Jacques Benveniste
Jacques Benveniste, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un médecin et immunologiste français.
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En , il publie des travaux de recherche sur une hypothétique mémoire de l'eau qui ont débouché sur une importante controverse scientifique et qui ont depuis été invalidés scientifiquement.
Biographie
modifierIl obtient le baccalauréat en , et de à il étudie la médecine à la faculté de Paris.
À partir de , il travaille à l'Institut de recherche sur le cancer du CNRS, puis, en parallèle, devient chef de clinique à la faculté de médecine de à . Il exerce alors à la Scripps Clinic & Research Foundation en Californie.
En , il découvre un facteur activateur des plaquettes sanguines, le PAF-Acether, ce qui lui vaut une médaille d'argent du CNRS[1].
En , il entre à l'INSERM où il poursuit sa carrière. Il y dirige plusieurs unités de recherche et est le conseiller de Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de la Recherche, de à [1].
Jacques Benveniste meurt à l'âge de 69 ans lors d'une opération du cœur, le [2],[3].
La « mémoire de l'eau »
modifierJacques Benveniste et son équipe affirment en être parvenus à activer la dégranulation de granulocytes basophiles avec des hautes dilutions d'anticorps IgE[4]. La réponse biologique observée est interprétée comme la démonstration que l'eau avait conservé les propriétés d'une substance qui ne s'y trouvait plus. Ce résultat pouvait être vu, entre autres, comme validant le principe de l'action de la dilution en homéopathie.
Cette publication déclenche de fortes réactions dans la communauté scientifique internationale. Malgré la qualité de ses découvertes antérieures, Jacques Benveniste finit par être discrédité comme chercheur auprès d'une partie de la communauté scientifique. L'Unité 200 qu'il dirige à Clamart est officiellement fermée en . Il quitte l'INSERM en à l'âge de 60 ans et poursuit ses recherches dans l'ombre jusqu'en .
Prix parodique
modifierEn et , le prix parodique Ig Nobel de chimie est attribué à Jacques Benveniste pour son affirmation que l'eau a une mémoire et que ses propriétés pouvaient être transmises par des vecteurs ondulatoires appropriés et notamment via le téléphone et Internet[5].
Publications
modifier- (en) E. Davenas, F. Beauvais, J. Amara, M. Oberbaum, B. Robinzon, A. Miadonnai, A. Tedeschi, B. Pomeranz, P. Fortner, P. Belon, J. Sainte-Laudy, B. Poitevin et J. Benveniste, « Human basophil degranulation triggered by very dilute antiserum against IgE », Nature, vol. 333, no 6176, , p. 816–818 (PMID 2455231, DOI 10.1038/333816a0, Bibcode 1988Natur.333..816D, S2CID 12992106, lire en ligne).
- Techniques de diagnostic en allergologie, avec Corinne Théobald-Segalen, Paris, Masson, coll. « A.B.C. », , 71 p., (ISBN 2-225-80447-8).
- Ma vérité sur la « mémoire de l'eau », avec François Cote, préf. Brian D. Josephson, Paris, Albin Michel, , 221 p. (ISBN 2-226-15877-4).
Notes et références
modifier- Ragouet 2000, p. 323.
- (en) Stephen Pincock, « Obituary : Jacques Benveniste », The Lancet, vol. 364, no 9446, , p. 1660 (DOI 10.1016/S0140-6736(04)17339-X).
- (en) Geoff Watts, « Obituaries : Jacques Benveniste », British Medical Journal, vol. 329, no 7477, , p. 1290 (PMCID PMC534457, DOI 10.1136/bmj.329.7477.1290).
- Nature 1988.
- Brigitte Axelrad, « Deux prix pour rire », Science et pseudo-sciences, no 309, (lire en ligne).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Francis Beauvais (d), L’Âme des Molécules : Une histoire de la « mémoire de l’eau », Sèvres, Lulu Press, coll. « Mille Mondes », , 630 p. (ISBN 978-1-4116-6875-1, présentation en ligne, lire en ligne).
- Michel Schiff, Un cas de censure dans la science : l'affaire de la mémoire de l'eau, Paris, Albin Michel, , 262 p. (ISBN 2-226-07511-9, lire en ligne).
- Dans Science et pseudo-sciences :
- « “Mémoire de l'eau” : Benveniste condamné avec sursis », no 180, – .
- « Jacques Benveniste à la foire avec les astrologues », no 182, – .
- « Petits et grands mystères autour du cas Benveniste », no 183, – .
- « Jacques Benveniste : “On m'a diffamé” », no 194, – .
- « Jacques Benveniste : “On est méchant avec moi” », no 206, – .
- Alain de Weck (en), « Jacques Benveniste et la mémoire de l'eau : Quelques souvenirs personnels », no 286, – , p. 51 [lire en ligne].
- Pascal Ragouet, « Notoriété professionnelle et organisation scientifique », Cahiers internationaux de sociologie, Presses universitaires de France, vol. 109, , p. 317–341 (JSTOR 40690859).
- (de) Frank Stahnisch (en), « „Und nur die Zukunft wird Klarheit bringen!”︁ : Der Fall des Biomediziners Jacques Benveniste aus dem Jahr im Blickfeld der wissenschaftlichen Publikationsorgane und der Laienpresse », Berichte zur Wissenschaftsgeschichte (de), vol. 27, no 3, , p. 205–224 (DOI 10.1002/bewi.200401030).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- « , Jacques Benveniste et la mémoire de l'eau », L'INA éclaire l'actu, sur ina.fr, Institut national de l'audiovisuel, .