matrone
Étymologie
modifier- (Date à préciser) Du latin matrona (« dame », « épouse »), qui dérive de mater (« mère »). Il est le pendant étymologique de « patron ».
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
matrone | matrones |
\ma.tʁɔn\ |
matrone \ma.tʁɔn\ féminin
- Nom donné autrefois par les tribunaux aux sages-femmes qu’ils désignaient, dans certains procès, pour visiter des femmes.
Quant à moi, […], je souhaiterais que des châtiments vraiment effrayants frappassent ceux qui, médecins ou matrones, pour de l’argent, se font les instruments de tels crimes.
— (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Nom donné aux accoucheuses traditionnelles, notamment dans les pays où il n’existe pas de formation de sage-femme.
Belle époque où l'on pouvait prolonger les gardes à vue au-delà du délai réglementaire, détourner les lignes téléphoniques de généralistes et répondre aux patientes en se faisant passer pour leurs assistants, puiser dans le stock sans fond des dénonciations de voisinage, enfoncer un coin dans les différends familiaux, les rivalités professionnelles, les jalousies, et ratisser large, de la matrone à l'herboriste.
— (Pierre Lemaitre, Le Silence et la Colère, Calmann-Lévy, 2023)
- Dames romaines.
Les vierges et les matrones.
La solennité de l’antique me séduit et aussi son côté salle de bains. Je pense au genre Messaline, aux matrones dévergondées. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, collection Folio, page 55.)
- (Par analogie) — Lorsqu’ils furent entrés, ils se trouvèrent en présence d’une vingtaine de matrones et de jeunes filles de nobles familles saxonnes. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Femme corpulente d’un certain âge, d’une certaine gravité.
Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d’une joie pure.
— (Jules Vallès, L’Enfant, chap. 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)Une plantureuse matrone se coiffe avec majesté d’un tarbouche à glands d’or, orné sur le devant d’un croissant de cuivre.
— (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)Je compris que Zaza avait eu besoin de solitude, de sensations violentes, et peut-être aussi d’une purification après ce gluant après-midi et je me rassérénai : elle n’était pas encore prête à se laisser couler dans le sommeil satisfait des matrones.
— (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 396)[…], mais la brave matrone ne se tient point rigueur d'avoir laissé ses propres enfants pousser comme du chiendent, dès lors qu’elle est restée fidèle à son époux.
— (Adolph von Knigge, Du commerce avec les hommes, Toulouse : Presses Universitaires du Mirail, 1993, page 87)
Quasi-synonymes
modifier- dames romaines
Apparentés étymologiques
modifierTraductions
modifierPrononciation
modifier- La prononciation \ma.tʁɔn\ rime avec les mots qui finissent en \ɔn\.
- France (Nancy) : écouter « matrone [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifier- matrone sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (matrone), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « matrone », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
Forme de nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
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matrona \ma.ˈtrɔ.na\ |
matrone \ma.ˈtrɔ.ne\ |
matrone \ma.ˈtrɔ.ne\ féminin
- Pluriel de matrona.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)