Thrombose veineuse superficielle

pathologie

Une thrombose veineuse superficielle ou phlébite superficielle, appelée aussi périphlébite ou abusivement[1] paraphlébite, est l'occlusion ou l’inflammation d'une veine superficielle, le plus souvent du membre inférieur (dépendant alors de la veine saphène interne ou saphène externe).

Les causes des phlébites profondes peuvent également atteindre le réseau superficiel[2] : immobilisation prolongée, cancers ou maladie constitutive de la coagulation....

Certaines causes sont plus spécifiques : traumatisme de la veine (en particulier si associé à une infection en cas d'utilisation pour un abord veineux : « veinite »), antécédents de phlébites superficielles, varices isolées ou dans le cadre d'une maladie post-phlébitique[2].

Description

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Elle se présente sous la forme d'une induration douloureuse avec rougeur. On peut palper un cordon douloureux.

Elle peut être isolée ou associée à une thrombose veineuse profonde[3].

Diagnostic

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Le diagnostic est confirmé par une échographie Doppler veineuse qui pourra, par la même occasion, voir s'il existe une atteinte associée du réseau profond.

Évolution

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L'évolution est habituellement favorable mais peut se compliquer dans 10 % des cas d'une phlébite profonde ou d'une embolie pulmonaire[4] entraînant la mise sous anticoagulants dans ces cas.

Traitement

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Le traitement est symptomatique d'une part :

Une surveillance à la recherche d'une thrombose veineuse profonde et d'une embolie pulmonaire est nécessaire.

Un traitement par fondaparinux (nom commercial courant Arixtra) permettrait de limiter le risque de thrombose veineuse profonde et d'embolie pulmonaire[5],[6] mais sa balance bénéfice-risque ne semble pas favorable (son efficacité est limitée[7] et ses effets à long terme ne sont pas connus) et sa balance coût-efficacité est défavorable (surtout si on considère qu'un traitement de 45 jours est nécessaire)[8]. Les études nécessiteraient des critères d'inclusion plus large, une mesure de critères de jugements principaux plus pertinents. En France, la molécule a reçu une autorisation de mise sur le marché dans cette indication mais le niveau d'amélioration du service médical rendu (ASMR) est considéré comme nul[9], le risque de complication d'une thrombose veineuse superficielle étant faible[7].

Notes et références

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  1. Cardiologie, Presses Universitaires Lyon, , p. 381
  2. a et b Nasr H, Scriven JM, Superficial thrombophlebitis (superficial venous thrombosis), BMJ, 2015;350:h2039
  3. Leon L, Giannoukas AD, Dodd D et al. Clinical significance of superficial vein thrombosis, Eur J Vasc Endovasc Surg, 2005;29:10-17
  4. Bertoletti L, Frappé P, Leizorovicz A, Quéré I, Becker F, Moulin N, Decousus H, « Épidémiologie et traitement des TVS des membres inférieurs [Epidemiologic and therapeutic advances in superficial venous thrombosis of the legs] » Rev Prat. 2011;61:1244-8. PMID 22308808
  5. (en) Decousus H, Prandoni P, Mismetti P et al. CALISTO Study Group, « Fondaparinux for the treatment of superficial-vein thrombosis in the legs » N Engl J Med. 2010;363:1222-32.
  6. (en) Di Nisio M, Wichers IM, Middeldorp S, « Treatment for superficial thrombophlebitis of the leg » Cochrane Database Syst Rev. 2012;14;3:CD004982.
  7. a et b « Fondaparinux - Arixtra°. Thrombose veineuse superficielle isolée : pas enthousiasmant » Rev Prescrire. 2011;31(333):496.
  8. (en) Blondon M, Righini M, Bounameaux H, Veenstra DL, « Fondaparinux for isolated superficial vein thrombosis of the legs: a cost-effectiveness analysis » Chest. 2012;141:321-9.
  9. HAS, ARIXTRA 2,5 mg (fondaparinux), anticoagulant : Pas d’avantage clinique démontré dans la prise en charge des patients ayant une thrombose veineuse superficielle isolée, Saint-Denis, France, juin 2011.
  NODES
INTERN 1
Note 2