Rhodri le Grand

Roi de Gwynedd qui a unifié une grande partie du Pays de Galles et vaincu les incursions Vikings (820–878)

Rhodri Mawr ap Merfyn dit le Grand (Roderick the Great en anglais, Rhodri Mawr en gallois), né vers 820 et mort en 878, fut roi de Gwynedd (844–878), du Powys (855–878) et de Seisyllwg (871–878), il régna ainsi sur presque tout ce qui correspond au pays de Galles actuel[1]

Rhodri Mawr
Le pays de Galles à l'époque de Rhodri Mawr. Son royaume figure en vert.
Fonctions
Royaume de Gwynedd
Royaume de Powys
Royaume de Ceredigion
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Famille
Maison de Gwynedd (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Conjoint
Angharad ferch Meurig (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants

Origine

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Rhodri par son père Merfyn Frych ap Gwriad serait selon les Généalogies du Jesus College MS. 20 un descendant de « Maxen Wledic » c'est-à-dire l'usurpateur Magnus Maximus et de la lignée des rois de l'île de Man :

Rodri mawr m Meruyn m Guriat m Elidyr m Celenion merch Tutwal (III) tutclith m Anarawd gwalchcrwn m Meruyn mawr m Kyuyn m Anllech m Tutwal (II) m Run m Neidaon m Senilth hael. Tryd hael or gogled. Senilth m Dingat m Tutwal (I) m Edneuet m Dunawt m Maxen wledic. val y mae vchot[2]

Selon les généalogies la mère de Rhodri serait Nest ferch Cadell ou plus certainement Essylt la fille de Cynan Dindaethwy ap Rhodri[3]

Biographie

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Premier roi à unir le Pays de Galles et également premier à recevoir le surnom de « Grand », il était le fils de Merfyn Frych ap Gwriad dont il hérita le royaume de Gwynedd en 844. À la mort de Cyngen ap Cadell, le roi de Powys, lors d'un pèlerinage à Rome en 855[4], il reçoit également en héritage le royaume de Powys. En 871, Gwgon ap Meurig, le dirigeant de Seisyllwg (dans le sud du Pays de Galles) meurt noyé de façon accidentelle. En vertu du mariage qu'il avait contracté avec Angharad, la sœur de Gwgon, Rhodri put également annexer ce royaume[5], ce qui porta l'étendue de ses terres à presque tout le Pays de Galles[6]

Malgré ces circonstances favorables, Rhodri dut néanmoins supporter à la fois la pression des Anglais et des Danois. Ces derniers ravagèrent l'île d'Anglesey, le berceau du Gwynedd en 854[7]. En 856, Rhodri remporta une victoire importante contre les Danois en tuant leur chef Gorm (parfois orthographié Horm)[8] Sedulius Scotus, un lettré irlandais à la cour de Charles II le Chauve (le roi des Francs occidentaux) à Liège, écrivit dans ses Chroniques d'Ulster deux poèmes célébrant la victoire de « Roricus » contre les Vikings[9].

En 877, Rhodri mena une autre bataille contre les invasions viking sur l'île d'Anglesey, mais dut fuir en Irlande[10]. Les Annales Cambriae indiquent qu'à son retour, l'année suivante, lui et son fils aîné Gwriad auraient été tués par les Merciens de Ceolwulf II[11], bien que les circonstances restent inconnues. Son fils Anarawd ap Rhodri lui succéda, et lorsqu'il remporta une victoire contre les Merciens quelques années plus tard, les annales acclamèrent celle-ci comme « la vengeance divine pour Rhodri ».

On attribue traditionnellement à Rhodri le Grand la construction du premier château de Dinefwr. Notons qu'au cours du siècle où il a vécu, il faisait partie des trois seuls rois à avoir reçu le titre de « Grand » avec Charlemagne et Alfred le Grand. Ceci explique peut-être pourquoi, en dépit du peu d'informations qui nous sont parvenues de son règne (il n'avait pas de biographe) il est encore considéré par les Gallois comme l'un de leurs plus grands monarques[12].

