Proto-sémitique

proto-langue hypothétique ancestrale aux langues sémitiques historiques du Moyen-Orient

Le proto-sémitique est la langue afro-asiatique hypothétique dont sont issues les diverses langues sémitiques telles l'hébreu, le guèze, le phénicien, l'arabe ou l'araméen.

Le proto-sémitique était parlé probablement dans la Corne de l'Afrique et la péninsule Arabique.

Les Akkadiens en sont probablement également originaires. Les Akkadiens sont les Sémites ayant laissé les traces écrites connues les plus anciennes, datées au carbone 14 du XXIIIe siècle av. J.-C. Les plus vieilles inscriptions en (pré-)proto-cananéen sont datées au carbone 14 de 1800 av. J.-C.

Le proto-sémitique était probablement parlé au quatrième millénaire av. J.-C. Il s'agit donc approximativement d'un contemporain de l'indo-européen commun. La localisation des différents foyers des familles afro-asiatiques suggère une immigration originale des Proto-Sémites vers la péninsule arabique à partir de la Corne de l'Afrique. Cependant, cette idée reste une pure hypothèse, surtout si on admet que la langue est d'origine africaine ; les voies de pénétration menant au Moyen-Orient depuis l'Afrique sont en effet multiples.

Origine

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Pour les orientalistes du XIXe siècle, tel l'Allemand Theodor Nöldeke[1](1836-1930), les langues sémitiques dériveraient de la langue hypothétique qu'est le proto-sémitique. Ils estimaient que cette langue-mère est née dans l'actuelle péninsule arabique, avant de se répandre au Levant puis à l'est de l'Afrique.

En 1998, Mc Call émet l'hypothèse inverse d'une origine africaine du proto-sémitique[2].

En 2004, les linguistes Ehret, Keita, Newman et Bellwood soutiennent que le proto-sémitique est originaire d'Afrique et qu'à la suite de probables migrations du Sahara à la fin du Néolithique, il apparaît au Moyen-Orient vers -4000[3].

Voir aussi

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Notes et références

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  1. Theodor Nöldeke, Die semitischen Sprachen, 1899.
  2. Daniel F. Mc Call, The Afroasiatic Language Phylum: African in Origin, or Asian ?, The University of Chicago Press, 1998 (en).
  3. Christophe Ehret, S. O. Y. Keita, Paul Newman et Peter Bellwood, « The Origins of Afroasiatic », revue Science du 3 décembre 2004, Vol. 306. no. 5702, page 1680.
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