Shōtoku (prince)

homme politique japonais (754-622) qui a joué un rôle majeur dans l'implantation du bouddhisme au Japon

Le prince Shōtoku (聖徳太子, Shōtoku Taishi?), né le à Nara et mort le est un régent et un homme politique de la Cour impériale du Japon durant la Période d'Asuka. Il joua un rôle majeur dans l'implantation au Japon du bouddhisme et d'éléments de la culture chinoise, notamment l'écriture et le système d'organisation gouvernementale Ritsuryō. Le Nihon shoki, l'une des principales sources biographiques de ce prince, le qualifie en premier de Hijiri (?, saint).

Shōtoku
聖徳太子
Description de cette image, également commentée ci-après
Shōtoku avec son frère cadet (à gauche : le prince Eguri) et son premier fils (à droite : le prince Yamashiro)[1]. Reproduction sur bois d'un rouleau suspendu du VIIIe siècle, encre et couleurs sur papier[a], 101,3 × 53,5 cm, collection de la Maison impériale, un des trésors du temple Hōryū-ji, Nara, Japon.

Titres

Prince

Régent

Biographie
Dynastie Lignée Yamato
Autres fonctions Homme politique
Écrivain
Nom de naissance 厩戸皇子 (Umayado no ōji?)
Naissance
Nara
Décès (à 48 ans)
Ikaruga no miya
Sépulture Eifukuji Kita Kofun
Père Yōmei
Mère Anahobe no Hashihito no Himemiko
Conjoint Uji no Shitsukahi
Enfants Yamashiro
Religion Bouddhisme

Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de la sépulture.

Au fil des générations, un culte dévotionnel s'est développé autour de lui, en tant que protecteur du Japon, de la famille impériale et du bouddhisme. Des personnalités religieuses clés telles que Saichō, Shinran et d'autres ont revendiqué une inspiration ou des visions attribuées à Shōtoku.

Dès le VIIe siècle, il a été représenté dans de nombreuses œuvres artistiques, peintes, dessinées ou sculptées, et sur des billets de banque japonais au XXe siècle.

Biographie

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Shōtoku naît le à Nara. Fils aîné de l'empereur Yōmei, il est également connu sous le nom de prince Umayado (厩戸皇子, Umayado no ōjî) ou prince Kamitsumiya (上宮皇子, Kamitsumiya no ōji)[2], est réputé être un enfant prodige. Sa mère était l'impératrice Anahobe no Hashihito (en) (穴穂部間人皇女, Anahobe no Hajihito no himemiko?). Ses parents étaient tous deux des enfants de l'empereur Kinmei, mais de mères différentes. Lorsque la première impératrice, Suiko, monta sur le trône, Shōtoku est nommé sesshō (régent) et devient son assistant. Elle devient à la fois sa tante et sa belle-mère, car il épouse sa fille, la princesse Uji no Kahitako[3].

Selon le Nihon shoki, Shōtoku parvient à mettre en place un gouvernement centralisé durant son règne. En 603, il institue les douze rangs officiels à la cour[4]. La constitution de dix-sept articles, est également promulguée à la même période (elle lui est souvent attribuée, bien qu'aujourd'hui certains spécialistes, se basant sur le style du texte, doutent qu’il en soit l’auteur)[4]. En 607, il envoie une délégation dirigée par Ono no Imoko auprès de la dynastie Sui, en Chine[5],[6],[7].

Le prince Shōtoku est surtout connu pour avoir développé le bouddhisme au Japon[4]. On lui doit des commentaires du Sūtra du Lotus, du Sūtra de Vimalakīrti et du Sūtra Shrimaladevi. Il ordonne aussi la construction du temple Shi Tennō-ji[4] dans la province de Naniwa (Osaka). Pour accomplir cette construction, il fait venir des membres de la famille Kongō depuis la Corée, et, de cette façon, il joue un rôle central dans la formation de l’entreprise de construction Kongō Gumi, encore active de nos jours, après 1400 ans, cas unique à l’échelle mondiale[6],[7],[8].

