Louise Colet

écrivaine, poétesse française

Louise Colet, née Louise Révoil le à Aix-en-Provence et morte le à Paris 5e, est une poétesse et femme de lettres française.

Louise Colet
Louise Colet, portrait à la mine de plomb,
par Franz Xaver Winterhalter, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, vers 1840.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Louise RévoilVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Parentèle
Pierre Révoil (beau-frère et cousin au deuxième degré)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions
signature de Louise Colet
Signature

Biographie

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Louise Révoil[n 1] naît le à l'hôtel d'Antoine d'Aix-en-Provence[1],[2], car l'aile est du bâtiment abrite alors l'administration des Postes dont son père[3] est directeur. Elle est la petit-fille de Jean-Baptiste-Benoît Le Blanc de Servane.

Louise Révoil épouse le à Mouriès Hippolyte-Raymond Colet[4], un musicographe et compositeur, professeur de composition au Conservatoire de musique de Paris. Elle le suit à Paris.

Un an après son arrivée à Paris, en 1835, Louise Colet publie ses poèmes et obtient le prix de l’Académie française d'un montant de deux mille francs. Elle obtient quatre prix de l’Académie. Son salon littéraire du no 2 rue Bréda[n 2] est fréquenté par le monde littéraire parisien, tels que Victor Hugo, Alfred de Musset, Alfred de Vigny, Charles Baudelaire, ainsi que de nombreux peintres et politiciens[5].

 
Portrait de Louise Colet avec sa fille Henriette en 1842, par Adèle Grasset.

En 1840, le journaliste Alphonse Karr attribue la paternité de l'enfant qu'elle porte à son amant Victor Cousin dans un article intitulé Une piqûre de Cousin. Furieuse, Louise Colet l'agresse avec un couteau de cuisine qu'elle lui plante dans le dos. Alphonse Karr s'en tire avec une égratignure, et renonce à porter plainte au grand soulagement de Victor Cousin[6]. Il se contente de mettre le couteau dont elle avait voulu le frapper sur une étagère avec cette inscription « Donné par Madame Louise Colet (Dans le dos) »[7].

La peintre Adèle Grasset réalise en 1842 le portrait de Louise Colet avec sa fille Henriette, qui est conservé au musée Granet d'Aix-en-Provence.

En 1844, Louise Colet publie une traduction des Œuvres choisies de Tommaso Campanella. Dans les années 1840 et 1850, ses œuvres sont plusieurs fois couronnées par des prix littéraires prestigieux, notamment le Prix de l'Académie française.

En 1846, elle rencontre Gustave Flaubert, jeune inconnu[5] dans l'atelier du peintre James Pradier. Il est âgé de 25 ans, elle de 36. Ils deviennent amants[8]. Leur liaison dure jusqu'en 1855, assortie d'une abondante correspondance. Elle quitte son mari en 1847. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille, elle écrit vite et répond à des commandes. Elle raconte dans ses mémentos comment elle doit se battre pour garder son indépendance et tenter d'être reconnue par ses confrères masculins[8].

Louise Colet s'engage aux côtés des fouriéristes, dont plusieurs adhérents fréquentent son salon, comme le poète Leconte de Lisle. Elle publie, en 1852, un ouvrage sur La colonie agricole et pénitentiaire de Mettray, créée en 1839. La peintre Fanny Chéron fréquente le salon de Louise Colet avec son père Amédée bibliophile. Elle fait le portrait de Juliette âgée de douze ans[9].

L’Institut de France lui décerne le prix Lambert en 1857[10].

Morte le à son domicile parisien de la rue des Écoles[11], revenant de Verneuil où elle était allée passer quelques jours[7], Louise Colet est inhumée dans le vieux cimetière de Verneuil-sur-Avre[12], où résidait sa fille[13]. En 2016, sa tombe est à l'abandon[14].

Postérité

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Bien que jouissant d'une célébrité personnelle et d'un succès littéraire certains à son époque, l’œuvre de Louise Colet a connu un certain déclin au cours du XXe siècle, absente de la plupart des manuels d'histoire littéraire[5]. Sa rupture difficile avec Gustave Flaubert à partir de 1856 pourrait y être pour quelque chose, celui-ci ayant dès lors dénigré fermement l’œuvre de son ancienne maîtresse, que d'autres comme Victor Hugo acclamaient[5]. Les œuvres de Louise Colet sont redécouvertes avec, en 2014, la réédition de deux de ses romans : Un drame dans la rue de Rivoli et Une Histoire de soldat[5]. En janvier 2021, la Bibliothèque nationale de France met en avant son roman Lui, paru en 1859[8].

Le , le conseil municipal de Grenoble décide de donner le nom de Louise Colet à un nouveau square dans le quartier Vigny Musset[15].

À Verneuil-sur-Avre, une rue du lotissement Le Paradis porte son nom depuis 1991[14].

