Wikipédia:Sélection/Entre-deux-guerres

Pluton (1928)

Lignes approximatives du Pluton.
Lignes approximatives du Pluton.

Le Pluton est un croiseur mouilleur de mines de la marine nationale française mis sur cale en 1928 par l'arsenal de Lorient. Il est aussi capable d'embarquer un millier d'hommes, dans le rôle de transport de troupes rapide. Peu après sa mise en service, il est modifié et devient un navire-école de canonnage, remplaçant le vieillissant Gueydon.

Peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il revient à son rôle d'origine et la plupart des équipements d'instruction au tir sont débarqués. Au début de la guerre, il est alors envoyé à Casablanca pour y mouiller un champ de mines défensif en face du port. Le , lors d'une mauvaise manipulation, une mine explose, provoquant la mise à feu des autres mines du bord qui détruisent le bâtiment, tuant environ 200 marins.

Emmy Noether

Portrait de Emmy Noether avant 1910.
Portrait de Emmy Noether avant 1910.

Amalie Emmy Noether ( - ) est une mathématicienne allemande spécialiste d'algèbre abstraite et de physique théorique. Décrite par Albert Einstein comme « le génie mathématique créatif le plus considérable produit depuis que les femmes ont eu accès aux études supérieures », elle a révolutionné les théories des anneaux, des corps et des algèbres. En physique, le théorème de Noether explique le lien fondamental entre la symétrie et les lois de conservation.

Emmy Noether naît dans une famille juive d'Erlangen (à l'époque dans le royaume de Bavière). Son père est le mathématicien Max Noether. Emmy envisage d'abord d'enseigner le français et l'anglais après avoir passé les examens requis, mais étudie finalement les mathématiques à l'université d'Erlangen où son père donne des conférences. Après avoir achevé sa thèse en 1907 sous la direction de Paul Gordan, elle travaille bénévolement à l'Institut de Mathématiques d'Erlangen pendant sept ans. En 1915, elle est invitée par David Hilbert et Felix Klein à rejoindre le très renommé département de mathématiques de l'université de Göttingen. Cependant, en raison de l'opposition de la faculté de philosophie — qui refuse qu'une femme soit nommée professeur — elle doit pendant quatre ans donner des cours sous le nom de Hilbert. Son habilitation est obtenue en 1919, elle acquiert le titre de Privatdozent.

Noether reste un des membres les plus influents du département de mathématiques de Göttingen jusqu'en 1933. En 1924, le mathématicien néerlandais Bartel Leendert van der Waerden rejoint le cercle de ses étudiants et devient le principal propagateur des idées de Noether, dont le travail servira de fondation à son très influent ouvrage : Moderne Algebra (1931). Avant même son intervention au congrès international des mathématiciens de Zurich (1932), sa connaissance de l'algèbre est reconnue dans le monde entier. L'année suivante, le gouvernement nazi exclut les Juifs qui occupent des postes universitaires et Noether déménage pour les États-Unis où elle obtient un poste au Bryn Mawr College, en Pennsylvanie. En 1935, elle est opérée en raison d'un kyste ovarien et, malgré des signes de rétablissement, meurt quatre jours plus tard à l'âge de cinquante-trois ans…

Empire State Building

Empire State Building

L’Empire State Building est un gratte-ciel de style Art déco situé sur l’île de Manhattan, à New York. Il est situé dans le quartier de Midtown au 350 de la 5e Avenue, entre les 33e et 34e rues. Inauguré le 1er mai 1931, il mesure 381 mètres (449 avec l’antenne) et compte 102 étages. Il est actuellement le plus grand building de New York (position qu’il a retrouvée suite à la destruction des tours jumelles du World Trade Center) et a été pendant des décennies le plus haut immeuble du monde. Le building tire son nom du surnom de l’État de New York, The Empire State, qui apparaît notamment sur les plaques d’immatriculation.

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Putsch de la Brasserie


Le putsch de la Brasserie fut une tentative de prise du pouvoir par la force en Bavière menée par Adolf Hitler, dirigeant du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), dans la soirée du . Elle se déroula principalement à la Bürgerbräukeller, une brasserie de Munich. Hermann Göring, Ernst Röhm, Rudolf Hess, Heinrich Himmler et Julius Streicher y participèrent notamment.

Soutenue par le général Erich Ludendorff, et acceptée dans un premier temps par le triumvirat dirigeant la Bavière, composé de Gustav von Kahr, Otto von Lossow et Hans Ritter von Seisser, elle se termina dans la confusion et par un échec total des putschistes. Condamné à cinq ans de détention dont il ne purgea que moins de quatorze mois à la prison de Landsberg, Adolf Hitler mit son incarcération à profit pour rédiger Mein Kampf.

Si l'épisode est en lui-même mineur dans l'histoire de la République de Weimar, il devint l'un des mythes fondateurs du régime nazi, qui organisa sa commémoration annuelle et érigea le Blutfahne au rang de symbole. Il constitua un tournant dans l'histoire et la stratégie du mouvement nazi. Hitler tira en effet toutes les leçons de ce fiasco, renforça son pouvoir sur le parti et tenta de bénéficier du soutien des milieux conservateurs et de l'armée, volonté qui s'illustra notamment par l'organisation de la nuit des Longs Couteaux.

Georges II (roi des Hellènes)

Portrait de Georges II de Grèce.
Portrait de Georges II de Grèce.

Georges II de Grèce (en grec moderne : Γεώργιος Β΄ της Ελλάδας / Geórgios II tis Elládas), roi des Hellènes et prince de Danemark, est né le au palais de Tatoï, en Grèce et est décédé le au palais royal d’Athènes. Il est roi des Hellènes de 1922 à 1923 puis de 1935 à 1941/1944 et enfin de 1946 à 1947.

L’enfance et la jeunesse de Georges II sont marquées par l’effervescence nationaliste que connaît le royaume hellène au tournant des XIXe et XXe siècles. Après la défaite de la Grèce face à l’Empire ottoman en 1897, la famille royale est en effet accusée d’être responsable de l’échec de la Grande Idée et l’opposition républicaine augmente dans le pays jusqu’au coup de Goudi de 1909. Les victoires militaires grecques durant les Guerres balkaniques (1912-1913) rapprochent quelque temps la famille royale de son peuple mais l’éclatement de la Première Guerre mondiale renverse la situation. Après l’implication indirecte du pays dans le conflit en 1915, Georges, qui n’est alors que diadoque, assiste au Schisme national, autrement dit à la rupture violente entre son père, le roi Constantin Ier, et le Premier ministre Elefthérios Venizélos.

Acculé par la montée en puissance de l’Entente et des vénizélistes, Constantin Ier doit quitter le pouvoir et partir en exil en 1917. Jugé tout aussi germanophile que son père parce qu’il a été formé militairement en Allemagne, le prince Georges doit lui aussi quitter la Grèce tandis que son frère cadet, le jeune Alexandre Ier, monte sur le trône. Exilé avec sa famille en Suisse, Georges mène dès lors une existence relativement simple et morne. En , il se fiance cependant à l’une de ses cousines éloignées, la princesse Élisabeth de Roumanie, avec laquelle il est en contact depuis plusieurs années. Peu de temps après, son frère meurt à Athènes et une nouvelle crise politique secoue la Grèce, permettant à Constantin Ier de reprendre le pouvoir. La restauration de l’ancien souverain est toutefois éphémère puisque la défaite de la Grèce face aux nationalistes turcs commandés par Mustafa Kemal, l’oblige à abdiquer en faveur de son fils aîné en 1922

Blanche-Neige et les Sept Nains

Simplet, l’un des sept nains de « Blanche-Neige et les Sept Nains », à côté d’un de ses compagnons.
Simplet, l’un des sept nains de « Blanche-Neige et les Sept Nains », à côté d’un de ses compagnons.

Blanche-Neige et les Sept Nains est le premier long-métrage d’animation et « classique d’animation » des studios Disney, sorti le au Carthay Circle Theater de Hollywood. Le film est une adaptation du conte éponyme des frères Grimm paru en 1812, conte fortement ancré dans les traditions européennes.

S’il n’est pas, contrairement à ce qui est souvent affirmé, le premier long-métrage d’animation de l’histoire du cinéma, Blanche-Neige et les Sept Nains éclipse ses prédécesseurs en raison de l’impact qu’il a suscité sur le public aux États-Unis comme à l’international, grâce au travail des nombreux artistes des studios Disney. Considéré par beaucoup comme un chef-d’œuvre, le film marque aussi une étape dans l’animation et même le septième art par les innovations tant techniques qu’artistiques développées et utilisées pour ce film. Le budget de production, 1,5 million de $US, marque un record pour l’époque. L’investissement réalisé par l’entreprise fondée par Walt Disney a été largement rentabilisé par les revenus engendrés à la sortie et toujours aujourd’hui, faisant du film un succès indéniable.

Anschluss

Au 12 mars 1938, le territoire de l'Autriche (en rouge) et le Reich allemand (en rose).
Au 12 mars 1938, le territoire de l'Autriche (en rouge) et le Reich allemand (en rose).

L’Anschluss ou Anschluß (en traduction littérale : « raccordement », « rattachement ») est un terme allemand qui désigne l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie.

