Nicolas Copernic

médecin et astronome polonais de langue allemande (1473-1543)

Nicolas Copernic (polonais : Mikołaj Kopernik /miˈkɔwaj kɔˈpɜrnik/, allemand : Nikolaus Kopernikus, latin : Nicolaus Copernicus Torinensis/Thorunensis/Torunensis) est un astronome polonais ou allemand, également chanoine, médecin et mathématicien, né le à Thorn (Toruń) en Prusse royale (royaume de Pologne), et mort le à Frauenburg (Prusse royale, royaume de Pologne ; aujourd'hui Frombork).

Nicolas Copernic
Description de cette image, également commentée ci-après
Nicolas Copernic.
Nom de naissance Mikołaj Kopernik
Naissance
Toruń (royaume de Pologne)
Décès (à 70 ans)
Frombork (royaume de Pologne)
Nationalité Polonais (voir Controverse sur sa nationalité)
Formation Université de Cracovie
Université de Bologne
Université de Padoue
Université de Ferrare
Renommé pour Héliocentrisme
Signature de Nicolas Copernic

Il est célèbre pour avoir développé et défendu la théorie de l'héliocentrisme, selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil, supposé au centre de l'Univers, contre l'opinion alors admise que la Terre était centrale et immobile. Les conséquences de cette théorie, ayant causé de profonds changements des points de vue scientifique, philosophique et religieux, sont désignées comme la révolution copernicienne.

Biographie

Naissance et études

 
Façade de la maison de Copernic, où ce dernier a passé ses premières années.

Nicolas Copernic est né le 19 février 1473 dans une famille riche de la ville hanséatique de Thorn, en Poméranie. Son père, également prénommé Nicolas, négociant en cuivre[1] originaire du village éponyme de Silésie (Koperniki)[2], est un bourgeois de Cracovie venu s'établir à Thorn peu avant l'annexion de la région par le royaume de Pologne, et suffisamment intégré pour y devenir échevin[3]. Il est investi dans les affaires politiques et, avec d'autres bourgeois de Thorn, finance Casimir IV dans sa guerre contre l'ordre Teutonique, qui se termine en 1466 par la victoire du roi de Pologne[4]. Sa mère, Barbara Watzenrode (ou Watzelrode), est d'une ancienne famille de Thorn, probablement originaire de Silésie[3].

La famille de Nicolas Copernic était plutôt liée à la population germanophone[5]. Lui-même écrira et étudiera en latin ; il parlait allemand et avait une connaissance élémentaire du polonais[6].

Le jeune Nicolas passe son enfance à Thorn, d'abord au 17 de la rue Sainte-Anne (aujourd'hui renommée rue Copernic). Alors qu'il est âgé de sept ans, la famille déménage au 36 de la place du marché de la même ville. Très tôt, le jeune Copernic est initié à l'art, à la musique et aux belles-lettres. Il fréquente l'école paroissiale de l'église Saint-Jean[7]. Il a trois frère et sœurs plus âgés : Andrzej (né vers 1465) est devenu chanoine augustinien à Frauenburg ; Barbara (née vers 1469), devenue religieuse bénédictine puis, dans ses dernières années, prieure d'un couvent à Kulm, est morte après 1517 ; Katarzyna (née vers 1471) a épousé Barthel Gertner, homme d'affaires et conseiller municipal de Thorn, et a laissé cinq enfants, dont Copernic a pris soin jusqu'à la fin de sa vie.

 
Toruń (en allemand : « Thorn »), la ville où est né Nicolas Copernic

Après le décès de son père (vers 1483)[3], il est pris en charge par son oncle maternel, futur évêque de Varmie[8], Lukas Watzelrode (ou Lucas Watzenrode). Celui-ci veille sur son neveu et s'assure qu'il fréquente les meilleures écoles et universités ; en 1491, il devient étudiant à l'Université de Cracovie (actuellement l'université jagellonne de Cracovie) où il étudie les mathématiques et l'astronomie (quadrivium), mais aussi la médecine et le droit[9], tout en suivant probablement le trivium, cours habituel de la Faculté des arts (centré sur la dialectique et la philosophie[10]). Il quitte cette université après trois ou quatre ans, trop tôt pour obtenir un diplôme[11].

Il retourne alors chez son oncle, qui tente de le faire élire chanoine au chapitre de la cathédrale de Frauenburg. Sans attendre la confirmation de son élection (en 1497[12]), il se rend en 1496 en Italie où il étudie à l'université de Bologne le droit canonique puis le droit civil[13], mais aussi la médecine et la philosophie. Il y apprend le grec, qui lui servira grandement pour étudier les sources de la science antique[14],[15]. À Bologne, il loge chez l'astronome Domenico Maria Novara, qui est l'un des premiers à remettre en cause l'autorité de Ptolémée.

Selon Rheticus, « il fut moins le disciple que l'assistant et le témoin des observations du très savant Dominicus Maria »[16]. C'est ainsi que Copernic fit la première observation dont nous ayons connaissance de l'occultation de l'étoile Aldébaran par la Lune, le [17].

En 1500, il donne, d'après Rheticus[18], une conférence sur l'astronomie à Rome, et y observe une éclipse partielle de lune. Le chanoine Copernic se rend l'année suivante au chapitre de la cathédrale de Frauenburg, où on lui accorde une absence supplémentaire de deux ans pour étudier la médecine. Il poursuit donc ses études en médecine et droit à l'université de Padoue, réputée pour son enseignement de médecine. Mais c'est à Ferrare, le 31 mai 1503, qu'il obtient le titre de docteur en droit canon (le doctorat de médecine aurait nécessité trois années d'études)[19].

À la fin de ses études, en 1503, il quitte définitivement l'Italie et réintègre son diocèse.

Humaniste aux activités multiples, et astronome révolutionnaire

À son retour en Pologne, Copernic se loge auprès de son oncle dans le palais épiscopal de Heilsberg (Lidzbark Warmiński). Il assiste l'évêque dans l'administration du diocèse (qui disposait d'une autonomie politique vis-à-vis du roi de Pologne), et devient également son médecin personnel. La réputation du médecin Copernic semble avoir été grande, puisqu'après la mort de Lukas Watzelrode, il soigne deux de ses successeurs (les évêques Maurice Ferber et Johannes Dantiscus), mais aussi d'autres personnalités et des gens du peuple[20].

 
Nicolas Copernic tenant un muguet, attribut du médecin.

En bon humaniste, Copernic s'essaye aussi à la traduction du grec : son premier livre, imprimé en 1509, est une traduction latine de lettres grecques dont l'auteur est un Byzantin du VIIe siècle, Théophylacte Simocatta[Note 1]. Copernic devient ainsi le premier Polonais à publier en Pologne une traduction d'un auteur grec[21].

Copernic ne succédera pas à son oncle, ainsi que celui-ci l'aurait souhaité, mais il ne délaisse pas pour autant ses tâches de chanoine de l'évêché de Warmie (institution politique tout autant que religieuse). Ainsi, il occupe à plusieurs reprises le poste important d'administrateur des biens du chapitre à Olsztyn (Allenstein). L'invasion de la Warmie par les chevaliers teutoniques en 1520 l'amène même à devenir commandant militaire d'Olsztyn jusqu'à la fin des hostilités[22]. C'est encore à Olsztyn qu'il compose un Essai sur la frappe de la monnaie, à l'occasion de la crise monétaire qui touche son pays[Note 2], l'économie étant l'activité qui l'intéressait le plus en dehors de l'astronomie[23].

Tout au long de ces années, et probablement dès son retour d'Italie, Copernic continue ses recherches en astronomie, et réalise quelques observations des astres[Note 3] depuis la tour de la cathédrale de Frauenburg, qu'il a fait aménager pour cela et où il vécut la plus grande partie de sa vie. Il se convainc rapidement de la nécessité d'abandonner le modèle d'Univers de Ptolémée au profit d'un système héliocentrique. C'est ainsi qu'il écrit, dès les années 1511-1513, De Hypothesibus Motuum Coelestium a se Contitutis Commentariolus (connu sous le titre de Commentariolus[Note 4]), un court traité qui expose le système héliocentrique[24] et qu'il fait secrètement circuler, sous forme manuscrite, auprès de ses amis.

 
Palais épiscopal de Heilsberg (Lidzbark Warmiński) où vécut Copernic

C'est à la même période que Copernic, dont les compétences astronomiques sont visiblement reconnues, est sollicité dans le cadre du Ve concile du Latran sur la réforme du calendrier.

