 233
  Égypte 5 067 25 625 31 656 27 323 36 488 38 921 35 140
  Grèce 33 000 26 928 29 614 30 830 30 565 30 893 30 957
  États-Unis 11 000 24 026 26 614 27 490 30 338 30 922 29 751
  Autriche 6 000 18 609 24 172 26 165 27 708 28 490 28 491
  Chypre du Nord 24 593 26 443 27 199 28 084 27 854
  Chine 2 000 12 426 20 776 22 820 26 483 25 499 24 878
  Libye 2 000 16 442 28 044 23 787 30 212 28 067 22 419
  Géorgie 5 000 25 019 29 285 24 002 27 986 24 014 21 561
  Maroc 15 952 14 741 23 411 22 002 21 071
  Yémen 14 778 13 237 17 283 19 142 17 610
  Jordanie 17 261 14 066 22 130 21 499 16 951
  Pakistan 9 430 9 391 19 567 19 056 16 805
  Palestine 14 737 13 299 21 089 19 830 16 537
  Suisse 8 000 13 453 14 743 15 530 16 138 16 249 15 625
  Moldavie 5 000 13 472 14 860 14 421 16 087 15 961 15 338
  Liban 8 434 10 148 18 395 18 110 14 334
  Somalie 16 959 27 877 20 530 15 338 13 527
  Indonésie 6 500 5 947 10 957 12 066 13 113
  Algérie 10 462 7 614 12 701 14 704 13 008
  Koweït 9 591 9 134 12 559 13 580 12 083
  Soudan 3 366 3 233 9 136 11 366 10 934
  Serbie et   Monténégro 9 000 9 201 8 691 11 850 11 408 10 911 10 528
  Roumanie 10 000 9 512 8 914 10 302 10 551 10 352 10 028

En 2019, les principaux pays d'origine des immigrés en Turquie sont : le Turkménistan (+ 65 936), la Syrie (+ 35 139), l'Afghanistan (+ 30 438), l'Irak (+ 25 198) et l'Iran (+ 24 347)[49],[50].

Estimation de la population immigrée

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Estimation de la population immigrée[51]
2019
Population totale en Turquie 82 003 882
Population immigrée totale 5 876 829
  Syrie 3 743 494
  Bulgarie 652 900
  Allemagne 371 430
  Irak 230 277
  Macédoine du Nord 195 449
  Iran 83 183
  Grèce 80 407
  Pays-Bas 29 630
  Roumanie 28 155
  Russie 26 967
  Royaume-Uni 25 680
  Azerbaïdjan 22 792
  France 21 690
  Autriche 19 463
  États-Unis 18 435
  Afghanistan 18 390
  Chypre 14 107
  Suisse 14 077
  Belgique 11 881
  Ouzbékistan 10 813
  Géorgie 8 837
  Suède 7 240
  Kazakhstan 6 781
  Arabie saoudite 5 971
  Ukraine 5 672
  Norvège 4 823
  Pologne 4 635
  Danemark 4 567
  Albanie 4 495
  Libye 4 167
  Australie 3 984
  Italie 3 857
  Israël 3 690
  Bosnie-Herzégovine 3 212
  Moldavie 3 165
  Somalie 2 942
  Turkménistan 2 758
  Japon 2 715
  Kirghizistan 2 662
  Chine 2 385
  Finlande 2 267
  Canada 1 934
  Espagne 1 640
  Pakistan 1 579
  République tchèque 1 537
  Liban 1 534
  Jordanie 1 241
  Nigeria 1 189
  Arménie 1 076
  Égypte 1 065
  Palestine 1 000