Les événements de 1938 marquent le point culminant des pressions de l'Allemagne et des nazis autrichiens pour unifier les populations allemandes et autrichiennes au sein d’une même nation. Dans les années précédant l’Anschluss, l’Allemagne nazie a soutenu le parti nazi autrichien dans sa tentative de conquérir le pouvoir et de doter l’Autriche d’un gouvernement nazi. Totalement attaché à l’indépendance de son pays, mais soumis à des pressions grandissantes, le chancelier autrichien, Kurt Schuschnigg, tente d’organiser un référendum pour demander à la population autrichienne si elle souhaite rester indépendante ou être incorporée à l’Allemagne.

Alors que le chancelier espère un résultat favorable au maintien de l’indépendance de l’Autriche, le parti nazi autrichien organise un coup d'État, planifié de longue date, le , peu avant le référendum, qui est annulé. Les troupes de la Wehrmacht entrent en Autriche le pour mettre en œuvre l’annexion, sans rencontrer la moindre opposition. Au cours du mois suivant, les nazis organisent un plébiscite, demandant au peuple de ratifier le rattachement de l’Autriche au Reich, qui, de facto, a déjà eu lieu : 99 % des votes ont été favorables à l'annexion.

Bien que les Alliés de la Première Guerre mondiale soient, en théorie, responsables du respect des termes du traité de Versailles et du traité de Saint-Germain-en-Laye, qui prohibent une union entre l’Allemagne et l’Autriche, l'Anschluss ne suscite que peu de réactions. Les deux principales puissances, la France et le Royaume-Uni, n'émettent que des protestations diplomatiques qui n'ont aucun effet.

L’Anschluss est une des étapes majeures dans la création, voulue depuis longtemps par Adolf Hitler, d’un Reich regroupant les pays et territoires germanophones. Après l’annexion de l’Autriche, le Troisième Reich s’empare en du territoire des Sudètes, en Tchécoslovaquie (suite aux accords de Munich), le reste du pays étant divisé en mars 1939 entre 2 protectorats allemands : le protectorat de Bohême-Moravie et la République slovaque. En 1939, l’Allemagne annexe également le territoire de Memel, en Lituanie, ce qui constitue le dernier agrandissement territorial du Troisième Reich sans affrontement, avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

L'Anschluss entraîne une profonde « nazification » de la société autrichienne et l’Autriche cesse d’exister en tant qu’État indépendant jusqu’en 1945. Considérée comme « la première victime du nazisme » par les Alliés, l'Autriche est dotée d'un gouvernement provisoire le , lors de sa libération par l'Armée rouge, et est divisée en quatre zones d'occupation chacune administrée par une des forces alliées également présentes en Allemagne. Elle retrouve sa pleine souveraineté en 1955.

Irène Némirovsky

Irène Némirovsky vers 1917, à l'âge où elle commence à écrire.
Irène Némirovsky vers 1917, à l'âge où elle commence à écrire.

Irène Némirovsky (en russe : Ирина Леонидовна Немировская, Irina Leonidovna Nemirovskaïa) est une romancière russe d'expression française, née le (11 février selon le calendrier julien) à Kiev et morte le à Auschwitz. Auteur à succès dans la France des années 1930 mais oubliée après la Seconde Guerre mondiale, elle est le seul écrivain à qui le prix Renaudot ait été décerné à titre posthume, en 2004, pour son roman inachevé Suite française.

Issue d'une famille juive fortunée mais désunie, Irène Némirovsky reçoit une éducation imprégnée de culture française. Lorsque ses parents, fuyant la Révolution russe, s'installent à Paris, elle y mène une vie mondaine et insouciante, avant d'épouser Michel Epstein, émigré russe juif dont elle a deux filles, Denise et Élisabeth. Sa vocation s'affirme précocement. Après le succès de David Golder en 1929, elle ne cesse plus d'écrire, tant par passion que par nécessité financière. Elle tarde à se rendre compte que son amour pour la France et sa place dans le paysage littéraire ne la préserveront pas des lois antijuives du régime de Vichy et de l'occupant allemand : arrêtée en juillet 1942 dans le Morvan, elle meurt du typhus après quelques semaines de détention à Auschwitz ; son mari y est déporté et tué en novembre.

Leurs filles survivent à la Shoah mais ne trouvent que bien plus tard le courage de faire revivre l'œuvre d'Irène Némirovsky. En 1995, elles confient toutes ses archives à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine. La transcription du manuscrit de Suite française par Denise Epstein entraîne la redécouverte du reste de son œuvre.

Les nouvelles et romans assez courts d'Irène Némirovsky relèvent d'un réalisme volontiers satirique. Usant du point de vue interne comme de l'ironie, elle fait de la compréhension des êtres sa priorité, autour de trois thèmes récurrents : le conflit mère-fille, sa propre mère lui inspirant des figures maternelles détestables ; la peinture, selon une vision de droite, des corruptions de l'entre-deux-guerres ; l'affairisme auquel sont poussés, par ambition voire atavisme, des personnages juifs plus ou moins stéréotypés — représentation alors récupérée, à son corps défendant, par les antisémites.

La mémoire de la Shoah influence la relecture de son œuvre dans les années 2000. Partie des États-Unis, l'idée que ses récits trahiraient une forme de « haine de soi juive » crée une polémique, évacuant les autres aspects de son écriture. Cependant les spécialistes d'Irène Némirovsky s'accordent sur le fait que ses rapports avec la communauté juive et le judaïsme étaient plus subtils que ce que peuvent laisser croire certains de ses textes.

Les Thibault

Couverture du 1er volume, Le Cahier gris, édition originale (1922).
Couverture du 1er volume, Le Cahier gris, édition originale (1922).

Les Thibault est une vaste suite romanesque de Roger Martin du Gard (1881-1958), composée de huit tomes d'inégale longueur dont la publication s'est étalée de 1922 à 1940. C’est tout particulièrement pour cette œuvre, et bien qu'il lui restât encore à en écrire l'Épilogue, que Martin du Gard reçut, dès novembre 1937, le prix Nobel de littérature.

Le cycle se compose de huit romans : Le Cahier gris (1922), Le Pénitencier (1922), La Belle Saison (1923), La Consultation (1928), La Sorellina (1928), La Mort du Père (1929), L'Été 1914 (1936) et Épilogue (1940).

À travers les destinées de deux familles bourgeoises, les Thibault et les Fontanin, est évoquée la France de la Belle Époque qui va sombrer dans le premier conflit mondial. L'ensemble du cycle est surtout centré sur les deux fils du riche notable catholique Oscar Thibault, deux frères que tout oppose : Antoine, l'aîné, médecin sûr de lui, esprit rationnel et plutôt conformiste, et son cadet de neuf ans, Jacques, idéaliste et tourmenté, en révolte contre les valeurs de la société bourgeoise puis militant socialiste. Mais l'amitié de Jacques pour Daniel de Fontanin introduit en contrepoint la famille de celui-ci, de confession protestante. Les deux premiers volumes voient Jacques et Daniel passer de l'adolescence à l'âge d'homme, tandis que les quatre suivants s'élargissent aux vicissitudes et hypocrisies de la vie bourgeoise, à l'ébranlement religieux et moral de ce début de XXe siècle : « le roman familial se transforme en fresque sociale ». L'Été 1914 et l'Épilogue sont consacrés à la Grande Guerre, à son déclenchement comme à ses conséquences tragiques. « Je voudrais surtout ressusciter l'atmosphère du temps. L'agitation pacifiste internationale, autour de Jacques ; la vie bourgeoise, autour d'Antoine », écrit l'auteur à son ami André Gide en 1933 : dès lors « on passe de la fresque sociale à la fresque historique ».

Héritier de la tradition réaliste-naturaliste et en particulier de la forme du roman familial, Martin du Gard brosse un tableau sans complaisance de la société tout en mettant au premier plan le vécu et les pensées des protagonistes, saisis avec une grande finesse psychologique dans le tissu des détails qui font le quotidien. Si l'organisation d'ensemble de ce roman-fleuve suit chronologiquement la vie et l'évolution intellectuelle et affective des héros, entourés d'une galerie de personnages secondaires variés voire pittoresques, ses différentes parties permettent à l'auteur, athée et matérialiste, d'aborder de manière plus ou moins autonome, mais toujours rattachée au contexte historique, des questions éthiques, sociales, politiques ou idéologiques — culminant avec celles de la guerre et du pacifisme. Grâce aux destins croisés des Thibault et des Fontanin et grâce au clivage entre les deux frères Thibault, Roger Martin du Gard, témoignant sa compréhension profonde des crises de son époque, combine « roman de sentiments » et « roman d'idées ».

Émeutes de Jérusalem de 1920

Les Émeutes de Jérusalem de 1920 (encore appelées Émeutes de Nabi Moussa ou Pogrom de Jérusalem) se produisirent entre les dimanche 4 et mercredi 7 avril 1920 dans la Vieille Ville de Jérusalem.

Lors de la célébration de la fête religieuse de Nabi Moussa, la foule arabe poussée à la violence par plusieurs leaders nationalistes s’attaqua à la population juive de la Vieille Ville. Les autorités militaires britanniques réagirent avec une certaine passivité. Les émeutes firent une dizaine de morts et près de 250 blessés.

Ces émeutes constituent la première manifestation majeure de violence entre les communautés arabe et juive de Palestine dans le contexte du conflit nationaliste qui les opposa. Elles poussèrent les Juifs à développer leur propre organisation de défense : la Haganah.

