Vent
Le Vent est le mouvement d’une atmosphère, masse de gaz située à la surface d'une planète.
Joseph Peyré, Mont Everest, 1942
modifierNé des déserts de la mer iranienne, et déferlant vague après vague sur les steppes, sur les chaînes de l’Himalaya, leurs abîmes et leurs glaciers, leurs sanctuaires gardiens des secrets du monde, le vent de l’ouest attaquait le front de la passe, ses drapeaux de prières, son tumulus de pierres sèches. Dans la montée, sous le piétinement des poneys, des mulets arrachant dalle à dalle et heurtant aux surplombs leurs bâts et leurs caisses ferrées, on en avait pressenti la puissance à la tension déchirée des drapeaux, à leurs flammes de lanciers invisibles en route vers le ciel, à l’essor des choucas grands voiliers s’élevant à sa lame. Mais pour connaître le vent de l’ouest, dieu des étendues tibétaines jusqu’au déchaînement de la mousson, il fallait atteindre la crête et subir son choc violent.
- Incipit
- Mont Everest (1942), Joseph Peyré, éd. Hoëbeke, coll. « Retour à la montagne », 2003 (ISBN 2-84230-175-7), p. 13
Philibert Joseph Le Roux, Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial, 1750
modifier- Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial, Philibert Joseph Le Roux, éd. Beringos, 1752, t. 1, p. 2
- Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial, Philibert Joseph Le Roux, éd. Beringos, 1750, t. 1, p. 318
Paul Valéry, Œuvres I, 1957
modifier- Œuvres I, Paul Valéry, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1957, p. 151
Albert Bensoussan, Confessions d'un traître, 1995
modifier- Qu'est-ce que la parole ? demande l'un.
- Un vent qui passe, dit le sage.
- Et qui peut l'enchaîner ? interroge l'autre.
- Confessions d'un traître, Albert Bensoussan, éd. Presses Universitaires de Rennes, 1995, p. 25-26
Les surréalistes, La Révolution surréaliste n°1, 1924
modifier- Les surréalistes — Une génération entre le rêve et l'action (1991), Jean-Luc Rispail, éd. Gallimard, coll. « Découverte Gallimard Littérature », 2000 (ISBN 2-07-053140-6), chap. Témoignages et documents, Préface à La Révolution surréaliste, n°1, 1924, p. 169
Victor Hugo, Les Contemplations, 1856
modifierLa cendre ne sait pas ce que pense le marbre ;
L'écueil écoute en vain le flot ; la branche d'arbre
Ne sait pas ce que dit le vent.
- Les Contemplations, Victor Hugo, éd. Hachette, 1858, t. 1, p. 285
Jules Laforgue, Complainte d'un autre dimanche, 1885
modifierC’était un très-au vent d’octobre paysage,
Que découpe, aujourd’hui dimanche, la fenêtre.
- « Complainte d'un autre dimanche », dans Les Complaintes et les premiers poèmes (1885), Jules Laforgue, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1979, p. 61
Victor Hugo, La Fin de Satan, 1886
modifierLa Marche au Supplice
Quatre anges se tenaient aux quatre coins du monde ;
Ces anges arrêtaient au vol les quatre vents,
Pour qu'aucun vent ne pût souffler sur les vivants,
Ni troubler le sommet des montagnes de marbre,
Ni soulever un flot, ni remuer un arbre.
- La Fin de Satan, Victor Hugo, éd. Nelson, 1912, partie La Marche au Supplice, p. 384
Henri de Régnier, Les jeux rustiques et divins, 1897
modifierPour le porte mortuaire
[...] et que l’âpre vent d’un souffle rauque éteigne
Au poing nu des porteurs qu’il courbe sous les porches,
La lueur des flambeaux et la flamme des torches.
- « Pour la porte mortuaire », dans Les jeux rustiques et divins, Henri de Régnier, éd. Mercure de France, 1897, p. 204
Si tu disais : Voici l’Hiver.
Le soleil saigne sur la mer,
La barque est prise aux glaces du port,
L’âtre fume, le vent halète
Ou ricane, glapit ou guette
Et jappe et mord ;
Le jour finit en soir amer...
Si tu disais : Je suis la douleur et l’hiver ;
Je t’aimerais.
- « Odelette VI », dans Les jeux rustiques et divins, Henri de Régnier, éd. Mercure de France, 1897, p. 237-238
Avril a fondu la neige ;
Le vent chuchote, hésite et tremble,
Lui qui parlait si haut avec sa voix d’hiver,
- « Odelette IX », dans Les jeux rustiques et divins, Henri de Régnier, éd. Mercure de France, 1897, p. 251
William Butler Yeats, Quarante-cinq poèmes
modifierAh pourquoi aurais-tu la crainte
De l’horreur que clame le vent ?