Population par nationalité en Turquie

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2015 2018 2020 2021 2022
Population Totale en Turquie 77.695.904 80.810.525 83.614.362 84.680.273 85.279.553
  Turquie 77.177.625 79.891.464 82.280.952 82.888.237 83.455.717
Population étrangère totale 518.279 919.061 1.333.410 1.792.036 1.823.836
  Irak 47.219 201.082 281.074 322.015 275.305
  Afghanistan 33.569 79.640 158.252 183.567 186.160
  Russie 21.599 24.254 43.679 66.786 151.049
  Iran 21.900 44.943 68.561 128.883 117.026
  Turkménistan 18.418 42.841 91.218 123.965 116.447
  Allemagne 63.183 77.224 92.284 102.592 110.453
  Syrie 50.903 64.586 88.907 104.554 99.360
  Azerbaïdjan 30.205 51.564 48.495 68.562 68.884
  Ouzbékistan 10.964 31.593 36.510 71.145 61.754
  Ukraine 12.936 18.684 17.505 23.377 50.357
  Kazakhstan 11.853 12.586 23.645 39.454 45.350
  Égypte 2.735 14.546 25.475 34.162 33.040
  Palestine 2.526 8.264 17.915 28.027 26.278
  Kirghizistan 10.575 18.562 18.019 26.541 24.485
  Jordanie 1.526 5.303 14.260 23.656 22.733
  Libye 6.168 15.810 18.607 24.188 21.677
  Autriche 10.453 14.362 18.047 19.900 21.311
  Somalie 4.202 3.365 17.245 28.081 20.906
  Yémen 1.276 7.069 14.927 18.094 19.099
  Maroc 2.283 5.503 12.122 20.520 18.482
  Royaume-Uni 14.883 10.263 13.985 16.440 17.193
  Chine 8.298 12.440 18.740 20.486 16.880
  Bulgarie 9.153 8.445 14.195 15.426 16.612
  Pakistan 1.980 3.711 7.248 17.290 16.505
  Géorgie 19.091 23.246 15.661 19.276 14.680
  Grèce 12.137 12.569 13.583
  Nigeria 1.714 4.437 7.120 12.920 12.928
  États-Unis 8.897 6.861 9.032 12.773 12.793
  Liban 1.641 5.943 13.242 12.430
  Algérie 806 2.664 5.914 10.698 12.248
  Soudan 1.492 3.193 9.538 11.613
  Indonésie 2.438 3.869 5.226 10.219 11.280
  Pays-Bas 5.287 5.166 6.550 7.686 8.104
  Tadjikistan 1.221 3.091 3.626 7.965 7.153
  Moldavie 7.028 9.213 6.295 7.546 6.790
  Koweït 561 3.559 5.498 6.190
  Éthiopie 1.322 2.936 6.633 6.165
  Tunisie 1.859 2.961 6.033 6.075
  Biélorussie 1.110 2.095 2.412 3.873 5.169
  Inde 1.150 4.131 1.965 3.092 4.669
  France 3.782 3.047 3.181 4.294 4.526
  Philippines 1.648 3.159 3.238 4.006 3.992
  Suède 1.393 2.517 3.919 3.987
  Canada 1.273 2.267 3.705 3.758
  Danemark 2.597 2.584 3.148 3.552 3.667
  Sénégal 1.450 2.698 3.445
  Arabie saoudite 1.862 3.031

Source :https://ec.europa.eu/eurostat/fr/data/database https://data.tuik.gov.tr/Bulten/Index?p=The-Results-of-Address-Based-Population-Registration-System-2021-45500

Références

modifier
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  2. Le taux de variation de la population 2023 correspond à la somme du solde naturel 2023 et du solde migratoire 2023 divisée par la population au 1er janvier 2023.
  3. (en)[2].
  4. L'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) pour 2023 est la somme des taux de fécondité par âge observés en 2023. Cet indicateur peut être interprété comme le nombre moyen d'enfants qu'aurait une génération fictive de femmes qui connaîtrait, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés en 2023. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de 2023.
  5. (en)[3].
  6. Le taux de natalité 2023 est le rapport du nombre de naissances vivantes en 2023 à la population totale moyenne de 2023.
  7. (en)[4].
  8. Le taux de mortalité 2019 est le rapport du nombre de décès, au cours de 2019, à la population moyenne de 2019.
  9. (en)[5].
  10. Le taux de mortalité infantile est le rapport entre le nombre d'enfants décédés à moins d'un an et l'ensemble des enfants nés vivants.
  11. (en)[6]
  12. L'espérance de vie à la naissance en 2019 est égale à la durée de vie moyenne d'une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de 2019. C'est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de 2019.
  13. L'âge médian est l'âge qui divise la population en deux groupes numériquement égaux, la moitié est plus jeune et l'autre moitié est plus âgée.
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  30. Toutefois, une partie des nationalistes a intégré l'assimilation des populations autochtones d'Anatolie et des Balkans en l'inversant, c'est-à-dire en affirmant que les Hittites, les Thraces, les Troyens, les Louvites, les Mysiens, les Lydiens, les Cariens, les Phrygiens ou les Commagènes seraient, en fait, des Turcs : cette position est appelée par les historiens « protochronisme » : cf. Erol Özkoray, Turquie : le putsch permanent, éd. Sigest, 2010.
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Liens externes

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