liqueur aromatique connue dans le pays sous le nom d’eau de créole[1].
Maintenant empruntons, pour les préparations que réclame l’abricot, les recettes que donne l’auteur des Mémoires de la marquise de Créqui. Ce charmant gastronome, rival des Brillat-Savarin et des Cussy avec lesquels il a été souvent en guerre, pour des questions gastronomiques de la plus haute importance. Bercé des traditions culinaires de la moitié du dernier siècle et de la première partie de celui-ci, il est l’homme qu’il faut surtout consulter dans les questions des entremets sucrés et de tous les plats que les femmes ont si justement appelés chatteries.
L’abricot, dit-il, est un des éléments le plus usuellement et le plus agréablement employés dans la confection des entremets sucrés, ainsi que pour nos desserts de l’automne et de l’arrière saison.
Au moyen de cet excellent fruit on parfume délicieusement des sorbets, des glaces ; on fait d’excellents gâteaux, des beignets, des tourtes, des flans, des crèmes, des compotes et des conserves, appelées vulgairement confitures sèches ou liquides. Parmi les recettes qui peuvent s’appliquer à l’emploi culinaire de l’abricot, nous mentionnerons celles de ces prescriptions qui sont le mieux garanties.
Flan d’abricots à la Metternich. — Foncez l’abaisse d’une tourte en pâte brisée ( V. Patisserie) avec douze abricots hâtifs dont vous aurez enlevé la peau et les noyaux et que vous aurez séparés par moitié. Joignez-y quarante cerises tardives ou soixante merises dont vous aurez fait sortir les noyaux et qui doivent être également crues, succulentes et soigneusement choisies. Vous entremêlez ces deux espèces de fruits de
- ↑ Nous empruntons ces détails au Dictionnaire des Aliments et des Boissons, de M. Aulagnier, membre de l’Academie de médecine ; cet excellent livre, moins connu des praticiens qu’il ne mérite de l’être, nous fournira les plus précieux détails sur les fruits de toutes les parties du monde, et surtout des colonies.