Stade Grimonprez-Jooris

stade de football

Le stade Grimonprez-Jooris est l'ancien stade principal de la ville de Lille. Il fut utilisé par le club de football du Lille OSC d' à , avant d'être rasé.

Stade Grimonprez-Jooris
Généralités
Surnom
Grimonprez
Adresse
avenue du Petit-Paradis (d) Voir et modifier les données sur Wikidata
Lille, Nord
 France
Construction et ouverture
Construction
Ouverture
Architecte
Rénovation
Fermeture
Démolition
Utilisation
Clubs résidents
Propriétaire
Équipement
Surface
Capacité
21 128 (dont 14 435 assises)
25 000 (1975 - ...)
17 000 (... - 2000)
Tribunes
sièges rouges et blancs
Affluence record
25 578 spectateurs
(, LOSC-ASSE)
Localisation
Coordonnées
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte des Hauts-de-France
voir sur la carte des Hauts-de-France
Localisation sur la carte du Nord-Pas-de-Calais
voir sur la carte du Nord-Pas-de-Calais
Localisation sur la carte du Nord
voir sur la carte du Nord
Localisation sur la carte de Lille Métropole
voir sur la carte de Lille Métropole
Localisation sur la carte de Lille
voir sur la carte de Lille

Le complexe sportif Grimonprez-Jooris comprenait un stade autour duquel étaient situés le siège du club, son centre de formation et deux terrains d'entraînement. Le LOSC Lille a entièrement quitté la ville de Lille, ayant déménagé dans un nouvel ensemble situé à Camphin-en-Pévèle, le domaine de Luchin, et est club résident du nouveau Stade Pierre-Mauroy.

Fiche technique

modifier

Histoire

modifier

Le stade Henri-Jooris est rasé en 1975 pour permettre l'élargissement du canal de la Deûle. L'architecte lillois Pierre-François Delannoy signe les plans de la nouvelle enceinte lilloise, qui sera construite à la place d'un modeste stade d'athlétisme, et à proximité de la « reine des citadelles » édifiée par Vauban après la conquête de Lille par la France au XVIIe siècle. La mairie tente d'imposer le nom de « stade Grimonprez », du nom de Félix Grimonprez, joueur lillois de hockey sur gazon. Le club souhaitant garder le nom d'Henri Jooris (dirigeant lillois de football), le compromis trouvé consistera à accoler les deux noms, pour former celui de « Grimonprez-Jooris ».

À l'origine, sa capacité était de 25 000 spectateurs avec une couverture de trois des quatre tribunes (la couverture de la quatrième tribune ne sera jamais réalisée), mais l'évolution des normes de sécurité ramènera la capacité du stade à 17 000 places (principalement par le passage des tribunes secondes et premières de tribunes debout à tribunes assises). Des travaux en l'an 2000 portent à 21 128 places la capacité du stade, avec la construction d'une tribune haute au-dessus de la tribune non couverte. Cet ensemble restera découvert.

 
Monument Henri Jooris.

Face à la tribune d'honneur se trouvait un monument d'environ deux mètres de haut, à la mémoire d'Henri Jooris. Deux médaillons le représentaient sur deux faces, et l'une d'elles portait l'inscription suivante : "Grand Président Henri Jooris 1879-1940 / Le sport reconnaissant".

Toutefois, le stade n'est toujours pas conforme aux normes de l'UEFA pour la Ligue des champions, amenant le LOSC à jouer lors de la saison 2001-2002 ses matchs européens au stade Félix-Bollaert. Le stade connaîtra toutefois le un fameux match retour qualificatif en ligue des champions contre Parme[1],[2] puis 2 rencontres de coupe de l'UEFA et enfin 3 rencontres de coupes intertotos la saison suivante.

Le stade est aussi le décor d’une scène du film Le Corps de mon ennemi d’Henri Verneuil (1976) où l’on peut voir Jean-Paul Belmondo seul dans l’enceinte arpenter la tribune découverte (à un seul niveau à l’époque), ainsi que divers plans courts de cette construction[3].

En , des archéologues de l'INRAP découvrent lors de fouilles préventives des vestiges contemporains de la conquête de Lille par Louis XIV[4].

