Voir aussi : Chien, chiên, chiến, chiền, chiện

Étymologie

modifier
Du moyen français chien, de l’ancien français chien, du latin canem (« chien, chienne »), accusatif singulier de canis.

Nom commun

modifier
Singulier Pluriel
chien chiens
\ʃjɛ̃\
 
Un chien (1)

chien \ʃjɛ̃\ masculin (pour la femelle, on dit : chienne)

  1. (Zoologie) Mammifère carnivore de la famille des Canidés, apparenté au loup (dont il est considéré comme une sous-espèce) et domestiqué par l’être humain, existant sous de nombreuses races aux morphologies variables, de nom scientifique : Canis lupus familiaris.
    • Il faut que les piqueurs aient l’œil à terre dans tous les lieux où ils croiront de pouvoir en revoir, afin d’aider à leurs chiens & s’assurer que c’est le cerf de la meute qu’ils chassent. — (Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connoissances, tome 42, 1775, page 19)
    • Le chien s’était mis à rôder dans les environs, fouillant avidement les tas d’ordures, sans doute pour y déterrer un os ou quelque régal de ce genre. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
    • Quelques chiens, des braques hongrois, gambadent sur les pelouses. — (Daniel Apruz, Le coq, 1992)
    • Le chien, qui se faisait vieux et n’aimait point à découcher, était, comme d’habitude, rentré dès le premier soir et gardait le coin du feu, car on était en hiver. — (Louis Pergaud, Le Retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Les chiens distinguent-ils les hommes de leurs sœurs les jeunes filles, de leurs femmes les femmes ; les chiens peuvent-ils être attentifs à d’autres qu’à la vieille demoiselle en visite qui leur dit, grattant le dessous de sa chaise : « Le chat ! » — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 123)
    • L’ouverture donnait sur la loge de Gaby Million où la vedette avait laissé ses chiens. Les bêtes se mirent à aboyer.
      — Naturellement c’est plein de cabots, crut devoir déclarer spirituellement Mr. Morgan.
      — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Baharé promène mon chien pendant un moment.
  2. (Sens figuré) (Familier) Personne rude ou sévère, avare, déloyale, ou faisant autrement preuve de bassesse.
    • Oui, pourquoi, roumi, chien, fils de chien, viens-tu encore à cette heure, avec ta femme trois fois maudite, me narguer jusque dans ce bouge… — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
    • – Maintenant on a la certitude que c’est cette ordure de Jacques qui l’a donné, c’est exactement le même coup que pour Lafont… Son compte est bon !... Ce chien ! Ce chien ! Ce chien ! Ce chien ! » Il sortit de la pièce. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 75)
  3. (Sens figuré) (Bible) Prostitué homosexuel.
    • Tu n’apporteras point dans la maison de l’Éternel, ton Dieu, le salaire d’une prostituée ni le prix d’un chien, pour l’accomplissement d’un vœu quelconque ; car l’un et l’autre sont en abomination à l’Éternel, ton Dieu. — (Deutéronome, XXIII, 19, traduction de Louis Segond)
  4. (Cartes à jouer) Talon de cartes constitué par celui qui distribue au jeu de tarot, le preneur devra écarter autant de cartes avant que la partie commence.
    • Les différents contrats du tarot sont :
      • la pousse (La pousse est l'enchère minimale du tarot. Elle rapporte 25 points en cas de succès. Ce contrat se joue avec le chien pour le preneur.);
      • la garde (La garde est l'enchère au-dessus de la pousse. Elle rapporte 50 points en cas de succès. Elle se joue avec le chien.) ; […].
      — (Yann Caudal, Le grand guide des jeux de cartes, Editions Eyrolles, 2011 page. 134)
  5. (Marine) Mâchoire métallique empêchant les deux funes d’un chalut de s’écarter pendant le trait.
    • Pendant toute la durée du chalutage un pêcheur expérimenté se tient près du chien et apprécie, en tâtant les funes, les trépidations et les secousses subies par l'appareil. Il peut donc indiquer à temps s'il faut diminuer de vitesse ou même stopper. — (G. Massenet, Technique et pratique des grandes pêches maritimes, Paris : chez Augustin Challamel, 1913, page 67)
  6. (Technique) (Vieilli) Chariot qui servait au transport du minerai dans les mines.
    • On amène le chien au front de taille et les rouleurs le remplissent en se servant d'une houe et d'une pelle. Le chien est ensuite mené directement à la recette ou au pied des puits secondaires, où il est déchargé. On transporte ainsi 215 kil. à chaque voyage. — (N. Haton, « Mémoire sur les Établissements d'Agordo (Haute-Vénétie) » , dans les Annales des mines, 5e série, Mémoires - tome 8, Paris : chez Victor Dalmont, 1855, page 423)
  7. (Technique) (Vieilli) Outil de tonnelier.
    • En effet, puisque les vêtements, outils et autres objets ayant appartenu au défunt sont remis à son fils à diverses dates entre le 13 et le 19 juillet, ainsi le « chien de tonnelier livré au fils de Desjardins sur billet de monsieur le baillif du 13e juillet 1684... — (Georges Desjardins, Antoine Roy dit Desjardins, 1635-1684 et ses descendants, Dijon : Éditions du Bien public, 1971, page 33)
  8. (Technique) (Vieilli) Barre de fer avec deux crochets, dont l’un est mobile pour assembler la menuiserie.
