grimoire
Étymologie
modifier- Du vieux-francique *grima (« masque », « sorcier ») dont est aussi issu « grimace », « grimaud », « grimer ». Une autre source pourrait être l’italien rimario (« livre de rimes ») avec un g prosthétique comme dans « grenouille » issu de ranucula. Enfin, se fondant sur une vieille orthographe grimaire et gramare, François Génin, suivi par Émile Littré, suggère « grammaire » dans le sens de « étude du latin » et « science profonde, occulte ».
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
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grimoire | grimoires |
\ɡʁi.mwaʁ\ |
grimoire \ɡʁi.mwaʁ\ masculin
- Livre de magie à l’aide duquel les magiciens prétendaient évoquer les démons, opérer des prodiges, etc.
Ah! ne crois pas celui qui dit : « Je sais! je sais,
— (Ali-Bert, Le Coran du poète in La Parenthèse no 1, 15 octobre 1930)
Car j’ai des jours, des mois des ans penché la tête
Au-dessus du grimoire où les mots sont tracés! »Cependant le soudard étala diaboliquement sur la table, à la lueur du suif, un grimoire où vint s’ébattre une mouche grillée.
— (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)On feuilletait le gros catalogue de Distribution aux consommateurs comme un grimoire rempli d’objets magiques et merveilleux.
— (Samuel Archibald, Le sel de la terre, éditions Atelier 10, Montréal, 2013, p. 49)Se riant de la liche, il saisit une page du grimoire et la déchira, certain d'avoir découvert le secret. Une nouvelle déchirure apparut dans la cape élimée de la liche.
— (R.A. Salvatore, Mercenaires, tome 2 : La Promesse du Roi-Sorcier, traduit de l'anglais (États-Unis) par Élizabeth Luc, Wizards/Bragelonne, 2011, prologue)
- (Sens figuré) (Familier) Écrit obscur et écriture difficile à lire.
Ma grand-mère ne comprenait pas, de très bonne foi, les bienfaits de l'instruction. Elle disait qu'il était inutile de se casser la tête pour y faire entrer des billevesées ; qu'il n'y avait pas d'autre science que celle de la vie, et que celle-là, l'expérience la donnait..., et non pas l'étude d'un grimoire ; que les livres étaient des paperasses, et les savants, des rêveurs.
— (Hippolyte de Villemessant, Mémoires d'un journaliste, tome 1 (1867).)Il s’en était toujours tenu à cette idée que les Allemands étaient des individus stupides et gras, qui fumaient dans des pipes en porcelaine, passaient leur vie sur des grimoires, et se nourrissaient de viande de cheval, de choucroute et en général de toute sorte d’aliments indigestes.
— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 131 de l’édition de 1921)Vous m’avez remis un rapport embarrassé et confus qui est un pur grimoire.
Cette lettre est un grimoire que je n’ai pu déchiffrer.
Apparentés étymologiques
modifierTraductions
modifier- Allemand : Grimoire (de) masculin, Zauberbuch (de) neutre
- Anglais : grimoire (en)
- Catalan : llibre d'encanteris (ca)
- Espagnol : grimorio (es) masculin
- Espéranto : sorĉolibro (eo), nekompreneblaĵo (eo)
- Grec : γριμόριο (el) grimório neutre
- Italien : grimorio (it) masculin
- Japonais : グリモワール (ja) gurimowāru
- Mandarin : 魔法书 (zh) (魔法書) mófǎshū
- Néerlandais : toverboek (nl) [1], duistere taal (nl) [2]
- Portugais : grimório (pt) masculin
- Wallon : ågrafå (wa)
Prononciation
modifier- Suisse (canton du Valais) : écouter « grimoire [Prononciation ?] »
- Cornimont (France) : écouter « grimoire [Prononciation ?] »
Voir aussi
modifierRéférences
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (grimoire), mais l’article a pu être modifié depuis.