Jeanne Balibar

actrice et chanteuse française

Jeanne Balibar, née le à Paris, est une actrice, réalisatrice et chanteuse française.

Jeanne Balibar
Description de cette image, également commentée ci-après
Jeanne Balibar lors du Festival de Cannes 2017.
Naissance (56 ans)
Paris, France
Nationalité française
Profession Actrice, réalisatrice, chanteuse
Films notables Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle)
Fin août, début septembre
Ça ira mieux demain
Va savoir
Barbara

Notamment présente dans le cinéma d'auteur français, elle reçoit le César de la meilleure actrice en 2018, pour son rôle dans Barbara. Sa carrière est également très tournée vers le théâtre et, à partir de 1999, vers la chanson avec notamment la publication de deux albums.

Biographie

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Famille et formation

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Jeanne Suzanne Renée[1] Balibar est la fille du philosophe Étienne Balibar et de la physicienne Françoise Balibar.

Elle suit d'abord un cursus de sport-études (section danse) au lycée Racine[2] et obtient également un prix au concours général[3]. Après son baccalauréat, elle entre en hypokhâgne au lycée Henri-IV et réussit le concours Lettres A/L de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm en 1987[2]. Elle passe ensuite une maîtrise d'histoire à l'université de Paris I.

Elle entre en 1991[4] au cours Florent. L'année suivante, alors qu'elle s'apprête à se présenter à l'agrégation d'histoire, elle réussit le concours d'entrée au Conservatoire national supérieur d'art dramatique.

Carrière théâtrale

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Jeanne Balibar en 1998 par le studio Harcourt.

En 1993, alors qu'elle n'a suivi qu'un seul trimestre au Conservatoire[5], Jeanne Balibar est recrutée par la Comédie-Française comme pensionnaire. Elle joue dès l'été dans la cour d'honneur du Festival d'Avignon une très remarquée Elvire dans le Dom Juan de Molière[6]. Elle est aussi remarquée en 1995 dans Les Bonnes de Jean Genet. Insatisfaite[4], elle quitte cependant la Comédie-Française, en 1997, pour répondre aux propositions de rôles de plus en plus nombreux au cinéma.

Elle n'abandonne pourtant pas la scène, où elle se produit très régulièrement. Elle a notamment interprété le rôle de Dona Prouhèze dans Le Soulier de satin de Paul Claudel, (mis en scène par Olivier Py en 2003, repris en 2009 au Théâtre de l'Odéon), et le rôle d'Héléna dans Oncle Vania de Tchekhov, mis en scène par Julie Brochen au Théâtre de l'Aquarium[7],[8].

En 2008, lors du festival d'automne à Paris, elle joue au Théâtre de la Ville en duo avec le chorégraphe français de danse contemporaine Boris Charmatz, La Danseuse malade, spectacle inspiré par la danse japonaise Buto.

Bilingue en allemand depuis la fin de l'adolescence, en anglais depuis ses vingt ans[5], Jeanne Balibar a joué également des pièces en langue étrangère, notamment à Berlin Solaris[9] en 2005 et La Cousine Bette[5] en 2014.

Carrière cinématographique

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Lors du festival de Cannes 2009.

Jeanne Balibar commence sa carrière cinématographique dès 1992 dans un film d'Arnaud Desplechin. À côté de nombreux autres rôles, elle jouera plusieurs fois pour Jean-Claude Biette, Josée Dayan, Jacques Rivette. C'est ce dernier qui, dans Va savoir, lui offre en 2001 son premier grand rôle. Refusant des propositions pour des comédies ou des films populaires, tel Jet Set, elle devient, en dix ans, une icône du nouveau cinéma d'auteur français, orientation de carrière qu'elle regrettera a posteriori[10].

Elle obtient en 1998 le prix de la meilleure actrice (Concha de plata) au Festival de San Sebastian pour sa prestation dans le film d'Olivier Assayas Fin août, début septembre. Elle est nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle en 2001 pour le film de Jeanne Labrune Ça ira mieux demain et en 2009 pour le film de Diane Kurys Sagan.

Elle est membre du jury des longs métrages de la 58e Mostra de Venise en 2001 et du 61e Festival de Cannes en 2008.

En , sort son premier film, Par exemple, Électre, réalisé en collaboration avec Pierre Léon et récompensé en 2012 d'une « mention spéciale » lors de la remises des prix Jean-Vigo[11]. Après plusieurs rôles secondaires, elle obtient le César de la meilleure actrice, le pour son interprétation dans le film Barbara, réalisé par Mathieu Amalric.

Après plusieurs années pour réunir les financements, elle écrit et réalise seule son second long métrage en 2018, Merveilles à Montfermeil, abordant le genre de la comédie loufoque[12],[13].

Chanteuse

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Jeanne Balibar commence une carrière de chanteuse en participant, en 1999, à un concert en soutien au Groupe d'information et de soutien des immigrés, dans la salle parisienne de l'Élysée Montmartre. C'est probablement là qu'elle a rencontré Rodolphe Burger[réf. nécessaire], en chantant la chanson de Serge Gainsbourg Les P'tits Papiers, en référence à la situation des « sans-papiers ». Elle chante également pour l'album-hommage à Serge Reggiani, Autour de Serge Reggiani, en reprenant sa chanson La Putain.

Dans son premier album, Paramour, elle mêle sa voix aux arrangements de Rodolphe Burger et signe une partie des textes avec Pierre Alferi, son compagnon d'alors. Sorti le , cet album révèle une ambiance rock, sombre et mélancolique, avec notamment une reprise de Peggy Lee, alternant chansons françaises et anglaises. Il contient aussi un duo avec Maggie Cheung, sa partenaire dans Clean d'Olivier Assayas. Pour son deuxième album Slalom Dame, sorti le , elle en confie la réalisation à plusieurs arrangeurs, en plus de Rodolphe Burger et de Pierre Alféri, notamment à Dominique A et Fred Poulet. À l'occasion de la tournée qui suit la sortie de l'album, elle se produit en compagnie du groupe Poni Hoax.

Elle chante également dans le film Le Bal des actrices de Maïwenn, où elle se moque de son statut d'« actrice intello », et dans Le Plaisir de chanter de Ilan Duran Cohen avec la chanson L'amour est fou.

Le , elle se produit en concert, accompagnée de Rodolphe Burger, Marc Kerr et Arnaud Roulin, au Café de la danse à Paris où le documentaire sur elle, Ne change rien de Pedro Costa, est également projeté ce soir-là. La même année, elle participe à une chanson dans l'album éponyme de Philippe Katerine[14].

Elle est sociétaire des Grosses Têtes sur RTL depuis le 21 juin 2023.

Vie privée

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Jeanne Balibar a été la compagne de l'acteur et réalisateur Mathieu Amalric de 1996[4] jusqu'à leur séparation en 2003. Ils ont eu deux fils[15]. Elle a ensuite été en couple avec l'écrivain Pierre Alferi — qui participe à l'écriture de son album de musique Paramour[16] — puis avec le musicien Philippe Katerine[14].

Elle vit depuis avec le metteur en scène allemand Frank Castorf[17].

Engagements et prises de position

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Jeanne Balibar est depuis longtemps engagée auprès des associations en faveur des étrangers en situation irrégulière[18],[19],[20].

Elle s'est opposée à la loi Hadopi et a exprimé ses craintes quant à la politique de Nicolas Sarkozy lors de son élection comme président de la République, le comparant à Silvio Berlusconi[21].

Le , elle est parmi les signataires de l'Appel des 58 « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »[22],[23].

En , elle co-signe, parmi 1 400 personnalités du monde de la culture, la tribune « Nous ne sommes pas dupes ! », publiée dans le journal Libération, pour soutenir le mouvement des Gilets jaunes, affirmant « Les gilets jaunes, c’est nous »[24]. Après qu'Emmanuel Macron s'est déclaré « bouleversé par la justesse » du film Les Misérables, elle tient des propos critiques à son égard : « Tant qu’il n’y a pas de bouleversement de la politique fiscale, ça ne sert à rien d’aller voir un film et de dire “Je suis bouleversé”, c’est de la merde. […] On voit des milliardaires devenus cent fois plus milliardaires qu’il y a vingt ans, et tout chef d’État qui ne rapatrie pas cet argent aujourd’hui est un criminel, responsable de toute mort dans un hôpital. […] De toute personne qui ne pourra pas se déplacer pour trouver un travail – parce que ce n’est sûrement pas vrai qu’il suffit de traverser la rue[25]… »

En 2023, elle soutient le mouvement contre le projet de réforme des retraites en signant avec 300 autres artistes une pétition s'adressant au chef de l’État[26] pour demander le retrait immédiat du projet, considéré « injuste, inefficace, touchant plus durement les plus précaires et les femmes », en plus d'être rejeté « par l'immense majorité de la population, et même minoritaire à l'Assemblée nationale »[26]. Le texte met en avant le devoir de solidarité[26] face à une réforme qui « va frapper plus durement ceux qui exercent les métiers les plus difficiles[26]. »

Publications

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Jeanne Balibar est avec Philippe Mangeot, cotraductrice de l'ouvrage de Grahame Lock : Wittgenstein. Philosophie, logique, thérapeutique, Presses universitaires de France, 1992[27].

