Edwige Fenech

actrice franco-italienne

Edwige Fenech, née le à Bône en Algérie française (aujourd'hui Annaba en Algérie), est une actrice, animatrice de télévision et productrice française naturalisée italienne, surtout connue pour avoir joué de la fin des années 1960 au début des années 1980 dans de nombreux films des genres du giallo et de la comédie érotique italienne.

Edwige Fenech
Edwige Fenech dans Toutes les couleurs du vice (1972).
Biographie
Naissance
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Biographie

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La jeunesse en Algérie française, en Tunisie et en France

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Elle est née à Annaba (alors appelée Bône), dans ce qui était alors l'Algérie française[1],[2], le 24 décembre 1948, d'un père maltais et d'une mère italienne originaire d'Acate, dans la province de Raguse, dont elle deviendra plus tard citoyenne d'honneur[3],[4]. À l'âge de neuf ans, elle entre dans le corps de ballet de Bône. Durant la guerre d'Algérie, sa famille s'installe en Tunisie. Après le divorce de ses parents, elle déménage avec sa mère à Nice, en France, où elle fréquente le lycée et étudie la danse et la médecine. Elle y est remarquée alors qu'elle se promène dans la rue et obtient un petit rôle dans le film Toutes folles de lui (1967) réalisé par Norbert Carbonnaux et dialogué par Michel Audiard[5].

 
Edwige Fenech dans L'Étrange Vice de madame Wardh (1971).

En 1967, elle participe au concours de beauté Lady France, qui a lieu en mai pendant le Festival de Cannes et qu'elle remporte[6], obtenant ainsi le droit de participer à Lady Europe en tant que représentante de son pays ; l'événement a lieu en août et Fenech arrive troisième, derrière la gagnante Dolores Agusta et l'Espagnole Rocío Jurado[7]. Bien qu'elle n'ait pas gagné, elle a été remarquée par un découvreur de talents qui lui propose de tourner en Italie le film Samoa, fille sauvage (1968), réalisé par Guido Malatesta, en tant qu'actrice principale ; elle s'est ensuite installée en Italie avec sa mère à l'âge de dix-huit ans[5].

Arrivée en Italie, détour par l'Allemagne, spécialisation dans le giallo

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Après ce film et le suivant, Le Fils de l'Aigle noir (1968), également réalisé par Guido Malatesta, elle travaille quelque temps en Allemagne notamment avec Franz Antel dans les comédies érotiques Oui à l'amour, non à la guerre (1968) puis L'Auberge des plaisirs (1969), puis revient en Italie pour tourner deux films avec le duo de comédiens Franco et Ciccio, L'Année de la contestation et Satiricosissimo (1970) dans lequel elle joue l'impératrice Poppée, une parodie érotique réalisée par Mariano Laurenti du film de Fellini Satyricon. Entre la fin des années 1960 et le début des années 1970, elle joue dans des films du genre giallo en vogue ces années-là. Elle participe d'abord au film L'Île de l'épouvante (1970) de Mario Bava avant d'entamer une association durable avec le réalisateur Sergio Martino, en commençant par sa « trilogie du vice » qui font d'elle une icône du giallo : L'Étrange Vice de madame Wardh (1971), Toutes les couleurs du vice (1972) et Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé (1972).

La comédie érotique italienne

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Edwige Fenech dans Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé (1972).

La consécration survient en 1972 lorsqu'elle joue dans le decamerotico de Mariano Laurenti, Fais vite, monseigneur revient !, un film qui devient culte avec les années, comme plus tard Mademoiselle cuisses longues. Dès lors, pendant une dizaine d'années, elle est la tête d'affiche de la comédie érotique italienne, avec tous ses sous-genre : école, militaire, hôpital, poliziottesco. Les premiers films d'Edwige Fenech dans ce dernier genre sont Sexycon (1976) de Sergio Martino, avec Tomás Milián, et La Flic chez les poulets (1976) avec Mario Carotenuto et Alvaro Vitali, dans lequel elle joue une policière provocante. Elle continuera dans cette série La Flic avec La Flic à la police des mœurs (1979) jusqu'au dernier film de la série en 1981, Reste avec nous, on s'tire. En 1976, elle apparaît dans le film à succès On a demandé la main de ma sœur, réalisé par Lucio Fulci. La même année, elle est la tête d'affiche de La Toubib du régiment de Nando Cicero, un film qui aura également plusieurs suites dont La toubib se recycle (1977) de Michele Massimo Tarantini.