Une controverse existe quant au rôle possible que plusieurs hauts militaires britanniques auraient joué dans l’organisation de ces émeutes dont le but était de soutenir le roi Fayçal à la veille de la conférence de San Remo qui devait débuter le 19 avril et où le sort de la région serait discuté.

Sept haï-kaïs

Rencontre de poètes et de musiciens, scène du Genji Monogatari (XIIe siècle), Musée Gotoh, Tokyo.
Rencontre de poètes et de musiciens, scène du Genji Monogatari (XIIe siècle), Musée Gotoh, Tokyo.

Sept haï-kaïs est un cycle de mélodies de Maurice Delage pour soprano et ensemble de musique de chambre avec flûte, hautbois, clarinette en sibémol, piano et quatuor à cordes.

Composée en 1924 sur des tankas et des haïkus classiques, traduits du japonais par le compositeur, l'œuvre a été créée le par Jane Bathori, sous la direction de Darius Milhaud, lors d’un concert de la Société musicale indépendante (SMI). Cette société de concerts avait été fondée en 1909 par Maurice Ravel et d'autres amis de Delage, pour s'affranchir des restrictions liées aux formes et aux styles des œuvres programmées par la Société nationale de musique (SNM).

Plus brèves et plus complexes que les Quatre poèmes hindous créés en 1914, ces mélodies en prolongent l'esthétique « de la plus haute exigence intellectuelle et d'un souci poussé à l'extrême de la litote ».

Moins célèbres que les Trois poésies de la lyrique japonaise de Stravinsky (1913), dont la traduction en français était déjà de Maurice Delage, les Sept haï-kaïs représentent un trait d'union culturel entre la musique japonaise et la musique française contemporaine, et sont considérés comme le chef-d'œuvre de la maturité de leur auteur.

Augustin ou Le Maître est là

Augustin ou Le Maître est là
Augustin ou Le Maître est là

Augustin ou Le Maître est là est un roman-fleuve français de Joseph Malègue publié en 1933. Il raconte la vie d'Augustin Méridier, né à la fin des années 1880. Cet esprit supérieur rencontre au cours de sa pourtant brève existence les très multiples formes d'amours complexes et extrêmes. Et leurs chagrins.

L'amour filial avec son père, l'amour humain auquel l'initie une splendide jeune fille, Élisabeth de Préfailles, qui l'embrasse maternellement à sept ans, l'amour d'amitié à l'École normale supérieure, avec Pierre Largilier. Élisabeth transmet à sa nièce, Anne de Préfailles, la grâce par laquelle elle avait touché Augustin. Anne se veut la fille d'Élisabeth qui s'en veut la mère. Augustin va l'aimer « à en mourir ».

Autre forme d'amour douloureux, le trouble de l'âme perdant la foi lors de la crise moderniste des années 1900 (ces lectures critiques et historiques des Évangiles qui mettent en cause le fondement dans les Écritures des dogmes chrétiens, malmenés par ailleurs par la rationalité moderne), où Émile Poulat voit l'amorce et l'annonce de la crise chrétienne globale depuis Vatican II. Pour Émile Goichot en 1988, on a ici l'exemple unique d'une œuvre de fiction transposant, au cœur d'une intrigue romancière, les problématiques du modernisme intellectuel et, par là-même, l' « annonce » dont parle Poulat de la crise actuelle de l'Église. Elle révélerait « les failles d'un univers culturel démembré » en un temps d'efflorescence intellectuelle et littéraire catholique aussi trompeuse, pour Malègue et ses lecteurs, que la période de rémission d'une maladie mortelle.

La plupart des philosophes, théologiens ou critiques qui ont lu le roman ne voient pas en lui la peinture involontaire d'une déroute intellectuelle. Ils soulignent en tout cas le rôle important que Malègue, penseur chrétien reconnu, accorde à l'intelligence dans la démarche de la foi, bien moins mis en évidence, comme le suggère un commentaire américain de 1980, chez Mauriac ou Bernanos. Pour Victor Brombert, ceci est inusité dans le roman catholique en général. Un autre Américain, William Marceau, compare en 1987 sa « pensée » à celle d'Henri Bergson...

Richard Seaman

Richard Seaman, en 1939.
Richard Seaman, en 1939.

Richard John Beattie-Seaman dit Dick Seaman est un pilote automobile britannique, né le à Chichester (Angleterre), Royaume-Uni et mort le à Spa (Belgique). Considéré comme l'un des meilleurs, sinon comme le meilleur pilote de Grand Prix britannique de l'entre-deux-guerres, il s'impose comme le meilleur coureur de l'année 1936 sur voiturettes puis rejoint Daimler-Benz AG entre 1937 et 1939 avec qui il remporte une Grande Épreuve, le Grand Prix d'Allemagne en 1938. Il trouve la mort lors du Grand Prix de Belgique 1939.

Issu de la haute bourgeoisie britannique, il s'écarte de la carrière que lui prévoient ses parents pour courir aux côtés de son collègue d'école, Whitney Straight. Quittant progressivement les études, il s'engage en voiturettes au sein de l'écurie de son ami en 1934. La retraite sportive prématurée de ce dernier à la fin de l'année conduit Seaman à monter une structure semi-indépendante. En 1935, il conclut un accord avec la firme britannique ERA. En milieu d'année, découvrant que l'écurie s'est jouée de lui, il se libère de ses engagements, conserve la voiture et change de stratégie. Avec sa propre structure et des mécaniciens indépendants, il renoue avec le succès avec notamment trois victoires de rang.

Décidé à « donner une leçon à ERA » en 1936, il acquiert une Delage vieille de dix ans que ses mécaniciens optimisent massivement. Avec, il remporte presque toutes les courses auxquelles il participe et est le meilleur pilote de voiturettes de la saison, ce qui lui ouvre les portes de l'écurie Mercedes. Recruté comme pilote Junior en 1937, c'est-à-dire comme remplaçant, il gagne la confiance de ses pairs avec une belle deuxième place à la Coupe Vanderbilt. L'année suivante, il remporte une Grande Épreuve comptant pour le championnat d'Europe des pilotes, le Grand Prix d'Allemagne. Cette même année, il rencontre et se marie avec Erica Popp, fille du président et cofondateur de BMW, ce qui entraîne une complète rupture de ban avec sa famille.

En 1939, il subit la concurrence des pilotes allemands et se voit privé de départ à Pau, car les voitures reviennent en priorité aux pilotes allemands en dépit de ses performances aux essais. Richard Seaman entend décrocher la victoire en Belgique et revenir sur le devant de la scène. Alors qu'il est en tête, sous la pluie de Spa, sa monoplace part en glisse, s'encastre dans un arbre et s'embrase. Retiré gravement brûlé du véhicule, Richard Seaman succombe à ses blessures peu après minuit.

Albert Marquet

Albert Marquet vers 1916.
Albert Marquet vers 1916.

Albert Marquet est un peintre et dessinateur français né le à Bordeaux et mort le à Paris.

Issu d'un milieu modeste, il est encouragé par sa mère à se former à Paris, où il se lie particulièrement avec Henri Matisse. Solidaire du mouvement fauve, il ne se laisse guère influencer par les autres courants du postimpressionnisme et, dès les années 1910, rencontre un succès qui lui permet de vivre confortablement de son art. Grand voyageur, il parcourt la France, l'Europe, le Maghreb et jusqu'au Proche-Orient. À partir de 1920, il quitte chaque hiver Paris pour Alger, où il épouse en 1923 Marcelle Martinet (1892-1984), et où il passe la Seconde Guerre mondiale.

Hormis quelques portraits et natures mortes ainsi qu'un certain nombre de nus et surtout de dessins, Marquet se consacre à la peinture de paysages, naturels ou urbains, souvent représentés en surplomb, avec une forte présence de l'eau. Il peint sur le motif et ses sujets répétitifs font penser aux séries des impressionnistes. À l'inverse de ceux-ci en revanche, il les simplifie, soulignant les contours d'un trait sombre, et les traite en aplats de couleurs volontiers restreintes, tantôt éclatantes, tantôt neutres. Ceci n'exclut pas une grande maîtrise de la lumière. Sa technique visant à synthétiser les formes faisait déjà dire à Léon Werth qu'il cherchait à peindre non l'essence, mais l'essentiel.

Extrêmement abondante mais peu évolutive, l'œuvre se dérobe d'autant plus aux commentaires que son auteur, timide et taciturne, ne se livrait pas plus sur son travail que sur lui-même. Son indépendance et son refus de l'autorité, qui ont pu le faire passer pour autodidacte, interdisent tout classement, même s'il a longtemps été étiqueté comme « fauve modéré » ou « impressionniste tardif ».

Né au moment où les impressionnistes faisaient revivre la peinture de paysage, Albert Marquet disparaît en même temps qu'elle. Il a contribué à la transformer mais a été éclipsé en cela par Pierre Bonnard ou Raoul Dufy, d'où peut-être l'oubli relatif dans lequel est tombé celui qui déclarait en 1936 : « Je ne sais ni écrire ni parler mais seulement peindre et dessiner. Regardez ce que je fais. Ou je suis arrivé à m'exprimer ou j'ai échoué. En ce cas, que vous me compreniez ou pas, par votre faute ou par la mienne, je ne peux pas faire plus. »

Ouvrage de La Ferté

Façade du bloc 1 de l'ouvrage.
Façade du bloc 1 de l'ouvrage.