Pendant 36 ans, de son propre aveu, Copernic garde sa pensée sans la divulguer. C'est probablement bien plus par rigueur scientifique que par conscience des dangers d'une telle publication. Car Copernic, en se livrant aux observations et aux calculs qui doivent confirmer son Système, rencontre des difficultés insurmontables. Comme tous ses prédécesseurs il pense que les planètes ont un mouvement circulaire uniforme, alors qu'il est en réalité légèrement elliptique. C'est Kepler qui fera cette découverte près d'un siècle plus tard (1609), en étudiant le Système de Copernic. En attendant, ce dernier ne parvint jamais à concilier parfaitement ses observations avec ses calculs basés sur l'idée du mouvement circulaire. Autre difficulté rencontrée, le ciel brumeux de la Vistule empêche souvent l'astronome de mener ses observations et il se trouve ainsi dans la nécessité d'exploiter les matériaux douteux accumulés depuis Ptolémée en leur accordant une confiance absolue. Copernic passe alors de longues années à gâter la simplicité de son Système en l'emplissant d'épicycles et d'excentriques, et ce jusqu'au découragement[25].

Les disciples de Copernic, dont Rheticus, sont moins soucieux des précisions de détail et restent éblouis par les nobles lignes du Système de Copernic. L'enthousiasme des savants ne permet plus à la réalité de se perdre.

Le manuscrit du De Revolutionibus Orbium Coelestium (Des révolutions des sphères célestes) est achevé vers 1530. En 1533, l'hypothèse héliocentrique de Copernic s'est déjà répandue jusqu'au Pape Clément VII, et plusieurs prélats pressent Copernic de la publier. Vers 1540 circulent peut-être déjà des copies ; du moins Georg Joachim Rheticus en publie à cette date à Dantzig une analyse qui connaît un grand succès[25].

Mais ce n'est qu'en 1543 que l'ouvrage immortel parait enfin chez un imprimeur luthérien de Nuremberg, au moment même de la mort de son auteur. On rapporte que Copernic eut l'occasion d'en manier un exemplaire dans les heures de son agonie[25].

Bien que chanoine, de son vivant Copernic ne fut jamais inquiété pour ses théories par les autorités ecclésiastiques, et il dédia son livre au Pape Paul III. Mais en 1616, avec la censure de la thèse de Galilée, le De Revolutionibus Orbium Coelestium est finalement mis à l'index des livres interdits par l'Église Catholique (il le sera jusqu'en 1835), jusqu'à correction. Ces corrections, au nombre de dix, sont annoncées en 1620. Elles concernent les passages qui affirment la réalité du modèle héliocentrique[26]. Chaque possesseur de l'ouvrage devait effacer les passages interdits ou les réécrire suivant des instructions précises. De fait ces corrections furent réalisées en Italie (à peu près deux tiers des exemplaires qui nous sont parvenus), mais pas dans le reste de l'Europe[26].

Système et théories de Copernic

 
Le système héliocentrique de Copernic (De Revolutionibus orbium coelestium).

Copernic propose une rupture radicale dans l'organisation du cosmos jusque-là établie : les systèmes du monde admis à son époque avaient un point commun, leur géocentrisme : la Terre était immobile au centre de l'univers, tous les astres tournant autour. Au contraire[27], Copernic place le Soleil au centre de l'univers, la Terre devenant une planète tournant autour de ce point fixe ; c'est l'héliocentrisme.

Motivations

Pour justifier cette remise en cause totale, Copernic met en exergue les défaillances des systèmes astronomiques existants[28] : tout d'abord, leur multiplicité, d'Eudoxe à Ptolémée en passant par les nombreux aménagements opérés aux théories de ce dernier par les astronomes qui lui ont succédé. Ensuite, leur incapacité à décrire avec précision les phénomènes observés[Note 5]. Enfin, le manque d'ordre et d'harmonie dans ces systèmes extrêmement complexes[Note 6]. Concernant la théorie de Ptolémée, il ajoute une sévère critique de l'astucieuse invention de ce dernier, l'équant[Note 7], qui viole le principe de l'uniformité des mouvements circulaires par rapport à leur centre, ce qui la rend irréaliste aux yeux de Copernic.

Il propose en réponse à ces insuffisances un système reposant sur quelques axiomes révolutionnaires (présentés dès le Commentariolus)[29], et étayé par une démonstration mathématique minutieuse (exposée dans le De Revolutionibus).

Mais dans son étude du ciel, Copernic dut faire face à plusieurs problèmes qui divisent les astronomes. Il y a l'idée persistante, proposée pour la première fois par Aristote (384-322 av. J.-C.), que les planètes se déplacent de manière uniforme dans un milieu indéfini de sphères invisibles, toujours à des distances fixes d'un point central, la Terre. Cela signifie que l'univers doit être constitué d'une série de sphères concentriques. Malheureusement, cette théorie ne correspondait pas à l'expérience vécue en observant une variation de la luminosité des planètes dans le ciel nocturne[30].

Axiomes du système héliocentrique

Ayant disposé le Soleil au centre de l'Univers, il dote donc la Terre de deux mouvements principaux : sa rotation (la Terre tourne sur elle-même et fait un tour sur son axe en une journée) explique dans un premier temps le mouvement diurne de la sphère céleste en un jour, la sphère des étoiles demeurant immobile ; sa révolution annuelle autour du Soleil fait de la Terre une planète, toutes les planètes tournant autour du Soleil. La Terre n'est plus que le centre des mouvements de la Lune.

Pour Copernic, « le mouvement de la Terre seule suffit donc à expliquer un nombre considérable d'irrégularités apparentes dans le ciel »[31], notamment le mouvement rétrograde des planètes, phénomène qui n'était expliqué qu'à grand-peine par les systèmes géocentriques. Pour justifier que l'on ne perçoive pas les effets de la révolution annuelle de la Terre par un effet de parallaxe sur les étoiles, Copernic postule enfin que la sphère des étoiles se situe à une distance considérable, bien plus importante que ce que l'on imaginait jusqu'alors[Note 8].

Les autres planètes tournent aussi autour du Soleil, en des durées d'autant plus longues qu'elles sont éloignées du Soleil. D'où le terme "héliocentrique" pour qualifier ce modèle. Les irrégularités (rétrogradations…) des planètes s'expliquent facilement comme effets de perspective dus au mouvement de l'observateur terrestre. Comme Vénus est en mouvement sur une orbite inférieure à celle de la Terre, on comprend que vue de la Terre, Vénus n'est jamais très écartée du Soleil. Il en est de même pour Mercure. Outre qu'il explique assez bien tout ce qui est observé à l'oeil nu, Copernic avance quelques "arguments" en faveur de son modèle :

  • Le Soleil a une place primordiale : la beauté de l'astre et son importance comme source de lumière et de vie méritent en effet la place centrale,
  • Il est plus rationnel de faire tourner la Terre qu'un corps immensément grand comme l'est la sphère porteuse des étoiles,
  • Ce modèle héliocentrique est simple et logique : plus l'astre est éloigné du Soleil, plus son mouvement est lent, pour se terminer par la voûte céleste qui, elle, est fixe.

En réalité, Copernic n'a aucun argument basé sur des observations astronomiques nouvelles : Il explique autrement ce que le monde gréco-romain avait déjà essayé d'expliquer par le modèle géocentrique[32].

Avantages du système copernicien

Pour son auteur, la grande force de ce système héliocentrique est qu'il introduit ordre et harmonie dans le cosmos[Note 9]. Il y a en particulier une corrélation logique entre les distances des planètes au centre du système et leur période de révolution. En effet, plus l'orbite d'une planète est grande, plus il lui faudra de temps pour faire une révolution complète autour du Soleil (ce qui n'était pas le cas pour Mercure et Vénus dans le système de Ptolémée, ces deux planètes ayant la même période de révolution que le Soleil). Copernic n'a plus besoin des monstrueux épicycles[33] des planètes que Ptolémée avait introduits pour expliquer leurs rétrogradations. Il élimine également l'incroyable coïncidence qui donnait par exemple à Mars, Jupiter et Saturne la même période d'un an sur ces épicycles (de tailles pourtant inégales). Sa théorie explique en outre pourquoi les planètes internes, Vénus et Mercure, ne s'écartent jamais beaucoup du Soleil et ne se retrouvent jamais en opposition par rapport à lui.

Le système de Copernic permet même de mesurer les distances de chaque planète au Soleil, ce qui était impossible dans un système géocentrique[34]. C'est ce qui permettra plus tard à Johannes Kepler de calculer les trajectoires de ces astres, et d'établir les lois du mouvement dans le Système solaire, lois sur lesquelles Isaac Newton s'appuiera pour élaborer sa théorie de la gravité.

Univers de Copernic : plus simple et moderne que celui de Ptolémée

Malgré la modernité révolutionnaire de son système, Copernic conserve certains éléments archaïques des anciens systèmes du monde : ainsi l'idée aristotélicienne (pourtant abandonnée par Ptolémée et même probablement déjà par Hipparque) des sphères solides[Note 10], ou encore la sphère des fixes, contenant les étoiles et marquant la limite d'un univers fini[35].