Postérité

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Selon les généalogies[13] et son contemporain Asser[14] le « puissant roi » Rhodri le Grand laisse six fils guerriers. Outre son fils aîné Gwriad, tué en même temps que lui, seulement trois sont mentionnés dans les chroniques :

  • Gwriad tué en 878 ;
  • Anarawd, roi de Gwynedd (878–916) ;
  • Cadell, roi de Seisyllwg (872–909) ;
  • Merfyn, roi de Powys (878–903) ;
  • Aidan ;
  • Meurig ;
  • Morgan (?) ;
  • et une fille Nest.

Toutefois, Peter Bartrum considère qu'il convient de lire les deux derniers noms : Morgant; Nest oed y vam ef Nest [ferch Rhodri Mawr] mam Morgant, c'est-à-dire, Nest mère de Morgan Hen ab Owain[15].

Références

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  1. (en) Mike Ashley British Kings & Queens Robinson (Londres 1998) (ISBN 1841190969) p.  346.
  2. Jesus College MS généalogie des rois de Man.
  3. Kari Maund, The Welsh Kings : The Medieval Rulers of Wales, Tempus, p.  49
  4. Annales Cambriae: AC 855
  5. Annales Cambriae: AC 872
  6. Mylles Dillon/Nora K. Chadwick; Les Royaumes Celtiques, Fayard, (Paris 1974), p.  111.
  7. Annales Cambriae: AC 853
  8. Annales d'Ulster: AU 855 (recte 856).
  9. Mylles Dillon/Nora K. Chadwick; Op. cit, p.  112.
  10. Annales Cambriae: AC 876 et Annales d'Ulster: AU 877.3
  11. Annales Cambriae: AC 877 et Annales d'Ulster: AU 878.1
  12. (en) Ann Williams, Alfred P. Smyth, D. P. Kirby; A bibliographical dictionary of Dark Age Britain, Seaby, (Londres 1991), (ISBN 1852640472) p.  207
  13. n° 20: The sons of Rhodri Mawr
  14. (en) Kari Maund, The Welsh Kings: Warriors, warlords and princes, The history Press, Stroud 2006, (ISBN 9780752429731) « From Rhodri Mawr to Hywel Dda » p.  54 et notes 24, 25, 26
  15. (en) Peter Bartrum, A Welsh Classical Dictionary : People in History and Legend Up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, , 649 p. (ISBN 978-0-907158-73-8), p. 576 NEST ferch RHODRI MAWR (860)

Lien externe

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Bibliographie

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  • (en) Mike Ashley, The Mammoth Book of British Kings and Queens (England, Scotland and Wales), Londres, Robinson, (ISBN 1-84119-096-9), p. 346–347 Rhodri Mawr (The Great).
  • (en) Peter Bartrum, A Welsh Classical Dictionary : People in History and Legend Up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, , 649 p. (ISBN 978-0-907158-73-8), p. 637–638 RHODRI MAWR ap MERFYN FRYCH, (d. 878).
  • (en) W. Davies; Wales in the early middle ages, (Leicester 1982), pp. 105–106.
  • Myles Dillon / Nora Kershaw Chadwick; Les Royaumes Celtiques, Fayard, (Paris 1974).
  • (en) David Dumville; The « six » sons of Rhodri Mawr: A problem in Asser's Life of King Alfred, Cambridge Medieval Celtic Studies, IV (Winter 1982), pp. 5–18.
  • (en) J. E. Lloyd; A History of Wales from the earliest times to the Edwardian conquest, 2 vols, (Londres 1911), Volume I pp. 342 et suivantes.
  • (en) Kari Maund, The Welsh Kings : Warriors, warlords and princes, Mill Brimscombe Port Stroud, The History Press, , 262 p. (ISBN 978-0-7524-2973-1), p. 45–68 Chapitre 2 : « From Rhodri Mawr to Hywel Dda ».
  • (en) Timothy Venning, The Kings & Queens of Wales, Mill Brimscombe Port Stroud, Amberley Publishing,, , 224 p. (ISBN 978-1-4456-1577-6, lire en ligne), p. 68–69, 81–82, 96, 108, 115, 130, 150.
  • (en) Ann Williams, Alfred P. Smyth, D. P. Kirby; A bibliographical dictionary of Dark Age Britain, Seaby, (Londres 1991), (ISBN 1852640472).
  • (en) David Walker, Medieval Wales, Cambridge, Cambridge University Press, 1990 réédition 1999, 235 p. (ISBN 978-0-521-31153-3 et 0-521-31153-5, lire en ligne), p. 4, 5, 7, 15.


  NODES
Note 1