L'ouvrage de la Ferté est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot situé sur les communes de Villy et de La Ferté-sur-Chiers, dans le département des Ardennes. L'ouvrage, bâti au sommet d'une colline (cote 215) ayant pour nom « la Croix de Villy », est parfois appelé « ouvrage de Villy-La-Ferté ».

C'est un petit ouvrage d'infanterie, comptant deux blocs. Construit à partir de 1935, l'ouvrage a été endommagé par les combats de . Il est l'un des ouvrages les plus célèbres de la ligne, marquant la limite septentrionale de la ligne fortifiée et constituant le premier ouvrage attaqué par les Allemands. Ce petit fort sans grande puissance de feu (des mitrailleuses, des fusils mitrailleurs, des goulottes lance-grenade et quelques canons antichar de petit calibre), fut longé par le nord, puis pilonné par plus de 250 canons allemands. Il ne bénéficia pas de l'appui des deux casemates censées l'épauler, équipées de canons de 75 mm mais prématurément abandonnées. Attaqué par l'ouest alors qu'il était conçu pour se défendre contre des attaques venant du nord et de l'est, l'intégralité de sa garnison fut anéantie durant la nuit du 18 au 19 mai 1940.

Special Night Squads

Patrouille des Special Night Squads de retour vers sa base. Les patrouilles, généralement organisées la nuit, étaient mixtes. Les combattants juifs apportaient leur connaissance du terrain, des coutumes de la population et de l'arabe. Les soldats britanniques apportaient leur expérience du combat.
Patrouille des Special Night Squads de retour vers sa base. Les patrouilles, généralement organisées la nuit, étaient mixtes. Les combattants juifs apportaient leur connaissance du terrain, des coutumes de la population et de l'arabe. Les soldats britanniques apportaient leur expérience du combat.

Les Special Night Squads (sans dénomination officielle en français, et abrégé en SNS) étaient des unités de forces spéciales constituées de combattants juifs palestiniens et de soldats britanniques, actives en Palestine mandataire lors de la Grande Révolte arabe de 1936-1939.

Les SNS sont fondés par Orde Charles Wingate, un officier britannique « excentrique » et profondément « pro-sioniste ». Ils sont organisés en 4 sections totalisant 200 hommes, dont environ 150 Juifs sélectionnés parmi les effectifs du Notrim, une force de police juive établie par les Britanniques. Les SNS entrent en action à partir de juin 1938 avec pour mission première de protéger l'oléoduc de l'Iraq Petroleum Company alimentant la raffinerie de Haïfa, qui est régulièrement saboté par les rebelles arabes. Ils effectuent également des missions de garde en Galilée, le long de la « clôture de sécurité de Tegart », ainsi que des opérations controversées de « contre-terrorisme » au cours de raids de nuit et d'embuscades. Leurs succès opérationnels inspirèrent les Britanniques dans la formation d'autres unités fonctionnant sur les mêmes principes, dont les célèbres SAS et les Chindits.

Dans l'évolution de la doctrine militaire du mouvement sioniste face aux Arabes, les SNS marquent la transition du principe de « combat défensif », propre aux « pères fondateurs » du mouvement, vers celui de « combat offensif », qui influence, par la suite, la doctrine des forces armées israéliennes, et forge le mythe du « Guerrier juif », fier et conquérant, par opposition au Juif de Galout (« l'exil »), passif et résigné.

Moshe Dayan et Yigal Allon, futurs généraux et hommes politiques israéliens, y font leurs premières armes.

La tragedia del silencio

Scène extraite du film.
Scène extraite du film.

La tragedia del silencio (littéralement en français « La Tragédie du silence ») est un long métrage muet colombien en noir et blanc réalisé par Arturo Acevedo Vallarino et présenté au public pour la première fois le au théâtre Faenza de Bogota, en Colombie. Considéré comme le premier film entièrement colombien, il relate l'histoire d'un homme qui serait atteint de la lèpre. Par ailleurs, c'est le seul film colombien durant la période du cinéma muet pour lequel une musique originale, interprétée durant la projection, ait été composée, cette dernière ayant été écrite par Alberto Urdaneta Forero.

Lors de sa première exploitation en salle, ce long métrage est bien reçu par le public et par la critique. Il est ensuite exploité au Panama et au Venezuela où le succès est également au rendez-vous. Ce film est l'un des premiers exemples de l'importance que donne la Colombie à l'image véhiculée par son cinéma national. En effet, à cause du thème de la lèpre qui y est abordé, il est critiqué par certains commentateurs qui craignent une répercussion négative sur l'image du pays. Même si ce film n'existe dorénavant plus dans sa version intégrale, la Fundación Patrimonio Fílmico Colombiano est cependant parvenue à en conserver dans ses archives un extrait d'une durée de 22 minutes et 45 secondes.

Pierre Bonny

Pierre Bonny caricaturé dans Le Petit Parisien en octobre 1935, lors du procès Volberg, où il est condamné pour corruption.
Pierre Bonny caricaturé dans Le Petit Parisien en octobre 1935, lors du procès Volberg, où il est condamné pour corruption.

Pierre Bonny, né en 1895 à Bordeaux et fusillé en décembre 1944 lors de l'épuration, est un policier français devenu célèbre durant l'entre-deux-guerres, au sein de la Sûreté générale : son nom est d'abord associé à de retentissantes affaires criminelles et politico-financières, dont beaucoup ont été oubliées depuis tandis que d'autres, telles les affaires Seznec, Stavisky et Prince, ont marqué les mémoires.

Révoqué de la police en 1935 et condamné pour corruption, mêlé au démantèlement de la Cagoule en 1937, il réapparaît en 1942 sous l'Occupation, où il est l'un des responsables de la Gestapo française de la rue Lauriston. Outre le souvenir accablant d'un traître et collaborateur sans scrupules, il incarne couramment la figure d'un homme corrompu, exécuteur supposé des basses œuvres du régime. Son fils, biographe, y oppose l'image d'un homme de bonne volonté victime des circonstances et de la trahison des politiques, mais les historiens lui préfèrent celle, plus banale, d'un policier simplement vénal égaré par les multiples tentations offertes aux membres d'une police alors très politique.

Jeux olympiques d'hiver de 1936

Sonja Henie, qui fait du patinage artistique
La Norvégienne Sonja Henie, ici en 1931, remporte son troisième titre olympique consécutif en 1936.

Les Jeux olympiques d'hiver de 1936, officiellement connus comme les IVe Jeux olympiques d'hiver, ont lieu à Garmisch-Partenkirchen en Allemagne du 6 au . Selon une règle non officielle du Comité international olympique, le pays hôte des Jeux d'été peut également organiser les Jeux d'hiver la même année et, après l'attribution des Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin, Garmisch-Partenkirchen est choisi parmi trois villes allemandes pour accueillir les Jeux d'hiver. Après leur accession au pouvoir en 1933, le chancelier Adolf Hitler et le Parti nazi décident d'utiliser les Jeux d'hiver comme propagande à la gloire du Troisième Reich et pour montrer la grandeur de la nation allemande. Il s'agit d'une « répétition générale » avant les Jeux d'été, encore plus marqués par les aspects politiques. Des fonds sont débloqués pour organiser les Jeux d'hiver les plus grandioses de l'histoire.

Un mouvement demandant le boycott des Jeux se développe aux États-Unis et en Europe à cause de la campagne antisémite des nazis, mais aucun pays ne l'écoute. Les Jeux rassemblent 646 athlètes de 28 nations, ce qui constitue un record, à l'époque, pour les Jeux d'hiver. Six pays participent pour la première fois : l'Australie, la Bulgarie, l'Espagne, la Grèce, le Liechtenstein et la Turquie. Dix-sept épreuves officielles réparties en quatre sports sont disputées, dont trois apparaissent pour la première fois aux Jeux olympiques : le combiné chez les hommes et chez les femmes en ski alpin et le relais masculin 4 × 10 kilomètres en ski de fond. De plus, deux compétitions sont au programme en tant que sports de démonstrations : la patrouille militaire, ancêtre du biathlon, et l'eisstock, qui est proche du curling...

Mohandas Karamchand Gandhi

Mohandas Karamchand Gandhi, né à Porbandar (Gujarat) le  et mort assassiné à Delhi le , est un dirigeant politique, important guide spirituel de l'Inde et du mouvement pour l'indépendance de ce pays. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (du sanskrit mahātmā, « grande âme »), voire simplement Gandhi, Gandhiji ou Bapu (« père » dans plusieurs langues en Inde) — « Mahatma » étant toutefois un titre qu'il refusa toute sa vie d'associer à sa personne.

Il a été un pionnier et un théoricien du satyāgraha, de la résistance à l'oppression par la désobéissance civile de masse, cette théorisation était fondée sur l'ahiṃsā (« non-violence »), qui a contribué à conduire l'Inde à l'indépendance. Gandhi a inspiré de nombreux mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde. Son analyse critique de la modernité occidentale, des formes d'autorité et d'oppression (dont l'État), sont une remise en cause du développement qui influença nombre de théoriciens et de dirigeants politiques.