On oppose souvent la complexité du système de Ptolémée et de leurs dérivés à la simplicité du système de Copernic. En effet, le premier comporte une multitude de cercles (excentriques et épicycles)[Note 11], tandis que la représentation classique du second ne montre que les six cercles des planètes et celui de la Lune (voir l'illustration)[Note 12]. Et il est vrai, comme Copernic nous le dit, que son modèle a permis de supprimer les énormes cercles disgracieux (épicycles ou excentriques) destinés à justifier les inégalités des mouvements des astres (rétrogradations). Cependant, ce schéma du système héliocentrique est trompeur, car extrêmement simplifié. En effet, Copernic considère que le mouvement circulaire uniforme est un principe fondamental de l'astronomie[36]. Or, les observations contredisent l'uniformité des mouvements célestes. Pour concilier ce principe avec la réalité, Copernic, qui a rejeté l'équant de Ptolémée, est obligé d'ajouter à son système une multitude de petits épicycles et d'excentriques dont l'effet est de moduler la vitesse de chaque planète sur son parcours[Note 13].

Au nom du principe antique de l'uniformité des mouvements circulaires, Copernic a donc rendu son système tout aussi complexe que celui de Ptolémée[Note 14]. Cependant, de nombreux commentateurs de l’œuvre du chanoine-astronome maintiennent que celui-ci a introduit une simplification[Note 15], car les épicycles de Copernic, beaucoup plus petits que les cercles déférents, ne sont là que pour corriger les petites variations de vitesse et de position des planètes (qui se déplacent en réalité à vitesse variable sur des orbites elliptiques) par rapport à une trajectoire circulaire uniforme, et ne sont pas nécessaires, en première approche, pour décrire les irrégularités apparentes les plus importantes de leurs trajectoires (rétrogradations). Au contraire, les épicycles de Ptolémée, de tailles beaucoup plus importantes (et comparables à celles des déférents), sont indispensables pour expliquer ces irrégularités et ne peuvent donc être omis, même en première approximation[Note 16].

Influences

Inspirateurs, selon Copernic, de sa théorie

Copernic n'est pas l'inventeur de la théorie héliocentrique. Selon Archimède[37] et Plutarque[38], l'astronome grec Aristarque de Samos était partisan de l'héliocentrisme, dès le IIIe siècle avant notre ère. Copernic d'ailleurs mentionne son prédécesseur, ainsi que les sources antiques qui lui ont inspiré l'hypothèse du mouvement de la Terre. Car, selon son propre témoignage, il a commencé sa recherche, en bon humaniste, par la lecture des textes des Anciens :

« C'est pourquoi je pris la peine de lire les livres de tous les philosophes que je pus obtenir, pour rechercher si quelqu'un d'eux n'avait jamais pensé que les mouvements des sphères du monde soient autres que ne l'admettent ceux qui enseignèrent les mathématiques dans les écoles. Et je trouvai d'abord chez Cicéron que Nicétus[Note 17] pensait que la Terre se mouvait. Plus tard je retrouvai aussi chez Plutarque que quelques autres ont également eu cette opinion. »

— Nicolas Copernic, De Revolutionibus orbium coelestium

Il nomme alors, dans une citation de [pseudo] Plutarque[39], Philolaus le pythagoricien (pour qui la Terre tournait, comme le Soleil et tous les astres, autour d'un feu central), Héraclide du Pont et Ecphantus le pythagoricien (qui admettaient la rotation de la Terre sur son axe). Et il poursuit : « Partant de là, j'ai commencé, moi aussi, à penser à la mobilité de la Terre »[40].

Il est à noter que, s'il reconnaît que ces astronomes antiques ont eu l'idée du mouvement de la Terre, il ne signale pas qu'Héraclide avait imaginé, en plus de la rotation de la Terre sur elle-même, que Mercure et Vénus tournaient autour du Soleil, ni qu'Aristarque était à l'origine d'un système héliocentrique[Note 18] : il se contente d'écrire que, selon certains, Aristarque, comme Philolaus, avait admis la mobilité de la Terre. Cette unique mention d'Aristarque, d'ailleurs, sera rayée dans le manuscrit[Note 19] et n'apparaîtra pas dans la version imprimée du De Revolutionibus[Note 20].

Enfin, il fait référence à Martianus Capella, ainsi qu'à « quelques autres Latins », qui « estimèrent, en effet, que Vénus et Mercure tournent autour du Soleil, qui est au centre, et pour cette raison-là ne peuvent s'éloigner de lui plus loin que ne le permettent les convexités de leurs orbes »[41]. Le système de Capella (que celui-ci appelle « système égyptien », et qui est aussi celui d'Héraclide), dans lequel seules Vénus et Mercure tournent autour du Soleil, ce dernier et les autres planètes tournant autour de la Terre, pourrait avoir amené Copernic sur la voie de l'héliocentrisme.

 
 
 
Représentation par Valentin Naboth, en 1576, du modèle géocentrique classique (à gauche), du modèle géo-héliocentrique transmis par Martianus Capella (au centre) et du modèle héliocentrique de Copernic.

Influences possibles ou probables

En plus des influences grecques qu'il revendique, Copernic a peut-être été influencé par des astronomes arabes et perses du Moyen Âge. Il n'en fait pas mention dans son œuvre[Note 21], mais certains modèles mathématiques utilisés pour décrire le mouvement des astres sont identiques à ceux établis par les astronomes de l’école de Maragha aux XIIIe et XIVe siècles. Ainsi, il utilise pour décomposer un mouvement linéaire en mouvements circulaires la même méthode que l'astronome perse Nasir al-Din al-Tusi[Note 22].

De même, son modèle du mouvement de la Lune est pratiquement identique à celui d’Ibn al-Shâtir[42], qui a en outre développé au XIVe siècle des théories planétaires proches de celles décrites par Copernic[Note 23]. Copernic a-t-il eu connaissance des textes de l'école de Maragha ? Nous l'ignorons[Note 24], mais nous ne pouvons qu'être frappés par ces similitudes[Note 25].

Ce qui est intéressant, c'est que certains astronomes du monde musulman ont évoqué contre Ptolémée la possibilité d'un mouvement de la Terre, suivant en cela les Grecs et Latins que nous avons cités. Ainsi, la rotation de la Terre sur elle-même a été discutée dès le Xe siècle, en particulier par al-Biruni[43] (qui l'a finalement rejetée pour les mêmes raisons qu'Aristote et Ptolémée). Plus tard, des astronomes de Maragha, parmi lesquels Ibn al-Shatir, ont poursuivi et approfondi cette réflexion[Note 26].

En Europe également, le système de Ptolémée et la physique d'Aristote ont été contestés par des philosophes et des astronomes connus de Copernic, et qui ont pu l'amener sur la voie de l'héliocentrisme. Ainsi, les philosophes Nicolas de Cues (XVe siècle), qui dans la Docte ignorance chasse la Terre du centre du monde et la rend mobile[44], ou Jean Scot Érigène (IXe siècle), qui, allant plus loin qu'Héraclide et Martianus Capella, fait tourner autour du Soleil non seulement Mercure et Vénus, mais aussi Mars et Jupiter[Note 27]. Au XIVe siècle, des débats ont eu lieu à l'université de Paris sur l'hypothèse du mouvement de rotation de la Terre, comme le rapporte Pierre Duhem, qui cite à ce propos Nicole Oresme, dont il fait un « précurseur de Copernic »[45]. L'astronome du XVe siècle Peurbach et son élève Regiomontanus, étudiés par Copernic, pourraient avoir eu, selon Ernst Zinner[46], une influence sur la conversion de Copernic à l'héliocentrisme. Le premier avait débattu du mouvement de la Terre, et noté la corrélation entre les mouvements des planètes et ceux du Soleil ; le second aurait écrit à la fin de sa vie : « Il faut modifier un peu le mouvement des étoiles à cause du mouvement de la Terre ».

Il est possible d'affirmer que les réflexions sur le mouvement de la Terre et la place du Soleil n'étaient pas neuves au temps de Copernic, et que, contrairement à ce que l'on pourrait penser, elles avaient largement eu cours au Moyen Âge, tant dans l'Europe chrétienne que dans le monde musulman. Thomas Samuel Kuhn écrit à ce propos[47] :

« Du fait que Copernic commença là où Ptolémée s'était arrêté, beaucoup de gens conclurent que la science fut inexistante au cours des siècles qui séparent la vie de ces deux hommes. En fait, l'activité scientifique, bien qu'intermittente, fut très intense et joua un rôle essentiel dans la préparation du terrain qui permit à la révolution copernicienne de commencer et de s'imposer. »

Toutefois, il ne faudrait pas pour autant, ainsi que le fait Arthur Koestler, minimiser l'apport personnel de Copernic dans la révolution héliocentrique. L'opinion du célèbre auteur des Somnambules a d'ailleurs été reprise depuis, l'étude récente des précurseurs arabo-perses de l'astronome polonais tendant à la renforcer. Mais Koestler reconnaît lui-même[48] que Copernic a eu l'immense mérite de développer l'idée de l'héliocentrisme, envisagée par d'autres avant lui, pour en faire un système complet, à l'instar de celui de Ptolémée. Personne avant lui n'avait construit un tel système, dans toute sa complexité, ni défendu l'héliocentrisme avec autant d'application et de conviction[49]. Et nul ne conteste que c'est le De Revolutionibus, conçu comme un nouvel Almageste, qui marque, par son importance historique considérable, l'origine de ce qu'il est convenu d'appeler, à juste titre, la révolution copernicienne.