Bien qu'il soit considéré comme le fondateur du bouddhisme japonais, on dit aussi que le prince respectait le shinto et ne visitait jamais les temples bouddhistes sans se rendre dans les sanctuaires shinto [9].

Il fait construire le temple Hōryū-ji dans le Yamato[3]. Les documents conservés établissent que celui-ci fut fondé par l'impératrice Suiko et par Shōtoku en 607. Les archéologues modernes auraient découvert les ruines de l'antique palais du prince , Ikaruga-no-miya, sur le site du temple[10].

On attribue à Shōtoku la première utilisation du nom Nihon, qui désigne aujourd'hui le Japon. Dans une lettre qu'il aurait écrite au nom de l'impératrice Suiko destinée à l'empereur chinois Yangdi, on peut lire :

« L'empereur du pays où le soleil se lève (nihon/hi iduru) envoie une lettre à l'empereur du pays où le soleil se couche. (Hi izuru no tokoro no tenshi. Hi bossuro no tokoro no tenshi [11],[12]. »

Il meurt le . Il est inhumé auprès de son épouse dans un kofun du bourg de Taichi dans la province de Kawachi (actuelle préfecture d'Osaka). L'accès étant interdit[4], leur caveau a été reproduit au musée préfectoral Chikatsu Asuka[13],[14].

Épouses et descendance

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  • Princesse Uji Kahitako no Miko, fille de l'empereur Bidatsu et de l'impératrice Nukatabe (impératrice Suiko).
  • Kashiwade no Hokikimi no Iratsume, fille de Kashiwade no Katabuko no Omi, mère de :
    • princesse Tsukishine-hime no Miko, mariée à son demi-frère le prince Yamashiro no Ōe ;
    • prince Hatsuse no Miko ;
    • princesse Kuhata no Miko ;
    • princesse Hatori no Miko ;
    • prince Sakikusa no Miko ;
    • prince Itoshiko no Miko ;
    • prince Maroko no Miko ;
    • princesse Umajako no Miko ;
  • Soga Tojiko no Iratsume, fille de Soga no Umako, mère de :
    • prince Yamashiro no Ōe no Miko (supposément assassiné en 643 par son cousin, Soga no Iruka) marié à sa demi-sœur Tsukishine-hime no Miko, dont il eut :
      • prince Naniwa no Maroko no Miko ;
      • prince Maroko no Miko ;
      • prince Yuge no Miko ;
      • princesse Sasa no Miko ;
      • princesse Mishima no Miko ;
      • prince Koka no Miko ;
      • prince Ohari no Miko ;
    • prince Takara no Miko ;
    • prince Hiki no Miko ;
    • princesse Kataoka no Oka ;
  • Inabe no Tachibana no Miko, fille de Ohari no Miko, mère de :
    • prince Shirakabe no Miko ;
    • princesse Teshima no Miko ;
    • princesse Pataute no Miko ;
    • prince Toyosatomimi no Miko[b].

Noms et titres

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Le nom de naissance de Shōtoku est Umayado no ōji 厩戸皇子, littéralement : Le prince de la porte des étables (car il est dit être né en face d'une étable)[3]. Il est également désigné par plusieurs noms : Toyosatomimi (豊聡耳?) ou Kamitsumiyaō (上宮王?); Kamitsumiya no Umayado no Toyosatomimi no Mikoto (上宮之厩戸豊聡耳命?) dans le Kojiki; Umayado no ōji, 豊耳聡聖徳, 豊聡耳法大王 ou encore Hossu-ō 法主王 dans le Nihon shoki.[réf. souhaitée]

Les écrits les plus anciens dans lequel apparaît l'appellation «prince Shōtoku Taishi » (littéralement : Le prince vertueux et avisé[3]) sont le Kojiki, (Chronique des faits anciens) (712), et le Nihon shoki (Chroniques du Japon) (720). Ceux-ci ayant été rédigés près d’un siècle après sa mort, sa biographie n’est pas très documentée[3].

Son nom est également mentionné dans le Kaifūsō, un recueil de poèmes un peu plus tardif (751), ainsi que dans de nombreux textes des époques Heian (794-1185) et Kamakura (1185-1333)[15].

Culte et légendes autour de Shōtoku Taishi

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Tenjukoku Shūchō Mandala (en), réplique réalisée au XIIIe siècle à partir de la broderie originale du VIe siècle, faite à la demande de l'impératrice Suiko et de Inabe, veuve de Shōtoku Taishi, après la mort de celui-ci en 622, fragments, 88,1 × 88,1 cm, temple Chūgū-ji, préfecture de Nara, Japon.
 
Le prince Shotoku à l'âge de 14 ans, en pèlerin bouddhiste, XIVe siècle, rouleau peint sur soie, Époque de Muromachi, Freer Gallery of Art, Washington D.C., États-Unis.

Culte de Shōtoku Taishi

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Les historiens pensent que le culte de Shōtoku a commencé à se développer à partir de l’époque de Nara (710-794). [15].

Parmi les artéfacts et œuvres d'art qui lui sont associées, il y a les deux épées sacrées considérées comme trésors nationaux, connues sous l'appellation «Heishishōrinken» et «Shichiseiken», qui figurent sur plusieurs représentations peintes du prince.

La plus ancienne broderie du Japon, connue sous le nom de Tenjukoku Shūchō Mandala (en) 天寿国繍帳曼荼羅 (Mandala de la Vie éternelle dans les Cieux) a été réalisée à la demande de sa veuve Inabe et de l'impératrice Suiko qui pleuraient sa disparition (voir illustration ci-contre).

La mystérieuse statue du bouddha caché (ou secret) , Hibutsu (en) 秘仏, dans le Hall des Rêves, Yumedono 夢殿 , du temple Hōryū-ji, Guze Kannon 救世観音, est une représentation du prince Shōtoku. Elle aurait été réalisé peu après sa mort.[réf. souhaitée]

Pendant toute la période féodale (1185-1868), le culte autour de l'image du prince ne cesse de se développer[4]. En tant que personnage historique il est le plus représenté dans l'art japonais après Kobo Daishi , le fondateur de l'école bouddhique Shingon.

Le prince aussi appelé le « Bouddha du Japon », et ce, depuis une époque remontant à moins d'un siècle après son décès. Autre point commun avec Çakyamuni, il est aussi désigné par le titre de Dharmaraja (en) (Roi du Dharma). Certaines sources [Lesquelles ?] le considèrent comme étant la réincarnation de la bodhisattva féminine Kannon[4] (à l'instar du dalaï-lama), de Bodhidharma ou encore du Bouddha historique.[réf. souhaitée]

Des religieux et des écoles bouddhiques considèrent Shōtoku comme leur saint protecteur, tels les moines Shinran et Nichiren, ou encore l’école Tendai[15].

La secte classique Taishi-ryū Shintō (太子流神道), dont Shōtoku serait le fondateur, est un syncrétisme de: shintoïsme, bouddhisme, confucianisme, bouddhisme ésotérique Mikkyō, de taoïsme (et peut-être aussi de Keikyō, une antique forme sino-japonaise de nestorianisme, dont le mihashira torii triangulaire serait un des vestiges). Le prince semble en outre être intégré dans un culte rendu à Tsukuyomi, dieu de la Lune et dieu d'immortalité (deux concepts ayant leur place dans une secte ésotérique)[16].

Parmi les œuvres postérieures conçues pour l'adoration de Shōtoku Taishi, on distingue quatre grandes catégories. Il est représenté:

- chantant des Mantra (南無仏太子像, Nanbutsu Taishizō?);
- faisant acte de piété filiale (孝養太子像, Kōyō Taishizō?)[c];
- prêchant les sûtra (講賛太子像, Kōsan Taishizō?);
- enfin en prince Régent (摂政太子像, Sesshō Taishizō?), dont fait partie le plus ancien portrait connu de Shōtoku, celui où il est accompagné de deux pages, dont l'un est probablement son fils, le prince Yamashiro [16],[d].