Avocat ayant fait ses études de droit en Grande-Bretagne, Gandhi développa, au fil de ses actions pour la dignité humaine et la justice sociale, une méthode de désobéissance civile non violente en Afrique du Sud, en organisant la lutte de la communauté indienne pour ses droits civiques. À son retour en Inde, Gandhi incita les fermiers et les travailleurs pauvres à protester contre les taxes jugées trop élevées et la discrimination dont ils étaient victimes, et porta sur la scène nationale la lutte contre les lois coloniales instaurées par les Britanniques. Devenu le dirigeant du Congrès national indien, Gandhi mena une campagne nationale pour l'aide aux pauvres, pour la libération des femmes, pour la fraternité entre les communautés de différentes religions ou ethnies, pour la fin de l'intouchabilité et de la discrimination des castes, et pour l'autosuffisance économique de la nation, mais surtout pour le Swaraj — l'indépendance de l'Inde de toute domination étrangère.

Gandhi conduisit la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel. Il lança également l'appel au mouvement Quit India le . Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison.

Hindou profondément religieux et adepte de la philosophie indienne, Gandhi vivait simplement, organisant un ashram qui était autosuffisant. Il faisait et lavait ses propres vêtements — la traditionnelle dhoti indienne et le châle, avec du coton filé avec un charkha (rouet) — et était un militant végétarien. Il pratiquait de rigoureux jeûnes sur de longues périodes, pour s'auto-purifier mais aussi comme moyen de protestation, d'influence et de réforme chez autrui.

Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l'Assemblée générale des Nations unies en 2007.

Histoire de l'Épire du Nord de 1913 à 1921

L'Épire, une région à cheval sur la Grèce et l'Albanie. Sur cette carte on peut voir l'extension approximative de l'Épire antique (en gris), de l'actuelle préfecture grecque d'Épire (en orange), de la partie habitée majoritairement par des « Grecs albanais » (en vert) et les limites de l'« Épire du Nord » en pointillés. Gjirokastre (Argyrokastro) et Korçë (Koritsa) sont les deux principales villes de l'Épire du Nord.
L'Épire, une région à cheval sur la Grèce et l'Albanie. Sur cette carte on peut voir l'extension approximative de l'Épire antique (en gris), de l'actuelle préfecture grecque d'Épire (en orange), de la partie habitée majoritairement par des « Grecs albanais » (en vert) et les limites de l'« Épire du Nord » en pointillés. Gjirokastre (Argyrokastro) et Korçë (Koritsa) sont les deux principales villes de l'Épire du Nord.

L’histoire de l'Épire du Nord de 1913 à 1921 est marquée par la volonté d'énosis, autrement dit de réunion à l’État national grec, de la minorité grecque présente dans cette région du Sud de l'Albanie et par le désir irrédentiste du royaume hellène de l'annexer.

Pendant la Première Guerre balkanique, l’Épire du Nord, qui abrite une importante communauté orthodoxe de langues hellène et/ou albanaise, est occupée en même temps que l'Épire du Sud par l’armée grecque, victorieuse sur les Ottomans. Athènes souhaite annexer ces territoires. Cependant, l’Italie et l’Autriche-Hongrie s’y opposent et le traité de Florence de 1913 confie l'Épire du Nord à la toute nouvelle principauté d’Albanie, de population majoritairement musulmane. L’armée grecque évacue donc la région mais les Épirotes chrétiens rejettent la décision internationale et décident de former, avec le soutien tacite de la Grèce, un gouvernement autonome à Argyrokastro (Gjirokastre).

Face à l’instabilité de l’Albanie, l’autonomie de l’Épire du Nord est finalement confirmée par les grandes puissances par la signature du protocole de Corfou du 17 mai 1914. L’accord reconnaît en effet les spécificités des Épirotes et leur droit d’avoir leur propre administration et leur propre gouvernement sous la souveraineté nominale de l’Albanie. Malgré tout, l’accord n’est jamais réellement mis en œuvre parce que le gouvernement albanais s’effondre en août et que le prince Guillaume de Wied, élu souverain du pays en février, retourne en Allemagne en septembre.

Peu après l’éclatement de la Première Guerre mondiale, en octobre 1914, le royaume de Grèce réoccupe donc la région. Cependant, l’attitude ambiguë d’Athènes face aux puissances centrales durant la Grande guerre pousse la France et l’Italie à envahir à leur tour l’Épire en septembre 1916. À la fin du premier conflit mondial cependant, l'accord Tittoni-Venizélos prévoit le rattachement de la région à la Grèce. Le changement de gouvernement à Rome et les difficultés militaires de la Grèce face à la Turquie de Mustapha Kemal profitent toutefois à l’Albanie, qui reçoit finalement la région le 9 novembre 1920.

Révolution russe

Le soviet de Petrograd en 1917.
Le soviet de Petrograd en 1917.

La révolution russe est l’ensemble des événements de 1917 ayant conduit en février au renversement spontané du régime tsariste de Russie, puis en octobre à l’installation préparée d’un régime « léniniste ». Largement produite par la Grande Guerre, la révolution russe est un événement fondateur et décisif du « court XXe siècle » ouvert par l’éclatement du conflit européen en 1914 et clos en 1991 par la disparition de l’URSS. Objet de sympathies et d’immenses espoirs pour les uns (la « grande lueur à l’Est » de Jules Romains, le « charme universel d’Octobre » décrit par François Furet), objet de sévères critiques, voire de peurs et de haines viscérales pour les autres, elle reste un des faits les plus étudiés et les plus passionnément discutés de l’histoire contemporaine.

Son déroulement et ses conséquences posent toujours de nombreuses questions. Les historiens sont encore partagés quant à savoir si Février impliquait nécessairement Octobre. La nature d’Octobre (révolution, coup d'État ou combinaison des deux ?), les raisons des violences de la guerre civile de 1918-1921, celles de la genèse de la dictature soviétique sont également très discutées. Le débat très ancien sur l’évolution conduisant au stalinisme des années 1930 n’a jamais été non plus définitivement tranché : filiation logique, ou bien déviation (voire trahison), par rapport aux idéaux et aux pratiques des bolcheviks de la révolution ?

Tintin au pays des Soviets

Couverture du Petit Vingtième publié le jeudi 13 mai 1930.
Couverture du Petit Vingtième publié le jeudi 13 mai 1930.

Tintin au pays des Soviets (titre complet sur la couverture : Les Aventures de Tintin, reporter du « Petit Vingtième », au pays des Soviets) est le premier album de la série de bande dessinée Les Aventures de Tintin, créée par Hergé, dessinateur belge.

Alors responsable du Petit Vingtième, le supplément jeunesse du journal belge Le Vingtième Siècle, Hergé reçoit de son rédacteur en chef l'abbé Norbert Wallez commande d'une bande dessinée dont le héros ferait un reportage en URSS. L'abbé fournit à Hergé le pamphlet Moscou sans voiles, dont l'auteur s'inspire très fortement, ce qui fait de cette aventure une critique particulièrement virulente du régime communiste.

Hergé considère cette œuvre comme une « erreur de jeunesse ». Bien qu'il fasse preuve d'inconstance dans le caractère des personnages et dans le ton anticommuniste, Hergé y introduit l'usage exclusif du dessin et des phylactères dans la bande dessinée européenne, comme Alain Saint-Ogan avant lui, et fait preuve d'un réel talent pour représenter le mouvement et le son. Outre la première apparition des célèbres personnages Tintin et Milou, plusieurs moments de l'album sont passés à la postérité, par exemple la scène de la manipulation des élections.

L’histoire est prépubliée dans Le Petit Vingtième du 10 janvier 1929 au 8 mai 1930, puis paraît en album en septembre 1930. Elle est également publiée dans le magazine français Cœurs vaillants à partir d'octobre 1930. Rapidement introuvable en librairie et victime de la contrefaçon sur le marché noir, l'album n'est réédité par les éditions Casterman qu'en 1973, au sein des Archives Hergé. Cette histoire n'a jamais été redessinée par les Studios Hergé : c'est la seule de l'ensemble des Aventures de Tintin à être restée dans son format original, en noir et blanc.

Pierre Mac Orlan

Pierre Mac Orlan
Pierre Mac Orlan

Pierre Mac Orlan (né Pierre Dumarchey, à Péronne le - mort à Saint-Cyr-sur-Morin le ) est un écrivain français. Auteur d'une œuvre abondante et variée, il débuta par l'écriture de contes humoristiques, après avoir en vain tenté une carrière dans la peinture. Après la Première Guerre mondiale, son inspiration se tourna vers le registre fantastique et le roman d'aventures. La dernière partie de sa carrière littéraire fut consacrée à l'écriture de chansons, d'essais et de mémoires.

Au cours de sa jeunesse dans les premières années du XXe siècle, Mac Orlan vécut à Montmartre, où il se lia d'amitié avec Guillaume Apollinaire, Francis Carco ou encore Roland Dorgelès. À la même époque, il séjourna également à Rouen, Londres, Palerme, Bruges, etc. Les souvenirs qu'il conserva de cette période, où ses moyens d'existence furent souvent précaires, lui servirent de matériau pour élaborer une œuvre à forte connotation autobiographique, qui influença entre autres André Malraux, Boris Vian et Raymond Queneau.

Témoin attentif de son temps, fasciné par les techniques modernes et les nouveaux moyens de communication, mais se tenant autant que faire se pouvait à distance des vicissitudes de l'histoire, il forgea la notion de « fantastique social » pour définir ce qui lui apparaissait comme étant l'envers trouble et mystérieux de son époque.

Thérèse de Lisieux

Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face.
Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face.

Marie-Françoise Thérèse Martin, en religion sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, également connue sous les appellations sainte Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ou encore la petite Thérèse, est une religieuse carmélite française née à Alençon dans l'Orne en France le et morte à Lisieux en France le .

