concession
Étymologie
modifierNom commun
modifierSingulier | Pluriel |
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concession | concessions |
\kɔ̃.sɛ.sjɔ̃\ ou \kɔ̃.se.sjɔ̃\ |
concession \kɔ̃.sɛ.sjɔ̃\ ou \kɔ̃.se.sjɔ̃\ féminin
- Octroi qu’un pouvoir régulier fait de quelque jouissance, de quelque droit.
Faut-il rappeler, au surplus, que l’avant-dernier Pape, Pie IX, l’a caractérisée expressément comme un don gracieux de la puissance pontificale, comme une simple concession motivée par la dureté des temps ?
— (Émile Combes, Discours à Auxerre, 4 septembre 1904)Il est remarquable que le feudiste Andrea d'Isernia ait tenu à bien préciser qu’une concession féodale par le roi n’implique pas de concession juridictionnelle, […], alors que les concessions de titres ducaux, comtaux ou marquisaux sont des prérogatives juridictionnelles que le roi pouvait ajouter aux concessions de bénéfices.
— (Patrick Gilli, Culture politique et culture juridique chez les Angevins de Naples, dans Les princes angevins du XIIIe au XVe siècle: Un destin européen, sous la direction de Noël-Yves Tonnerre & Élisabeth Verry, Presses universitaires de Rennes, 2003-2015, note no 43/page 141)On lui a fait la concession de ce terrain. - Cette compagnie a obtenu la concession des mines de tel lieu, la concession d’un chemin de fer.
Faire la concession d’une prise d’eau. - La concession de ce droit appartient à telle commune.
- (En particulier) Terre que l’État donne aux particuliers dans une nouvelle colonie, à condition de les mettre en valeur.
Les nouvelles méthodes de culture, dont l’expérience a démontré l’utilité, sont inconnues dans tout le pays, il faudrait en introduire l’essai par des concessions de terrain faites à quelques étrangers, auxquels on imposerait certaines conditions.
— (Anonyme, Grèce. - Administration intérieure, Revue des deux Mondes, 1829, tome 1)Il avait fait un tour aux États-Unis, il était remonté en Colombie britannique où il avait été mineur d’or ; revenu en Saskatchewan pour y régler une vieille dette, il avait vu que la concession de Paul Durand n’avait jamais été enregistrée.
— (Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé, 1928, réédition Nelson, pages 205-206)
- Par extension: droit d'exploiter un bien public sur dune durée de temps.
Les nouvelles concessions auront une durée de 5 à 20 ans pour permettre au nouveau concessionnaire d’amortir ses investissements.
— (AFP, Rome affirme clore un contentieux avec Bruxelles sur les concessions balnéaires, EURACTIV France avec AFP, 6 septembre 2024)
- (Afrique) Ensemble familial d’habitations, comprenant au minimum celle d’un « chef de famille » et celles de ses épouses, sur un terrain clos.
Si les membres de cette famille vivent par groupes séparés, c’est-à-dire par ménages bien distincts, recenser la famille, ménage par ménage. Par exemple deux frères habitent une même concession mais vivent chacun séparé de l’autre; chacun a son ménage, c’est-à-dire ses femmes, ses enfants, ses domestiques et ses visiteurs.
— (Marc Pilon, Ménages et familles en Afrique sub-saharienne: du village à la capitale, entre permanence et changement : L'exemple de la société Moba-Gurma du Togo, Presses universitaires du septentrion, Villeneuve d’Ascq, 2002, page 313)Homme adulte n’ayant pas de concession, femme adulte non mariée et enfants des deux sexes : Les funérailles se déroulent uniquement dans la concession de leur père.
— (Jean-Marie Tchegho, La naissance et la mort en Afrique: le cas des Bamiléké du Cameroun, Éditions DEMOS, Puteaux, 2002, page 107)Nous habitons dans ce que nous appelons au Cameroun septentrional une concession. Entourée d’une enceinte de très hauts murs, qui empêchent de voir à l’intérieur, elle abrite le domaine de mon père. [...] un espace immense dans lequel se dressent plusieurs bâtiments : d’abord l’imposante villa de mon père, l’homme de la famille, puis le hangar, sorte de portique sous lequel on reçoit les invités, enfin les habitations des épouses où les hommes ne pénètrent pas.
— (Djaïli Amadou Amal, Les impatientes, éditions Emmanuelle Collas, Paris, 2020, pages 28-29)
- (En particulier) (Funéraire) Place dans un cimetière.
- On achetait jusque-là dans le cimetière des concessions à perpétuité, mais depuis dimanche M. le Maire, d'accord avec le Conseil municipal, a décidé de ne plus céder que pour quatre-vingt dix ans le peu d'espace où notre corps dormira son dernier sommeil.