Mais le culte de Shōtoku Taishi a grandement diminué en intensité depuis le début de l'époque moderne, marquée par l'avènement de l'ère Meiji (1868-1912). Sa dernière représentation officielle a été sur les billets de banque de 5000 et 10 000 yens la fin du XXe siècle (voir illustrations ci-dessous).

Le «coup de grâce», si l’on peut dire, sur le chemin de la désacralisation du prince, été porté par une série animée humoristique japonaise, au début des années 2000. Shōtoku y est représenté en des termes peu flatteurs, loin des critères de l’hagiographie Gag Manga Biyori (en), début des années 2000

Enfin, quelques historiens [Lesquels ?] doutent de l’existence de Shōtoku [réf. nécessaire], malgré l’abondance de preuves matérielles qui font partie des trésors nationaux japonais.

Légendes

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  • Ainsi que cela a été précisé précédemment[e], le nom de naissance de Shōtoku est Umayado no ōji 厩戸皇子, qui signifie Le prince de la porte des étables (étant dit être né en face d'une étable)[3].

Concernant la version de l’étable, il est dit que sa mère, passant à proximité, fut pénétrée par la grâce des bouddhas et accoucha spontanément sans douleurs, sur le lieu même où, ultérieurement, sera construit le temple de Tachibana-dera (en) (橘寺). Mais cette anecdote suscite la perplexité de certains historiens [Lesquels ?] qui émettent plusieurs hypothèses, comme par exemple:

- la mère du prince était en déplacement hors du palais le jour de l'accouchement;
- des troubles politiques à la Cour l'avaient contrainte de quitter la résidence royale.[réf. souhaitée]

L'historien japonais Kanzawa Teikan (1710-1795), époque d'Edo, écrit dans son ouvrage Okinagusa[17], quelle dut accoucher hors du palais car il y avait un incendie ce jour-là. La ferveur religieuse, quant à elle, a conduit les fidèles à comparer la naissance de Shōtoku à celle du Bouddha historique -lui aussi né loin du palais royal- convaincus que l'impératrice Anahobe était imprégnée de la puissance mystique de Kannon (voire de celle des immortels taoïstes), ce qui expliquerait les pouvoirs surhumains du prince.[réf. souhaitée]

  • Le prince était un enfant prodige, capable de parler dès la naissance, de lire et écrire dès la petite enfance (d’où son prestige et son influence à la Cour, car la plupart des nobles et aristocrates japonais de l'époque étaiet illettrés). Son intelligence était si vive et ses connaissances si vastes, qu’ il pouvait répondre à dix personnes à la fois, aux questions que celles-ci avaient simultanément formulées. Il comprenait tout et proposait à chacun une réponse adéquate[18].
 
Shōtoku dirige l'assaut du château de Mononobe no Moriya (estampe de Kuniyoshi, 1840)
  • Un jour, l'impératrice Suiko lui demanda de faire un sermon sur les sutra, et elle en fut si satisfaite qu'elle le récompensa en lui donnant 100 chō de fief privé. Mais celui-ci en fit aussitôt don au temple Shi Tennō-ji.[réf. souhaitée]
  • Il comprenait le bouddhisme mieux que personne, y compris ses aînés et ses mentors, et c'est grâce à lui que les Japonais ont commencé à s'y intéresser, puis à l'étudier. Il avait une monture nommée Kurokoma黒駒 (cheval noir), qui était capable de voler dans les airs (sans ailes, contrairement au Pégase grec). Il était si rapide et endurant qu'il pouvait parcourir le pays pendant trois jours sans se reposer, afin de répandre le dharma (et ce, bien que selon un proverbe japonais: « on ne peut pas enseigner le bouddhisme avec un cheval[citation nécessaire] »). Il aurait même conduit le prince au sommet du Mont Fuji, tout comme l'aurait également fait un dragon volant.[réf. souhaitée]
 
Statue du cheval du prince Shōtoku (Kobe) ; la partie de la statue représentant le prince a été détruite lors du séisme de 1995.
 