Le retentissement de ses publications posthumes, dont Histoire d'une âme publiée peu de temps après sa mort, en fait l'une des plus grandes saintes du XIXe siècle. La dévotion à sainte Thérèse s'est développée partout dans le monde.

Considérée par Pie XI comme l'« étoile de son pontificat », elle est béatifiée puis canonisée dès 1925. Religieuse cloîtrée, elle est paradoxalement déclarée sainte patronne des missions et, avec Jeanne d'Arc, canonisée en 1920, proclamée « Patronne Secondaire de la France ». Enfin, elle est proclamée Docteur de l'Église par Jean-Paul II en 1997 pour le centenaire de sa mort.

Dernière née d'un couple tenant commerce d'horlogerie et de dentelles d'Alençon, Louis et Zélie Martin, Thérèse perd sa mère à quatre ans et demi. Elle est élevée par ses sœurs aînées Marie et Pauline, qui tour à tour entrent au carmel de Lisieux, faisant revivre à l'enfant le sentiment d'abandon ressenti lors de la perte de leur mère. Cependant, elle ressent très tôt un appel à la vie religieuse. Elle fait un pèlerinage à Rome pour demander l'accord d'entrer au Carmel, alors qu'elle n'en a pas encore l'âge légal. Mais le pape refuse, elle doit donc attendre. Elle entre au Carmel de Lisieux à quinze ans. Après neuf années de vie religieuse, dont les deux dernières passées dans une « nuit de la foi », elle meurt de la tuberculose le à l'âge de vingt-quatre ans.

La nouveauté de sa spiritualité, appelée la théologie de la « petite voie », de l'enfance spirituelle, a inspiré nombre de croyants. Elle propose de rechercher la sainteté, non pas dans les grandes actions, mais dans les actes du quotidien même les plus insignifiants, à condition de les accomplir pour l'amour de Dieu. En la proclamant 33e docteur de l'Église, le pape Jean-Paul II a reconnu ipso facto l'exemplarité de sa vie et de ses écrits. Ironie du sort, elle meurt inconnue puisque cloîtrée et est aujourd'hui « mondialement célèbre et vénérée ».

Édifiée en son honneur, la basilique de Lisieux est le deuxième plus grand lieu de pèlerinage de France après Lourdes.

Franklin Delano Roosevelt

Franklin Roosevelt en 1933.
Franklin Roosevelt en 1933.

Franklin Delano Roosevelt (ˈrəʊzəvelt), né le à Hyde Park (État de New York) et mort le à Warm Springs (Géorgie), était le 32e président des États-Unis. Figure centrale du XXe siècle, il fut le seul président américain à être élu à quatre reprises à partir de 1932 et à accomplir quatre mandats consécutifs.

Confronté à la Grande Dépression, Roosevelt mit en œuvre le New Deal, un programme de relance de l’économie et de lutte contre le chômage. Il refonda le système bancaire et la Sécurité sociale. Il créa de nombreuses agences gouvernementales telles que la Works Progress Administration, la National Recovery Administration ou l’Agricultural Adjustment Administration. Il réussit à élaborer un nouveau mode de présidence, plus interventionniste et plus active grâce à son équipe de conseillers (Brain Trust).

Roosevelt fut l’un des principaux acteurs de la Seconde Guerre mondiale et rompit avec l’isolationnisme traditionnel de son pays. Avant l’entrée en guerre des États-Unis, il lança le programme Lend-Lease afin de fournir les pays alliés en matériel de guerre. Après l’attaque de Pearl Harbor, il assuma pleinement ses fonctions de Commandant en chef de l’Armée américaine et prépara largement la victoire des Alliés. Il tint un rôle de premier plan dans la transformation du monde au sortir du conflit. Critiqué par les uns, admiré par les autres, il a laissé une très forte empreinte dans l’histoire de son pays et celle du monde.

Gustav Stresemann

Gustav Stresemann
Gustav Stresemann

Gustav Stresemann (né le à Berlin et mort le à Berlin) est un homme politique allemand, fondateur et dirigeant du Parti populaire allemand, chancelier en 1923 et ministre des Affaires étrangères de 1923 à sa mort. Figure incontournable de la République de Weimar, Gustav Stresemann a permis à l'Allemagne de retrouver un poids diplomatique et économique perdu après la Première Guerre mondiale en mettant en œuvre une politique pragmatique.

Cette politique où les compromis ont eu une large part n'a pas été menée aux dépens de l'Allemagne. À chaque concession allemande a correspondu une avancée soit diplomatique soit économique. Après avoir jugulé l'hyperinflation qui menaçait l'existence même de l'Allemagne, Stresemann s'est attaqué à d'autres problèmes comme l'occupation de la Ruhr, les réparations de guerre ou encore les frontières définies par le traité de Versailles.

Le caractère pragmatique de sa politique lui a attiré beaucoup d'ennemis et c'est abandonné par une grande partie de la classe politique que Stresemann a dû mener ses combats. Avec Aristide Briand, il a été l'artisan d'un rapprochement franco-allemand et de changements diplomatiques sur le plan européen, ce qui leur a valu à tous les deux le prix Nobel de la paix. Ce rapprochement a toutefois été arrêté net dans sa lancée à la mort du ministre allemand à l'âge de cinquante-et-un ans. Avec sa mort, la République de Weimar perd l'un de ses derniers défenseurs.

Nuit des Longs Couteaux

Emblème de la Sturmabteilung (SA).
Emblème de la Sturmabteilung (SA).

La nuit des Longs Couteaux est l'expression généralement utilisée pour faire référence aux assassinats perpétrés par les nazis en Allemagne, au sein même de leur mouvement, entre le vendredi et le lundi , et plus spécifiquement pendant la première nuit, du au .

Depuis son accession au pouvoir, Hitler est confronté à des tensions croissantes qui opposent les milieux conservateurs et la Reichswehr à la Sturmabteilung (SA), dirigée par Ernst Röhm, avec lequel il entretient des relations amicales. La violence et la terreur de rue exercées par la SA, essentiellement entre 1926 et 1933, ont été précieuses dans sa conquête du pouvoir et immédiatement après celle-ci, au prix de plusieurs centaines d'assassinats. Cependant en 1934, elle est de moins en moins acceptable pour Hitler qui veut stabiliser son régime et qui a besoin de l'appui des partis conservateurs et de l'armée, notamment dans la perspective de la succession du président Paul von Hindenburg.

Officiellement destinée à contrer une tentative de coup d'État de Röhm, inventée de toutes pièces par Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Hermann Göring, cette purge permet à Hitler de briser définitivement toute velléité d'indépendance de la SA, débarrassant ainsi le mouvement nazi de son aile populiste, qui souhaitait que la révolution politique fût suivie par une révolution sociale. Elle frappe aussi les milieux conservateurs, essentiellement de la droite catholique.

Après plusieurs mois d'hésitation et de tergiversations, la purge débute par l'irruption de Hitler, pistolet au poing, à l'hôtel Hanselbauer à Bad Wiessee, où se trouvent Röhm et de nombreux responsables de la SA.

Les assassinats sont perpétrés dans toute l'Allemagne, particulièrement à Munich sous la responsabilité de Sepp Dietrich, et à Berlin sur les ordres de Göring et Himmler. Ils font au moins deux cents victimes, dont Röhm et l'ancien chancelier Kurt von Schleicher. Commis en dehors de tout cadre légal, ces meurtres sont légitimés par une loi rétroactive du , avec l'accord de tous les membres du gouvernement, au sein duquel les nazis sont pourtant minoritaires.

Cette purge est globalement appréciée par les dirigeants et la population allemande, elle fait apparaître Hitler comme le garant de l'ordre public. La nuit des Longs Couteaux assure à Hitler le soutien de la Reichswehr, des milieux conservateurs traditionnels, malgré les victimes issues de leurs rangs, des grands financiers et industriels, hostiles à des réformes sociales de grande ampleur, tout en créant un climat de terreur vis-à-vis de tous les opposants au régime. Après le décès de Hindenburg, le , Hitler cumule les fonctions de chef de l'État, du gouvernement, du parti nazi et de commandant suprême des forces armées.

L'Âme de la France

L’Âme de la France est le nom donné par le sculpteur français Carlo Sarrabezolles à trois statues monumentales identiques qu’il a réalisées dans trois matériaux différents durant l’entre-deux-guerres, la première en plâtre en 1921, la deuxième en pierre en 1922 et la dernière en bronze en 1930. D’une hauteur de 3,20 mètres, elles représentent une guerrière aux seins nus levant les bras vers le ciel.

Réalisée à partir du premier des trois modèles, la sculpture la plus récente est actuellement installée sur un piédestal à l’entrée d’Hell-Bourg, dans les Hauts de l’île de La Réunion, département d’outre-mer de l’océan Indien. Elle a été offerte par le député Lucien Gasparin à la commune de Salazie en 1931 et a depuis lors traversé l’histoire réunionnaise d’une façon irrégulière.

New Deal

Logo de la Civilian Conservation Corps.

Le New Deal (« Nouvelle donne » en français) est le nom donné par le président américain Franklin Delano Roosevelt à sa politique interventionniste mise en place pour lutter contre les effets de la Grande Dépression aux États-Unis. Ce programme s'est déroulé entre 1933 et 1938, avec pour objectif de soutenir les couches les plus pauvres de la population, de réformer les marchés financiers et de redynamiser une économie américaine meurtrie depuis le krach de 1929 par le chômage et les faillites en chaîne.