Outre les comédies érotiques, l'actrice apparaît également dans quelques films à suspense et d'épouvante dans les années 1970 : outre la « trilogie du vice » de Sergio Martino, elle joue dans Les Rendez-vous de Satan (1972) de Giuliano Carnimeo et Nue pour l'assassin (1975) d'Andrea Bianchi. Elle participe également au film de guerre La Grande Bataille (1978) d'Umberto Lenzi et au film fantastique Dottor Jekyll e gentile signora (1979) de Steno.

L'essor de la télévision

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Son succès auprès du public masculin, qui l'a propulsée comme une véritable icône de l'érotisme, doit beaucoup à la mise en scène séductrice de son corps, que les réalisateurs n'hésitent pas à exploiter dans chaque film. Elle pose nue à plusieurs reprises pour l'édition italienne du magazine Playboy. Une fois la saison cinématographique terminée, dans les années 80, avec la naissance des premières chaînes privées, elle participe aux émissions Ric e Gian folies (it), diffusées en 1983 sur Italia 1, Bene, bravi, bis (it) (1984, avec Franco et Ciccio), également diffusée sur Italia 1 et lauréate du Telegatto, et à l'édition 1985 de Risatissima (it), une émission de variétés du samedi soir diffusée sur Canale 5 et également lauréate du Telegatto, avec Lino Banfi et Paolo Villaggio.

 
Edwige Fenech dans Un vice de famille (1975).

Elle fait ses débuts au théâtre en 1985 avec la tragédie D'amore si muore de Giuseppe Patroni Griffi, avec Massimo Wertmüller, Fabrizio Bentivoglio et Monica Scattini[8]. Elle a ensuite animé les émissions Sotto le stelle (it) (1986), Immagina (it) (1987-88), Carnevale (it) (1988), Palcoscenico Italia (1988), Sulla cresta dell'onda (it) (1989), Un tesoro di capodanno sur Rai 1, mais sa percée à la télévision a eu lieu avec l'édition 1989-90 de Domenica in, sous la direction de Gianni Boncompagni. Elle présente le Festival de Sanremo en 1991, avec Andrea Occhipinti, et elle anime ensuite Singoli (1997), toujours sur Rai 1.

Dans les années 1990, elle commence à travailler à plein temps dans la production télévisuelle et cinématographique par le biais de sa société Immagine e cinema. La première œuvre qu'elle a produite est le feuilleton Il coraggio di Anna (it) de Giorgio Capitani, en 1992. Parmi les films qu'elle a produits figure un des derniers films de Lina Wertmüller intitulé Ferdinando e Carolina (1999), mais aussi À ma sœur ! (2001) de Catherine Breillat, Fragile (2005) de Jaume Balagueró ou Le Metteur en scène de mariages (2006) de Marco Bellocchio. En 2007, elle revient devant la caméra, contactée par le réalisateur américain Quentin Tarantino, pour une apparition dans Hostel, chapitre II d'Eli Roth. Ce dernier revendique en outre sa « vénération » pour la vedette italienne[9]. Tarantino la considère également comme une « muse »[10] et il avait fait un clin d'œil à l'actrice dans Inglourious Basterds, le personnage joué par Mike Myers étant appelé « Ed Fenech » en son hommage. En 2012, elle a joué le rôle de Catherine II de Russie dans le téléfilm La figlia del capitano (it), dont elle est également productrice. De 2015 à 2018, elle a joué dans la série È arrivata la felicità (it), diffusé sur Rai 1, avec Claudio Santamaria et Claudia Pandolfi, dont elle était également productrice.

Vie privée

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Elle a d'abord été liée pendant environ onze ans au réalisateur et producteur Luciano Martino, puis pendant dix-huit ans à l'industriel Luca di Montezemolo.

Elle a un fils nommé Edwin Fenech, né en 1971, dont la paternité a fait l'objet de rumeurs de scandale. Dans un premier temps, Fenech a attribué la paternité de l'enfant à l'acteur Fabio Testi, avec qui elle a entretenu une relation amoureuse pendant trois ans, déclarant à l'hebdomadaire Eva Express que l'enfant était le fruit de son désir personnel et qu'il était né lorsque sa relation avec Testi était usée[11]. Par la suite, elle a démenti à plusieurs reprises cette paternité, sans toutefois révéler l'identité du père.

Filmographie

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Actrice de cinéma

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Années 1960

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Années 1970

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Edwige Fenech dans La signora gioca bene a scopa? (1974).