Sutra du Lotus, qui aurait été recopié par Shōtoku. Propriété de la Maison impériale du Japon.
  • Des documents mentionnent un Taishi-ryū Kyūjutsu 太子流弓術 (tir à l’arc de Taishi), dont il serait le créateur, ce qui ferait de lui tout à la fois le premier artiste martial japonais et le fondateur du premier style d'archerie nippon, cinq siècles avant le style Henmi-ryū , et sept siècles avant le Nen-ryū, l'un des plus anciens koryū bujutsu (古流武術) encore pratiqués de nos jours. [réf. nécessaire]
  • L'un des instructeurs de Shōtoku, le moine Hyeja, considérait son disciple le Grand Prince Kamitsumiya comme un saint (, hijiri?) et son décès comme une punition divine, si bien qu'il fit la promesse de le rejoindre dans le Paradis de la Terre pure au même jour de l'année suivante, soit le . Hyeja tint sa promesse, et mourut le jour prévu[19].
  • Dans le Nihon shoki, il est écrit que le prince rencontra Bodhidharma, déguisé en mendiant famélique. Bien que celui-ci ne lui ait pas dit comment il s’appelait, Shotoku, sentant qu'il ne s'agissait pas d'un homme ordinaire, lui récita un poème sur la misère et la solitude des hommes :

« Las !
Pour le nécessiteux gisant
Et le famélique en quête de riz
Sur la colline de Kataoka (l'ensoleillée)
Êtes-vous donc sans le secours de vos parents ?
Êtes-vous donc sans le secours d'un seigneur
Fleurissant (prospérant) comme le bambou ?
Las !
Pour le nécessiteux gisant
Et le famélique en quête de riz.[20],[21]. »

Ensuite, il lui fit plusieurs dons: de la nourriture et une pièce de tissu (le surplis pourpre avec lequel il officiait à la Cour). Mais le mendiant mourut le lendemain. Le prince le fit enterrer. Peu de temps après, saisit par le doute, il demanda l'exhumation du corps, mais celui-ci avait miraculeusement disparu. Ne fut retrouvé que son surplis pourpre, soigneusement plié. Shōtoku le récupéra et le porta de nouveau, comme auparavant. Le peuple commenta l'évènement en disant :

« Ô combien est il vrai qu'un Sage reconnaît un autre Sage! »

Le mystérieux mendiant fut dès lors identifié à Bodhidharma, le fondateur du zen[20],[21].

  • Shōtoku était dit posséder des capacités surhumaines, à commencer par sa taille extraordinaire de 1,85 m, à une époque où la taille moyenne des Japonais ne dépassait pas 1,60 m, voire moins pour les femmes (une légende chinoise similaire prétend que Confucius) mesurait 2 m., et associe sa taille à son don de prophétie). Le manga de Ryōko Yamagishi, Hi Izuru Tokoro no Tenshi, présente également Shōtoku comme étant doué de pouvoirs psychiques.[réf. souhaitée]

Ce texte est mentionné dans le Taiheiki, dans lequel le héros national Kusunoki Masashige, supplie un moine à l'âge vénérable de bien vouloir lui montrer le rouleau traitant de cette époque. Le moine résume brièvement les œuvres du prince Shōtoku, traitant d'abord des empereurs du passé. Puis il cite un autre ouvrage, le Nihon ryōiki , où il est question des empereurs du futur (à partir de l'impératrice Jitō) et des périodes de guerre et de paix que traversera le Japon. Il ajouta, s'adressant particulièrement à Masashige, avant de lui montrer le rouleau:

« Il n'est point aisé pour les yeux des hommes mortels de le contempler, mais à vous seul dans le plus grand secret je le révèlerai. (il remet le texte à Masashige qui lit):
Au cours du règne du 95e Empereur mortel, la violence augmentera dans la nation, la détresse affligera le souverain. En ces jours, le poisson émergera pour engloutir les quatre mers. Trois cent soixante-dix jours après que le soleil aura disparu dans les cieux d'Occident, les oiseaux de l'Ouest viendront pour dévorer les poissons de l'Est, puis pour trois ans, l'État sera unifié. Après quoi, un homme viendra qui tel un primate, gâtera la nation; mais après trente années supplémentaires, le mal aura passé et la situation sera redevenue ce qu'elle était avant[22]. »