On distingue communément deux New Deals : le premier, marqué notamment par les « Cent Jours de Roosevelt » en 1933 visait à une amélioration de la situation à court terme. On y retrouve donc des lois de réforme des banques, des programmes d'assistance sociale d'urgence, des programmes d'aide par le travail, ou encore des programmes agricoles. Le gouvernement réalisa ainsi d'importants investissements et permit l'accès à des ressources financières au travers des diverses agences gouvernementales. Les résultats économiques furent mitigés, mais la situation s'améliora. Le « Second New Deal » s'étala entre 1935 et 1938, mettant en avant une redistribution des ressources et du pouvoir à une échelle plus large, avec les lois de protection syndicales, le Social Security Act, ainsi que des programmes d'aide pour les farmers et les travailleurs itinérants. Cependant, la Cour Suprême jugea de nombreuses réformes anticonstitutionnelles, mais, certaines parties des programmes furent rapidement remplacées, à l'exception de la National Recovery Administration. Le second New Deal fut bien plus coûteux que le premier, et creusa le déficit public. Par ailleurs, malgré des programmes comme la Public Works Administration, le chômage touchait encore 11 millions d'Américains en 1938.

De nombreux programmes du New Deal restent toujours actifs, dont certains qui ont gardé leur nom originel : on peut ainsi citer la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), la Federal Housing Administration (FHA), la Tennessee Valley Authority (TVA), mais aussi le Social Security System, première expérience d'État-providence aux États-Unis ainsi que la Securities and Exchange Commission dans le domaine de la régulation financière.

Volkswagen Coccinelle

Une VW Coccinelle.
Une VW Coccinelle.

La Volkswagen Coccinelle est la première automobile construite par le constructeur allemand Volkswagen, ainsi nouvellement créé et dont le nom signifie « voiture du peuple ». Produite en 1938, elle est conçue par l’ingénieur allemand Ferdinand Porsche sur la demande du chancelier Adolf Hitler, alors à la tête du Troisième Reich allemand. Outil de propagande pour le régime national-socialiste, elle devient remarquable dans le monde de l’automobile par sa diffusion et sa longévité. Elle dépasse, le , le record de modèles vendus détenu par la Ford T. Elle fut au total produite à plus de 21 529 464 exemplaires à travers le monde.

Elle est initialement dénommée Volkswagen KdF, pour « Kraft durch Freude » (La force par la joie), du nom d’une branche du front du travail nazi. Connue en interne sous le nom de code Type 1, ou encore 1100, 1200, 1300, 1500 et 1600, en rapport avec la cylindrée des différentes motorisations, elle se voit attribuer de nombreux surnoms affectueux, entre autres d’animaux, en raison de ses formes très rondes : « Käfer » (scarabée) en Allemagne, « Beetle » (scarabée) au Royaume-Uni, « Escarabajo » (toujours scarabée) en Espagne, ou encore « Coccinelle » en France.

John Maynard Keynes

John Maynard Keynes (à droite) avec le peintre Duncan Grant.
John Maynard Keynes (à droite) avec le peintre Duncan Grant.

John Maynard Keynes ( - ) — le nom viendrait de Cahagnes en Normandie — est un économiste britannique de notoriété mondiale, reconnu comme le fondateur de la macroéconomie moderne, pour lequel les marchés ne s'équilibrent pas automatiquement ce qui justifie le recours à des politiques économiques conjoncturelles. Le keynésianisme, la nouvelle économie keynésienne, le néokeynésianisme ou le post-keynésianisme plus interventionniste sont des concepts et des courants de pensée issus de l'œuvre de Keynes.

Considéré comme l'un des plus importants théoriciens de l'économie du XXe siècle, Keynes, en tant que conseiller officiel ou officieux de nombreux hommes politiques, fut l'un des acteurs principaux des accords de Bretton Woods.

Il a aussi été un auteur à succès avec l'écriture d'un livre sur le traité de Versailles intitulé Les Conséquences économiques de la paix publié en 1919 et la rédaction d'articles pour les journaux.

Sa première somme théorique fut le Traité sur la monnaie, mais son œuvre majeure est sans conteste la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936), qui permit de combler un manque en fournissant notamment aux nouveaux libéraux anglais une théorie économique adaptée, apte à remettre en cause la loi de Say, à souligner les limites du laissez-faire depuis la fin XIXe siècle, et à dégager les outils conceptuels nécessaires à la mise en place de politiques économiques alternatives. Ses travaux ont ainsi été utilisés après la Seconde Guerre mondiale dans le cadre de la mise en place de l'État-providence. Selon Kenneth R. Hoover, Keynes aurait eu à son époque une position « centriste » entre d'une part Friedrich Hayek et d'autre part Harold Laski, un des inspirateurs de l'aile gauche du parti travailliste.

La pensée de Keynes, notamment le courant keynésien dit de la synthèse néoclassique longtemps dominant aux États-Unis, a perdu une large part de son influence à partir du début des années 1980 avec la montée en puissance du monétarisme et de la nouvelle économie classique. Cependant, la crise économique de 2008-2009 a semblé marquer un regain d'intérêt pour la pensée de Keynes tant dans la version plutôt sociale libérale de la nouvelle économie keynésienne que dans des versions plus hétérodoxes, telles que le post-keynésianisme ou, en France, l'économie des conventions.

Nuit de Cristal

Un magasin juif saccagé lors de la nuit de Cristal.
Un magasin juif saccagé lors de la nuit de Cristal.

La nuit de Cristal (en allemand Reichskristallnacht) est le nom donné au pogrom contre les Juifs du Troisième Reich qui se déroula dans la nuit du 9 novembre au et dans la journée qui suivit. Présenté par les responsables nazis comme une réaction spontanée de la population suite à l’assassinat, le , de Ernst vom Rath, un secrétaire de l’ambassade allemande à Paris par un jeune Juif polonais d’origine allemande, Herschel Grynszpan, le pogrom fut en réalité ordonné par le chancelier du Reich, Adolf Hitler, organisé par Joseph Goebbels, et commis par des membres de la Sturmabteilung (SA), de la Schutzstaffel (SS) et de la Jeunesse hitlérienne, soutenus par le Sicherheitsdienst (SD), la Gestapo et d’autres forces de police.

Sur tout le territoire du Reich, plusieurs centaines de synagogues et lieux de culte furent détruits, 7 500 commerces et entreprises exploités par des Juifs saccagés ; une centaine de Juifs furent assassinés, des centaines d’autres se suicidèrent ou moururent suite à leurs blessures et près de 30 000 furent déportés en camp de concentration : au total, le pogrom et les déportations qui le suivirent causèrent la mort de 2 000 à 2 500 personnes. Point culminant de la vague antisémite qui submergea l’Allemagne dès l’arrivée des nazis au pouvoir en janvier 1933, la « nuit de Cristal » fut l’une des prémices de la Shoah.

En provoquant cette première grande manifestation de violence antisémite, les nazis voulurent accélérer l’émigration des Juifs, jugée trop lente, en dépit de la politique de persécution et d’exclusion mise en œuvre depuis février 1933. L’objectif fut atteint : le nombre de candidats à l’émigration crût considérablement, mais au-delà de l’indignation que l’évènement suscita dans le monde, les frontières des autres pays restèrent fermées.

Marquant une rupture avec la politique nazie de 1933 à 1937, ainsi qu’une étape dans la violence et la persécution antisémites, cet évènement fut également révélateur de l’indifférence des nations au sort des Juifs d’Allemagne et d’Autriche, et de l’incapacité des États démocratiques à contrecarrer les coups de force menés par l’Allemagne de Hitler.

Bentley 4½ Litre

La Bentley 4½ Litre no 10, troisième aux 24 Heures du Mans 1929.
La Bentley 4½ Litre no 10, troisième aux 24 Heures du Mans 1929.

La Bentley 4½ Litre ou Bentley 4,5 Litre est une automobile sportive de luxe de la seconde moitié des années 1920, développée par le constructeur automobile britannique Bentley. Remplaçante de la Bentley 3 Litre, elle est particulièrement réputée au Royaume-Uni en tant que modèle emblématique des automobiles de course britanniques d’avant-guerre, et populaire pour cette phrase prononcée lors de sa conception par le fondateur de Bentley, Walter Owen Bentley : « There’s no replacement for displacement ». Par cette expression idiomatique, W.O. Bentley marque sa volonté de produire une automobile de course bien plus puissante via une augmentation importante de sa cylindrée.

À l’époque de la 4½ Litre, les grands constructeurs automobiles tels que Bugatti ou Lorraine-Dietrich s’affrontent aux 24 Heures du Mans, une course d’endurance créée quelques années plus tôt, où sont alignées des sportives toujours plus performantes et plus rapides ; une victoire en compétition permet en effet de rapidement se construire une réputation.

La 4½ Litre est produite à 720 exemplaires entre 1927 et 1931, dont 55 modèles disposant d’un moteur suralimenté – une version popularisée sous le nom de Bentley Blower. Certains de ces exemplaires remportent quelques épreuves, dont les 24 Heures du Mans. Si son palmarès sportif n’est pas particulièrement exceptionnel, la Bentley 4½ Litre bat néanmoins de nombreux records de vitesse absolue, dont le plus célèbre est remporté en 1932 sur le circuit de Brooklands avec une vitesse de 222,03 km/h.

