Falaises de craie sur l'île de Rügen

peinture de Caspar David Friedrich, Museum Oskar Reinhart

Falaises de craie sur l'île de Rügen (connu aussi sous le nom Falaises de craie à Rügen, en allemand Kreidefelsen auf Rügen) est un tableau du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich. C’est une huile sur toile d'une dimension de 90,5 × 71 cm, qui appartient au musée Museum Oskar Reinhart am Stadtgarten à Winterthour. Le tableau a été composé vers 1818.

Falaises de craie sur l’île de Rügen
Artiste
Date
1818
Type
peinture
Technique
huile sur toile
Dimensions (H × L)
90,5 × 71 cm
Mouvement
No d’inventaire
165Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Contexte

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En 1818, C.D. Friedrich épouse Christiane Caroline Bommer, de 25 ans plus jeune que lui[1]. Lors de leur lune de miel en juillet et , ils rendent visite à des connaissances à Neubrandenbourg et à Greifswald. Puis le couple part pour une excursion à Rügen[2] en compagnie d'un des frères de Caspar David, sans qu'on sache s'il s'agit de Christian ou de Heinrich[1].

C.D. Friedrich est venu à Rügen à six reprises : en 1801, 1802, 1806, 1815, 1818 et 1826[2].

Composition et interprétation de l'œuvre

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Une aquarelle de C.D. Friedrich sur le même thème (1824), 25 × 32 cm, Museum der bildenden Künste, Leipzig.

Les lieux représentés sont une vue depuis les falaises de craie à Rügen dans le parc national de Jasmund, déjà à l'époque un des points de vue les plus renommés de l'île. Il a été affirmé que les Wissower Klinken (de), une déformation calcaire, étaient à l'origine de la composition du tableau, mais celles-ci n'existaient pas à l'époque, n'étant apparues qu'après par l'action de l'érosion[3]. C.D. Friedrich ayant eu l'habitude de composer ses paysages à partir de divers éléments, il est généralement difficile de déterminer un lieu précis[3].

Le premier plan est délimité par deux arbres dont le feuillage occupe en haut un tiers du tableau. Deux hommes et une femme contemplent le paysage, ce sont des touristes car ils sont en habit de ville.

L'homme maigre au milieu est considéré comme un autoportrait de C.D. Friedrich[4]. Le chapeau haut-de-forme est posé à côté de lui, il est allongé dans l'herbe et son regard se dirige vers l'abîme.

Le second homme à droite, bras croisés et adossé à un arbre mourant, a le regard tourné vers la mer et le lointain. Les deux voiliers visibles à la mer seraient selon H. Börsch-Supan le symbole de l'âme qui part pour la vie éternelle[4].

La femme à gauche, habillée d'une robe rouge, est interprétée comme représentant Caroline, l'épouse de C.D. Friedrich[4]. Elle se tient à un buisson presque desséché, les seules branches pourvues de feuilles sont celles autour de son visage. Sa main droite pointe soit vers l'abîme, soit vers les fleurs non loin d'elle. À la différence des deux autres personnages dont le regard s'oriente vers le précipice ou vers le lointain, elle est la seule à communiquer avec les autres, bien qu'il ne soit pas déterminé si elle est terrifiée par l'abîme ou fascinée par la beauté de la nature.

L'historien d'art Helmut Börsch-Supan interprète les couleurs des vêtements des personnages comme suit : le bleu (personnage du milieu) renvoie à la foi ; le rouge (personnage de gauche) à l'amour ; le vert (personnage de droite) à l'espérance. Ces trois couleurs représenteraient les vertus théologales[4] : croyance, espérance et amour. Il considère le tableau comme une représentation du rapport que Carl David Friedrich entretient à la mort et à la fragilité de la vie, « plus visible qu'on ne l'avait vue chez lui, mais aussi d'une manière plus gaie, rare chez lui. » (« deutlich [...] wie kaum zuvor, zugleich aber auch in einer selten heiteren Stimmung »)[4].

Croquis datés du 11 août 1815

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Postérité

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Le tableau fait partie des « 105 œuvres décisives de la peinture occidentale » constituant le musée imaginaire de Michel Butor[5].

Sources

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Wissower Klinken (de), érosion calcaire à Rügen, avril 2004.

Notes et références

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  1. a et b (de) Urlaubsbilder - article de Renate Hoffmann article du 19 août 2013 par R. Hoffmann, Das Blättchen, numéro 17, das-blaettchen.de, relu le 3 janvier 2014.
  2. a et b (de) Caspar David Friedrich – Biographie fiche biographique sur le site de la Hamburger Kunsthalle.
  3. a et b (de) Am Ende bleibt nur die Kunst - Die Wissower Klinken und Caspar David Friedrich, par Uta Baier, article de Die Welt du 26 février 2005, sur www.welt.de, relu le 3 janvier 2014.
  4. a b c d et e (de) Helmut Börsch-Supan : Caspar David Friedrich. 4. erweiterte und überarbeitete Auflage, Prestel, Munich 1987, (ISBN 3-7913-0835-1), p. 118.
  5. Michel Butor, Le Musée imaginaire de Michel Butor : 105 œuvres décisives de la peinture occidentale, Paris, Flammarion, , 368 p. (ISBN 978-2-08-145075-2), p. 228-231.

Bibliographie

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  • (de) Helmut Börsch-Supan : Caspar David Friedrich. 4. erweiterte und überarbeitete Auflage, Prestel, Munich 1987, (ISBN 3-7913-0835-1)
  • (de) Schmied, Wieland : Caspar David Friedrich, Cologne : DuMont 1992 (ISBN 3-8321-7207-6)
  • (de) Wolf, Norbert : Caspar David Friedrich – Der Maler der Stille, Cologne : Taschen Verlag 2003 (ISBN 3-8228-1957-3)
  • (de) Gotthard Jedlicka : Caspar David Friedrich: Kreidefelsen auf Rügen 1818 In : G.J., Anblick und Erlebnis. Bildbetrachtungen. Suhrkamp Verlag, Berlin et Frankfurt a.M. 1955, pp. 99-109
  • (de) Herrmann Zschoche: Caspar David Friedrich auf Rügen. Verlag der Kunst, Dresde 1998, (ISBN 90-5705-060-9)

Articles connexes

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Liens externes

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