Étymologie

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Du latin populaire *molliare[1][2] (« attendrir en trempant, rendre mou »), variante de mollire (« amollir »), de mollis (« mou »).

mouiller \mu.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se mouiller)

  1. Rendre humide, imbiber un objet de liquide.
    • Attablé, il expliqua à ses commensaux qu'il avait mouillé ses souliers en cheyant dans un fossé. — (Jean Renard, En Anjou, quand 4 liards valaient un sou, Éditions Cheminements, 1997, page 184)
  2. (Cuisine) Ajouter du liquide (comme de l’eau, du lait ou du bouillon) à une sauce, ou à un plat qui a commencé à cuire sans eau.
    • Je les fais revenir dans un sautoir avec du beurre, puis je les mouille avec le bouillon des cosses. — (Éric Pras (chef étoilé), Le petit pois, doux souvenir d’enfance, Journal Le Point, no 2226 page 123, 7 mai 2015)
    • Au bout de 5 min, déglacez au vinaigre de cidre, puis mouillez votre bouillon en ajoutant un L d’eau (idéalement 1 L de bouillon végétal, réalisé au préalable avec les épluchures des légumes pour avoir un goût plus profond. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 28 novembre 2022, page 14)
    • D’ailleurs, aucun raffinement, du vin au litre, que les convives mouillaient beaucoup, par discrétion, pour ne pas pousser à la dépense. — (Émile Zola, L’Œuvre, 1886, p.104)
  3. (Marine) Mettre à l’eau.
    • Le bateau raidissant sa chaîne cassa ses bosses ; le frein du guindeau se rompit ; il fallu mouiller la seconde ancre pour pouvoir le réparer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Derrière la jetée je mouillais mes ancres, ayant couvert, en trente-trois jours, les dix-huit cents milles qui me séparaient des îles Bermudes. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Mouiller une mine, mouiller une ligne pour pêcher.
  4. (Sens figuré) Compromettre, mettre en cause, impliquer (parfois contre sa volonté).
    • On l’a mouillé dans une sale affaire.
  5. (Phonétique) Palataliser, en parlant d'une consonne.
    • Il affirme tout simplement qu'on disait paller, mellan, Challot, etc. ; d'où je conclus que l redoublée ne se mouillait pas toujours. — (François Guessard, Examen critique de l'ouvrage intitulé Des variations du langage français depuis le douzième siècle, Paris : Firmin Didot, 1846, page 26)
    • Elle s'exprimait avec un accent qui mouillait les consonnes et la faisait sourire comme si elle cherchait à se faire pardonner ses maladresses. — (Jean-Luc Coatalem , Fortune de mer, Stock, 2015)
  6. (Intransitif) (Marine) Jeter l’ancre, s’arrêter ou être ancré par opposition à être en déplacement.
    • Le 10 février 1606, il fit mouiller un brigantin dans un de ses ports. — (G. L. Domeny de Rienzi, Océanie ou cinquième partie du Monde, Firmin Didot frères, tome troisième, 1837, page 1)
    • L’anse où nous mouillons est évidemment un ancien cratère dans l’intérieur duquel la mer a fait irruption. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 40)
    • La rade de Casablanca — nous l'avons vu déjà — n'est pas idéale; tant s'en faut. Les vapeurs y mouillent à un mille ou un mille et demi, les voiliers, à plus de deux milles de terre. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Ernest Leroux, Paris, 1904, page 21)
  7. (Régionalisme) (Québec) (Familier) (Impersonnel) Pleuvoir. (Note : dans ce cas le verbe est défectif comme pleuvoir.)
    • — Le vent tourne au sudet. Blasphème ! Il va mouiller encore, c’est clair, disait Edwige Légaré d’un air sombre. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
    • Qu'il tombe des cordes ou qu'll bruine, qu'il drache ou qu'il gouttine, ça mouille ! — (site www.french-connect.com, 25 février 2016)
    • Il pleut il mouille,
      c'est la fête à la grenouille
      — (Comptine enfantine)
    • Miss Météo dit qu'y va mouiller toute la fin de semaine.
  8. (Populaire) (Familier) Avoir peur, par allusion à l’incontinence qui accompagne les grandes frayeurs.
    • Il n’ose pas lui dire, il mouille.
  9. (Sexualité) (Intransitif) (Vulgaire) En parlant d’une femme, humecter la vulve avec des sécrétions vaginales lubrifiantes provoquées par l’excitation sexuelle ; en parlant d’un homme : secréter du liquide séminal à la suite de l’excitation sexuelle.
    • Le plus beau con de la famille, c’est le sien ; et je mouille pour elle quand elle ôte sa chemise, moi qui ne suis pas gousse, moi qui aime la queue. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
    • Adèle mouille d’amour et de désir, elle veut maintenant son élixir. — (Adeline Fleury, Petit Éloge de la jouissance féminine, La Musardine, Paris, 2018, page 120)

Synonymes

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Antonymes

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Dérivés

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Vocabulaire apparenté par le sens

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  •   mouiller figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : bateau.

Proverbes et phrases toutes faites

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Traductions

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Prononciation

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Anagrammes

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Références

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