Gamma Capricorni

étoile de la constellation du Capricorne

Gamma Capricorni (γ Cap / γ Capricorni) est une étoile de la constellation du Capricorne. Elle porte le nom de Nashira. Sa magnitude apparente moyenne est de 3,67[2]. Elle est située à environ 157 années-lumière de la Terre[1].

Gamma Capricorni
γ Capricorni
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 21h 40m 05,456s[1]
Déclinaison −16° 39′ 44,31″[1]
Constellation Capricorne
Magnitude apparente +3,67[2]

Localisation dans la constellation : Capricorne

(Voir situation dans la constellation : Capricorne)
Caractéristiques
Type spectral A7mp[3]
Variabilité α2 CVn[3]
Astrométrie
Vitesse radiale −31,2 ± 0,5 km/s[4]
Mouvement propre μα = +187,56 mas/a[1]
μδ = −22,45 mas/a[1]
Parallaxe 20,77 ± 0,72 mas[1]
Distance 157 ± 5 al
(48 ± 2 pc)

Désignations

Nashira, γ Cap, 40 Cap, HR 8278, HD 206088, GJ 4209, BD−17°6340, FK5 812, HIP 106985, SAO 164560, GC 30320, CCDM J21401 -1640[5]

Nomenclature

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γ Capricorni, latinisé en Gamma Capricorni, est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 40 Capricorni[5]. Nashira est le nom propre aujourd’hui approuvé pour l'étoile par l’Union astronomique internationale (UAI)[6]. Ce nom vient de l’arabe سعد ناشرة Saᶜd Nāšira, « la Propice de Nashira », nom qui s’applique, dans le ciel arabe traditionnel, au couple γδ Cap, qui fait partie de la série des dix السعود « les Propices », lesquelles marquent l’époque des pluies revivifiantes pour la nature. Le nom peut être mis en rapport avec l’expression أرص ناشرة arḍ nāšira, qui se dit d’une « terre qui a bonne pâture » grâce à la pluie qui l’arrose. Par ailleurs, ناشرة Nāšira est lui-même porté comme nom d’homme attesté dans les inscriptions antiques nord-arabiques et signifiant « celui qui revivifie, ressuscite », et est au départ un nom théophore[7].

Les étoiles du couple γδ Cap étant individualisée dans les catalogues tardifs, nous avons أوّل سعد ناشرة Awwal Sacd Nāšira, soit « la Première de Saᶜd Nāšira pour γ Cap et تالي سعد ناشرة Tālī Sacd Nāšira, soit « la Suivante de Saᶜd Nāšira » pour δ Cap, dans le catalogue d’al-Tīzīnī ‘l-Muwaqqit (1533)[8]. Thomas Hyde (1665) transcrit le second terme du nom Nâshira dans sa traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[9]. Giuseppe Piazzi s’en saisit pour affecter le nom Nashira Prima à γ Cap et Nashira Posterior à δ Cap [10]. Richard Hinckley Allen (1899) ne conserve Nashira que pour γ Cap et réserve Deneb Algedi à δ Cap (voir ci-dessous)[11], suivi en cela par l'UAI.

Deneb algedi [Prima] est un autre nom Gamma Carpricorni / γ Cap. ]. C’est l’arabe ذنب الجدي Ḏanab al-Ğady, « la Queue du Chevreau » dans le cadre du ciel gréco-arabe, c’est-à-dire le ciel formaté par les Grecs dont ont hérité les astronomes arabes au IXe siècle. Alors qu’il figure sur l’astrolabe pour δ Cap, on le trouve transféré sur γ Cap dans les Tables alphonsines[12], ce que l’on retrouve dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603)[13], ce qui est noté par Richard Hinckley Allen (1899) pour qui le nom est plus approprié pour δ Cap (voir ci-dessus)[14], ce en quoi il a été suivi par l’UAI.

Dans le ciel traditionnel arabe est المحبّان al-Muḥibbān, « les Deux amis »[15]. Dans son édition du traité d'al-Qazwīnī (XIIIe s.), Christian Ludwig Ideler (1806) transcrit ce nom El-muḥibbain (cas objet / accusatif)[16], transcription El-Schâ, reprise par Richard Allen (1899)[17]. Mais ce nom n'est pas passé dans les catalogues internationaux.

Propriétés

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Le spectre de γ Capricorni a été interprété diversement, et elle a pu être classée soit comme une étoile de type A, soit comme une étoile de type F, géante ou naine[5]. C'est une étoile chimiquement particulière à la fois Ap et Am[3]. Elle est classée comme une possible étoile variable de type α2 Canum Venaticorum et sa luminosité varie de 0,03 magnitudes[3].

Gamma Capricorni étant proche de l'écliptique, peut être occultée par la Lune et (rarement) par les planètes.

Notes et références

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  1. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. a et b (en) E. Høg et al., « The Tycho-2 catalogue of the 2.5 million brightest stars », Astronomy & Astrophysics, vol. 355,‎ , L27-L30 (DOI 10.1888/0333750888/2862, Bibcode 2000A&A...355L..27H)
  3. a b c et d (en) N. N Samus', E. V. Kazarovets et al., « General catalogue of variable stars: Version GCVS 5.1 », Astronomy Reports, vol. 61, no 1,‎ , p. 80-88 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S, lire en ligne)
  4. (en) G. A. Gontcharov, « Pulkovo Compilation of Radial Velocities for 35 495 Hipparcos stars in a common system », Astronomy Letters, vol. 32, no 11,‎ , p. 759 (DOI 10.1134/S1063773706110065, Bibcode 2006AstL...32..759G, arXiv 1606.08053)
  5. a b et c (en) * gam Cap -- Variable Star of alpha2 CVn type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  6. (en) IAU, « Star Names », Site « IAU », List of January 1st, 2021. »
  7. Roland Laffitte, « Des étoiles et des dieux », in Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 35-43.
  8. (fr) Muḥammad al-Tīzīnī ‘l-Muwaqqit, « Ğadwal al-kawākib al-ṯābita ou Table des étoiles fixes », in Roland Laffitte, Des noms arabes pour les étoiles. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 179.
  9. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, pp. 42 et 74. »
  10. (la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 158.
  11. (en) Richard Hinckley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, pp. 140-141.
  12. (la) Alfonsus Rex, « Tabule astronomice, Venise : Johannis Hamman de landoia dictus Hertzog, 1492, [p] 106. »
  13. (la)Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 31r.
  14. (en) Richard Hinckley Allen, Star-names..., op. cit.p. 141.
  15. (de) Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomenklatur des Araber, Wiesbaden : Harrassowitz, 1961, p. 81.
  16. (ar/de) Ludwig Ideler, Historische Untersuchungen über die astronomischen Beobachtungen der Alten, Berlin : C. Quien, 1806, p. 193.
  17. (en) Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 142.

Liens externes

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