Tarsier des Philippines

Classification MSW
Règne	Animalia
Embranchement	Chordata
Classe	Mammalia
Ordre	Primates
Sous-ordre	Haplorrhini
Infra-ordre	Tarsiiformes
Famille	Tarsiidae

Carlito syrichta

Le Tarsier des Philippines (Carlito syrichta)^[1], unique représentant du genre Carlito, est une espèce de tarsiers endémique des Philippines. C'est le plus petit primate de la planète.

Le tarsier des Philipinnes est une des vingt-et-une espèces de primates d'Asie incluse entre 2000 et 2020 dans la liste des 25 espèces de primates les plus menacées au monde (inclus dans cette liste en 2014). Bien qu'il s'agisse d'une espèce protégée, de nombreux Philippins les capturent pour en faire des animaux de compagnie : de fait, on estime la population sauvage à seulement 1 000 individus en 2011.

Description

Sa taille, comprise entre 8,5 et 16 cm, en fait le plus petit primate au monde^[2]. Sa queue mesure environ 23 cm. La femelle pèse 120 g, le mâle 130 g^[3]. C'est aussi le mammifère, proportionnellement à sa taille, qui a les plus gros yeux^[4]. Sa tête a la particularité de pouvoir pivoter sur 180° de chaque côté^[5], ses yeux étant fixes dans leurs orbites.

Animal territorial et nocturne il a aussi des globes oculaire très grands qui ne bougent pas. Il doit bouger la tête pour voir^[6]. Cependant il a une très bonne vue même dans l'obscurité^[7]. Ses deux yeux sont jaune-orange. Il s'alimente principalement d'insectes tels que les papillons de nuit et les sauterelles, parfois de lézards, serpents et petits oiseaux qu'il peut gober en plein vol en bondissant. Contrairement aux autres primates connus, il n'est que carnivore.

Il peut faire des bonds de 3 m et s'agripper aux branches grâce à ses longs doigts équipés de ventouses^[6].

Ce primate a plusieurs moyens de communication, comme un cri territorial fort, mais il a surtout la singulière capacité d'émettre des ultrasons. La fréquence principale du cri du tarsier est de 70 000 Hz et il peut entendre jusqu’à 91 000 Hz. Par comparaison, le spectre auditif humain va de 20 à 20 000 Hz. Ce moyen de communication présente l'avantage précieux d'être discret. En effet, la majorité des prédateurs du tarsier, qu’il s’agisse d’oiseaux, de serpents ou de lézards, sont incapables d’entendre des fréquences aussi aiguës. Leur perception des ultrasons permet également de repérer par écholocation les insectes dont ils se nourrissent et qui émettent eux-mêmes des sons de haute fréquence^[8].

Répartition et habitat

C'est une espèce endémique du sud-est des Philippines. On la trouve sur les îles de Bohol, Dinagats, Leyte, Samar et Mindanao. Elle vit dans la forêt primaire et la forêt secondaire du niveau de la mer à 750 m d'altitude^[9]

Stress

Le tarsier est très anxieux, et le stress peut l'amener à mettre fin à ses jours^[10]. Un tarsier en cage se tape la tête sur les barreaux et peut casser les os fins de son crane. Il peut également s'arrêter de respirer et se laisser asphyxier. Un flash d'appareil photo ou un éclat de voix humaine peut suffire à le mettre en stress mortel, d'après Carlito Pizarras, conservateur au sanctuaire pour tarsiers de Corella, sur l'île de Bohol^[11].