Œuvres

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Poésie

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  • Fleurs du midi, recueil, 1836. [1]
  • Penserosa, recueil, 1839. [2]
  • À ma mère, poème, 1839.
  • Le Musée de Versailles, poème, 1839 (prix de l'académie française). [3]
  • Les Funérailles de Napoléon, poème, 1840. [4]
  • Poésies de Mme Louise Colet, recueil, 1842. [5]
  • Le Monument de Molière, poème, 1843. [6]
  • L'empereur de Russie auprès de sa fille mourante, poème, 1845. [7]
  • Le marabout de Sidi-Brahim, poème dédié à l'armée, poème, 1845. [8]
  • Les Chants des vaincus, recueil, 1846. [9]
  • Ce qui est dans le cœur des femmes, recueil, 1852. [10]
  • La colonie de Mettray, poème, 1852 (prix de l'académine française). [11]
  • Le Poème de la Femme, premier récit, "La Paysanne", 1853. [12]
  • Le Poème de la Femme, deuxième récit, "La Servante", 1854. [13]
  • L'Acropole d'Athènes, poème, 1854 (prix de l'académie française).
  • Ce qu'on rêve en aimant, suivies de L'Acropole d'Athènes, recueil, 1854. [14]
  • Quatre poèmes couronnés par l'Académie française, Le Musée de Versailles, Le Monument de Molière, La Colonie de Mettray, L'Acropole d'Athènes, recueil, 1855.
  • Le Poème de la Femme, troisième récit, La Religieuse, 1856. [15]
  • L'Institutrice, 1840. [16]
  • La jeunesse de Mirabeau, 1841.
  • Deux mois d'émotion, 1843. [17]
  • Les Cœurs brisés, 2 volumes, 1843. [18]
  • Historiettes morales, 1844. [19]
  • Folles et saintes, 1844.
  • Le Marquis d'Entrecasteaux, 1849. [20]
  • Une Histoire de soldats, 1856. [21]
  • Un Drame dans la rue de Rivoli, 1857. [22]
  • Lui, roman contemporain, 1858. [23]
  • Le Comte de Landevès suivi de la Marquise de Gange, 1858. [24]
  • Enfances célèbres, 1862. [25]
  • L'Italie des Italiens, 4 volumes, 1862-1864. [26]
  • Les Derniers marquis, deux mois aux Pyrénées, 1866. [27]
  • Les Derniers abbés, 1868.
  • Ces Petits messieurs, 1869. [28]
  • La vérité sur l'anarchie des esprits en France, . [29]
  • Edgar Quinet, l'esprit nouveau, . [30]
  • Les Pays lumineux, 1879. [31]
  • Madame Hoffmann Tanska. [32]
  • Un Amour en province.
  • Madame Duchatelet.

Théâtre

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  • La jeunesse de Goethe, comédie en un acte. 1839.
  • Charlotte Corday et Madame Roland, tableaux dramatiques, 1842. [33]
  • Une famille en 1793, drame en cinq actes en vers. Publié en feuilleton dans La Presse du 10 au 16 septembre 1850.
  • L'Abencérage, opéra en deux actes. Livret de Louise Colet et musique d'Hippolyte Colet, 1837.

Traduction

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Statuaire

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Louise Colet en « Penserosa » (1837), James Pradier, Musée du Louvre.

Sapho (1848), James Pradier, Musée du Louvre. Louise Colet est le modèle.

Notes et références

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  1. Les documents d'état civil orthographient ce nom Revoil. Les patronymes que l'on peut parfois trouver, « Révoil de Servannes » et « Révoil de Servanes », ne semblent reposer sur aucune source fiable.
  2. Sa maison faisait l'angle de la rue Neuve-Saint-Georges (rue Notre-Dame-de-Lorette) et de la rue Neuve-Bréda (rue Clauzel).

Références

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  1. L'acte de naissance de Louise Revoil (consultable en ligne sur le site des Archives et bibliothèque départementales Gaston Defferre) est daté du 17 août 1810. L'écriture des actes dans les registres d'état-civil étant toujours strictement chronologique, et cet acte de naissance se trouvant intercalé entre les actes du 15 et du 17 septembre, l'officier d'état-civil a commis une erreur de rédaction sur le mois, Louise Colet est donc née au mois de septembre.
  2. Pierre de Ségur, « Louise Colet », sur Gallica, Les Annales politiques et littéraires, Paris, (consulté le ), p. 312.
  3. Son père, Antoine Révoil, fils de commerçants lyonnais, devenu directeur des Postes, sous la Révolution, à Aix-en-Provence, a épousé Henriette Leblanc, héritière du château de Servanes situé à Mouriès, au pied de l'Oppidum des Caisses de Jean-Jean. Ils ont 6 enfants dont la benjamine est Louise. Le peintre Pierre Révoil est à la fois le cousin germain du père de Louise, ainsi que le propre beau-frère de Louise, quand il épouse sa sœur aînée Joséphine Révoil. Voir Joseph S. Jackson, « Louise Colet et ses amis littéraires », Yale Romanic Studies, vol. XV,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Mairie de Mouriès, Acte de mariage no 12, sur Archives et bibliothèque départementales Gaston Defferre, (consulté le ), vue 10.
  5. a b c d et e Thierry Poyet, « Relire Louise Colet, évidemment ! », sur salon-litteraire.com, .
  6. Anne Boquel et Étienne Kern, Une histoire des haines d'écrivains de Chateaubriand à Proust, Flammarion, 2010, p. 160-161.
  7. a et b « À travers Paris », Le Figaro, no 70,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. a b et c Christine Genin, « Louise Colet, ni muse ni bas-bleu », sur Libération, (consulté le )
  9. « Hippolyte Colet : (1808-1851) », sur Musica et Memoria (consulté le ).
  10. Abel François Villemain, « Rapport sur les concours de l'année 1857 », sur Académie francaise (consulté le )
  11. Paris Archives, « 1876 , Décès , 05 : fiche 29/31 », .
  12. Voir Correspondance de Flaubert, la Pléiade.
  13. « Informations », Le XIXe siècle, vol. 6, no 1555,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. a et b Verneuil-sur-Avre : qui est Louise Colet ?, publié en ligne par Paris-Normandie, le 20 août 2016, sur son site paris-normandie.fr.
  15. Site de Grenoble, 1 h 50 min/6 h 04 min

Voir aussi

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Bibliographie

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Iconographie

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Liens externes

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