– La Terre est devenue si petite et le Temps si court qu'on ne dispose plus, même illusoirement, de rien à jamais. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 312) Comme le terrain du cimetière vaut très cher, l’administration s’efforce de récupérer les concessions perpétuelles : elle exige du propriétaire qu’il renouvelle tous les trente ans l’affirmation de ses droits. Le délai était écoulé. On ne nous avait pas notifié en temps voulu que nous risquions de les perdre, nous les conservions donc : à condition qu’il n’existât aucun descendant des Mignot susceptible de nous les disputer. En attendant qu’un notaire en eût fait la preuve, le corps de maman serait gardé dans un dépôt.
— (Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964, Le Livre de Poche, page 146)Je n’avais pas de quoi acheter une concession, il doit être relevé depuis longtemps.
— (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 69, Robert Laffont, 1968)La liste des concessions faisant l’objet d’une procédure est consultable tous les jours sur les panneaux d’affichage en mairie ou à l’entrée du cimetière, ainsi que que le site Internet dédié de la commune, explique Marine Yvon en charge du dossier.
— (journal Sud Ouest, édition Charente-Maritime, 8 juillet 2023, page 20b)
- On achetait jusque-là dans le cimetière des concessions à perpétuité, mais depuis dimanche M. le Maire, d'accord avec le Conseil municipal, a décidé de ne plus céder que pour quatre-vingt dix ans le peu d'espace où notre corps dormira son dernier sommeil.
- (Sens figuré) Ce que l’on accorde à quelqu’un dans une contestation, dans un débat.
Pour ses enfants ou sa femme, le guerrier le plus farouche n’hésitera pas à faire des concessions, que les plus effroyables tortures ne sauraient, dans d’autres circonstances, obtenir de lui.
— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)Il n’a pas fallu beaucoup de temps aux chefs des syndicats pour bien saisir cette situation, […] ils préconisent une action tumultuaire comme étant le moyen le plus efficace d’obtenir des concessions.
— (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre I, Lutte de classe et violence, 1908, page 85)Par la suite, il regretta sa sévérité et, non seulement il accorda des adoucissements à ces mesures, mais il octroya aux juifs quelques concessions d’ordre général […].
— (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Rhétorique) Figure de rhétorique par laquelle on accorde à son adversaire ce qu’on pourrait lui disputer.
- (Grammaire) Reconnaissance, acceptation d’un fait qui devrait empêcher la réalisation d’un autre fait, mais qui cependant ne l’empêche pas.
- Dans les phrases : Il n’a pas réussi, malgré tous ses efforts ; Il viendra, bien qu’il soit malade, Ses efforts auraient dû le faire réussir, ils n’y ont pas abouti ; Sa maladie aurait dû l’empêcher de venir, il est venu toutefois ; - Malgré ses efforts est un complément de concession ; - Bien qu’il soit malade est une proposition de concession.
Vocabulaire apparenté par le sens
modifier- concession figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : art funéraire.
Apparentés étymologiques
modifierTraductions
modifierOctroi de droits
- Anglais : concession (en)
- Interlingua : concession (ia)
- Italien : concessione (it)
- Kotava : kaxaara (*)
- Same du Nord : mieđáhus (*), konsešuvdna (*)
Terre donnée par l’État à des nouvelles colonies
- Anglais : concession (en)
- Interlingua : concession (ia)
- Italien : concessione (it)
Ce que l’on accorde à qqun dans un débat
- Allemand : Zugeständnis (de) neutre
- Anglais : concession (en), compromise (en)
- Interlingua : concession (ia)
- Italien : concessione (it)
- Kotava : kaxaaraca (*)
- Mandarin : 让步 (zh) (讓步) ràng bù
Traductions à trier
modifier- Ido : konceso (io), koncesiono (io)
Prononciation
modifier- France (Toulouse) : écouter « concession [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « concession [Prononciation ?] »
- Suisse (Lausanne) : écouter « concession [Prononciation ?] »
Voir aussi
modifier- concession sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (concession), mais l’article a pu être modifié depuis.
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Étymologie
modifier- Du latin concessionem, accusatif de concessio.
Nom commun
modifierconcession féminin
Références
modifier- François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifier- Du latin concessio.
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
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concession \kən.ˈsɛʃ.ən\ |
concessions \kən.ˈsɛʃ.ənz\ |
concession \kən.ˈsɛʃ.ən\
Vocabulaire apparenté par le sens
modifierVoir aussi
modifier- concession sur l’encyclopédie Wikipédia (en anglais)
Étymologie
modifierNom commun
modifierSingulier | Pluriel |
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concession \kunseˈsju\ |
concessions \kunseˈsjus\ |
concession \kunseˈsju\ (graphie normalisée) féminin
Prononciation
modifier- languedocien : [kunseˈsju]
- provençal central : [kunseˈsjẽᵑ]
- niçois, provençal rhodanien : [kunseˈsjũᵑ]
- France (Béarn) : écouter « concession [Prononciation ?] »