Le Taiheiki poursuit en narrant l'interprétation que Masashige fait de la prophétie, puis le narrateur adresse des louanges au prince Shōtoku :

« Maintenant que nous pouvons considérer les choses du passé avec le point de vue du présent, nous savons ô combien les dires de Masashige étaient vraies. Vraiment, ce livre fut l'œuvre d'un bouddha vivant, esprit visionnaire sur les choses à venir, prophétie merveilleuse révélant avec fidélité les évènements futurs aux générations futures! »

Masashige présente ensuite un magnifique tachi orné d'or en offrande, et presse le moine de remettre l'ouvrage prophétique au secret[22].

  • Une autre légende (rarement mentionnée à l'époque moderne) prétend même que le prince Shōtoku inventa les sushi.[réf. nécessaire]

Postérité

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  • Monnaie

Deux billets de banque à l'effigie de Shōtoku ont été mis en circulation par la Banque du Japon[23]:

- 5 000 yens, du :
 
Billet de 5000 yens, en circulation de 1957 à 1986.
- 10 000 yens, du au :
 
Billet de 10 000 yens, en circulation de 1958 à 1986.
  • Jeux vidéo

Dans la série de jeux vidéo Touhou Project, un personnage féminin se nomme Toyosatomimi no Miko, dont plusieurs traits de caractère semblent avoir été empruntés au prince Shōtoku[24].

Galerie

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Œuvres peintes ou dessinées

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Les représentations du prince Shōtoku sont nombreuses, en plus de celles déjà mentionnées.

Sculpture

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Quelques représentations de Shōtoku Taishi à travers les siècles.


Notes et références

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  1. Laurence Binyon (en) (1869-1943), qui était à la fois poète et conservateur du département des estampes du British Museum, a rédigé à ce titre un catalogue en 4 volumes, des estampes chinoises et japonaises. Dans l'ouvrage mentionné (voir infra: "Sources"), il précise, à propos de cette reproduction sur bois: « L'auteur de ce portrait est inconnu; il est généralement considéré comme étant l'œuvre d'un artiste coréen, mais il s'agit très probablement d'une main indigène (c'est-à-dire japonaise).» (Painting in the Far East: An Introduction ... ), p.85.
  2. Cette généalogie figure dans la biographie de Shōtoku Taishi, le Jōgū Shōtoku hōō teisetsu, rédigée entre les VIIIe et Xe siècles.
  3. Voir une des illustratrions dans la section «Galerie», sous-section « Sculptures».
  4. Voir l'illustration de l'infobox de cet article et la note qui s'y rapporte.
  5. Voir section « Appellations multiples ».
  6. L’empereur Yōmei est mort en 787. Il n’a régné que deux ans, et selon les textes historiques, il a toujours été un fervent défenseur du bouddhisme. Sa « conversion» sur son lit de mort semble donc faire partie de la légende de Shōtoku, qui était alors âgé de treize ans.
  7. La croyance populaire japonaise désigne ce phénomène par le terme Ikiryō.
  8. Le Mirai-ki est un genre d'ouvrages de la littérature japonaise ancienne préfigurant la science-fiction et la futurologie, dont l'invention est parfois attribuée à Shōtoku.
  9. La sculpture du prince Shōtoku représentée ici fait partie d'un ensemble de cinq personnages, tous assis, dont: son frère cadet Ekuri, son premier fils Yamashiro et les moines Hyeja et Somaro.