Filmographie

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Actrice

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Cinéma

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Courts métrages

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Télévision

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Doublage et narration

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Réalisatrice

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Scénariste

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Théâtre

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Comédienne et danseuse

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Lectrice

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Discographie

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Albums musicaux

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Collaborations musicales

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Livres audio

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Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Décorations

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Le Jeanne Balibar est nommée au grade d'officier dans l'ordre des Arts et des Lettres[30].

Le , elle est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « actrice, réalisatrice, chanteuse ; 27 ans de services »[1].

Membre de jury

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Pour approfondir

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b Décret du 31 décembre 2019 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
  2. a et b Armelle Héliot, « Jeanne Balibar, l'aristocratique », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », 8-9 juillet 2017, p. 38.
  3. Sven Delille, « Communiqué de presse », Association des lauréats du concours général, .
  4. a b et c Thierry Klifa, « Jeanne Balibar, un air de diva », in Studio magazine, 2000, rééd. in L'Express, Paris, 23 mars 2007.
  5. a b et c Anne Diatkine, « Jeanne Balibar, langue vivante », in Cahier d'été 2014, Libération, 3 août 2014.
  6. Reportage-Portrait de Jeanne Balibar dans Le Soir de France 3 le 10 juillet 1993.
  7. Annie Coppermann, « Une rencontre qui fera date », Les Echos,‎ (ISSN 0153-4831, lire en ligne)
  8. Fabienne Darge, « Jeanne Balibar, pour l'amour de Paul Claudel », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. T. Bogucz, Jeanne Balibar, Arte radio.com, 20 octobre 2004.
  10. Interview de Jeanne Balibar dans la web-émission Café présenté par Mazarine Pingeot en mars 2011
  11. Isabelle Regnier, « Jeanne Balibar : "Une domination du mâle blanc hétérosexuel catastrophique" », Le Monde, 21 mars 2013.
  12. Nathalie Revenu, « Jeanne Balibar fait des Merveilles à Montfermeil », Le Parisien, 29 mai 2018.
  13. Anne Diatkine, « En tournage avec Jeanne Balibar : “C’est trop beau pour être vrai, non ?” », Libération, 17 août 2018.
  14. a et b « Philippe Katerine pose et fait le niais avec ses parents », Le Monde, 24 septembre 2010.
  15. « Jeanne Balibar, entêtante », Libération, 6 janvier 2012.
  16. « Jeanne Balibar : Une surdouée dans le jury ! », Gala, 21 mai 2008.
  17. Alexandre Demidoff, « Jeanne Balibar : "Un rôle, c’est comme un habit, il faut qu’il tombe juste" », Le Temps, 21 janvier 2018.
  18. Participation de Jeanne Balibar au concert Liberté de circulation sur gisti.org, 1999.
  19. « Jeanne Balibar au comité de soutien contre l'expulsion de Kambo, sans-papiers » sur educationsansfrontieres.org, 2006.
  20. « Sean Penn, un président très politique », Le Monde, 14 mai 2008.
  21. Interview de Jeanne Balibar diffusée par LaTéléLibre.fr, le 10 mai 2007.
  22. Collectif, « L'appel des 58 : "Nous manifesterons pendant l'état d'urgence" », Club de Mediapart,‎ (lire en ligne).
  23. « État d'urgence : 58 personnalités revendiquent la liberté de manifester », AFP-Le Point,‎ (lire en ligne).
  24. Collectif, « Gilets jaunes  : nous ne sommes pas dupes  ! », Libération, .
  25. « Jeanne Balibar s’insurge contre Emmanuel Macron, qu’elle ne pense pas "bouleversé" par Les Misérables », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  26. a b c et d « Retraites : des artistes et influenceurs vent debout contre la réforme », sur bienpublic.com, (consulté le ).
  27. SUDOC 185964001.
  28. « En tournage avec Jeanne Balibar : “C’est trop beau pour être vrai, non ?” », Libération,‎ (lire en ligne).
  29. « Bajazet - En considérant le Théâtre et la peste », sur MC 93 Bobigny (consulté le )
  30. Arrêté du 10 février 2016 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres.
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