Révolution copernicienne

Avant Copernic, la façon de voir le cosmos reposait sur la thèse aristotélicienne que la Terre est au centre de l'univers et que tout tourne autour d'elle : « l'univers géocentrique ». La description des mouvements des astres reposait sur le système dit « de Ptolémée » et la théorie des épicycles[Note 28]. Cette vision de l'univers (le géocentrisme) demeura la doctrine établie jusqu’à la fin de la Renaissance et ne fut totalement abandonnée par les savants et par l'Église que vers 1750[Note 29].

Réticences

 
Portrait de Copernic par Jan Matejko : Conversation avec Dieu.

Au XVIe siècle, on croit fermement que la Terre est immobile et que la théorie du géocentrisme est la règle universelle. On accepte mal que la Terre soit mobile. Les chercheurs et scientifiques du XVIe siècle acceptent certains éléments de la théorie, en revanche la base de l'héliocentrisme est rejetée.

L'acceptation de la nouvelle théorie va devenir l'enjeu d'une lutte d'influence aux confins de l'Université, de la politique et de la religion. Dès 1533, le pape Clément VII avait connaissance des travaux de Copernic sans les critiquer[50] et, en 1536, le cardinal-archevêque de Capoue Nikolaus von Schönberg l'encourage à communiquer ses recherches[50]. Fort de cet accueil, Copernic fait parvenir au pape Paul III un exemplaire dédicacé de la première version de son livre De revolutionibus coelestium[51],[50]. De son vivant, à aucun moment, Copernic ne fut inquiété par l'Église.

Cependant, seuls une dizaine de clercs de son époque lui accordent un appui. Mais ces chercheurs travaillent souvent à l'extérieur des universités (subventionnées), dans des cours royales ou impériales, ou encore même tout près de l'Église. Les plus célèbres sont Giordano Bruno et l'astronome allemand Johannes Kepler (1571-1630). En 1582, lors de la grande réforme du calendrier par le pape Grégoire XIII les travaux de Copernic sur l'héliocentrisme furent utilisés. Ce n'est qu'après, qu'une féroce bataille d'universitaires va déclencher la polémique qui aboutira à la condamnation des travaux de Copernic, malgré des efforts pour tenter de trouver un compromis.

Près de cent ans après la parution du livre Des révolutions des sphères célestes, réticences et hésitations existent toujours. Si certains philosophes jésuites sont profondément convaincus - certains sont même disciples de Copernic -, d'autres préfèrent le système de Tycho Brahe. L'astronome danois Tycho Brahe soutient une théorie qui garde la Terre immobile mais prétend que toutes les autres planètes tournent autour du Soleil pendant que celui-ci tourne autour de la Terre, ce qui, sur le strict plan mathématique, est équivalent au système de Copernic[52].

Galilée défend les travaux de Copernic et mène une féroce guerre d'influence contre ses collègues universitaires italiens qui montent contre lui les dominicains. Galilée est l'ami du pape et ne peut être directement attaqué. Ses adversaires vont donc s'attacher à mettre à l'Index les travaux de Copernic qui est sa référence. Le pape refuse de déclarer Copernic hérétique mais ne peut empêcher de faire condamner ce qui pourrait déborder sur la théologie. Le système de Copernic sera finalement condamné en 1616[53]. Galilée reste un fervent défenseur de la théorie copernicienne et son attitude aboutit au fameux procès de 1633 où il est condamné par un tribunal ecclésiastique.

Dès 1664, les auteurs coperniciens sont retirés de l'Index, mais il faut attendre la fin du XVIIe siècle pour voir se réconcilier la plupart des savants de l'Europe, grâce à la mise en place de la mécanique céleste d'Isaac Newton. Mis à part l'Angleterre, la France, les Pays-Bas et le Danemark, le reste de l'Europe garde sa position anti-copernicienne pendant encore un siècle. La première preuve scientifique de la rotation de la Terre autour du Soleil fut produite, en 1728, par James Bradley, par l'explication qu'il donna à « l'aberration de la lumière »[Note 30].

À partir de 1741 et sous l'influence de Roger Boscovich le pape Benoît XIV abandonne progressivement le système géocentrique. En 1757, le jésuite obtient que les livres de Copernic et Galilée soient retirés de l'Index[53]. Galilée est réhabilité en 1784, mais ce n'est qu'en 1822 que l'Église accepte définitivement et complètement l'idée que la Terre tourne autour du Soleil, par un décret approuvé par le pape Pie VII déclarant permises à Rome l'impression et la publication d'ouvrages traitant de la mobilité de la Terre et de l'immobilité du ciel selon l'opinion commune des astronomes modernes[54]..

Cette nouvelle théorie du monde était loin de faire l'unanimité. Elle heurtait le sens commun des populations et allait, chez les érudits, à l'encontre d'une tradition de pensée vieille de plus de 2 000 ans.

Son influence

 
Monument en l'honneur de Mikołaj Kopernik de Bertel Thorvaldsen à Varsovie.
 
Buste (1807) de Copernic, dans le Walhalla à Donaustauf, Allemagne, réalisé par Schadow.

Copernic a retardé de plusieurs années la parution de l'œuvre de sa vie. Ses croyances et la peur de la réaction de l'Église et de Wittenberg en sont les principales raisons. Ce texte ne sera publié que le jour de sa mort.

Il n'oublia pas une dédicace au pape Paul III dans son œuvre rédigée en latin où il revendiqua le droit à la liberté d'expression.

Copernic sut libérer les scientifiques et chercheurs de leurs préjugés (le système cosmologique d'Aristote et de Ptolémée était longtemps resté la référence). Il amena aussi par la suite les théologiens à s'interroger sur l'interprétation des textes sacrés. Il fallut attendre le XIXe siècle pour que les théologiens reprennent une certaine distance vis-à-vis de l'interprétation trop littérale des textes sacrés, ce qui nécessita tout de même un renouvellement des études bibliques (exégèse et herméneutique).

L'influence de Copernic se fit sentir jusque dans le domaine philosophique : Descartes, qui avait rédigé un Traité du monde et de la lumière, fut étonné de la décision de l'Inquisition lorsqu'il apprit la condamnation de Galilée (procopernicien) en 1633. C'est la raison pour laquelle Descartes s'orienta vers la philosophie et rédigea le fameux Discours de la méthode et quelques autres ouvrages philosophiques qui constituaient un projet de recherche d'une science universelle.

Ce n'est pas sans raison que l'on parle de révolution copernicienne, car l'influence du système de Copernic se fit sentir profondément dans tous les domaines de la connaissance humaine.

Les conceptions de contemporains de Copernic etaient les suivantes.

  • La Terre ne peut être mise sur le même pied qu'une planète : par comparaison avec la Terre, les astres du ciel sont d'une nature fondamentalement différente. Ils ne sont pas soumis aux mêmes lois que les objets terrestres que l'homme peut approcher, au point qu'il est illusoire de réunir la Terre et le Ciel sous une même Science.
  • Aucun objet visible à l'oeil nu ne tourne autour d'un autre astre. Au contraire, tous semblent bien tourner autour de la Terre.
  • La Terre est beaucoup trop massive pour tourner sur elle-même sans l'intervention d'une force gigantesque et permanente.
  • Si la Terre tournait, un objet en chute libre ne pourrait pas tomber verticalement, mais retomberait à l'ouest de son point de chute. De plus, il devrait y avoir constamment un vent d'Est[55].

Controverse sur sa nationalité

Selon Konrad Rudnicki, la nationalité de Copernic a été objet de controverses à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, lors de la montée des nationalismes, car son père était polonais et sa mère allemande, qu'il est né en territoire polonais mais dans une ville hanséatique à population majoritairement allemande. Pourtant Luther disait qu'en son temps il était considéré comme polonais, au moins par les Allemands[56].

Il est généralement reconnu comme polonais[57]. Mais en 1496, il s'était inscrit dans la natio allemande pour étudier le droit canon à l'université de Bologne[58]. Selon l'épistémologue Simone Mazauric, il est né « dans une famille germanophone, ce qui explique que Copernic ait été fréquemment désigné, au moins jusqu'au XIXe siècle, comme astronome allemand »[59].

Enquête sur sa tombe

Le lieu exact de l'inhumation de Copernic est longtemps demeuré inconnu, mais en 2005 des ossements sont retrouvés dans la cathédrale de Frombork (Pologne), près de l'autel dont il avait la charge.

Le , des chercheurs de l'Institut médico-légal de Cracovie et de l'université d'Uppsala confirment que le crâne et le fémur retrouvés sont ceux de Copernic, grâce à deux cheveux trouvés dans un exemplaire, conservé en Suède[60], du Calendarium Romanum Magnum de Johannes Stœffler dont Copernic s'est servi toute sa vie[61],[62].