  9. (Technique) Outil utilisé par les cordonniers pour assembler les chaussures.
  10.  
    Le chien (10) d’un révolver
    (Par analogie) (Armement) Pièce d’une arme à feu portative, qui assure la percussion de l’amorce de la cartouche.
    • L’inconnu arma le pistolet, et l’on entendit au milieu du profond silence qui accompagnait les intervalles du dialogue le craquement du chien. — (Alexandre Dumas, Joseph Balsamo, 1846)
    • C’était le petit Gavroche qui s’en allait en guerre. Sur le boulevard il s’aperçut que le pistolet n’avait pas de chien. — (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 11, 1 ; 1862)
    • Le jeune homme caressait son arme avec amour ; il rabattit le chien à plus de vingt reprises, introduisit son petit doigt dans le canon, examina attentivement la crosse. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre I ; réédition 1879, page 13)
    • […] un très joli fusil, qui paraissait tout neuf. Les canons étaient d'un beau noir mat, la gâchette était nickelée et, sur la crosse sculptée, s'allongeait un chien, noyé dans le bois verni. — (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, Le Livre de Poche, page 231)
    • La crosse n’en était pas sculptée, et elle avait perdu son vernis ; la gâchette n'était pas nickelée, et les chiens étaient si grands qu’ils avaient l’air d’un ouvrage de ferronnerie. — (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, Le Livre de Poche, page 233)
  11. (Sens figuré) (Familier) En parlant de choses ou de personnes : très mauvais, exécrable.
    • Le bourgeois. – Que le bon Dieu protège la ville ! Il en sort tous les jours de nouveaux, de ces chiens d’Allemands, de leur damnée forteresse. — (Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte I, scène 2, 1834)#* Il alla à la fenêtre. La neige tombait toujours et rayait le gris du ciel. – Quel chien de temps ! dit-il. — (Victor Hugo, Les Misérables, III, 8, 8 ; 1862)
    • Cela n’est pas tant chien. : Cela n’est pas trop mauvais.
    • – Savez-vous, reprit le père, qu’il fait un froid de chien dans ce galetas du diable ? — (Victor Hugo, Les Misérables, III, 8, 8 ; 1862)
  12. (Ichtyologie) Synonyme d’émissole lisse car elle se rassemble souvent en meutes comme les chiens (poisson).
  13.  
    Le chien (13) d’une vielle
    (Musique) Pièce de bois placée entre un bourdon et la table d’harmonie d’une vielle qui permet au joueur de rythmer la mélodie avec un son grésillant.
  14.  
    Armoiries avec un chien (14)
    (Héraldique) Meuble représentant l’animal du même nom dans les armoiries. Il s’agit généralement d’un braque mais la race importe peu sauf quand il s’agit d’un lévrier. Il est généralement passant. À rapprocher de goupil, levrette, lévrier, loup et renard.
    • Coupé, au premier d’azur, au deuxième ondé d’argent et d’azur de six pièces, au chien braque d’or colleté et bouclé de sable lampassé de gueules brochant sur le tout, qui est d’Hundsbach d’Alsace → voir illustration « armoiries avec un chien »
  15. (Technique) Pinceau court, en poils de sanglier, utilisé par les doreurs, et destinés à lustrer l’assiette avant la pose d’une feuille d’or.
    • Une bordure unie doit se commencer comme nous allons l’indiquer; il faut d’abord que l’assiette soit frottée au chien ou au drap et époussetée au blaireau; on jette un coup d'œil rapide sur la pièce à travailler, si l’on aperçoit un ou plusieurs grains, on les fait sauter sans attaquer l'assiette, […]. — (M. J. Saulo, Nouveau manuel complet de la Dorure sur Bois à l’eau et à la mixtion, Paris : Librairie encyclopédique Roret, 1886, page 59)
  16. (Technique) Héridelle.
  17. (Maçonnerie) Outil utilisé pour griffer un enduit frais de manière à pouvoir ensuite faire tenir par dessus un parement ou un crépi.
  18. (Familier) Charme provocant.
    • - Oh, elle était belle, continua-t-elle sans tenir compte de l’interruption. Terriblement sexy. Un chien à fleur de peau, et elle savait en jouer, croyez-moi ! — (Tito Topin, Brelan de nippons, Série noire, Gallimard, 1982, page 116)
  19. Objet d’une ancienne taxe perçue par les communes.
    • Le contrôleur lui-même sait que pour ma famille les chiens de chasse n’ont pas plus d’importance que des chiens de berger, et il se garde de les taxer plus d’un franc. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 48)
  20. (Lorraine) (Champagne) (Foresterie, Agriculture, Viticulture) Repas commun célébrant la fin de la période de travail (saison de martelage, vendanges, moissons…). — Note : → voir tuer le chien.
    • Ce soir, après le banquet du chien des moissons, on lui remettrait son compte. — (Pierre Arnoux, La vigne au loup, Paris : Éditions France-Empire, 1996)
    • Suivant l’expression consacrée, les agriculteurs de Pâlis auront donc fait le chien de moisson ce lundi, symbole de la fin des quelques jours de travail intensif qui caractérisent désormais cette épisode toujours délicat dans la saison du paysan. — (Matthieu, Chien de moisson, 31 juillet 2008 → lire en ligne)
    • Le chien des vendanges est bien sûr prévu avec la remise d'un sécateur d'or au plus méritant : « […] ». — (Les vendanges à Bergères : retour sur le parcours d’un vigneron et d’une coopérative, L’Union/L’Est Eclair, 15 septembre 2021)

