Voir aussi : Ennui

Étymologie

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(Date à préciser)[1] Déverbal de ennuyer[1], apparenté au provençal enueg, au catalan enuig, à l’espagnol et portugais enojo[2].

Nom commun

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Singulier Pluriel
ennui ennuis
\ɑ̃.nɥi\
 
L’ennui. (sens 1)

ennui \ɑ̃.nɥi\ masculin

  1. (Psychologie) Lassitude, langueur temporaire causée par une occupation dépourvue d’intérêt, monotone, déplaisante ou trop prolongée, ou par le désœuvrement.
    • Je conseille aux gens qui ont la fatuité de prétendre qu’ils s’ennuient d’aller passer trois ou quatre jours à l’Escurial ; ils apprendront là ce que c’est que le véritable ennui, et ils s’amuseront tout le reste de leur vie en pensant qu’ils pourraient être à l’Escurial et qu’ils n’y sont pas. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
    • L’ennui est la grande maladie de la vie ; on ne cesse de maudire sa brièveté, et toujours elle est trop longue, puisqu’on n’en sait que faire. — (Alfred de Vigny. Journal d’un poète (1867). Editions Librairire Delagrave, 1921, page 86)
    • […], mais on peut aussi être tout à la fois très riche et très malheureux, car l'argent ne donne ni la santé, ni le contentement de soi-même, et il ne préserve pas de l’ennui, cette plaie des oisifs opulents. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 219)
    • Nous étions tous possédés d’une inquiétude lente qui nous faisait languir. Personne ne s’ennuyait, mais cette sensation poignante était cent fois pire que l’ennui. Il paraissait d’avance que cette nuit n’aurait pas de fin. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • De temps à autre, elle regardera dehors et fera la lippe. Je lirai dans ses yeux ce que je lis dans les yeux de tous. L’ennui. — (Marcel Godin, Ce maudit soleil, Éditions Robert Laffont, 1965, chapitre 1)
  2. (Psychologie) Lassitude morale permanente qui fait qu’on ne prend d’intérêt, qu’on ne trouve de plaisir à rien.
    • Beaucoup s’en vont. Ceux qui restent se désaffectionnent de leur champ ; ils traînent leurs ennuis sur la glèbe, tourmentés par des aspirations vagues, des idées confuses d’ambitions nouvelles et de jouissances qu’ils ne connaîtront jamais. — (Octave Mirbeau, Le Tripot aux champs, Le Journal, 27 septembre 1896)
    • Cet état de tranquillité un peu dolente […] cessa brusquement. Un jour, l’ennui s’implanta en lui, l’ennui noir qui ne permet ni de travailler, ni de lire, ni de prier, qui vous accable à ne plus savoir ni que devenir, ni que faire. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • […] ; sa mère est une cyclothymique avérée passant, sans motifs apparents, d'un sentiment profond d’ennui à celui d'une gaîté plus ou moins exubérante. — (Encéphale : Journal de neurologie et de psychiatrie, 1913, vol. 8, no 2, page 71)
    • Tout homme qui obtient ce qu'il désire, ou qui va l'obtenir, veut la durée : rien de plus naturel que les serments prodigués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée vient l’ennui : c'est pourquoi beaucoup les confondent. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, page 147)
    • Mais l’ennui dense et profond de bourgeois du XIXe siècle, stade élémentaire, mal élaboré de l’inquiétude métaphysique, vite et facilement converti en suicide individuel ou collectif, était-il préférable ? Le bovarysme fut un problème de masse. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 172)
    • Le problème de l’homme moderne n’est pas sa méchanceté. Au contraire, il préfère, dans l'ensemble, pour des raisons pratiques, être gentil. Simplement il déteste s’ennuyer. L’ennui le terrifie alors qu’il n’y a rien de plus constructif et généreux qu’une bonne dose quotidienne de temps morts, d’instants chiants, d'emmerdement médusé, seul ou à plusieurs. — (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 151)
  3. Contrariété ; souci. — Note d’usage : Dans ce sens, il s’emploie souvent au pluriel.
    • Autrefois j’avais des ennuis et je ne m’ennuyais pas ; les ennuis, c’est une grande distraction. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, page 54)
    • Et puis, on leur avait créé d’autres ennuis, suscité d’autres chicanes mesquines. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Laurent Hénart, député de Meurthe-et-Moselle, est un beau gosse dans le genre fonceur qui a eu quelques ennuis avec les flics pour excès de vitesse et qu'André Rossinot parraine comme son futur successeur à Nancy. — (Frédéric Mitterrand, La Récréation, éd. Robert Laffont, 2013, page 29)

Synonymes

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Antonymes

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Dérivés

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Traductions

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Prononciation

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Anagrammes

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Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi

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  • Le thésaurus ennui en français  
  • ennui sur l’encyclopédie Wikipédia  
  • ennui dans le recueil de citations Wikiquote  

Références

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Étymologie

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Emprunt au français ennui, de l’ancien français enui.

Nom commun

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ennui \ɒnˈwiː\

  1. (Poétique) Ennui ; lassitude, langueur temporaire, mélancolie.
  2. Contrariété, souci, problème.
    • “Well, not here, it doesn’t,” Kelly replied, looking around the boat to make sure that there was no loose gear. Below, he knew, everything was in its proper place, because it always was, ennui or not. Then he switched on his marine radio. He caught a weather forecast at once, one that ended with the usual warning. — (Tom Clancy, Without Remorse, 1993)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

Synonymes

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Prononciation

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Étymologie

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Nom commun

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ennui \Prononciation ?\ neutre (Indénombrable)

  1. (Gallicisme) Ennui.
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