Références

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  1. Laurence Binyon 1908, p. 85.
  2. R.H.P. Mason 1972.
  3. a b c d e et f Robert E. Buswell, Donald S. Lopez Jr. 2004, p. 1984.
  4. a b c d e f et g Laurent Nespoulous et Pierre-François Souyri, Le Japon : Des chasseurs-cueilleurs à Heian, -36 000 à l'an mille, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 538 p., chap. 7 (« Le Japon archaïque »), p. 272-273.
  5. a et b Robert E. Buswell, Donald S. Lopez Jr. 2004, p. 1984-5.
  6. a et b Yukiko Hayashi 2019.
  7. a et b Patron Kings: Prince Shotoku of Japan 2009.
  8. Yasuhiko Nakazawa 2020.
  9. Shōichi Watanabe 2014, p. 204-211.
  10. Delmer M. Brown et John Whitney Hall 1988, p. 175.
  11. Kitabatake Chikafusa, H. Paul Varley 1980, p. 128.
  12. H. Paul Varley 1973, p. 15.
  13. The Chikatsu Asuka Museum (Osaka, 1999), p. 34.
  14. Christine M.E. Guth 1987, p. 12.
  15. a b et c Robert E. Buswell, Donald S. Lopez Jr. 2004, p. 1985.
  16. a et b Michael Como 2006, Chapitres 5-6.
  17. Kanzawa Teikan, Okinagusa en plusieurs volumes, première édition en 1886, réédité en 1906 par Ikebe Yoshikata, difficile à se procurer : « Okinagusa, Kanzawa Teikan », sur catalog.hathitrust.org (consulté le ); voir la page de couverture d'un des volumes sur books.google [1]. Consulté le .
  18. William George Aston (traducteur) 1896, p. 122.
  19. William George Aston (traducteur) 1896, p. 149.
  20. a et b Isaac Titsingh (traducteur) 1834, p. 39-41.
  21. a et b William George Aston (traducteur) 1896, p. 144-145.
  22. a et b Helen Craig McCullough 1959.
  23. « Security Features of Bank of Japan Notes Note (Shotoku Taishi) » (consulté le ).
  24. « Toyosatomimi no Miko — Encyclopédie Touhou-Online », sur wiki.touhou-online.net (consulté le )

Sources

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Une seule source en français, datant de 1834 a pu être consultée, le sujet étant principalement traité en anglais et en japonais.

Articles En français

  • Isaac Titsingh (traducteur du japonais vers le français), Nipon o daï itsi ran,ou Annales des empereurs du Japon. Volume 35, chapitre 34, Paris, Oriental Translation Fund, , 460 p. (lire en ligne). Passage mentionné dans le présent article: p. 39-41. Consulté le .

En anglais

  • (en) Christine M.E. Guth, « The Divine Boy in Japanese Art », Monumenta Nipponica, vol. 42, no 1,‎ , p. 1-23 (23 pages) (lire en ligne). Consulté le .
  • (en) Yukiko Hayashi, « Turtle-shaped stonework at Osaka temple dates to 7th century: study », The Mainichi,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Yasuhiko Nakazawa, « Japan's oldest company defies time with merit-based succession », Nikkei Asia,‎ (lire en ligne [archive], consulté le )

En japonais

  • (ja) Shōichi Watanabe, professeur émérite à l'Université Sophia, « 教育提言:私が伝えたい天皇・皇室のこと (Propos sur l'éducation: ce que je dois transmettre concernant l'empereur et la famille impériale du Japon) », Seiron Magazine, no 508,‎ , p. 204-211.

Ouvrages

En anglais

Dictionnaire

En anglais

  • Robert E. Buswell (en). Dictionary of Buddhism. Cet ouvrage a fait l’objet d’une double publication en 2004 et 2013, sous des titres différents:
- (en) Robert E.Buswell, Encyclopedia of Buddhism (Volumes I & II), New York, Macmillan Reference USA, , 3477 p. (lire en ligne). Consulté le .
- (en) Robert E. Buswell,Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, New Jersey, États-Unis, Princeton University Press, , 1304 p. (lire en ligne). Consulté le .

Site internet

Pour aller plus loin

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  • (en) Chari Pradel, « Shoko Mandara and the Cult of Prince Shotoku in the Kamakura Period », Artibus Asiae, vol. 68, no 2,‎ , p. 215-246 (32 pages) (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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