Georg Gänswein

prélat catholique et diplomate allemand

Georg Gänswein (né le , à Riedern am Wald dans le Bade-Wurtemberg en Allemagne) est un archevêque allemand de l’Église catholique, préfet de la maison pontificale, de 2012 à 2023, et secrétaire personnel du pape Benoît XVI jusqu’à la mort de ce dernier le 31 décembre 2022. Depuis le , il est nonce apostolique en Lituanie, Estonie et Lettonie.

Georg Gänswein
Image illustrative de l’article Georg Gänswein
Georg Gänswein en 2017
Biographie
Naissance (68 ans)
à Riedern am Wald (Allemagne)
Ordination sacerdotale
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
par Benoît XVI
Dernier titre ou fonction Nonce apostolique en Lituanie, Estonie et Lettonie
Nonce apostolique en Lituanie, Estonie et Lettonie
Depuis le
Préfet de la maison pontificale
Archevêque titulaire d'Urbs Salvia (de)
Depuis le
Autres fonctions
Fonction religieuse

Blason
« Testimonium perhibere veritati » (Jn 18,37)
(« Rendre témoignage à la Vérité »)
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

modifier

Études

modifier

Surnommé par les Italiens « Padre Georg » ou « Bel Giorgio », Gänswein est né dans une petite ville de la Forêt-Noire à environ 7 km de la frontière suisse et notamment du canton de Schaffhouse. Il est l'aîné d'une fratrie de cinq enfants (il a deux frères, Reinhard et Helmut, et deux sœurs, Ursula et Johanna). Avant de se tourner vers le séminaire, il souhaite devenir agent de change et travaille comme facteur pour gagner un peu d'argent. Sportif, il joue au football et au tennis, il est aussi moniteur de ski dans un club local et joue de la clarinette[1]. Il est ordonné prêtre le . Avant son ordination, Gänswein s'est consacré à des études universitaires puis a reçu son doctorat en droit canon à l'université Louis-et-Maximilien de Munich en 1993.

Il est également quelques années vicaire de paroisse en Allemagne[1].

Vatican

modifier

Il arrive à Rome en 1995 en tant qu’officiel de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. En 1996, le cardinal Joseph Ratzinger l’invite à rejoindre la Congrégation pour la doctrine de la foi en tant que traducteur germanophone. Il est également chargé de l'examen des doctrines et gagne une réputation de prêtre « impeccable » et « sévère » sur ce dossier[1].

Il est nommé auprès du cardinal Ratzinger et devient professeur de droit canon à l’université pontificale de la Sainte-Croix. Gänswein remplace Joseph Clemens en tant que secrétaire de Ratzinger en 2003, après la nomination de Clemens au Conseil pontifical pour les laïcs.

Secrétaire de Benoît XVI

modifier

En 2005, le cardinal Ratzinger est élu pape, sous le nom de Benoît XVI. Le , il élève Georg Gänswein à la dignité de prélat de sa sainteté et lui confie la charge de secrétaire particulier[2] (secrétaire particulier du pape).

Dans une interview[3] donnée à Radio Vatican le , il décrit la journée du pape : « La journée du pape commence à 7 h du matin avec la messe, avant la prière du bréviaire et un moment de contemplation, en silence, devant le Seigneur. Puis, nous prenons notre petit-déjeuner ensemble, et je commence le travail de la journée en préparant le courrier, en consultant les lettres qui arrivent chaque jour en grand nombre. » Il accompagne le pape pour ses audiences du matin et ensuite il présente au pape les documents qui exigent sa signature, son étude ou son approbation.

En 2007, Georg Gänswein a connu une notoriété importante dans la mesure où il aurait influencé la créatrice de mode Donatella Versace, qui affirme dans une entrevue[4]: « Sévère et sensuel. Les deux ne sont pas forcément incompatibles. Regardez ma dernière ligne pour hommes. Eh bien, elle m'a été inspirée en observant le Père Georg Gänswein, secrétaire du pape. Malgré son austérité, il représente un sex-symbol pour une grande partie des femmes italiennes : son port, son élégance naturelle, ses yeux bleus à la Harrison Ford… Plusieurs des costumes que j'ai dessinés évoquent ce look clergyman. »

Le , Georg Gänswein aurait affirmé au magazine hebdomadaire allemand Süddeutsche Zeitung qu'« on ne peut pas nier les tentatives pour islamiser l'Ouest », et qu'« on ne devrait pas ignorer le danger que cela représente pour l’identité de l’Europe »[5].

En 2012, il participe à confondre Paolo Gabriele, aide de chambre du pape, responsable de l'affaire des fuites au Vatican[1].

Georg Gänswein est également parfois présenté comme l'un des principaux inspirateurs du rapprochement entre le pape Benoît XVI et la Fraternité Saint-Pie-X.[réf. nécessaire]

Archevêque

modifier
 
Armes de Gänswein avec celles de Benoît XVI

Le , Benoît XVI le nomme archevêque titulaire d'Urbs Salvia (de) et préfet de la Maison pontificale en remplacement de James Michael Harvey nommé archiprêtre de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et créé cardinal quelques jours plus tôt[6]. Il reçoit la consécration épiscopale en la basilique vaticane par le pape lui-même le , en la solennité de l'épiphanie en même temps que trois autres prélats.

Le , Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, a fait savoir que Georg Gänswein accompagnerait le pape Benoît XVI, pape émérite, à Castel Gandolfo, le en fin d'après-midi, date où prendra effet sa renonciation. L'actuel secrétaire personnel de Benoît XVI restera ensuite avec lui, après la fin de son pontificat ; il vivra donc avec le pape dans le monastère du Vatican et restera préfet de la Maison pontificale[7].

Le , il est confirmé en même temps que les autres supérieurs de la secrétairerie d'État dans ses fonctions de préfet de la Maison pontificale par le pape François[8], le secrétaire d'État étant remplacé par Pietro Parolin[9].

 
Armes de Gänswein avec celles de François

Un an après la renonciation de Benoît XVI, Gänswein explique avoir été mis au courant de la renonciation de Benoît XVI avant son annonce en consistoire. Il regarde celle-ci comme « un acte révolutionnaire », et affirme avoir senti une grande douleur à cette annonce[10]. Il est depuis resté proche du pape émérite, concélébrant avec lui chaque jour la messe à 6 heures du matin au monastère Mater Ecclesiae[11].

Moins d’un mois après la polémique sur la participation de Benoît XVI à un livre du cardinal Robert Sarah, le Saint-Siège a confirmé, mercredi 5 février 2020, la limitation des responsabilités de Georg Gänswein, à la fois préfet de la Maison pontificale et secrétaire particulier de Benoît XVI[12].

Du 18 juin au 22 juin 2020, il accompagne Benoît XVI à Ratisbonne qui rend une dernière visite à son frère aîné gravement malade. Après le décès de celui-ci le , il représente le pape émérite aux obsèques dans la cathédrale Saint-Pierre de Ratisbonne, où il lit une lettre de Benoît XVI rendant hommage à son frère disparu.

Au début de janvier 2023, quelques jours après la mort de Benoît XVI, le , Gänswein publie un ouvrage, Rien que la vérité – Ma vie aux côtés de Benoît XVI, où il raconte son expérience aux côtés de Benoît XVI. Il y décrit également ses tensions avec le pape François, particulièrement quand celui-ci réduira ses charges de préfet de la Maison pontificale[13].

Le , le Vatican indique que Gänswein n'est plus préfet de la Maison pontificale depuis le , et qu'il va retourner, pour le moment, dans son diocèse d'origine de Fribourg à compter du [14],[15],[16]. Selon Peter Seewald, biographe de Benoit XVI, la « brutalité et l'humiliation publique » qu'a reçues Gänswein sont « sans précédent »[17].

Le , il est nommé par le pape François nonce apostolique en Lituanie, Estonie et Lettonie[18].

Décorations

modifier

Notes et références

modifier
  1. a b c et d Andrea Tornielli, « L'homme qui murmurait à l'oreille des pontifes », Vanity Fair, no 5,‎ , p. 74-76 (lire en ligne [archive du ]).
  2. « InfoCatho », sur infocatho.cef.fr (consulté le )
  3. « Le secrétaire de Benoît XVI se confie pour la première fois dans une interview », sur eucharistiemisericor.free.fr (consulté le )
  4. Paola Genone, « Prima Donatella »  , sur LExpress.fr, (consulté le )
  5. (de) Peter Seewald, « »Der Papst trägt immer weiß. Auch beim Fernsehen« », sur SZ Magazin, (consulté le )
  6. « Le pape renforce le rôle de son secrétaire », sur LEFIGARO, (consulté le )
  7. « Mgr Gänswein vivra avec Benoît XVI dans le monastère du Vatican », sur Radio Vatican
  8. (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Conferma dei superiori segreteria di stato e della casa pontificia », sur press.vatican.va, (consulté le )
  9. AFP, « Le pape François remplace son numéro deux controversé au Vatican », sur press.vatican.va, (consulté le )
  10. Radio Vatican, « Mgr Gänswein : la renonciation, « un acte révolutionnaire » », sur news.va, (consulté le )
  11. Jean-Marie Guénois, « La vie ordinaire et sereine d'un pape émérite », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Joshua J. McElwee, « Vatican confirms 'redistribution' of duties for Archbishop Gänswein », sur ncronline.org, (consulté le )
  13. « Église : Mgr Gänswein, le bras-droit de Benoît XVI, s’étale sur les tensions avec François », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (it) « Comunicato della Santa Sede, 15.06.2023 », sur Saint-Siège, (consulté le )
  15. « Le pape renvoie l’ancien secrétaire particulier de Benoît XVI en Allemagne », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Vatican: Mgr Gänswein doit retourner dans son diocèse d'origine », Vatican News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. (de) kath.net, « Der Dammbruch! », sur kath.net katholische Nachrichten, (consulté le )
  18. « Mgr Gänswein nommé nonce en Lituanie, Estonie et Lettonie », Vatican News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. (de) « Georg Gänswein feierte das 25-jährige Priesterjubiläum », sur kath.net, (consulté le )
  20. (it) « Page de Gänswein sur le site du Quirinal »
  21. (ro) Klaus Iohannis, « Decretul nr. 437/2015 privind conferirea unor decorații », sur lege5.ro, (consulté le )

Liens externes

modifier

  NODES
Note 2