- Quarante-cinq poèmes (1889-1938), William Butler Yeats (trad. Yves Bonnefoy), éd. Gallimard, 1993 (ISBN 2070327809), À l’enfant qui danse dans le vent, p. 49
Paul Éluard , Capitale de la douleur, 1926
modifierAndré Masson
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Éluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, André Masson, p. 105
Robert Desnos, Pénalités de l'enfer, 1922
modifier- « Pénalités de l'enfer », Robert Desnos, Littérature Nouvelle Série, nº 4, Septembre 1922, p. 9
André Breton, Poisson soluble, 1924
modifier- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 1, p. 27
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 24, p. 97
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 24, p. 98
Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927
modifier- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), II. Les profondeurs de la nuit, p. 23
Ce sont les hommes qui sont imbéciles, ayant basé les voiles des navires sur le même principe que la tornade, de trouver le naufrage moins logique que la navigation.
Que je les méprise ceux qui ignorent jusqu’à l’existence du vent.
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), VI. Pamphlet contre la mort, p. 64
Victor Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874
modifier- « Quatre-vingt-treize », dans Œuvres complètes de Victor Hugo, vol. roman III, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, 2002 (ISBN 2-221-09672-X), partie II (« À Paris »), chap. I (« La Convention »), livre troisième (« La Convention »), p. 907 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- L'Amour fou, André Breton, éd. Gallimard, 1976 (ISBN 978-2070367238), p. 73 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- L'Amour fou, André Breton, éd. Gallimard, 1976 (ISBN 978-2070367238), p. 141 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, 1939
modifier- Terre des hommes, Antoine de Saint-Exupéry, éd. Le Livre de Poche, 1939, p. 199 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Patrick Cauvin, Le sang des roses, 2002
modifierIl serait là, il avait toujours été là, depuis les origines de l’univers. La même plainte douloureuse et invincible murmurait à l’oreille du voyageur une chanson cosmique, la musique du monde d’avant l’homme...l’opéra des montagnes, des déserts et des forêts. Il s’apaisait parfois pour revenir, inlassable, triomphant ou brisé.
- Le sang des roses, Patrick Cauvin, éd. Albin Michel, 2002, p. 75-76
Jean Giraudoux, Amphitryon 38, 1929
modifierJupiter : Tu vois la fenêtre éclairée, dont la brise remue le voile. Alcmène est là ! Ne bouge point. Dans quelques minutes, tu pourras peut-être voir passer son ombre.
Mercure : A moi cette ombre suffira. Mais je vous admire, Jupiter, quand vous aimez une mortelle, de renoncer à vos privilèges divins et de perdre une nuit au milieu de cactus et de ronces pour apercevoir l'ombre d'Alcmène, alors que de vos yeux habituels vous pourriez si facilement percer les murs de sa chambre, pour ne point parler de son linge.
Jupiter : Et toucher son corps de mains invisibles pour elle, et l'enlacer d'une étreinte qu'elle ne sentirait pas !
Mercure : Le vent aime ainsi, et il n'en est pas moins, autant que vous, un des principes de la fécondité.
- Amphitryon 38 (1929), Jean Giraudoux, éd. Grasset, coll. « Le Livre de Poche », 1983 (ISBN 2-253-01068-5), partie Acte I Scène I, p. 13
Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1885
modifierVous vous tenez là, honorables, raides et le dos droit, sages illustres, aucun grand vent, aucune grande volonté ne vous pousse. N'avez-vous jamais vu passer les voiles sur la mer, gonflées, arrondies, tremblantes sous la violence du vent impétueux ? Pareille à la voile tremblantes sous la violence du vent impétueux, ma sagesse passe sur la mer, — ma sagesse sauvage !
- Ainsi parlait Zarathoustra (1885), Friedrich Nietzsche (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1972 (ISBN 978-2-253-00675-6), partie II, chap. « Des sages illustres », p. 129
Gaston Bachelard, L'Eau et les rêves, 1942
modifier- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. VIII L'eau violente, p. 183
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. VIII L'eau violente, p. 184
Télévision
modifierAlexander Valenza, Stargate SG-1, 1998
modifierTonane : Vous ne pouvez jamais voir le vent Sam, mais vous savez ce que c'est. Vous pouvez l'entendre. Vous pouvez le sentir. Vous pouvez voir ses effets sur tous ces arbres. C'est la même chose avec les esprits : vous voyez un loup, mais T'akaya est là.
[...] (le loup disparaît dans un bosquet et quelques instants plus tard, en ressort SG-11)
Tonane : Ça vous fait quoi de voir le vent Sam ?
- Rodney A. Grant (Tonane) ; Amanda Tapping (Carter), Stargate SG-1, saison 2, épisode 13, écrit par Tor Alexander Valenza.
Alexandre Astier, Kaamelott
modifier- Brice Fournier, Kaamelott, Livre II, 61 : O’Brother, écrit par Alexandre Astier.
Théologie
modifierSayd Bahodine Majrouh, Le Voyageur de Minuit, 1989
modifier- Le Voyageur de Minuit (Ego-Monstre I), Sayd Bahodine Majrouh (trad. Serge Sautreau), éd. Phébus, coll. « Domaine persan », 1989 (ISBN 2-85940-123-7), Cycle I, Cercle troisième, « L'offrande d'un prisonnier du Temps », p. 59