Le , lendemain du 467e anniversaire de sa mort, Copernic, dont les restes sont identifiés, est enterré à nouveau dans la cathédrale de Frombork, dans le Nord de la Pologne. Lors de la cérémonie religieuse, le cercueil de Copernic est à nouveau enfoui sous le sol de la cathédrale construite au XIVe siècle, au pied d'une tombe neuve en granit noir frappée d'une représentation d'un modèle du Système solaire. Dans son discours, l'archevêque Jozef Zycinski déplore les « excès de zèle des défenseurs autoproclamés de l'Église ». Il rappelle la condamnation en 1616 par le pape Paul V de l'œuvre de l'astronome, considérée à l'époque contraire aux Écritures[63].

Hommages

 
L'observatoire Copernic dans la province de Namur, près de Dinant, en 2020.

L'article Copernicus recense les articles de Wikipédia dont la dénomination est liée à Nicolas Copernic.

Œuvres

Éditions anciennes

  • (la) De revolutionibus orbium coelestium, Amsterdam, Willem Jansz Blaeu, (lire en ligne)
  • (la) De revolutionibus orbium coelestium, Nürnberg, Johann Petreius, (lire en ligne)

Éditions modernes

Œuvres complètes, en cours d'édition à Berlin depuis 1974 : Nicolaus Copernicus-Gesamtausgabe :

  • Vol. 1, De Revolutionibus : Faksimile des Manuskriptes ; hrsg. von Heribert M. Nobis. Hildesheim : A. Gerstenberg, 1974. (ISBN 978-3-8067-0331-3).
  • Vol. 2, De Revolutionibus libri sex [kritischer Text] ; hrsg. von Heribert Maria Nobis und Bernhard Sticker. Hildesheim : Gerstenberg, 1984. (ISBN 978-3-527-28326-2).
  • Vol. 3-1, Kommentar zu De revolutionibus ; hrsg. von Heribert Maria Nobis und Felix Schmeidel. Berlin : Akademie Verlag, 1998. (ISBN 978-3-05-003123-1).
  • Vol. 5, Opera minora ; hrsg. von Stefan Kirschner und Andreas Kühne. Berlin : Akademie Verlag, 1994. (ISBN 978-3-05-003498-0).
  • Vol. 6-1, Documenta copernicana. Briefe ; hrsg. Andreas Kühne, mit Friederike Boockmann und Stefan Kirschner. Berlin : Akademie Verlag, 1994. (ISBN 978-3-05-002594-0).
  • Vol. 6-2, Documenta copernicana. Urkunden, Akten und Nachrichten ; hrsg. Andreas Kühne und Stefan Kirschner. Berlin : Akademie Verlag, 1996. (ISBN 978-3-05-003009-8).
  • Vol. 8-1, Receptio copernicana ; hrsg. Heribert Maria Nobis und Anna Maria Pastori. Berlin : Akademie Verlag, 2002. (ISBN 978-3-05-003433-1).
  • Vol. 9, Biographica copernicana ; hrsg. Andreas Kühne, Stefan Kirschner, mit einem Katalog der frühen Copernicus-Porträts von Gudula Metze. Berlin : Akademie Verlag, 2004. (ISBN 978-3-05-003848-3).

Traductions françaises :

Bibliographie

Études sur la personne et l'œuvre

  • Philippe Decourt, Les Vérités indésirables, vol. 1, première partie, Faut-il réhabiliter Galilée ? (ISBN 2-903279-15-2).
  • Owen Gingerich (trad. Jean-Jacques Szczeciniarz), Le Livre que nul n'avait lu. À la poursuite du « De Revolutionibus » de Copernic, Paris, Dunod, coll. « Quai des sciences », (ISBN 978-2-10-049611-2, présentation en ligne).
  • (en) Owen Gingerich et James MacLachlan, Nicolaus Copernicus : Making the Earth a Planet, Oxford University Press US, , 128 p. (ISBN 978-0-19-516173-1)
  • Fernand Hallyn, La Structure poétique du monde. Copernic, Kepler. Paris, Seuil, 1987. (Des travaux). (ISBN 978-2-02-009802-1).
  • Pierre Kerszberg, « La Cosmologie de Copernic et les origines de la physique mathématique », Revue d'histoire des sciences, t. 34, no 1,‎ , p. 3-23 (lire en ligne).
  • Alexandre Koyré, La Révolution astronomique : Copernic, Kepler, Borelli, Paris, Hermann, coll. « Histoire de la pensée » (no III), (réimpr. 1974), 525 p. (ISBN 2-7056-5199-3).
  • Arthur Koestler (trad. Georges Fradier), Les Somnambules : Essai sur l'histoire des conceptions de l'Univers, Paris, Les Belles Lettres (coll. « le goût des idées »), 2010 (1re éd. française Calmann-Lévy, 1960). (ISBN 978-2-251-20001-9).
  • Thomas Kuhn, La Révolution copernicienne, trad. Avram Hayli. Paris, Livre de Poche, 1992. (ISBN 978-2-253-05933-2).
  • Jean-Pierre Luminet, Le Secret de Copernic, Roman historique sur la vie et l’œuvre de Nicolas Copernic (1er épisode de la série Les Bâtisseurs du ciel) : Paris, Le Livre de Poche, 2008 (1re éd. Lattès, 2006) (ISBN 978-2-253-12028-5)
  • Gérard Simon, Kepler astronome, astrologue. Gallimard, 1979. (Bibliothèque des sciences humaines).
  • Wanda M. Stachiewicz, Copernic et les temps nouveaux, Montréal, section canadienne de lʹInstitut polonais des arts et des sciences en Amérique, 1974.
  • Jean-Jacques Szczeciniarz, Copernic et le mouvement de la terre. Paris, Flammarion, 1998. (ISBN 978-2-08-211567-4).
  • Jean-Jacques Szczeciniarz, Copernic et la révolution copernicienne, 1998, Nouvelle Bibliothèque scientifique, Flammarion. (ISBN 2-08-211567-4).