Années 1980

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Depuis 2000

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Actrice de télévision

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Productrice de cinéma

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Productrice de télévision

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  • Il coraggio di Anna (it) de Giorgio Capitani - téléfilm (Canale 5, 1992)
  • Delitti privati (it) - téléfilm (Rai 1, 1993)
  • Il segno della scimmia, regia di Faliero Rosati - téléfilm (1997)
  • Le madri (Rai 1, 1999)
  • Commesse (Rai 1, 1999)
  • Aleph (Rai 2, 2000)
  • L'attentatuni - Il grande attentato (Rai 2, 2001)
  • Le ragioni del cuore (Rai 1, 2002)
  • Commesse 2 (Rai 1, 2002)
  • La notte di Pasquino de Luigi Magni (Canale 5, 2003)
  • Part time (Rai 2, 2004)
  • Vite a perdere (Rai 2, 2004)
  • La omicidi (Rai 1, 2004)
  • Angela (Rai 1, 2005)
  • Matilde (Rai 1, 2005)
  • Lucia (Rai 1, 2005)
  • La stella dei re (Rai 1, 2007)
  • Per una notte d'amore (Rai 1, 2008)
  • Un amore di strega (Canale 5, 2009)
  • Le segretarie del sesto (Rai 1, 2009)
  • Una sera d'ottobre (Rai 1, 2009)
  • La figlia del capitano (Rai 1, 2012)
  • È arrivata la felicità (Rai 1, 2015-2018)

Comédienne de théâtre

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Animatrice de télévision

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  • Ric e Gian folies (Italia 1, 1983)
  • Bene, bravi, bis (Italia 1, 1984)
  • Azzurro (Italia 1, 1984)
  • Risatissima (Canale 5, 1985)
  • Sotto le stelle (Rai 1, 1986)
  • Immagina (Rai 1, 1987-1988)
  • Carnevale (Rai 1, 1988)
  • Palcoscenico Italia (Rai 1, 1988)
  • Sulla cresta dell'onda (Rai 1, 1989)
  • Domenica in (Rai 1, 1989-1990)
  • Un tesoro di capodanno (Rai, 1990-1991)
  • Festival di Sanremo (Rai 1, 1991)
  • Singoli (Rai 1, 1997)
  • Buona la prima! (Italia 1, 2008)

Notes et références

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  1. « Edwige Fenech », sur nouvelobs.com (consulté le ).
  2. (it) Marco Bertolino et Ettore Ridola, Vizietti all'italiana : l'epoca d'oro della commedia sexy, I. Molino, , p. 248
  3. (it) « Edwige Fenech sarà festeggiata per le sue origini ragusane », sur gelocal.it, (version du sur Internet Archive).
  4. (it) « Ricevimento di Edwige Fenech e dei premiati », sur radiortm.it, (version du sur Internet Archive).
  5. a et b (it) « Intervista a Edwige Fenech », sur nocturno.it, (version du sur Internet Archive).
  6. (it) « La rassegna cinematografica sulla costa azzurra », La Stampa, GEDI Gruppo Editoriale, no 109,‎ , p. 5
  7. (it) « Lady Europa è la moglie di un industriale di Varallo », Stampa Sera, GEDI Gruppo Editoriale, no 196,‎ , p. 5.
  8. (it) Rino Alessi, « E nella 'gabbia' e' stato rinchiuso un uomo oggetto », (consulté le ).
  9. (it) Tirza Bonifazi Tognazzi, « Hostel 2, Eli Roth e la sua venerazione per Edwige Fenech », sur mymovies.it, (consulté le ).
  10. (it) « Edwige Fenech ospite d'onore per Tarantino », sur trovacinema.repubblica.it, (version du sur Internet Archive).
  11. (it) « Di chi è figlio il bimbo della Fenech? », sur lastampa.it, (consulté le ).

Bibliographie

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  • Stefano Masi et Enrico Lancia, Les Séductrices du cinéma italien, Gremese, (ISBN 887301075X), p. 181
  • (it) Stefano Loparco, Il corpo dei Settanta. Il corpo, l'immagine e la maschera di Edwige Fenech, Piombino, Il Foglio Letterario,
  • (it) Gordiano Lupi, Le dive nude. Volume 1. Il cinema di Gloria Guida e di Edwige Fenech, Rome, Profondo Rosso, coll. « Grande enciclopedia del cinema di Profondo Rosso »,
  • (it) Andrea Pergolari, Il sistema Fenech, Rome, Un mondo a parte,

Annexes

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Articles connexes

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