Synonymes

modifier
Tonnellerie :
Menuiserie :

Apparentés étymologiques

modifier

Dérivés

modifier

Proverbes et phrases toutes faites

modifier

Ce ou ces termes devraient être créés dans des articles séparés.

Vocabulaire apparenté par le sens

modifier
Le chien aboie, jappe, hurle quand il pousse son cri (en vénerie, il y a un vocabulaire élaboré qui distingue une grande variété d’appels de chien). La femelle s’appelle la chienne, le petit s’appelle le chiot.
Cri de l’animal :
Marques substitutives :

Traductions

modifier

Hyperonymes

modifier

(simplifié)

Adjectif

modifier
Singulier Pluriel
Masculin chien
\ʃjɛ̃\
chiens
\ʃjɛ̃\
Féminin chienne
\ʃjɛn\
chiennes
\ʃjɛn\

chien \ʃjɛ̃\

  1. (Sens figuré) (Familier) Avare ; radin ; très près de ses sous.
    • Ce ne serait pas la calomnier de dire qu'elle était chien , mais chien à ne pas payer un verre ! — (Édouard Conte, Les Mal Vus, Paris : Librairie Flammarion, 1894, page 282)
    • D'ordinaire il n'est pas chien du tout ; il serait même plutôt prodigue. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 172)
    • Examine gentiment. L'offre n'est pas dans la fourchette haute, c'est vrai, mais on est en famille, tu vas pas être chien avec ton gendre. — (Luc Lang, La tentation, Éditions Stock, 2019)
  2. (Sens figuré) (Familier) (Québec) Injuste ; méchant.
    • Mon père fait la première étude, celle des élèves de mathématiques, de rhétorique et de philosophie. Il n’est pas aimé, on dit qu’il est chien. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • C’est à peine un souvenir, une sorte d’impression qui fut profonde, mais que vingt années environ d’une vie très chienne ont presque effacée. — (Léon Bloy, L’Abyssinien dans Sueur de sang, 1893)
    • — De toute façon, ce n'est pas juste ce qui vient de se passer. Xavier est chien avec moi depuis des semaines. J'en ai ma claque. — (Marie Potvin, Les Filles modèles, tome 7: Transitions chocs, Montréal (Québec/Canada) : Éditions Les Malins Inc., 2017 & Leverval (Belgique) : Éditions Kennes, 2018)

Dérivés

modifier

Prononciation

modifier

Anagrammes

modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi

modifier

Références

modifier

Étymologie

modifier
(c. 1100) Du latin canem, accusatif de canis.

Nom commun

modifier
Cas Singulier Pluriel
Cas sujet chiens chien
Cas régime chien chiens

chien *\tʃjẽn\ masculin

  1. Chien.
    • Vous lui durrez urs et leuns et chiens — (La Chanson de Roland, vers no 30, circa 1100.)
      Vous lui donnerez des ours, des lions, et des chiens

Variantes

modifier

Dérivés dans d’autres langues

modifier

Références

modifier

Étymologie

modifier
Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.

Nom commun

modifier

chien \Prononciation ?\ masculin (graphie ELG)

  1. (Zoologie) Chien.

Références

modifier
  NODES
Chat 9
Done 1
orte 11
punk 1
see 1