Notes et références

Notes

  1. Théophylacte Simocatta, Épîtres « morales », « pastorales » et « amoureuses » : la traduction latine de Copernic (jugée peu brillante) est dans le livre de Leopold Prowe, Nicolaus Coppernicus, Berlin, 1883-1884, tome II, p. 124-127 (réf. issue de l'ouvrage d'Arthur Koestler, Les Somnambules, Les Belles Lettres, 2010, p. 135 ; lire également les p. 134-138 de cet essai, qui donnent un extrait et la dédicace de Copernic à son oncle en tête de son ouvrage, et situent ce travail dans le contexte de la Renaissance humaniste.).
  2. Selon H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet (op. cit., p. 21), ce mémoire est « la plus ancienne étude empirique sur la désorganisation économique provoquée par le désordre du système monétaire métallique ». La version enrichie de 1528, De monetae cudendae ratio, a été traduite en français : N. Copernic, Discours sur la frappe des monnaies… in Écrits notables sur la monnaie : XVIe siècle, tome I, Paris, 1934.
  3. Copernic, théoricien génial, a surtout utilisé les observations de ses illustres prédécesseurs depuis l'Antiquité, mais il a lui-même réalisé très peu d'observations astronomiques : on n'en a répertorié que soixante-trois (d'après Alexandre Koyré, La Révolution astronomique, op. cit., p. 23 ; cf. la note 31 p. 82, qui cite les sources de cet inventaire).
  4. Ce traité ne sera pas publié avant le XIXe siècle.
  5. À commencer par les positions du Soleil et de la Lune : les astronomes « sont tellement incertains des mouvements du soleil et de la lune qu'ils ne peuvent ni déduire ni observer la grandeur éternelle de l'année entière ». Ibid., p. 35.
  6. « Et l'on peut comparer l’œuvre [des astronomes] à celle d'un homme qui, ayant rapporté de divers lieux des mains, des pieds, une tête et d'autres membres - très beaux en eux-mêmes mais non point formés en fonction d'un seul corps et ne se correspondant aucunement -, les réunirait pour en former un monstre plutôt qu'un homme ». Ibid., p. 36.
  7. Ptolémée s'était rendu compte que l'épicycle d'une planète ne tournait pas à vitesse constante sur son cercle déférent. Pour rendre compte de cette variation, il avait introduit près du centre de la Terre un point fictif, le point équant, et postulé que l'épicycle tournait à vitesse angulaire constante autour de ce point excentré. Le mouvement de rotation n'était donc plus uniforme par rapport au centre du cercle, mais par rapport à l'équant.
  8. Selon Alexandre Koyré, le diamètre de la sphère des étoiles de Copernic est au moins 2000 fois plus grand que celui de l'univers médiéval. D’après Alexandre Koyré (trad. Raissa Tarr), Du monde clos à l'univers infini, Gallimard, 2009 (réédition), chap. II, p. 54.
  9. « Nous trouvons donc dans cet ordre admirable une harmonie du monde, ainsi qu'un rapport certain entre le mouvement et la grandeur des orbes, tel qu'on ne le peut pas retrouver d'une autre manière. » (Nicolas Copernic, traduction d'Alexandre Koyré) : De Revolutionibus orbium coelestium, op. cit., chap. X, p. 75.
  10. Voir par exemple Alexandre Koyré, La Révolution astronomique, op. cit., 1re partie, p. 69 : « Et autour du Soleil s'élèvent les orbes (qui soutiennent et portent les planètes), orbes aussi réels que les sphères cristallines de la cosmologie médiévale ». Cependant, H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet, s'appuyant sur le propos de Ch. Frisch, modèrent ce propos : « Kepler a compris que Copernic acceptait l'existence de sphères solides (orbes solidi ; voir Astronomia nova pars prima, cap. IV, Joannis Kepleri astronomi opera omnia, éd. Ch. FRISCH, Francfort-sur-le-Main, 1858-71, III, 181 […]). Mais Frisch a indiscutablement raison quand il fait remarquer que nulle part, dans son œuvre, Copernic lui-même n'affirme ou ne rejette explicitement la réalité des sphères (op. cit., éd. FRISCH, III, 464). » (H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet, Introductions à l'astronomie de Copernic, op. cit., introduction, note 31, p. 40).
  11. Pour se faire une idée de la complexité du système de Ptolémée, voir l'animation proposée sur le site suivant : (en) « Ptolemy », sur fsu.edu (consulté le ).
  12. Copernic lui-même induit cette comparaison abusive : reconnaissant que son système implique une distance énorme de la sphère des étoiles, il écrit qu'il est plus facile d'admettre cette hypothèse « que de déchirer la raison par une multitude presque infinie d'orbes, comme le sont forcés de faire ceux qui maintiennent la terre au centre du monde ». (Nicolas Copernic (trad. Alexandre Koyré), Des Révolutions des orbes célestes, op. cit., p. 73.)
  13. Le Commentariolus se termine sur ces mots : « Ainsi Mercure se meut avec sept cercles en tout, Vénus cinq, la terre trois et, autour d'elle, la lune avec quatre cercles ; Mars enfin, Jupiter et Saturne se meuvent chacun avec cinq cercles. Donc, au total, trente-quatre cercles suffisent pour expliquer tout le système du monde et toute la danse des planètes. » (Nicolas Copernic, Commentariolus, op. cit., p. 91.) Le système finalement adopté dans le De Revolutionibus est encore plus complexe et comporte davantage de cercles : A. Koestler en a compté quarante-huit en tout (A. Koestler, Les Somnambules, op. cit., note 1 du chap. II (3e partie), p. 556-557) ; D'autre part, il signale dans cette même note que Zinner a trouvé une erreur dans le compte des cercles du Commentariolus, qui devrait totaliser trente-huit cercles et non trente-quatre.
  14. Pour Alexandre Koyré, le système de Copernic ne permet d'« économiser » que six cercles par rapport à celui de Ptolémée ou de Peurbach (Des Révolutions des orbes célestes, op. cit., note 18, p. 100). Et encore, cette différence se base-t-elle sur le décompte des trente-quatre cercles du Commentariolus ; Pour A. Koestler, « contrairement à la croyance populaire (et universitaire) Copernic n'a pas diminué le nombre de cercles, il l'a augmenté de quarante à quarante-huit » (A. Koestler, Les Somnambules, op. cit., chap. II de la 3e partie, p. 190). Lire aussi Owen Gingerich, Le livre que nul n'avait lu, op. cit., p. 63-68, où l'auteur démystifie la légende qui veut que l'on ait progressivement compliqué le système de Ptolémée en lui ajoutant au cours du temps des épicycles d'épicycles, le système de Copernic apparaissant alors par contraste beaucoup plus simple ; Owen Gingerich, se basant sur des calculs et sur les Tables Alphonsines (et s'opposant à Edward Rosen), maintient que le système géocentrique était bien plus simple que ce que l'on avait cru, et que le système de Copernic n'a apporté aucune simplification.
  15. Kepler, que la complexité des calculs ne rebutait pas, écrit dans son Mysterium cosmographicum (Jean Kepler (trad. Alain Segonds), Le secret du monde, Paris, Gallimard poche, 1993 (ISBN 9782070734498)), p. 46 :

    « La nature aime la simplicité, elle aime l'unité. En elle, il n'y a jamais rien d'inutile ou de superflu ; au contraire, souvent elle destine une chose unique à produire plusieurs effets. Or, dans les hypothèses usuelles [celles de Ptolémée], il n'y a aucune limite à l'invention d'orbes nouveaux : au contraire, chez Copernic, un grand nombre de mouvements découlent d'un tout petit nombre d'orbes. […] Et donc cet homme a […] libéré la nature du fardeau pesant et inutile de tant d'orbes immenses. »

  16. Jean-Pierre Verdet fait partie de ceux qui insistent sur la simplification apportée par le système copernicien : dans l'article « Copernic » du Dictionnaire de l'astronomie de l'Encyclopædia Universalis (Albin Michel, 1999), il écrit (p. 185-186) : « Et d'abord, quoi qu'en pense Arthur Koestler dans Les Somnambules, quelle simplification du monde ! Le nombre de cercles n'a rien à voir ici ; ce sont leurs fonctions qui comptent. […] Dans une première approche, le monde se déchiffre sans qu'on fasse intervenir le premier épicycle ; les déférents y suffisent. Le premier épicycle, de dimension modeste, n'est là, on le sait maintenant, que pour rendre compte des écarts entre le mouvement circulaire supposé échoir aux astres et le mouvement elliptique réel. » Un peu plus haut dans l'article (p. 183), soulignant l'importance historique des innovations coperniciennes, il invoque même les plus célèbres successeurs de Copernic dans une saillie contre A. Koestler : « La simple objectivité oblige à cette constatation qu'avec [Copernic], et avec lui seul, s'amorce un grand bouleversement d'où sortiront l'astronomie et la physique modernes. Les jugements et les choix d'un Galilée et d'un Kepler pèsent plus lourd dans la balance que les arguties des compteurs d'épicycles ! »
  17. Alexandre Koyré écrit que Nicetus s'appelait en réalité Hicetas, d'après Diogène Laërce. (note 8 p. 90 du Des Révolutions des orbes céleste, op. cit.)
  18. Il ne pouvait pourtant pas ignorer ce fait : dans le De placitis philosophorum du pseudo-Plutarque qu'il cite dans le De Revolutionibus (cf ci-dessus), on trouve, dans le livre II, chap. XXIV, op. cit., p. 307 (texte en ligne) : « Aristarque met le soleil au nombre des étoiles fixes ; il fait mouvoir la Terre autour du cercle solaire ».
  19. Les trois dernières pages du chap. XI du livre premier sont rayées dans le manuscrit. C'est sur le feuillet 11 verso qu'apparaît la mention d'Aristarque, qui sera donc absente de l'impression avec tout le passage rayé,
  20. Alexandre Koyré, dans sa traduction, retranscrit le passage supprimé (op. cit., p. 82) :

    « Or si nous reconnaissons que les mouvements du soleil et de la lune peuvent être déduits dans [l'hypothèse de] l'immobilité de la Terre, celle-ci ne s'accorde que très peu avec [ceux] des autres planètes. On peut donc croire que c'est pour de telles causes ou pour des causes semblables que Philolaus avait admis la mobilité de la Terre — opinion qui, selon certains, était aussi celle d'Aristarque de Samos — et non pour les raisons alléguées et combattues par Aristote. »

  21. Al-Battani (Albategnius) et al-Zarqali (Arzahel) sont nommés dans le De Revolutionibus, à propos notamment de leurs mesures de la précession des équinoxes (que Copernic trouve dans l’Épitomé de Regiomontanus). Cependant il n'y a aucun lien entre ces astronomes (dont Copernic utilise les observations et les mesures au même titre que celles d'Hipparque, de Ptolémée ou de Prophatius Judeus) et la genèse de l'idée héliocentrique.
  22. « On retrouve donc dans les écrits du Polonais le fameux « couple d'al-Tusi », avec exactement les mêmes notations : un point nommé alef par le Perse correspond à… « A » chez Copernic ! Le lemme d'al-Urdi y figure aussi, sans démonstration. » (Yaël Nazé, L'Astronomie des Anciens, coll. Bibliothèque scientifique, Belin, 2009, p. 133 ; (ISBN 978-2-7011-4900-4).
  23. Yaël Nazé (op. cit.) va plus loin (p. 133) :

    « Les modèles auxquels parvient Copernic sont en tous points semblables à ceux d'al-Shatir, sauf pour les valeurs de quelques paramètres, légèrement modifiés par rapport à ceux du Damascène. Il n'y a véritablement que dans sa dernière étape, amener le Soleil au centre du système, que le Polonais s'écarte des travaux musulmans. »