Bentley 6½ Litre

Une Bentley 6½ Litre Tourer de 1928.
Une Bentley 6½ Litre Tourer de 1928.

La Bentley 6½ Litre ou Bentley 6,5 Litre est une automobile sportive de luxe de la seconde moitié des années 1920, développée par le constructeur automobile britannique Bentley. Destinée à concourir en compétition, elle doit d’une certaine manière assurer la relève de la Bentley 3 Litre, la première automobile du constructeur, dont le palmarès sportif compte, en 1926, une victoire aux 24 Heures du Mans. Créée en 1923 et se déroulant sur le circuit de la Sarthe, cette course d’endurance de 24 heures séduit rapidement de nombreux pilotes et écuries, dont Bentley, qui y engage officiellement plusieurs automobiles dès 1925.

Cependant, la concurrence se fait de plus en plus vive, les performances et les vitesses de pointe des automobiles de course ne cessant d’augmenter. Pour préserver sa compétitivité, Bentley développe son premier moteur 6 cylindres en ligne d’une cylindrée de 6,6 litres, capable de délivrer une puissance de 147 ch. Pour autant, la 6½ Litre ne connaîtra que des déboires, mettant Bentley dans une situation difficile.

En 1928, Bentley entame la production d’une déclinaison plus performante de la 6½ Litre, grâce notamment à l’ajout d’un second carburateur. Connue sous le nom de Bentley Speed Six, cette version améliorée redore le blason de la 6½ Litre, en signant deux victoires consécutives aux 24 Heures du Mans 1929 et 1930 – succédant ainsi dignement à la 3 Litre et à la 4½ Litre, qui ont respectivement remporté les trophées de 1927 et de 1928 –, faisant d’elle l’une des plus fameuses automobiles du début du XXe siècle et de Bentley, l’un des constructeurs automobiles les plus célèbres.

Fiat 804

Photo de Pietro Bordino prenant la pose au volant d'une Fiat 804.
Pietro Bordino sur une Fiat 804 peu avant le GP de l'ACF de 1922.

La Fiat 804 ou 804 Corsa est une automobile de course du début des années 1920 développée par le constructeur automobile italien Fiat. Destinée exclusivement à la compétition, elle s'illustre notamment en 1922 en remportant le Grand Prix de l'Automobile Club de France ainsi que le Grand Prix d'Italie, établissant ainsi la domination de Fiat en Grands Prix devant des constructeurs aussi prestigieux que Ballot ou Bugatti.

Le règlement de ces Grands Prix ayant, en 1922, fixé la cylindrée des automobiles en lice à deux litres maximum, le nouveau moteur Type 404 à six cylindres en ligne de 1 991 cm3 de cylindrée est retenu pour propulser la Fiat 804 ; en réalité, il s'agit simplement du moteur de la 802, le Type 402, amputé de deux cylindres et dont la course est diminuée de 20 mm. À l'inverse du moteur, le châssis, dont la dénomination « 804 » donne son nom à l'automobile, inaugure une configuration innovante et « élégante ».

Après le départ de l'ingénieur Giulio Cesare Cappa de la direction de la Section Études Spéciales, à l'origine de la Fiat 804, celle-ci est remplacée, en 1923, par la 805, à laquelle est assigné l’objectif de préserver la compétitivité de Fiat en Grands Prix automobiles.

Bugatti Type 35

Des Bugatti Grand Prix exposées à la Cité de l’automobile à Mulhouse.
Des Bugatti Grand Prix exposées à la Cité de l’automobile à Mulhouse.

La Bugatti Type 35 « Grand Prix » est une automobile sportive de la seconde moitié des années 1920 développée par le constructeur automobile français Bugatti. Forte d'un palmarès toujours inégalé, avec plus de deux mille victoires en compétition dont cinq succès consécutifs à la Targa Florio, elle est non seulement la Bugatti la plus célèbre mais compte également parmi les voitures ayant le plus marqué l’histoire de l’automobile. La naissance du mythe des « Pur-sang » Bugatti date d’ailleurs de cette époque.

Conçue à partir de 1924 dans les ateliers Bugatti de Molsheim-Dorlisheim en Alsace, la Type 35 connaît de nombreuses évolutions mécaniques, portant essentiellement sur son moteur à huit cylindres en ligne, donnant naissance à différentes versions : Type 35, 35A, 35C, 35T, 35B, 37, 37A, 39 et 39A. Généralement considérée comme particulièrement élégante, la Type 35 est également à l’origine d’innovations techniques majeures dans l’automobile. Près de 640 exemplaires seront construits jusqu’en 1930.

Si elle n’est pas particulièrement puissante, ses différents moteurs développant entre 60 et 140 chevaux, la Type 35 réussit toutefois à imposer son rythme en Grand Prix pendant près d’une décennie, grâce notamment à son comportement routier sain et sa fiabilité. Au début des années 1930, elle cède néanmoins sa place aux sportives des constructeurs italien Alfa Romeo et allemand Mercedes-Benz, qui bénéficient entre autres du soutien de la part des gouvernements de leurs pays respectifs.

Loi allemande des pleins pouvoirs de 1933

Dernière page de la loi des pleins pouvoirs, portant les signatures de Hindenburg, Hitler, Frick, von Neurath et von Krosigk.
Dernière page de la loi des pleins pouvoirs, portant les signatures de Hindenburg, Hitler, Frick, von Neurath et von Krosigk.

La loi allemande des pleins pouvoirs de 1933, également connue sous le nom de loi d'habilitation ou sous sa dénomination officielle de Gesetz zur Behebung der Not von Volk und Reich vom 24. März 1933 (Loi du 24 mars 1933 de réparation de la détresse du peuple et du Reich), est une loi allemande qui donna à Adolf Hitler le droit de gouverner par décret, c'est-à-dire de promulguer des textes à portée législative sans approbation parlementaire.

La loi des pleins pouvoirs fut adoptée, le 23 mars, par le Reichstag, par 444 votes pour et 94 votes contre. Promulguée le lendemain pour une période renouvelable de quatre ans, elle resta en vigueur jusqu'à la chute du régime nazi, en mai 1945. Après la Reichstagsbrandverordnung (« décret sur l'incendie du Reichstag »), elle constitua la deuxième étape législative de la Gleichschaltung (« mise au pas »), qui déboucha sur l'instauration du système totalitaire nazi.

Grève générale de 1926 au Royaume-Uni

Photo noir et blanc des mineurs grévistes lors de la grève générale de 1926.
Mineurs grévistes lors de la grève générale de 1926.

La grève générale de 1926 au Royaume-Uni fut un mouvement social de grande ampleur qui opposa le monde ouvrier britannique au patronat et au gouvernement conservateur de Stanley Baldwin. Le conflit, déclenché le 3 mai par le Trades Union Congress (TUC) suite à des négociations infructueuses, portait sur le salaire des mineurs, que les propriétaires des houillères souhaitaient diminuer.

La large mobilisation des travailleurs britanniques comme celle des opposants à la grève — issus des milieux privilégiés de la société britannique — surprit des élites syndicales rapidement effrayées par l'ampleur du mouvement comme par les forts antagonismes de classe qu'il révéla. Confrontés en outre à une propagande gouvernementale agressive orchestrée par Winston Churchill, les dirigeants syndicaux du TUC, travaillés par une profonde tendance réformiste, cherchèrent très vite à sortir d'un conflit qui leur échappait. Le 12 mai, après neuf jours de grève, ils appelèrent à la fin du mouvement dans ce qui s'apparenta à « une capitulation pure et simple ». Cet échec ne fut pas sans conséquences sur les évolutions ultérieures du syndicalisme britannique.

Prométhée (Q153)

Photographie du Prométhée en 1932.
Photographie du Prométhée en 1932.

Le Prométhée est un sous-marin français de la classe 1 500 tonnes lancé en 1930 à Cherbourg. Le 7 juillet 1932, alors qu'il navigue en surface au cours de ses essais, le sous-marin coule soudainement au large du cap Lévi (Manche) sans raison apparente, entraînant la mort de 62 de ses 69 hommes d'équipage et causant une vive émotion en France. L'épave est localisée le lendemain mais les tentatives de sauvetage et de renflouement restent vaines. Les témoignages des survivants ont permis d'établir que le naufrage est vraisemblablement dû à une ouverture soudaine des purges de plongée.

Attentat du 7 août 1932 à Rennes

Monument pris pour cible et détruit par la bombe. Photo de 1911.
Monument pris pour cible et détruit par la bombe. Photo de 1911.

L'attentat du 7 août 1932 à Rennes est un attentat à la bombe visant une œuvre du sculpteur Jean Boucher symbolisant l'union de la Bretagne à la France, et placée dans une niche de l'hôtel de ville de Rennes. Celle-ci, représentant Anne de Bretagne, est depuis son inauguration en 1911 jugée dégradante par le mouvement breton, en raison de sa position agenouillée devant le roi de France.

Il prend symboliquement pour cadre les festivités marquant le 400e anniversaire de l'union de la Bretagne à la France qui ont lieu le même jour à Vannes. Premier attentat commis par le mouvement breton, il est aussi la première action du groupe armé Gwenn ha Du. Il est réalisé par Célestin Lainé, qui fournit la bombe, et André Geffroy, qui la pose.

L'évènement, bien que n'ayant que peu de conséquences concrètes politiquement, et ne représentant pas une date clef dans l'histoire du mouvement breton, acquiert immédiatement une forte charge symbolique parmi ses militants.

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