grever
Étymologie
modifier- (Verbe 1) (1636 pour ce sens) Le mot français classique signifie surtout « causer du dommage, frapper d'une charge ». Du latin populaire gravare ou grevare (« charger au sens concret, causer du dommage, affliger au sens d’actes comptables ou justiciables »). Au XVIIe siècle, on ne grève plus ni un chariot ni un bateau, à part, au sens figuré, la barque des impôts ou le char de l’état. Le mot appartient à la même famille que aggraver, aggravation, du latin populaire aggrevare.
- (Verbe 2) Dérivé de grève.
Verbe 1
modifiergrever \ɡʁə.ve\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Finance) Faire plier sous un poids trop lourd, en parlant de charges financières.
Le pays est grevé d’impôts.
Les frais d’éducation grèvent lourdement le budget d’une famille nombreuse.
Propriété grevée d’hypothèques.
Grever son budget : s’imposer une lourde dépense.
Être grevé de substitution : être héritier ou légataire à charge de substitution.
- (Droit) Assujettir une chose à un droit.
La terre de Saint-Escobille était grevée hypothécairement d'une rente de 800 fr. au profit de l'Hôtel-Dieu de la ville de Dourdan.
— (« Hospices de Dourdan contre Tassin de Villiers », Cours de Cassation, 6 mai 1818, dans le Journal du Palais : Jurisprudence française, vol. 14 (1817-1818), Paris : chez F.-F. Patris, 1839, page 791)Le rétrocessionnaire devra, en outre, acquitter les contributions de toutes espèces dont elles sont ou pourront être grevées, y compris les contributions des portes et fenêtres, de même que le prix annuel de la concession d'eau, s'il désire la conserver pour les besoins du service.
— (« Traité de rétrocession entre Édouard Lefèvre et Paul du Buit », Versailles, le 1er mai 1899, dans le Bulletin des lois de la République française, 12e série, tome 60 (n° 2112 à 2167), Paris : Imprimerie nationale, 1900, p. 617)Grever son terrain d'un droit de passage.
Dérivés
modifierTraductions
modifierVerbe 2
modifiergrever \Prononciation ?\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Faire grève.
« Les responsables de cette institution reconnaissent n’avoir pas respecté le calendrier académique, les cours ne se sont pas déroulés normalement durant cette année. Car on a grevé pendant deux mois », a confié un enseignant de cette Université.
— (Rosy Bondala, Après les retards engendrés par des arrêts intermittents des cours, des étudiants de l’UPN redoutent le risque d’un chevauchement, 28 juin 2018)
Variantes
modifierTraductions
modifier- Kotava : yasté (*)
- Portugais : fazer greve (pt)
Prononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « grever [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « grever [Prononciation ?] »
Paronymes
modifierAnagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (grever), mais l’article a pu être modifié depuis.
Étymologie
modifier- Du latin gravare.
Verbe
modifiergrever *\Prononciation ?\
- Faire du mal, nuire.
en tel maniere il n’est compraint ne grevé
— (H. de Mondeville, Chirurgie, f. 59r., au milieu de la 2e colonne)- De cette façon, il n’est comprimé ni blessé
- Gêner.
M’an irai se il ne vos grieve
— (Lancelot, ou le Chevalier de la charrette, manuscrit 794 français de la BnF, 2e moitié de la 3e colonne, circa 1180.)
Apparentés étymologiques
modifierDérivés dans d’autres langues
modifier- Français : grever
Références
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifier- Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Verbe
modifiergrever \Prononciation ?\ 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie ABCD)
- (Joué-sur-Erdre) Ajouter en plus, donner en plus.
Références
modifier- Charles Crépeau, Gallo : termes attestés à Joué-sur-Erdre et aux Touches, 2023, page 3