La rénovation de Grimonprez-Jooris, sujet de discorde

modifier

La mairie réticente à un projet de nouveau stade

modifier

L'accord de privatisation du LOSC prévoyait la construction d'un nouveau stade conforme aux critères de l'UEFA livré en 2002. Mais la mairie, devant le coût d'un nouveau stade qu'elle devrait financer complètement et qui pourrait se trouver en plus hors de la ville, cherche à persuader les propriétaires du club Dayan et Graille d'accepter la rénovation du stade Grimponprez-Jooris en officialisant la rénovation le [5]. Ils refusent et cèdent leur part à Michel Seydoux. Celui-ci essayera, mais en vain, de rallier des investisseurs privés pour réaliser un grand stade de 60 000 places hors de Lille sur la base d'un partenariat public-privé.

Le projet Grimonprez-Jooris II

modifier

En , le président du LOSC accepte finalement le projet de la mairie d'un stade de 33 000 places à l'emplacement du stade Grimonprez-Jooris. À l'emplacement de l'actuel stade Grimonprez-Jooris, l'architecte Albert Constantin imagine une enceinte avec des dimensions de 200 × 144 mètres au sol, et de 203 × 162 mètres d'aplomb (toiture dite débordante), pour une capacité d'accueil de 33 003 places[6]. Les terrains d'entraînement seront démantelés et rendus au bois de Boulogne (parc de la Citadelle). La livraison est prévue pour le , puis repoussée à . Le financement du projet passe de la compétence de la Mairie à celle de Lille Métropole Communauté urbaine et redevient 100 % public.

La justice met un terme au projet

modifier

Des travaux afin de doter le LOSC d'un stade moderne de 33 000 places assises sont programmés pour le début de l'année 2005. Mais le projet se heurte à l'opposition de deux associations de sauvegarde du patrimoine, qui introduisent un recours pour empêcher ces travaux dès le dépôt du permis de construire, voulant préserver la citadelle de Lille toute proche. La procédure retarde la livraison finale du stade, obligeant le LOSC à jouer ses matches de championnat au Stadium Nord de Villeneuve-d'Ascq. D'abord validés en première instance[7], quelques travaux préliminaires sont engagés[8], mais le , la cour administrative d'appel de Douai casse le permis de construire du nouveau Grimonprez-Jooris, annulation confirmée par le Conseil d'État le , après deux ans de batailles judiciaires. Grimonprez-Jooris II ne verra jamais le jour. Seul le démantèlement des terrains d'entraînement est mené à terme, le club ayant déménagé ses structures à Camphin-en-Pévèle.

Grimonprez-Jooris II, sans être réalisé, a coûté 6 millions d'euros à la ville de Lille, se répartissant en 3 millions versés au cabinet d'architecture, 2 millions versés à titre de dommages pour les entreprises ayant remporté l'appel d'offres annulé et 1 million en frais de justice (avocat et dédommagement des associations de défense du patrimoine). La « commission des sites pour le stade », déjà mise en place après la décision de la cour administrative d'appel, doit alors trouver le meilleur site pour accueillir le grand stade[9]. Le nouveau stade est finalement construit à Villeneuve-d'Ascq. Il ouvre en août 2012 après trois ans de travaux.

Démolition

modifier

En 2006, plusieurs questions sur l'avenir de Grimonprez-Jooris restaient posées. Qui est propriétaire du stade, qui financera sa probable destruction ? Ce pouvait être la mairie de Lille (propriétaire de l'enceinte qui aurait dû être détruite en vue de la reconstruction) et Lille Métropole Communauté urbaine (propriétaire de l'enceinte qui aurait dû être construite). Pendant un temps, deux options restaient ouvertes : soit le stade était rasé pour dégager la vue sur les remparts de la citadelle, soit il était reconverti pour un autre sport (le rugby par exemple). Finalement, en , la communauté urbaine accepte de financer la destruction du stade. Les premiers travaux de démolition commencent le , rendus difficiles par la présence d'amiante [10].

La destruction du stade[11],[12] proprement dite est achevée en . Il était prévu d’aménager un espace appelé « Plaine des sports » pour 2013. Toutefois, c’est seulement une vaste étendue d’herbe qui recouvre l’emplacement de l’ancien stade aujourd’hui.

Notes et références

modifier

Liens externes

modifier
  • (fr) Zoom Sur Lille : Reportage complet avec 150 photos sur le stade Grimonprez-Jooris, 5 ans après sa fermeture
  NODES
orte 2