  24. Yaël Nazé (op. cit., p. 133) signale que deux manuscrits rapportant les théories d'al-Tusi ont été retrouvés récemment : l'un byzantin, amené en Italie après la chute de Constantinople, l'autre en arabe mais annoté en latin par Guillaume Postel. Mais elle ajoute que nous n'avons pas de traces de traductions ou d'annotations de l’œuvre d'al-Shatir. Elle conclut ainsi : « La transmission n'est donc pas avérée, mais elle est parfaitement possible. »
  25. L'historien de l’astronomie ancienne Otto Neugebauer, mettant l'accent sur la continuité mathématique entre l’astronomie arabe (école de Maragha) et l’astronomie de Copernic, appelle celui-ci « le dernier membre de l’école de Maragha ».
  26. Dans leur article sur la science arabe médiévale de l'Histoire générale des sciences, R. Arnaldez, L. Massignon et A.P. Youschkevitch écrivent [René Taton (sous la direction de), La Science antique et médiévale (tome I de l'Histoire générale des sciences), Paris, Presses universitaires de France, 2e éd., 1966 (1re éd. 1957), 3e partie, chap. II, p. 496] :

    « Déjà au Xe siècle, al-Biruni avait adopté [au sujet de l'hypothèse ptoléméenne de l'immobilité de la Terre au centre de l'Univers] une attitude critique assez nette. Mais c'est au XIIIe siècle que ce principe fondamental fut discuté de la façon la plus ouverte par deux savants persans : Umar al-Katibi et Qutb al-din al-Shirazi [astronomes de Maragha], et par le Judéo-Syrien Bar Hebraeus (Abu-l-Faraj). Mais ces auteurs rejetèrent finalement l'hypothèse de la rotation de la Terre, en se basant en particulier sur l'affirmation que les mouvements sublunaires ne pouvaient pas être circulaires. Au XIVe siècle, Ibn al-Shatir de Damas semble avoir pris une position plus audacieuse ; ainsi son effort se situe-t-il dans la lignée de ceux qui préparent la réforme copernicienne (cf. E.S. Kenedy et V. Roberts, in Isis, vol. 48, 1957 et vol. 50, 1959). »

  27. Si l'on y ajoutait Saturne, on obtiendrait le futur système de Tycho Brahe. Cf. Pierre Duhem, qui cite Jean Scot dans Le Système du Monde, tome III, p. 61 (texte en ligne) :

    « Quant aux planètes qui tournent autour du soleil, elles prennent des couleurs différentes selon la qualité des régions qu'elles traversent ; je veux parler de Jupiter, de Mars, de Vénus et de Mercure qui, sans cesse, circulent autour du Soleil, comme l'enseigne Platon dans le Timée. »

  28. Les appellations « modèle d'Aristote » et « système de Ptolémée » remontent au Moyen Âge, à l'époque où ces deux auteurs furent les références essentielles en matière scientifique. Elles sont classiques mais trompeuses. En réalité, l'idée du géocentrisme en tant que système, bien antérieure à Aristote, remonte au moins à Anaximandre. Quant à la théorie des épicycles, Ptolémée l'a reprise d'Hipparque.
  29. Dans l'Église, ce fut le pape Benoît XIV qui prit acte de ce progrès de la science. Cf. infra, Les réticences.
  30. « Voila, enfin, une preuve indiscutable, quoique tardive et inattendue, que la Terre tourne autour du Soleil ». L.M. Celnikier, Histoire de l'astronomie, Technique et documentation-Lavoisier, Paris, 1986.

Références

  1. Simone Mazauric, Histoire des sciences à l'époque moderne, Paris, Armand Colin, , 344 p. (ISBN 978-2-200-34521-1, lire en ligne)
  2. (en) John Freely, Celestial Revolutionary: Copernicus, the Man and His Universe, I.B. Tauris, (ISBN 978-0857734907), p. 9 : "The Koppernigk family were originally German-speakers who migrated eastward to the province of Silesia in the thirteenth century, settling in the town known today as Koperniki".
  3. a b et c Koyré 1961, p. 19.
  4. Gingerich MacLachlan, p. 17.
  5. (en) Norman Davies, God's playground. A History of Poland in Two Volumes, vol. II, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-925340-1), p. 20 : « From the cultural point of view, he came from a family whose connections in Silesia, and in the bourgeoisie of fifteenth-century Cracow, in Thorn, and in Frauenberg, were with the German-speaking rather than with the Polish-speaking element ».
  6. (en) Charles E. Hummel, The Galileo connection, InterVarsity Press, (ISBN 978-0-87784-500-3), p. 41 : « Copernicus studied and wrote in Latin, spoke German and had a basic knowledge of Polish ».
  7. Wanda M. Stachiewicz, Copernic et les temps nouveaux, Montréal, section canadienne de lʹInstitut polonais des arts et des sciences en Amérique, 1974, p. 13
  8. En allemand : Ermland, en polonais : Warmia.
  9. Alexandre Koyré, introduction à sa traduction de Nicolas Copernic, Des Révolutions des orbes célestes, Diderot éditeur, coll. Pergame, 1998, p. 7.
  10. Alexandre Koyré, La Révolution astronomique : Copernic - Kepler - Borelli, Hermann, 1974, Copernic, chap. I, p. 21.
  11. H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet, dans leur introduction de leur ouvrage Introductions à l'astronomie de Copernic, éd. Albert Blanchard, 1975, p. 11.
  12. Ibid., p. 11-12.
  13. Ibid., p. 12.
  14. Ibid., p. 14
  15. Alexandre Koyré, La Révolution astronomique, Hermann, p. 12.
  16. Georg Joachim Rheticus (trad. H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet), Narratio prima, in Introductions à l'astronomie de Copernic, op. cit., p. 101.
  17. H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet, op. cit., introduction, p. 13.
  18. G. J. Rheticus, Narratio prima, op. cit., p. 101.
  19. H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet, op. cit., introduction, p. 16-17.
  20. H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet, op. cit., introduction, p. 17-20.
  21. H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet, op. cit., introduction, p. 23.
  22. Ibid, p. 26-27, et Alexandre Koyré, La Révolution astronomique, op. cit., p. 23 et note 27 p. 82.
  23. Dictionnaire de la Renaissance : (Les Dictionnaires d'Universalis), Encyclopaedia Universalis, , 2566 p. (ISBN 978-2-85229-144-7, lire en ligne), p. 666
  24. Jean-Pierre Bois, L’Europe à l’époque moderne, XVIe-XVIIIe siècle, Armand Colin, 2003, Paris, (ISBN 2200266170), p. 276
  25. a b et c Paul Couderc, Dans le champ solaire, Paris, Encyclopédie Gauthier-Villars, , 236 p., p. 11-14
  26. a et b Gingerich 2008, chap. 9.
  27. « Au cœur de l'histoire - Copernic et Galilée, deux scientifiques révolutionnaires face à l'Église » (consulté le )
  28. Nicolas Copernic (trad. Alexandre Koyré), Des Révolutions des orbes célestes, préface, p. 35-36.
  29. Nicolas Copernic (trad. H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet), Commentariolus, in Introductions à l'astronomie de Copernic, op. cit., p. 72-73.
  30. « Nicolas Copernic », sur Encyclopédie de l'Histoire du Monde (consulté le )
  31. Nicolas Copernic, Commentariolus, traduction H. Hugonnard-Roche et J.-P. Verdet, op. cit., p. 73.
  32. Yvionne Verbist-Scieur, De Boeck - Sciences générales - Physique 5eme, Editions VAN IN, 299 p., p. 115
  33. Couderc 1966, p. 83
  34. Alexandre Koyré, La Révolution astronomique, op. cit., 1re partie, note 24, p. 106-107.
  35. cf. Alexandre Koyré (trad. Raissa Tarr), Du monde clos à l'univers infini, op. cit., chap. II.
  36. Cf. Nicolas Copernic (trad. Alexandre Koyré), Des Révolutions des orbes célestes, op. cit., chapitre IV : « Que le mouvement des corps célestes est uniforme et circulaire, perpétuel, ou composé de [mouvements] circulaires », p. 50-52.
  37. Archimède (trad. F. Peyrard), L'Arénaire : Œuvres d'Archimède, Paris, François Buisson éditeur, (lire en ligne) :

    « D'après ce qui est dit par Aristarque de Samos, le monde serait beaucoup plus grand que nous venons de le dire ; car il suppose que les étoiles et le soleil sont immobiles ; que la terre tourne autour du soleil comme centre ; et que la grandeur de la sphère des étoiles fixes dont le centre est celui du soleil, est telle que la circonférence du cercle qu'il suppose décrite par la terre est à la distance des étoiles fixes comme le centre de la sphère est à la surface. »

  38. Plutarque (trad. abbé Ricard), Œuvres morales, De la face qui paraît sur la lune, Paris, Lefevre éditeur, 1844, tome IV, p. 424 [922f-923a] (texte en ligne) :

    « Je le veux bien, lui dit Lucius en souriant, à condition seulement que vous n'intenterez pas contre nous une action d'impiété, comme Cléanthe le Samien voulait que les Grecs en accusassent Aristarque, pour avoir, disait-il, troublé le repos de Vesta et des dieux lares, protecteurs de l'univers, lorsqu'en raisonnant d'après les apparences, il supposait que le ciel était immobile, que la terre faisait une révolution oblique le long du zodiaque, et qu'outre cela elle tournait sur son axe. »

  39. Pseudo-Plutarque (trad. abbé Ricard), Œuvres morales, De placitis philosophorum (Les Opinions des philosophes), Paris, Lefevre éditeur, 1844, tome IV, livre III, chap. XIII, p. 322 (texte en ligne) :

    « CHAPITRE XIII. Du mouvement de la Terre. Tous les autres philosophes croient la Terre immobile : mais le pythagoricien Philolaüs dit qu'elle se meut autour de la région du feu, en décrivant un cercle oblique, comme le soleil et la lune. Héraclides de Pont et le pythagoricien Ecphantus font mouvoir la Terre, non qu'elle passe d'un lieu à un autre, mais elle est comme une roue fixe qui tourne sur son centre, et ce mouvement se fait d'occident en orient. »

  40. Nicolas Copernic (trad. Alexandre Koyré), Des Révolutions des orbes célestes, op. cit., préface, p. 37.
  41. Nicolas Copernic (trad. Alexandre Koyré), Des Révolutions des orbes célestes, op. cit., chap. X, p. 72.
  42. Cf. H. Hugonnard-Roche, E. Rosen et J.-P. Verdet, Introductions à l'astronomie de Copernic, op. cit., note complémentaire 3, p. 186, où est décrit le mouvement de la lune du Commentariolus et de la Narratio prima :

    « Ce modèle du mouvement de la lune utilisé par Copernic est identique à celui utilisé par Ibn ash-Shatir, excepté pour les paramètres. Pour la théorie d'Ibn ash-Shatir, voir Roberts, « The solar and lunar theory of Ibn ash-Shatir : A pre-copernician model », Isis, 48, p. 428-432. »

    Des animations montrant les modèles mathématiques d'al-Tusi et d'Ibn al-Shatir sont visibles sur ce site.
  43. Cf. Ahmed Djebbar, Une histoire de la science arabe : entretiens avec Jean Rosmorduc, coll. Points / Sciences, Seuil, 2001 (ISBN 2-02-039549-5), p. 188 :

    « Parmi les savants qui se sont intéressés à cette question ou qui l'ont évoquée dans leurs écrits, on peut citer les philosophes Ibn Sina et Fakhr ad-Din ar-Razi (m. 1210), les astronomes as-Sijzi, al-Biruni et al-Hasan al-Murrakushi, sans parler de ceux qui ont participé au débat mais dont les noms ne nous sont pas parvenus. »

    Concernant le plus célèbre, Ahmed Djebbar ajoute (p. 190) : « Mais al-Biruni changera d'avis plus tard, rejetant l'idée de la rotation de la Terre après l'avoir admise comme hypothèse. »
  44. Nicolas de Cusa, De la docte ignorance, Paris, éd. de la Maisnie, PUF, 1930, livre II, paragraphes 11 et 12 :

    « Donc la Terre, qui ne peut pas être le centre, ne peut pas être privée absolument de mouvement ; il est même nécessaire qu'elle ait un mouvement […] Donc considère, en pénétrant plus avant encore, qu'à la manière des étoiles qui se meuvent autour de pôles conjecturaux sur la huitième sphère, la Terre, la lune et les planètes sont comme des étoiles qui se meuvent, à une certaine distance et de façons différentes, autour d'un pôle ; ce pôle étant, par supposition, à la place où, croit-on, se trouve le centre […] Donc, la Terre est une étoile noble. »

    Nicolas de Cues ajoute un argument repris par Copernic pour justifier que l'on ne sente pas le mouvement de la Terre : « Il nous est déjà manifeste que cette Terre se meut en vérité, bien qu'elle ne le paraisse pas, car nous ne saisissons le mouvement que grâce à une comparaison avec un point fixe. »

  45. Pierre Duhem, « Un précurseur français de Copernic : Nicole Oresme (1377) », in Revue générale des sciences pures et appliquées, XXe année, 1909. Voir également du même auteur Le Système du Monde, op. cit., tome IX, chap. XIX, p. 325-362 : texte en ligne. Pour Alexandre Koyré, cependant, le Livre du Ciel et du Monde d'Oresme étant écrit en français, il est peu probable que Copernic l'ait connu (Alexandre Koyré, La révolution astronomique, op. cit., note 4, p. 110).
  46. Ernst Zinner, Entstehung und Ausbreitung der Coppernicanischen Lehre, Erlangen, 1943, p. 97, 129, 132, 133 et 135. Cette référence ainsi que la thèse de Zinner sont rapportées par A. Koestler, Les Somnambules, op. cit., p. 205-207, ainsi que par Alexandre Koyré, La révolution astronomique, op. cit., note 30, p. 102. Notons que ces deux auteurs s'opposent totalement à propos de cette thèse : A. Koestler rejoint Zinner, tandis qu'Alexandre Koyré écrit que Zinner est « inspiré, à n'en pas douter, par son désir de « germaniser » Copernic et de lui trouver à tout prix des précurseurs allemands ». Sur l'opinion de Zinner selon laquelle Regiomontanus avait enseigné le mouvement de la Terre et influencé Copernic, via Brianchini et Novara, Alexandre Koyré ajoute : « Je doute que quiconque, à moins d'être aveuglé par la passion nationaliste, accepte le raisonnement de M. Zinner ».
  47. Thomas S. Kuhn (trad. Avram Hayli), La Révolution copernicienne, Paris, Fayard (coll. Le phénomène scientifique), 1973, chap. 4, p. 115.
  48. Arthur Koestler, Les Somnambules, op. cit., p. 207 :

    « L'idée du mouvement de la Terre et la conception du Soleil comme maître véritable du système planétaire appartenaient l'une et l'autre à la tradition antique de la Cosmologie, et […] l'on en parlait beaucoup au temps de Copernic. Et, cependant, le chanoine Koppernigk fut sans aucun doute le premier à développer ces idées pour en faire un système complet. C'est là son immortel mérite, en dépit des incohérences et des insuffisances du système. Il ne fut pas un penseur original, mais un cristalliseur de la pensée ; et les cristalliseurs ont souvent plus de renommée, et plus d'influence sur l'Histoire, que les inventeurs d'idées neuves. »

  49. Alexandre Koyré, dans La Révolution astronomique (op. cit., partie I, introduction, p. 15), prenant le contre-pied d'Arthur Koestler, écrit : « Il est très difficile, de nos jours, de comprendre et d'apprécier dans leur grandeur effective, l'effort intellectuel, l'audace et le courage moral représentés par l’œuvre de Copernic ».
  50. a b et c Jean Baptiste Noé, « Première Partie du Dossier Galilée : l’astronomie au XVIIe siècle »
  51. « Copernic Nicolas (1473-1543) », sur Encyclopédie Universalis
  52. J. L. E. Dreyer, A History of Astronomy from Thales to Kepler, 1906, p. 371, lire en ligne.
  53. a et b La condamnation des livres coperniciens, et sa révocation à la lumière de documents inédits des Congrégations de l'Index et de l'Inquisition, Pierre-Noël Mayaud, Université pontificale grégorienne, 1997 (Google Books)
  54. Thomas Henri Martin, Galilée, les droits de la science et la méthode des sciences physiques, p. 267, lire en ligne
  55. Yvonne Verbist-Scieur, De Boeck - Sciences générales - Physique 5eme, Editions VAN IN, 299 p. (ISBN 978-2-8041-9666-0), p. 116
  56. Konrad Rudnicki, The Cosmological Principles, 1995, (extrait en ligne, note n° 2 pour la nationalité ; bon résumé de sa théorie par ailleurs).
  57. Voir Le Petit Larousse et Le Robert des noms propres. L’Encyclopaedia Universalis ajoute que le mouvement des Allemands vers l'est avait chassé ses aïeux, aux environs de 1275, vers un petit village de Haute-Silésie auquel il doit son nom : Kopernik.
  58. (en) Edward Rosen, Copernicus and his Successors, Londres, Hambledon Press, (ISBN 978-1-85285-071-5), p. 127
  59. Simone Mazauric, Histoire des sciences à l'époque moderne, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-34521-1, lire en ligne)
  60. Darius von Guttner Sporzynski, The strange story of the grave of Copernicus, The Conversation (3 janvier 2024).
  61. La tombe de Copernic identifiée grâce à son ADN.
  62. Sciences & Vie, « Les ossements de Copernic enfin identifiés », no 1096, jan. 2009, p. 11.
  63. « Copernic inhumé en Pologne, 467 ans après sa mort », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  64. (en) « Nicolaus Copernicus », sur New Mexico Museum of Space History (consulté le ).

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