Notes et références

↑ (en) « Carlito Groves & Shekelle, 2010 », sur www.gbif.org (consulté le 25 décembre 2020)
↑ Alexia Delas et Stéphanie Larrandabure, Philippines : Archipel des paradoxes, Genève, Editions Olizane, 2015, 256 p. (ISBN 978-2-88086-431-6, lire en ligne), p. 35.
↑ Jean-Jacques Petter (préf. Yves Coppens, ill. François Desbordes), Primates, Nathan, 2010, 256 p. (ISBN 978-2-09-260543-1), Tarsiers pages 152 et 153
↑ Collectif, Histoire naturelle, Flammarion, mars 2016, 650 p. (ISBN 978-2-0813-7859-9), Tarsier des Philippines page 535
↑ « Philippine Tarsier the worlds smallest Primate? », sur Guide.com (consulté le 26 juin 2020).
↑ ^{a et b} « Deux nouvelles espèces de tarsier, le primate qui a inspiré Yoda », sur saiga-voyage-nature.fr (consulté le 14 octobre 2023).
↑ D’après « http://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/r28330-life-l-aventure-de-la-vie/2360145-les-primates/ l'aventure de la vie » une émission diffusée par ARTE le 01/01/2014 à 16h.
↑ (en) M. A. Ramsier, A. J. Cunningham et coll, « Primate communication in the pure ultrasound », Biology Letters,‎ 8 février 2012 (DOI 10.1098/rsbl.2011.1149).
↑ (en) Référence UICN : espèce Tarsius syrichta (Linnaeus, 1758)
↑ Aude Massiot, « Animaux, vous avez dit bizarre ? », sur liberation.fr, Libération, 17 juillet 2018
↑ 2011 AFP, « Le tarsier des Philippines, un primate menacé et suicidaire », 20 minutes,‎ 14 décembre 2011 (lire en ligne, consulté le 2 septembre 2020).

Liens externes

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Tarsier des Philippines, sur Wikimedia Commons
Carlito syrichta, sur Wikispecies

Sous le nom Carlito syrichta

(en) Référence Catalogue of Life : Carlito syrichta (Linnaeus, 1758) (consulté le 15 décembre 2020)
(fr + en) Référence ITIS : Carlito syrichta (Linnaeus, 1758) (consulté le 6 septembre 2017)
(en) Référence NCBI : Carlito syrichta (taxons inclus) (consulté le 6 septembre 2017)
(en) Référence Paleobiology Database : Carlito syrichta Linnaeus 1758 (consulté le 6 septembre 2017)

Sous le nom Tarsius syrichta

(en) Référence Animal Diversity Web : Tarsius syrichta (consulté le 28 mai 2014)
(en) Référence Brainmuseum : Tarsius syrichta (consulté le 28 mai 2014)
(fr) Référence CITES : taxon Tarsius syrichta (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le 3 juin 2015)
(en) Référence CITES : Tarsius syrichta (Linnaeus, 1758) (+ répartition sur Species+) (consulté le 3 juin 2015)
(en) Référence Mammal Species of the World (3^e éd., 2005) : Tarsius syrichta Linnaeus, 1758 (consulté le 28 mai 2014)
(en) Référence Tree of Life Web Project : Tarsius syrichta (consulté le 28 mai 2014)
(en) Référence UICN : espèce Tarsius syrichta (Linnaeus, 1758) (consulté le 3 juin 2015)

[1] (en) « Carlito Groves & Shekelle, 2010 », sur www.gbif.org (consulté le 25 décembre 2020)

[2] Alexia Delas et Stéphanie Larrandabure, Philippines : Archipel des paradoxes, Genève, Editions Olizane, 2015, 256 p. (ISBN 978-2-88086-431-6, lire en ligne), p. 35.

[3] Jean-Jacques Petter (préf. Yves Coppens, ill. François Desbordes), Primates, Nathan, 2010, 256 p. (ISBN 978-2-09-260543-1), Tarsiers pages 152 et 153

[4] Collectif, Histoire naturelle, Flammarion, mars 2016, 650 p. (ISBN 978-2-0813-7859-9), Tarsier des Philippines page 535

[5] « Philippine Tarsier the worlds smallest Primate? », sur Guide.com (consulté le 26 juin 2020).

[saiga-6] {a et b} « Deux nouvelles espèces de tarsier, le primate qui a inspiré Yoda », sur saiga-voyage-nature.fr (consulté le 14 octobre 2023).

[7] D’après « http://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/r28330-life-l-aventure-de-la-vie/2360145-les-primates/ l'aventure de la vie » une émission diffusée par ARTE le 01/01/2014 à 16h.

[8] (en) M. A. Ramsier, A. J. Cunningham et coll, « Primate communication in the pure ultrasound », Biology Letters,‎ 8 février 2012 (DOI 10.1098/rsbl.2011.1149).

[9] (en) Référence UICN : espèce Tarsius syrichta (Linnaeus, 1758)

[10] Aude Massiot, « Animaux, vous avez dit bizarre ? », sur liberation.fr, Libération, 17 juillet 2018

[11] 2011 AFP, « Le tarsier des Philippines, un primate menacé et suicidaire », 20 minutes,‎ 14 décembre 2011 (lire en ligne, consulté le 2 septembre 2020).

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