Grange dîmière

bâtiment permettant sous l'Ancien Régime d'entreposer la collecte de la dîme, impôt portant principalement sur les revenus agricoles collectés en faveur de l'Église catholique

Une grange dîmière, grange dîmeresse ou grange aux dîmes, est un bâtiment permettant d'entreposer le résultat de la collecte de la dîme, un impôt de l'Ancien Régime en faveur de l'Église catholique (l’évêque était chargé d’en répartir le produit entre les prêtres, l’entretien des lieux de culte, lui-même et les pauvres[1]) portant principalement sur les revenus agricoles collectés.

La grange aux dîmes de l'abbaye d'Ardenne à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe (Calvados).

Bien que cet impôt puisse être versé aussi en argent, il est souvent perçu en nature : un dixième de la récolte. Il est alors serré dans de vastes granges dîmières dépendant souvent d'un monastère ou d'une autorité civile qui se charge ensuite de le redistribuer aux différents bénéficiaires de la région. Le terme est parfois utilisé improprement pour désigner des granges médiévales ayant appartenu à un seigneur ou à une abbaye exploitant en direct ses terres.

Architecture

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À Samoreau (France), la charpente apparente de la grange aux dîmes.

Ces édifices sont caractéristiques par leur surface importante et par leur plan rectangulaire, avec un très haut toit retombant près du sol. Les murs sont massifs et souvent équipés de contreforts[2].

Liste de granges dîmières

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Il subsiste un certain nombre de ces granges, datant du XIIe au XVIIIe siècle. Parmi elles, on peut citer :

Allemagne

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Angleterre

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Belgique

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Galerie de photos

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Rénovations et requalifications

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Leur date d'édification, très ancienne, et leur aspect monumental rendent les granges dîmières difficiles à entretenir, à l'instar des églises. Elles se trouvent généralement en milieu rural, dans de petites communes qui n'ont pas toujours les moyens de procéder à d'importantes rénovations. Certains de ces édifices ne sont donc pas mis en valeur.

Il existe cependant des exemples de valorisation particulièrement réussies :

  • La grange aux dîmes de Canteloup a été démontée en 1967-1969, déplacée et reconstituée à l'abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle (Seine-Maritime) pour y servir d'église abbatiale.
  • La grange aux dîmes d'Écouen (Val-d'Oise) a été reconvertie en salle de spectacle, où l'on peut assister à des concerts, des représentations théâtrales, des projections de cinéma ou des expositions. La rénovation a été achevée en 2001.
  • Une grange aux dîmes a été déconstruite et reconstruite à proximité du moulin de Dosches (Aube) près de Troyes.

Références

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  1. Michel Lauwers et Florian Mazel, « Comment l’Église a confisqué la dîme », L'histoire, no 403,‎ , p. 68-74 (lire en ligne)
  2. Brunet, Pierre, « Les granges de Normandie. Essai d'architecture et d'économie rurale », Annales de Normandie, vol. 1, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Prieuré du Mont-Saint-Michel Site Pelerin-montsaintmichel.org
  4. Notice no PA00110546.
  5. « Écouen », notice no PA00080047.
  6. Notice no IA91000037, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. « Dammarie-en-Puisaye », notice no PA00098763.
  8. Notice no PA00100721.

Voir aussi

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Sources et bibliographie

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Article connexe

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