Sinchi Roca
Sinchi Roca (du quechua Sinchi Ruq’a) est le deuxième souverain inca. Il aurait entamé son règne vers 1230[1].
Sinchi Roca | |
Le deuxième Inca : Sinchi Roca, dessin de Felipe Guaman Poma de Ayala dans Nueva crónica y buen gobierno (1615) | |
Titre | |
---|---|
Sapa Inca II, et deuxième chef de guerre inca semi-légendaire de la Confédération du Cuzco. Dynastie Hurin Cuzco. | |
~1230 – ~1260 | |
Prédécesseur | Manco Cápac |
Successeur | Lloque Yupanqui |
Biographie | |
Lieu de décès | Cuzco |
Père | Manco Cápac |
Mère | Mama Ocllo |
Conjoint | Mama Coca |
modifier |
Selon certains historiens, en suivant le modèle diarchique, il co-règne avec le souverain Inca Roca.
Biographie
modifierFils aîné de Manco Cápac, le mythique fondateur de l'empire Inca, et de Mama Ocllo sa sœur-épouse, Sinchi Roca est né dans la région de Tampuquiro, au sud de Cuzco.
Il s'agit d'un personnage semi-légendaire, dont le règne, selon les sources, se déroula dans un calme relatif, étant donné que Sinchi Roca était un chef de guerre plutôt pacifique. Toutefois il est fait état de plusieurs affrontements avec les Quechuas de Nurín et Pumatamtu, ainsi qu'une tentative d'expansion vers les terres actuelles du Chili.
À sa mort, son fils Lloque Yupanqui lui succède. Il n'est pas son fils aîné ce qui rompt avec la règle de succession qu'avait instituée Manco Cápac.
Œuvre
modifierSinchi Roca aurait promu l'agriculture par irrigation : selon le chroniqueur espagnol Pedro Cieza de León, il aurait fait aménager des terrasses et fait transporter de grosses quantités de terre arable pour améliorer les cultures de la vallée de Cuzco.
Il aurait créé une division territoriale de ses domaines et on considère qu'il serait l'initiateur du premier recensement de la population de l'empire inca.
Il aurait également ordonné à tous les hommes de son ethnie de se percer les oreilles en signe de noblesse.
Les anciens chroniqueurs espagnols du XVIe siècle, dont Cabello de Balbao cité par María Rostworowski[2], affirment aussi que Sinchi Roca aurait été le premier Inca à utiliser la Mascapaicha (es)[3] ou Maskaypacha [du quechua : Mask'ay (chercher) et Pacha (terre ou monde : espace-temps)], qui deviendra le signe distinctif de la souveraineté inca. Chez les Incas, la couronne impériale était composée de plusieurs éléments : la mascapaicha, le plus important, était une frange de laine rouge[4], ordonnée sur le front parce que chacune de ses mèches « passait dans un petit tube d'or[5] ». Au-dessus de cette frange on disposait deux ou trois plumes noires et blanches de l'oiseau sacré Korekenke (ou caracara montagnard des Andes). Cette frange et ces plumes étaient assujetties sur le front par un turban consistant en une tresse multicolore[6] « de laine de vigogne extrêmement fine[7] », enroulée plusieurs fois autour de la tête, le llautu ou llauto (es). La mascapaicha était la marque du pouvoir impérial absolu, au point que "prendre" ou "ceindre la mascapaicha" ou encore « prétendre à la frange écarlate » était la périphrase en usage pour signifier l'avènement du nouvel empereur ou Sapa Inca, au cours d'une cérémonie où il la recevait des mains du Willaq Umu[8], le grand prêtre ou souverain pontife de la religion solaire inca.
Références
modifier- Certains auteurs donnent une date plus ancienne ; par exemple María Rostworowski le situe au commencement du XIIe siècle : María Rostworowski (trad. de l'espagnol), Le grand Inca : Pachacútec Inca Yupanqui, Paris, Editions Tallandier, coll. « MODERNE », , 351 p. (ISBN 978-2-84734-462-2 et 2-84734-462-4, lire en ligne), p. 1re partie : "La Confédération de Cuzco", chapitre premier : "L'origine des Incas" - Sinchi Roca. Mais elle cite aussi Means (Ancient civilizations of the Andes, chap. 6, p. 223) qui situe son règne entre 1105 et 1140. Référence de l'ouvrage : (en) Philip Ainsworth Means, Ancient Civilization of the Andes [« L'ancienne civilisation des Andes »], C. Scribner's Sons, puis Riverrun Press (New York, NY) pour la nouvelle édition, 1931, nouvelle éd. : 1964, 586 p. (ISBN 978-0-87752-072-6 et 0-87752-072-0), p. 223.
- María Rostworowski (trad. de l'espagnol), Le grand Inca : Pachacútec Inca Yupanqui, Paris, Editions Tallandier, coll. « MODERNE », , 351 p. (ISBN 978-2-84734-462-2 et 2-84734-462-4, lire en ligne), p. 1re partie : "La Confédération de Cuzco", chapitre premier : "L'origine des Incas" - Sinchi Roca. On pourra lire en ligne d'autres extraits du même ouvrage ici : María Rostworowski, « Le grand Inca : Pachacútec Inca Yupanqui », sur Google livres (consulté le )
- (en) « THE EMPIRE OF THE INCAS IN PERU, section : LIST OF EMPERORS - INCAS » [« L'empire des Incas au Pérou, liste des empereurs-Incas »], sur Peru adventure tours (consulté le )
- Carmen Bernand, Les Incas, peuple du soleil, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes », , 175 p. (ISBN 978-2-07-035981-3 et 2-07-035981-6), p.25
- Alfred Métraux, Les Incas, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire n° H66 », 1961 et 1983, 190 p. (ISBN 978-2-02-006473-6 et 2-02-006473-1), p. 71
- souvent les couleurs des quatre régions ou suyu de l'empire, soit rouge, bleu, vert et jaune, voir : (es) Luis Eduardo Espinoza Barboza et Jesús Yanet Espinoza Barboza, « EL MARAVILLOSO IMPERIO DE LOS INCAS/Aspecto social » [« Le merveilleux empire des Incas/Aspect social »], sur EL MARAVILLOSO IMPERIO DE LOS INCAS, (consulté le )
- Rafaël Karsten, La civilisation de l'Empire inca, PAYOT, coll. « Le Regard de l'Histoire », v.o. (finnois) en 1948, en français : 1952, réédité en 1972, 1979, 1983 (ISBN 978-2-228-27320-6), p. 104
- (es) Vicente, « TAWANTINSUYU: La Mascapaicha o la Corona del Inca - PERÚ FOLKLÓRICO » [« Tawantinsuyu : la Mascapaicha ou couronne de l'Inca - Pérou folklorique »], sur PAQOCHEROQ RIMAYNIN, (consulté le )
Liens externes
modifier
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :